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Chapitre. I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ASSOCIATIONS PAYSANNES ET DEVELOPPEMENT DURABLE.

Ce chapitre a pour objet de  présenter  les éléments de littérature  ayant traits aux associations paysannes et développement durable.  Il  se structure en trois sections :

  • Considérations générales sur les Associations agricoles : définition, objectifs, caractéristiques, stratégies et classifications des organisations paysannes.
  • Le développement durable : définition, objectifs, principes et acteurs.
  • 1. Considérations générales sur les Associations Agricoles

I.1. 1. Définition et objectifs d’une organisation paysanne.

Plusieurs auteurs donnent diverses définitions des Organisations paysannes, ce pendant nous avons attiré notre attention sur les différentes définitions des auteurs suivants :

Selon Charreau et Pitol-Belin (2002) «les organisations paysannes sont des systèmes sociaux créés par les individus, à fin de satisfaire, grâce à des actions coordonnées, certains besoins et d'atteindre d'autres buts».

Prod'homme (1995) quant à lui trouve que « une organisation paysanne est un groupement d'initiative locale à dimension villageoise ou inter-villageoise donc les modes d'émergence et d'organisation ainsi que les objectifs sont diversifiés ».

 Selon Diagne (2001) l'organisation paysanne est «une association, un groupement d'hommes et/ou de femmes, volontaires et motivés pour se mettre ensemble, ayant les mêmes intérêts à défendre et exerçant une même ou plusieurs activités de production, ou des services».

D'après LAZARE BASSOLE, l’ONG (Organisation non gouvernementale) est une organisation créée par un ou plusieurs personnes et qui est indépendante de tout gouvernement ipso facto libre de ses choix, de ses orientations, de ses méthodes et de ses structures. Elle a toujours un projet d'utilité, c’est-á-dire répondre à un besoin social pas immédiatement solvable. Elle se distingue de l'entreprise commerciale ou industrielle par un caractère sans but lucratif, ASBL.

Nous basant sur cette définition, nous pouvons définir l'organisation paysanne comme une ONG, soit une organisation créée par un ou plusieurs paysans et qui est indépendante de tout gouvernement ipso facto libre de ses choix, de ses orientations, de ses méthodes et ses structures afin de répondre à un besoin social ou économique de la population paysanne.

Sur le plan structural, l'organisation paysanne peut être classée parmi les ONG de base dont on distingue deux types ; les organisations locales d'appui aux initiatives locales de développement et les initiatives locales de développements. Les premières appuient les secondes et s’interposent comme intermédiaire, entre celles-ci et les ONG financières. Ces derniers concluent des contrats de partenariat. Les OA (organisations d'appui) peuvent se constituer de deux manières : soit de fédérations des initiatives locales de développement déjà existantes (Coocenki), soit en organisation d'appui qui crée et structure ses initiatives locales de développement (SYDIP).

Les ILD (Initiatives locales de développements), quant à elles, sont des groupements à la base dont l `action est concentrée au niveau de la population. Elles peuvent être des syndicats d'initiative professionnelle ou des syndicats paysans, des coopératives, des associations, des mutuelles des clubs, des alliances. Une ILD (Initiative locale de développement) est aussi définie comme toute action autonome menée par un groupe des personnes dont l'objectif est de modifier les conditions de vie (économie, sociale, culturelle) et de promouvoir un développement local ; elle a un caractère collectif et communautaire, elle répond à un problème local, bien précis, elle manifeste la capacité de créativité, de mobilisation des énergies et de gestion du milieu dont elle émane.

Au regard de ces définitions, les objectifs d'une organisation paysanne dépendent de leur domaine d'intervention (élevage, agriculture, finance, défense d'intérêt). Le mobile du groupement et la manière dont ce dernier est créé peut aider á la classification des organisations paysannes.

Dans les pays en développement, les organisations agricoles de niveau national traversent actuellement une période de leur histoire qui met á contribution toutes les capacités. Ces organisations doivent relever les défis existants en poursuivant le renforcement de leur base et de leurs activités, et en parvenant á vivre de leurs propres ressources.  Ainsi, les organisations agricoles existantes sont obligées de décentraliser leurs activités, en conférant davantage de responsabilités au niveau du district et au niveau local. Il leur faut également procéder à des restructurations, d'une manière qui leur assure un nombre optimal de membres actifs et la représentation la plus large possible.

Les organisations agricoles doivent avoir les moyens de former les dirigeants et les membres à la base afin de garantir une pro activité suffisante à ce niveau.

Dans les pays où il existe plus d'une organisation agricole, il convient que celles-ci explorent les possibilités de complémentarité et de coopération. De tels efforts de coopération ont produit, dans le passé, des résultats positifs entre les organisations agricoles représentant les plus gros et les plus petits exploitants agricoles.

I.1.2. Rôle et caractéristique d’une organisation paysanne.

I.1.2.1. Rôle principale d'une organisation paysanne

On a souvent réduit la fonction de l'organisation à l'enrichissement de ses promoteurs ou de l'entrepreneur.

Aujourd'hui, certains définissent son rôle en termes de service à la société et la soumission au bien commun.

Cependant, son rôle n'est pas étranger à l'intérêt global ou de la société dans son ensemble, elle doit donc assumer la difficulté, la création économique du changement et de l'innovation.

Elle doit aussi assumer le progrès économique et technique : c'est-à-dire., la coordination des activités, le travail d'équipe, l'affrontement de l'incertitude, la vision, le sens du risque ; d'où l'objectif général des organisations consiste á savoir une logique de changement : toute organisation a donc pour objectif de créer du neuf. Ce changement doit représenter la véritable toiture, la logique première d'une organisation.

Une organisation existe pour créer, pour progresser, pour produire un mieux-être, un surplus, un profit.

Quant au résultat de chaque organisation, il doit être avant tout, une réalité matérielle avant d'être une réalité financière, ce qui veut dire qu'elle doit d'abord créer un bien ou un service qu'elle met à la disposition des consommateurs, elle doit procurer un emploi à tous ceux qui l'accomplissent. Pour qu'elle soit préférable, elle doit normalement créer du progrès.

I.1.2.2. Caractéristiques essentielles d'une organisation paysanne

Selon Pesche D., 2001plusieurs caractéristiques peuvent être attribuées à une organisation. Cependant, les plus importantes sont les suivantes :

- L'organisation est une unité des intérêts et de caractères hiérarchisés ;

- Ensuite, elle doit avoir une ouverture maximum sur l'environnement pour y percevoir rapidement les menaces et les opportunités ;

- Elle doit avoir un degré suffisant d'indétermination pour garder toutes les flexibilités et la vitesse de réaction nécessaire au changement ;

-Elle doit avoir un effet visible pour l'environnement ;

- Elle doit aussi créer la hiérarchie, elle produira plus qu’elle ne consomme, son « out put» devra être supérieur à son « in put».

I.1.3 : Stratégie d’une organisation paysanne.

 On entend par stratégie «la conception et la mise en œuvre d'un ensemble d'actions coordonnées en vue d'atteindre un résultat ultime » (Losch et al. 1990: 8).

Le concept « stratégie» implique une perspective de longue durée, la préparation systématique de l'avenir, la volonté de maîtriser le destin.

D'où les décisions stratégiques se distinguent des simples décisions de gestion. Celles-ci consistent à faire fonctionner une entreprise ou une organisation, une fois que les orientations générales sont données. Ces stratégies relèvent donc des choix fondamentaux, grandes orientations des options de base. Elles doivent mettre en œuvre certaines politiques dont les quatre ci-après nous paraissent principales.

L'ouverture au progrès technique, l'adaptation au progrès (innovation et dynamique de fonds et de sources), la flexibilité et la qualité de direction et de développement d'un pouvoir d'action et justification de son image.

I.1.4. Classification des organisations paysannes.

La diversité des organisions paysannes entraîne de fait une diversité d'approches permettant d'obtenir maintes possibilités de classification. Ainsi nous distinguons la classification selon le statut des groupements professionnels et la classification selon les domaines d'intervention.

I.1.4.1. Classification selon le statut

  1. a) La coopérative

Selon Bila (2005) la coopérative est une association des personnes d'égalité de droits fondamentaux pour promouvoir les intérêts communs sans perdre de vue l'intérêt général dans une Entreprise qu'ils dirigeront eux-mêmes. Les caractéristiques distinctives de l'Entreprise coopérative se résument á travers les éléments relatifs qui sont l'un social, l'autre économique.

Se référant au degré de maturité, On distingue la coopérative de type primaire ou classique et la coopérative de développement primaire ou coopérative secondaire.

La première est l'organisation coopérative dans laquelle domine la création d'un organe ou d'un instrument spécifique permanent et distinct pour atteindre un but économique précis. C'est par exemple une coopérative de producteurs de choux, des haricots, d'éleveurs des porcs,...

La seconde quant à elle est un groupement en union, en fédération de diverses entreprises coopératives primaires pour avoir un rayon d'action régionale. Ce qui domine dans ce type de coopératives c'est :

-L'aspect organisationnel développant une forte diversification et une spécialisation des fonctions économiques exigeant des moyens très importants ;

- Le lien étroit qui continue á exister avec les besoins des coopérateurs de la base (coopérative primaire) ;

- L'instauration d'une collaboration avec l'Etat (réforme agraire, crédit,...) ;

- La régionalisation.

Dans cette optique, la COOCENKI (coopérative centrale du Nord Kivu) englobe plusieurs coopératives primaires des agriculteurs pratiquant diverses cultures afin de résoudre le problème économique et social du paysan, d'une part et alimenter les villes en vivres, d'autre part. D'une manière générale, il existe des coopératives d'achat, des coopératives de production, de coopératives d'épargne et de crédit (micro finance), les coopératives mixtes (ayant plusieurs fonctions), coopératives de transformation…….

  1. b) La mutuelle

Une mutuelle est une association des personnes physiques s'unissant librement selon soit le rang social, l'aire géographique, la classe sociale... dont l'objectif est de résoudre les problèmes sociaux souvent rencontrés par la population cible. L'aspect le plus souligné est l'entraide sociale.

Elle se différencie de la coopérative sur l'unique point social (l'entraide) excluant le point économique qu'on retrouve aussi traité dans une coopérative. En titre exemplatif, nous pouvons citer la mutualité de ressortissant de Batangi, mutualité de ressortissants du Sud- Kivu, d'Isale, mutualité d'anciens élèves du collège de Kambali, mutualité des jeunes de Kitulu,...

La mutuelle fonctionne par des cotisations des membres, alors que dans des coopératives, nous parlons des parts sociales. De leur exploitation, elles peuvent engendrer des ristournes aux membres.

  1. c) La tontine

La tontine est une « Association regroupant des membres d'un clan d'une famille des voisins ou des particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tout un chacun, et cela à tour de rôle »

Elle est une association d'épargnants se regroupant pour investir en commun et bénéficier, au terme échu, de l'intégrité des fruits de la gestion. Mais aussi, elle est une forme d'épargne et de crédit. Ce mécanisme de financement existe dans toutes les sociétés traditionnelles.

Le principe de la Tontine est celui d'un échange circulaire et égalitaire d'un service ou d'argent à l'intérieur d'un groupe de personnes qui appartiennent le plus souvent au même cercle ethnique.

La tontine d'argent est vivace au sein de communautés où les banques refusent d'intervenir. Des groupes d'amis, de voisins ou de collègues peuvent alors se constituer afin de proposer, sur la base de la confiance, des aides à chacun des membres : les cotisations des membres et les remboursements permettent de financer les projets.  Ce système fonctionne car les relations sociales créent un équilibre du système (pression par les pairs). Dans des contextes moins communautaires, individuels, ce seront plutôt des organismes de micro crédit qui conviendront.

  1. d) Le syndicat

C'est une association permanente de personnes ayant pour but primordial de sauvegarder les intérêts des paysans dans tel ou tel autre domaine d'intervention pour un développement intégral.

Ce syndicat paysan peut englober plusieurs associations paysannes de type primaire. C'est le cas du SYDIP qui regroupe les cultivateurs de quinquina, café, cultures vivrières,... ayant souvent des problèmes fonciers.

De ce fait, la défense juridique aide les cultivateurs de bien émerger dans leur domaine agricole.

I.1.4.2. classification selon le domaine d'intervention

  1. l'association

Le terme « Association » comporte deux points de vue différents.

En un sens générique, il sert à désigner tout groupement volontaire permanent formé par plusieurs personnes qu'elle qu'en soit la forme. L'objet ou but en un sens spécifique proprement juridique, il désigne la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d'une manière ou de façon, permanente, leurs connaissances ou leurs activités dans le but autre que de partager les bénéfices.

La notion de corporation coïncide avec un phénomène sociologique universel, la propension des hommes à se grouper pour toutes sortes de motif, la défense de leurs droits, la recherche d'un gain, etc.

L'association, une fois créée conformément à la législation nationale dont elle relève, constitue un système social autonome dont la cohésion est assurée par l'existence de normes qui gouvernent les relations internes au groupement. Ces normes sont énoncées dans les statuts adoptés par les fondateurs du groupement ; elles se rapportent notamment à la structure des organes dirigeants de l'association, à leur mode de désignation, aux pouvoir qui incombe à chacun d'entre- eux, à la procédure et aux sanctions disciplinaires applicables aux membres qui commettraient des infractions à la loi du groupement

Les associations poursuivent une action qui s'apparente à celle de l'Etat et des collectivités, territoires : elles gèrent des intérêts collectifs et leur finalité n'est pas lucrative.

  1. Le groupement

Le groupement a une même structure que l'association et une même forme. Mais la différence s'observe au niveau de la finalité de chacun d'eux, l'un ayant une finalité non lucrative et l'autre étant économique. Il présente ou envisage trois finalités principales :

  1. La gestion de biens communautaires, où des objectifs sont fixés pour l'ensemble du village ou un groupe social (les femmes par exemples) : ces groupements répondent à des objectifs d'intérêt général et combinent des objectifs économiques et sociaux.
  2. L'Organisation à la participation plus volontaire, sous forme d'entreprise collective à vocation prioritairement économique ;
  3. Le groupement à vocation de représentions ou négociation avec l'extérieur (opérateurs privés, Etat,...).

I.1.4.3. Classification selon le niveau de professionnalisme

Cette classification est établie à partir de l'appréciation du niveau de maturité des organisations (organisation provoquées ou spontanées) et de leur degré d'autonomie (prise de décision, définition des objectifs, planification,...), (un ligue ou un réseau).

  1. a) Le réseau

Le terme générique  (réseau) définit un ensemble d'entités (objets, personnes, etc.) interconnectées les unes avec les autres. Un réseau permet ainsi de faire circuler des éléments matériels ou immatériels entre chacune de ces entités selon des règles bien définies.

Dans le domaine agricole le réseau regroupe l'ensemble des fédérations centres agricoles interconnectées entre-deux, la liaison ou les relations qu'ils entretiennent les uns aux autres ou leur corrélations (Bila, 2005)

II.2. Le développement durable : définition, objectifs, principes et acteurs.

II.2.1. Définition du développement durable.

Plusieurs définitions peuvent être données au développement durable :

-La définition la plus connue du développement durable et celle qui figure dans le rapport  de Brundtland 1987 « le développement durable, ce s’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre   la capacité  de satisfaire  ceux des générations futures ».

-«  Le développement durable consiste précisément en l’harmonisation des dimensions économiques, environnementales et sociales.  Il ne suppose donc ni conflit insurmontable, ni arbitrage, mais plutôt des réaménagements et une conciliation ».

-« un développement est durable s’il garantit la satisfaction  des besoins de la génération  actuelle de tous les pays et  de tous les groupes de population sans porter préjudice  à la possibilité de générations futures de satisfaire ses besoins, et en sauvegardant la biodiversité ».

-Jean Yves Martin considère que « la définition actuelle du développement durable permet de faire ressortir trois critères de durabilité : l’accessibilité de tous à l’ensemble des biens être et service, le renforcement des capacités de toutes sortes et l’équité face à l’ensemble des ressources disponibles et transmissibles ».

II.2.2. Développement durable et lien entre économie et environnement.

II.2.2.1. Les caractéristiques du développement durable.

Beat BURGENMEIER résume les caractéristiques principales du DD de la manière suivante :

-Une approche mondiale : Le DD est un modèle qui considère que la dégradation de l’environnement est un problème planétaire qui concerne, à la fois le Nord et le Sud.

Ce pendant l’adoption du DD au niveau de deux pôles diffère.  Au Nord, la limitation des déchets et des agents polluants tels que le, CO2, CFC…..est prioritaire, tandisqu’au Sud on se focalise sur la maitrise de la croissance démographique qui représente, selon l’expérience de l’occident, un facteur principal d’accroissement de déchets et de la pollution.

- un développement économique : Le développement qualitatif du sentier de la croissance nécessite un changement de la structure, de la production et de la consommation.  Dans une optique économique, ce changement qui cherche l’efficacité économique est obtenu par la prise en compte de tous les couts, par le progrès technique  et le changement de préférence des consommateurs.

- une gestion écologique : le DD représente une nouvelle aire de responsabilité écologique mondiale qui cherche à maintenir l’équilibre naturel de la planète ainsi, qu’atténuer l’irréversibilité de certaines actions polluantes commises dans le passé.  Cette nouvelle vision se base sur la gestion rationnelle  du capital nature en fin afin de permettre aux générations futures de satisfaire leurs besoins.  Entre promotion des bioproduits, recyclage des déchets, préservation  de la biodiversité ou encore diminution des rejets liquides et gazeux générés par l’activité économique.  Cette dimension est considérée comme l’axe principal du modèle de développement durable.

- une révolution sociale : la croissance économique traditionnelle a engendré un clivage social entre le nord et le sud, ainsi qu’un problème des inégalités sociales au sein de la même société.  Le DD a pris en compte ce facteur en considérant que la liberté de choix économique individuel non contraint par la pollution, la famine et l’ignorance comme étant la condition indispensable  pour le bon fonctionnement des marchés.  La lutte contre la pauvreté reste un des principaux  aspects de la dimension sociale du développement durable.

Ces caractéristiques principales ont conduit à définir le développement durable en termes interactifs des dimensions économiques, écologique et sociale.

II.2.3.  Les principes du DD

La quête d’un développement durable repose sur un certain nombre des principes qui reconnaissent les responsabilités des utilisateurs, délèguent l’autorité à l’échelon le plus proche pour l’application et      favorisent la prévention.

Ces principes cités par Pierre André, Claude E. Delisle et Jean-Pierre Revéret dans leur livre « l'évaluation des impacts sur l'environnement »  sont:

- Principe pollueur-payeur : C'est un principe économique selon lequel le pollueur doit prendre à ses charges les dépenses afférentes aux dommages provoqués par la pollution dont il est responsable. Autrement dit, chaque agent qui provoque ou contribue à l'accroissement de la pollution doit payer un cout de pollution.

- Principe utilisateur-payeur : Ce principe ressemble au principe précédent, cependant, la responsabilité, au lieu de porter sur celui qui provoque la pollution par la production des produits polluants, portera sur celui qui consomme ces produits polluants. Le montant à payer dépend du type d'usage et son degré de perturbations des milieux.

- Principe de précaution : Ce principe consiste à prendre des mesures de précautions lorsque l'activité ou le projet économique risque de causer des dommages soit à l'environnement naturel ou humain. La prise de décision concernant le projet dans ces cas (cas de l'incertitude) là doit prendre cet aspect en considération.

- Principe de subsidiarité : Il permet de guider le choix de l'échelle appropriée d'application des trois principes précédents. En vertu de ce principe, lorsque plusieurs échelons peuvent prendre en charge les décisions et leur application, et ce, de façon efficace, on choisit l'échelon le plus bas.

II.2.4. Les objectifs du DD

Ce nouveau modèle tente de concilier l'efficacité  économique, le progrès social et la préservation des écosystèmes en établissant un lien vertueux entre ces trois sphères.

Parmi les principaux objectifs du développement durable on cite :

- La protection de l'environnement.

- L'équité sociale et la réduction de la pauvreté.

- La préservation et régénération des ressources écologiques.

- L'amélioration d'efficacité économique.

- L'intégration des thématiques environnementales dans les politiques, la planification et la gestion, les incitations de marché et la comptabilité.

- La promotion des modes de Productions/consommations durables.

II.2.5. Les indicateurs du développement durable

La mesure du développement durable est nécessaire à l'évaluation des implications à long terme des décisions et des comportements actuels ainsi qu'au suivi de la réalisation des objectifs de développement durable, en mesurant les conditions de départ et les tendances ultérieures. La mesure du DD nécessite l'utilisation des indicateurs de performance économique, environnementale et sociale.

II.2.6. Les acteurs du DD

Les acteurs du développement durable regroupent toutes les personnes physiques et morales qui contribuent à la mise en œuvre des valeurs et des objectifs du développement durable.

Yvette Lazzeri et Emmanuelle Moustier ont identifié dans leur livre « Le développement durable : du concept à la mesure »  plusieurs catégories d'acteurs qui sont :

- Le citoyen : C'est un élément clé pour la réussite du modèle du développement durable. Que ce soit, au travail, à la maison ou encore dans son déplacement, le citoyen peut contribuer au développement durable par des gestes écologiques et des initiatives responsables ainsi que par l'éducation relative au développement durable.

- Les états et les gouvernements: L'état représenté par le ministère approprié (en Algérie : ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement) contribue au développement durable à travers la mise en place d'une politique environnementale efficace (L'Algérie a mis en place un Plan national d'action pour l'environnement PNAE).

- Les entreprises et industries : Elles peuvent intégrer le développement durable au sein de leur politique, et modifier ainsi leur fonctionnement pour protéger l'environnement, contribuer à l'équité sociale en permettant à leurs employés de travailler dans de bonnes conditions, rationner la consommation de ressources, limiter les rejets polluants et intégrer les parties prenantes dans leur démarche de développement durable

- Les collectivités territoriales : elles peuvent mettre en place une politique de développement durable au sein de leur territoire, en impliquant tous les acteurs dans une démarche de démocratie participative par la mise en œuvre d'un agenda 21 local.

- Les associations et les Organisations Non Gouvernementale ONG : Qu'elles aient des objectifs de protection de l'environnement ou humanitaires, ces organisations participent au développement durable par leurs actions découlant de leurs convictions écologiques et leurs démarches humanitaires.

- Les banques : elles peuvent choisir de s'orienter vers des investissements socialement responsables (ISR), vers le microcrédit, et refuser tout placement d'argent vers des entreprises ou des activités qui ne sont pas éthiques.

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