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CHAP.I. GENERALITES SUR LES INFECTIONS NEONATALES

  • DEFINITION DES CONCEPTS
  1. Infection : C’est la pénétration et le développement d’un agent pathogène dans l’organisme.
  2. Infection néonatale : C’est l’infection qui survient de 0-28 jours de la naissance.
  3. Période néonatale : Elle s’étend de  la naissance au 28è jour.
  4. Période post néonatale : Elle s’étend de 29 à 90 jours.
  5. Infection néonatale précoce : Elle s’étend sur toute la première semaine de vie.
  6. Infection néonatale tardive : Elle s’étend du 8è jour au 90è jour de vie.
  7. Mortalité néonatale : Infection des nouveau-nés avant 30 jours de vie (18).
  8. Prématurité : Naissance avant 37 semaines d’aménorrhée (7).

1.2. MOMENT ET MODE DE CONTAMINATION

Le nouveau-né peut s’infecter à trois moments :

  1. Pendant la grossesse : Infection prénatale
  2. Moment de l’accouchement : Infection périnatale
  3. Apres l’accouchement : Infection post natale.
  • Infections prénatales : sont transmises par voie transplacentaire lors de bacteriemies ou septicémies maternelles, soit par voie transmembranaire, à membres intactes ou rompues, le liquide amniotique (Amniotite) contaminant le fœtus lors de sa déglution.
  • Les infections périnatales : sont acquises lors du passage dans la filière génitale.
  • Les infections post-natales : sont de transmission manu portées ou secondaires à la contamination.
  1. La contamination anté et périnatale

La transmission materno-fœtale survient à différentes périodes de la vie intra-utérine. Elle peut être précoce ou tardive.

  • Lorsqu’elle est précoce, elle peut entraîner un avortement ou bien un accouchement prématuré d’un enfant sain ou infecté. Elle peut entraîner une embryopathie et/ou une fœtopathie ;
  • Lorsqu’elle tardive, elle peut survenir après l’accouchement. A ce moment, le fœtus est atteint, soit par voie hématogène, transplacentaire, soit par voie ascendant par contigüité.

Dans ce cas, le tableau clinique est celui d’une septicémie précoce.

  1. La contamination peut survenir aussi au cours de l’accouchement. Elle est descendante ou survient lors du passage dans la filière génitale. Par contre, la contamination est ascendante, lorsque le germe va infecter le liquide et le fœtus finira par avaler, soit par l’inhalation, soit aussi par la voie cutanée (17).
  2. La contamination post-natale

Le nouveau-né est contaminé par les germes qui proviennent de la mère, de l’entourage ou du milieu hospitalier. C’est également à partir du matériel utilisé, les mains souillées des visiteurs, etc. D’où viennent les infections qui peuvent attaquer le nouveau-né et lui provoquer un danger. (18).

1.3. ASPECTS CLINIQUES

En raison du mode de contamination, on distingue schématiquement deux circonstances cliniques :

  1. Lorsque les manifestations cliniques surviennent au cours de trois premiers jours, très souvent, la contamination est antée ou périnatale. Ici c’est l’anamnèse qui joue un rôle majeur pour le dépistage. Certains arguments sont très importants, car ils vont conduire à une antibiothérapie des principes :
  • Fièvre maternelle (T 38 C) au moment de l’accouchement, il faut éliminer la fièvre liée au paludisme ;
  • Infection maternelle récente, certaine même si elle est sous traitement ;
  • Liquide amniotique teinté au cours d’un accouchement prématuré ;
  • Liquide amniotique teinté d’emblée et l’odeur nauséabonde.

D’autres arguments sont évocateurs et doivent conduire à une enquête acharnée :

  • Ouverture prolongée de la poche des eaux au-delà de 18 à 24 heures ;
  • Rupture prématurée des membranes au début du travail ;
  • Signe de souffrance fœtale ;
  • Liquide amniotique teinté non expliqué par l’accouchement dystocique.

1.4. ARGUMENTS BIOLOGIQUES

  1. a) Arguments hématologiques en faveur d’une infection néonatale :

- GB  5000/mm3 ou GB  25000/mm3 (une leucopénie hyperleucocytose franche) ;

- Le polynucléaire neutrophile  1500 à 2000/mm3 la proportion de forme germe  10 % ;

- Plaquette  100.000/mm3 ;

- Anémie inexpliquée ;

- Fibrinogène  3,5 g/litre avant la 48è heure.

  1. b) Arguments bactériologiques

Les prélèvements doivent être effectués sur le nouveau-né, le placenta et la mère.

  1. Chez le nouveau-né, on doit prélever le sang, le L.C.R., les urines. Dans les premières heures de naissance du nouveau-né, on peut prélaver le suc gastrique ainsi que le méconium ;
  2. Mère : on peut prélever la sécrétion vaginale ;
  3. Placenta : écouvillon ou bien au niveau des lésions suspectes.
  1. Autres examens paracliniques

Parmi les autres examens paracliniques, on peut citer :

  • Ionogramme, bilirubine, albumine, glycémie, pH ;
  • Rx du thorax, de l’abdomen, ect. (17).

1.5. TRAITEMENT

Il intervient à deux niveaux, au niveau préventif et au niveau curatif.

1.5.1. Traitement préventif

  1. a) Prévention des infections bactériennes néonatales précoces impliquées :

- Traitement des épisodes infectieux maternels pendant la grossesse : amoxycilline en cas de syndrome fébrile évocateur de listénose, antibiothérapie adaptée des infections cervicovaginales et des voies urinaires ;

- Dépistage des portages génitaux de SBHB pendant la grossesse ;

- Dépistage et traitement du SbHB urinaire pendant la grossesse ;

- Antibiothérapie per-partum intraveineuse des femmes fébriles  38° C ou porteuses de SbHB : cette attitude diminue le nombre des formes précoces graves d’infections materno-fœtales (septicémie, méningite) mais interfère sur les résultats bactériologiques des nouveau-nés. (19).

  1. b) Prévention des infections bactériennes néonatales secondaires :

Elle repose sur le respect strict d’hygiène et d’asepsie : lavage des mains avec des antiseptiques efficaces, isolement des enfants, infectés, utilisation de matériels à usage unique, limitation des prothèses de soin.

1.5.2. Traitement curatif

  1. a) Règles d’antibiothérapie du nouveau-né

L’antibiothérapie doit être administrée par voie intraveineuse, avoir un spectre élargi initialement, puis une adaptation spécifique secondaire, être bactéricide vis-à-vis des germes responsables, avec une vitesse de bactéricide maximale, utiliser des associations d’antibiotiques synergiques, diffuser dans les méninges, être de toxicité réduite et de durée suffisante adaptée à la nature de l’infection. (19).

  1. b) Nature : spectre et posologie des antibiotiques utilisés dans les infections bactériennes néonatales

Le traitement des infections bactériennes néonatales fait principalement appel aux a-lactamines associées le plus souvent à un aminoside.

Parmi les a-lactamines, l’amoxycilline est sur SbHB, la listeria et sur seulement 50 % des E-colis. Les Céfotaxine est actif sur le SbHB et sur E-coli, mais pas sur listéria.

L’association Amoxycilline-Acide clavulanique est sur le SbHB, la listéria et 75 % d’E-coli.

En cas de méningite, les a-lactamines sont administrées à la dose de 200 mg/kg/j en 2 injections. Elle est utilisée pour des infections pulmonaires ou septicémiques staphylococciques sur prothèses.

Les doses d’antibiotiques néphrotoxiques (aminosides, vancomycine) doivent etre adaptées à la fonction rénale et modifiées selon leur taux sanguin (pic et taux résiduels).

1.5.3. Durée du traitement antibiotique

Elle dépend de la nature de l’infection : 10 jours pour une infection simple ; 10 à 15 jours une septicémie, une entérocolite, une pyélonéphrite, 21 jours pour une méningite et 3 mois pour une ostéomyélite.

La durée d’utilisation des aminosides est aussi fonction du type d’infection, mais tend à se raccourcir. (19).


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