Depuis plusieurs millénaires et jusqu’à nos jours l’agriculture demeure l’activité de base de la promotion humaine et la principale source de sa survie. On estime que « l’agriculture doit produire plus, servir des marchés plus étendus et augmenter les capitaux qu’elle est disposée à prêter au secteur « moderne » de l’économie » CROSTOW 1960). Elle doit également jouer un rôle dépassant celui de la production des denrées alimentaires, celui de la création de la demande effective la possibilité de recette fiscales, l’agriculture doit mettre à la disposition du secteur moderne une part importante de ses revenus excédentaires » CROSTOW, 1960. Ainsi les populations des pays sous-développés vivent dans l’insécurité alimentaire à cause de la faible production agricole. Il s’agit de l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique au Sud du Sahara.[1]
Au fait, de nos jours le développement agricole est une nécessité pour presque tous les pays du monde. L’accroissement démographique et la production alimentaire se livrent une cause dont l’enjeu est une menaçante réalité.
« Nous ne disposons actuellement d’aucun autre moyen que l’agriculture pour produire les aliments qui nous sont indispensable » (MOSHER, 1967).
En novembre 1974 ; lors de la conférence mondiale de l’alimentation tenue à Rome[2], la plus part des solutions proposées étaient purement technologiques et mettaient l’accent tant sur la production que sur une bonne répartition de la nourriture.
En effet, l’alimentation est un besoin de l’homme et une nutrition adéquate est universellement considérée comme droit humain fondamental. En République Démocratique du Congo, l’insécurité alimentaire est déjà une réalité notamment dans le Bushi, selon les informations de la FAO, il s’est relevé une situation alimentaire alarmante de façon qu’il était impérieux de prévenir cette calamité sociale au Sud-Kivu en général et dans le groupement de Lugendo en particulier[3]
D’après le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire datant du juillet 2008, La situation alimentaire en RDC reste précaire, minée par des problèmes chroniques et structurels. La grande majorité de la population congolaise se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire limité ou modérée. Cent dix-sept territoires sont en phase d’insécurité alimentaire modérée et 28 en situation de crise alimentaire aiguée avec crise constatée les moyens d’existence (plan d’actions humanitaires RDC, 2009).
Quant au groupement de Lugendo, celui-ci est un milieu rural à vocation agricole avec une population dont la majorité dépend essentiellement de l’agriculture, de l’élevage, et de la pêche. Jadis actif dans l’approvisionnement de la ville de Bukavu en produits agricoles variés, aujourd’hui, le groupement de Lugendo se trouve dans une situation sans commune mesure avec ses potentialités agricoles. En dépit de ses grandes étendues de terre arable, son important réseau hydrographique, sa diversité de climats, son potentiel élevage considérable, le groupement se classe maintenant parmi les milieux déficitaires en matière agricole et de sécurité alimentaire. En dépit de ce qui précède, la population du groupement de Lugendo a comme corolaire la dégradation continuelle du niveau de vie qui se définit par la sous-alimentation et la malnutrition, l’analphabétisme et illettrisme des adultes, la destruction de la dynamique paysanne, l’importation de certains produits alimentaires des milieux avoisinants, l’accessibilité presque difficile aux soins de santé ;…
Si donc les concernés ne prennent pas le mesures d’une manière adéquate pour faire face à cette insécurité alimentaire, le territoire de Kabare en général et le groupement de Lugendo en particulier seraient terriblement une morgue ; car leurs lits d’hôpitaux continuent à être féconds au moment où leurs tables sont maigres, face à cette situation désastreuse, une série des questions nous vient en tête et pour lesquelles nous nous proposons de réfléchir dans ce travail.
Questions spécifiques
°Quel est le niveau de production agricole actuelle dans le groupement de lugende ?
ºQuels sont les effets de la faible production agricole sur la sécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo ?
°Quelles sont les voies d’amélioration de la sécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo ?
Pour cette étude, les hypothèses formulées sont les suivantes.
3.1. Objectif global.
Le travail vise à analyser les effets de la faible production agricole sur l’insécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo en territoire de kabare .
3.2.Objectis spécifiques
Le choix de ce sujet est le résultat d’une longue réflexion sur le problème de la faible production agricole et alimentaire dans le groupement de Lugendo .Nous avons été soucié de réfléchir sur l’insécurité alimentaire, vu la baisse progressive de la production agricole et pourtant avant la période de perturbation climatique ce groupement était parmi les premiers à produire beaucoup dans le territoire de Kabale.
C’est dans ce contexte que nous avons choisi ce sujet afin d’essayer de déterminer et d’étudier les causes et les conséquences qui sont à la base de cette disette générale en vue de contribuer à la recherche des solutions aux problèmes de la baisse des productions agricoles et d’alimentations auxquels fait face la population du groupement de Lugendo.
Nous voudrons à travers nos investigations contribuer au développement socio-économique dans ce groupement étant donné que les réponses définitives qui ont été soulevées aux principaux problèmes cités dans ce travail, vont permettre de comprendre la manière de les résoudre et peut aider à la valorisation des activités agro-pastorales et à l’amélioration des conditions de vie de la population.
La présente étude pourra constituer un document de référence pour les autres chercheurs qui orienteront leurs recherches dans le domaine de la production agricole et sécurité alimentaire sur le territoire de Kabale précisément dans le groupement de Lugendo.
Selon AZOULAY ET J.C DILLON, la pauvreté est l’insuffisance de ressources matérielles (manque d’argent et des conditions de vie ne permettant pas à des êtres humains de vivre) (Azoulay et jc Dillon : la sécurité alimentaire en Afrique :manuel d’ analyse et d’élaboration des stratégies, Ed. Karthala, paris, 1993,p21) .(htt //www.google .fr).
Rien ne peut être atteint si le chercheur ne s’est pas fixé une ou des démarches mentales pour aboutir à ces objectifs . C’est ainsi que dans notre recherche trois méthodes nous ont permis de les atteindre.
D’après GRAWITZ at Ali, la méthode c’est l’ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontrer et les vérifier[7]
Pour confectionner notre TFC ; nous avons lu un certains nombres d’ouvrages qui cadrent avec l’insécurité alimentaire.
Dans le souci de bien traiter nos données nous nous sommes intéressés au passé et attaché à l’événement plus marquant les phénomènes étudiés. Nous avons recouru au passé pour comprendre l’évolution de l’agriculture et l’élevage ainsi que la situation alimentaire dans le groupement de Lugendo.
Ensuite nous avions tiré des conclusions après avoir analysé la situation agricole et alimentaire dans le groupement de Lugendo avant 2014 période pendant laquelle il y a eu perturbation du calendrier agricole jusqu’à nos jours (2017)
Également, à partir des données recueillies au Bureau du groupement, nous avons élaboré, un questionnaire d’enquête que nous avons envoyé sur terrain afin de récolter les données.
Il a été accompagné d’une approche analytique qui nous a permis de regrouper les observations et analyser les effets de l’insécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo.
En effet, en ce qui concerne la documentation en rapport avec le présent travail, nous avons fréquenté notre bibliothèque où nous avons lu des livres et des revues et des travaux d’autres chercheurs se rapportant à notre sujet de recherche. Nous avons fait les recherches sur internet, aussi nous nous sommes documentés à travers des observations sur l’Etat actuel de production agricole et insécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo ; à travers des questions posées à une certaine catégorie de la population tels que les parents, enseignants, agriculteurs, éleveurs et les enfants mais aussi nous nous sommes inspirés des cours que nous avons étudiés à l’auditoire surtout ceux qui renseignent comment faire une recherche scientifique notamment la méthode les cherches et l’Initiation à la recherche scientifique.
Nous avons concentré nos organes de sens pour essayer de comprendre le phénomène, les faits qui se posent dans ce milieu, C’est pourquoi nous nous sommes rendu dans le groupement de Lugendo pour nous rendre compte des réalités concrètes de la baisse de la production agricole et l’insécurité alimentaire ; et nous avons remarqué que l’insécurité alimentaire est due en grande partie à la baisse de la production mais auquel on ajoute l’attentisme, l’oisiveté et à l’ignorance de la population.
Pour bien mener toutes ses recherches nous avons échangé avec le Chef de groupement, les chefs des localités dans l’unique objectif d’avoir des données fiables (processus de communication verbale).
6.2. Echantillonnage d’étude
Nous inspirant des résultats proprement dits lors du pré enquête réalisée dans le cadre de cette étude, nous avons tiré un échantillon de 90 personnes pour raison d’exhaustivité en suivant le principe d’Alain BOUCHARD selon lequel « quand l’univers d’enquête de la population est inférieur à 1000000 on fait correspondre un échantillon de 90 avec une marge d’erreur de 10% pour une population mère définie. Cette formule se présente de la manière suivante :
Ceci donne ; NC =
Avec : N : Taille de la population mère définie ;
n : Taille de l’échantillon pour l’univers infini ;
NC : Taille de l’échantillon corrigé.
Pour notre cas nous avons : N = 21726, n = 90, NC = = = = 89.6 ménages.
6 .3.Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés
Les personnes ayant au moins 30-45 ans ont été le plus visées ,soit 40 ,7% ,suivit de celle ayant plus de 50 ans ,soit 23 ,1% ,suivit de celle ayant 20-30 ans avec 18,7% et en dernier lieu celle ayant moins 20 ans ,soit 16,5%. Ceci montre à suffisance que la plupart de nos enquêtes sont comprise entre 30-50 ans .Il est aussi observable que les personnes qui tendent vers le troisième âge ont été constaté, ceci s’explique par la raison que la faible production agricole et l’insécurité alimentaire sont lente, il faut des personnes âgées résidents pour disposer d’informations historiques fiables
Nous observons que sur les 90 ménages (personnes) enquêtes soit 100% de notre échantillon : il a été constaté que 29 ont des sexes masculins soit 31,9% et 61 ont des sexes féminins soit 67 % .Cette observation se vérifie par le fait que ce sont les femmes qui travaillent beaucoup dans les activités agropastorales car elles représentent 67% contre 31,9% des hommes.
La très grande majorité des répondants, soit 52,7% est marié suivi par les célibataires qui représentent 22% les divorcés et les veufs (ves ) représentent la minorité avec 7,7% et 16,5% de nos effectifs
La majorité de nos enquêtes ont un niveau d’étude secondaire, soit 53,8% suivi par les sans niveau qui représentent 23,1%, les personnes ayant le niveau primaire représentent 15,4%, les universitaires sont minoritaires et représentent 6,6% de nos enquêtes.
En observant les résultats on constate que la majorité des répondants ont un ménage de 6à10 enfants et représentent 57,1% de nos enquêtes .Nous pouvons explique cette situation par le fait que les paysans ne maitrise rien de la planification familiale ce qui peut causer d’exercer une pression sur les ressources naturelles .Les ménages ayant une taille variant entre 11à15 enfants représentent 26,4% ,ceux ayant une taille comprise entre 0à5 enfant sont minoritaires et représentent 15 ,4% de nos enquêtes.
Au regard de ces résultats nous observons que la majorité de nos enquêtes vivent dans le semi dur avec 49,5%, 34,1% de nos enquêtes vivent en pisé et en dernier lieu 15,4% de nos enquêtes vivent dans les matériaux durable
Il s’observe que le village de lungendo a été le plus visité avec 47,3% de nos enquêtes. Ceci s’explique par le fait que les problèmes étudiés sont les plus récurent dans ce village, suivi du village de kashimbi qui représente 18,7% de nos enquêtes, suivi d’Irambira sud qui représente 13,2% ,suivi d’Irambira nord avec 11,0% et en fin vient le village de cishugi qui représente 8,8% de nos enquêtes .
Pour collecter Ces données nécessaires sur terrain nous avons utilisé un questionnaire d’enquête constitué de 32 questions qui ont été administré à l’un des deux parents ou le tuteur des ménages. Ces questions étaient conçues en français, lors de l’interview pour ceux qui ne savent lire ni écrire, nous les avons traduits en kiswahili ou en mashi étant la langue locale selon les circonstances. Certaines questions étaient ouvertes et d’autres fermées. Cette enquête a été effectuée dans la période de quatre jours allant de 18 mars au 22 mars 2017, de 7h°° à 16h30’ .Ce questionnaire comme outil de récolte de données était adressé aux ménages de lugendo. Apres récolte des données, nous avons directement procédé au dépouillement à l’aide du tableur Excel et l’analyser à l’aide d’un logiciel SPSS en vue de les grouper dans les tableaux pour faciliter leur interprétation
Nous nous sommes heurtés une difficulté basée sur la modification de canevas d’élaboration de TFC à l’ISDR/BUKAVU mais grâce à la documentation et descente sur terrain nous l’avons surmontée.
Il nous est difficile d’aborder ce travail sans pour autant pouvoir le délimiter, aux points temporel et spatial, afin de nous épargner de toute attitude de généralisation mais surtout pour des raisons de pratique et d’objectivité.
Dans l’espace, ce travail se limite dans le groupement de lugendo territoire de kabare dans la province du SUD-KIVU en RD Congo. Ce groupement étant l’un des 14 groupements du territoire de kabare. Il a une superficie de 12Km² dont 8.5 km² sont occupés par la population, soit 75% de superficie totale du groupement et a une population de 21726 Habitants. Le reste de sa superficie 3,5km² est occupé par des institutions étatiques et privées telles que :
Le domaine occupé par les collines MULUME MUNENE de MWAMI KABARE
Il est situé à une altitude moyenne de 1500m avec une température moyenne de 19,1°c vers 6heures et
24,6°c vers 15heures, aussi 20,6°c vers 18 heures .Il est limité à l’Est par le lac Kivu sur une altitude moyenne de 200m avec une température moyenne annuelle qui varie entre 16 et20°c constituant la limite naturelle entre le Rwanda et la RD Congo.
Au nord par le groupement d’Ishungu, au sud par le groupement de Bushumba et à l’ouest par le groupement de Luhihi. D’une manière générale, le climat du groupement de Lugendo est tropical avec une alternance de deux saisons dont la saison sèche el la saison de pluie avec un Pmm de 1444mm.
Dans le temps, notre étude s’intéresse à la période allant de 2011- 2016 ; le choix de cette période s’explique par le fait que les données sur la faible production agricole et insécurité alimentaire sont plus disponible et période pendant la quelle nous avons commencé à observer une faible production agricole mais également l’insécurité alimentaire
Outre l’introduction et la conclusion ce travail comprend quatre chapitres :
-Le premier chapitre présente l’état de lieux sur la production agricole dans le groupement de Lugendo
- Le deuxième chapitre porte sur les effets de la faible production agricole sur la sécurité alimentaire des ménages dans le même groupement
-Le troisième chapitre présente les Voies d’amélioration de la sécurité alimentaire dans le groupement de Lugendo
Il convient de signaler que la présentation, l’analyse et l’interprétation des données recueillies auprès des ménages interviendront dans les trois chapitres cités ci-haut
[1] FAO, Manuel sur l’insécurité alimentaire, Paris, 2010
[2] FAO, information sur la sécurité alimentaire, 30 septembre 2002
[3] FAO, perspective de l’alimentation, Rome, oct.,Nov, Décem,2007, p4
[4] BWAMI IKANDO, Initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G1/ISDR.2003-2004
[5]GerardAzoulau et J.C Dillon, la sécurité alimentaire en Afrique, manuel d’analyse et d’élaboration de stratégie, 713 Paris, Ed KATHALA
[6] Idem
[7] GRAWITZ at alii cité par John KAJUNGA, Initiation à la recherche scientifique cours inédit,G1 ISDR/BUKAVU, 2010-2011 Méthode des sciences sociales, 3ème EDITION, ED. Dalloz, Paris 199