En Afrique subsaharienne en général et au Kivu en particulier, le haricot, le maïs et le sorgho occupent une place importante dans l’économie agricole. Ils contribuent significativement aux revenus paysans par lesquels plus de 50% des surfaces emblavées chaque année sont consacrées à la culture du haricot en association avec le maïs et le sorgho[1].
Cependant, après la récolte, le stockage de ces produits vivriers au Kivu, en vue d’un échelonnement au cours de l’année connait bon nombre de problèmes dont le plus important est celui des ravageurs des stocks qui causent des pertes importantes. Dans la chefferie de Kabare en général, le groupement de Bugorhe en particulier, le stockage des gains et graines destinées aux semences connait nombreux problèmes.
A lorsque le maïs et le haricot occupent plus de la moitié des surfaces cultivées chaque année, la conservation de leurs semences s’affronte à des problèmes techniques et matériels.
Depuis longtemps avant le colonialisme, les habitants de la chefferie de Kabare conservaient généralement leurs semences agricoles dans les greniers traditionnels tissés aux tiges de bambous enduits ou non d’un revêtement d’argile ainsi que dans les grosses calebasses produites localement.
A lorsque le maïs étaient conservés en épis, les haricots, une fois récoltés et bien séchés, ils étaient séparés de leurs gousses avant d’être mis dans les greniers.
Ces greniers étaient localement appelés « NKULUBA » et ne garantissaient pas un obstacle suffisant aux attaques des insectes ou des rongeurs, plus de la moitié de la de grains ou de graines stockés était détruit au cours de la conservation.
Actuellement, dans le groupement de Bugorhe, à la technique ancienne qui reste d’usage par les vieilles personnes, s’ajoute la conservation des semences dans les sacs en plastique, dans les bidons en plastique, et dans les fûts en métal ou en plastique. Conservés dans ces différents outils, les grains de maïs sont beaucoup plus attaqués par les insectes tels que les charançons(sitophilus granarius), les bostryches(Rhizoperthadominica), les trogodermes(Trogoderma granarium),…,et les rongeurs comme le rat, l’écureuil,…
A leur tour, les graines de haricots conservées par ces méthodes locales à bugorhe sont principalement attaquées par l’humidité d’une part et par presque les même insectes que ceux qui attaquent le maïs. Chez les haricots comme chez les maïs, plus du tiers de la quantité des semences stockées est détruit au bout de trois mois de stockage.
Pour améliorer la résistance de leurs semences aux attaques des insectes durant la période de conservation, certains paysans leurs ajoutent facultativement de l’huile, de la poudre du tabac, du pyrèthre, du piment ou de la cendre suivant des proportions précises. Les semences ainsi conservées essaient de résister aux attaques des insectes et présentent moins des pertes durant le stockage. Cette technique reste cependant mal connue par les paysans du groupement de Bugorhe, très peu d’eux l’utilisent.
En égard à ce qui précède, au cours de ce travail nous aurons à réfléchir aux deux questions suivantes :
0.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL
D’après Madeleine GRAWITZ, l’hypothèse est une proposition de réponse à la question ou aux questions soulevées par la problématique[2]. En ce qui concerne notre travail, nos hypothèses sont les suivantes :
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet n’est pas un jeu du hasard, il porte sur notre profond attachement au sort que subit l’agriculteur congolais en général, plus particulièrement celui du groupement de Bigorhe qui, malgré la peine du travail agricole qu’il exerce n’arrive pas à satisfaire les moindre des ses besoins tant alimentaires que qu’économiques.
Etant agent de développement en formation, cette situation nous préoccupe car l’alimentation étant un facteur de la santé, il n’ya aucun projet de développement qui peut aboutir sans que celui-ci ne soit garantie et plus ou moins équilibrée. C’est ainsi qu’ayant vécu le groupement de bugorhe depuis plusieurs années et observé la situation et les pratiques agricoles le caractérisant, nous nous sommes sentis préoccupés par cet étant des choses.
Ce travail présente un double intérêt :
0.4. BUTS ET OBJECTIFS DU TRAVAIL
0.4.1. Buts
Le but de e travail est d’amener les agriculteurs du groupement de Bugorhe à adopter et utiliser les techniques modernes de conservation des semences de maïs et de haricots.
0.4.2. Objectifs
0.4.2.1. Objectifs global
L’objectif global de ce travail est d’améliorer les conditions socio-économiques des agriculteurs du groupement de Bugorhe
0.4.2.2. Objectifs spécifiques
0.5. DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE
C e travail étant ses recherches sur toute l’étendue couvrant le groupement de Bugorhe, toutes les localités et ses villages. Il concerne une période assez longue allant de la période précoloniale jusqu’à nos jours car les méthodes actuelles de conservation des semences agricoles sont soumises à une certaine mesure de comparaison par rapport aux méthodes longtemps pratiquées par nos aïeux.
0.6. APPROCHE METHODOLOGIQUE
0.6.1. Méthodes utilisées
La méthode est une procédure logique, inhérente à toute demande scientifique[3]. Pour aboutir à la réalisation de ce travail nous avons utilisé les méthodes suivantes :
Elle nous a permis de présenter, d’une manière descriptive, le groupement de bugorhe dans tous ses aspects ainsi que la conservation du maïs et du haricot tant sur le niveau local que sur le niveau général.
Celle-ci nous a permis de présenter dans le temps et dans l’espace les diverses étapes à travers les quelles l’agriculteur du groupement de bugorhe est passé et surtout son attitude face à la conservation des semences de maïs et de haricots.
Elle nous a permis de décomposer certains faits en vue de d’en prendre les nécessaires et rejette le superflu. Les données de terrain étant complexes, c’est à celle-ci que nous avons recouru pour en tirer les plus essentielles.
A part ces trois méthodes, nous avons également fait recours à la méthode analytique, à la méthode comparative et à la méthode statique.
O.8.2. Techniques utilisées
Les techniques sont des procédures mis en œuvre pour obtenir un résultat déterminé dans un domaine particulier[4] pour ce qui concerne ce travail, nous avons utilisé les techniques suivantes :
Par celle-ci, nous avons observé la mode de conservation des semences de maïs et haricots. Elle nous a donné une idée générale sur leurs pratiques agricoles plus particulièrement leur mode de conservation des semences agricoles.
Nous avons mis sur pied un recueil des questions en rapport avec notre recherche, lesquelles questions ont apporté des réponses nécessaires pour la recherche.
Pour avoir une idée générale sur la conservation des semences agricoles dans le groupement de Bugorhe, nous nous sommes servis de cette technique.
Elle a consisté à la consultation de différents documents écrits en rapport avec notre objet. Ainsi, la lecture d’ouvrages, TFC et Mémoires, consacrés aux semences agricoles à nourrir nos recherches.
Le nombre d’agriculteurs étant très énorme et difficile à atteindre, il nous a fallu recourir à cette technique en vue de trouver des données plus ou moins générale par mesure de représentativité.
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
Au cours de nos recherches relatives à ce travail, nous avons été confrontés à plusieurs difficultés parmi lesquelles nous pouvons citer :
0.8. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Notre travail est subdivisé en trois chapitres précédés par une introduction générale
Chapitre premier : Présentation du groupement de Bugorhe et de la conservation des semences de maïs et de haricots.
Dans ce chapitre, nous décrivons le groupement de Bugorhe dans tous ses aspects (géographiques, socioculturels et socio-économiques) ainsi que la conservation des semences de maïs et de haricots.
Il présente également des généralités sur la conservation des semences agricoles.
Chapitre deuxième : Analyse et interprétation des données de l’enquête,
Dans celui-ci nous trouvons entre autres les objectifs de l’enquête, et les outils de l’enquête avant de présenter l’analyse et l’interprétation proprement-dites des données de l’enquête.
Chapitre troisième : Projet
Ce chapitre porte sur un projet de création d’une coopérative agricole dans le groupement de Bugorhe et vise à améliorer la vie socio-économique des agriculteurs de Bugorhe via la rentabilisation de leurs récoltes agricoles.
Le terme de ce travail est en fin marqué par une conclusion générale qui est en quelque sorte une brève vue générale de son contenu.
[1] www.google.com.
[2] GRAWITZ, M. , Méthodes des sciences sociales, 4e édition, édition Dalloz, Paris, 1976 , P. 391
[3] BUGEME MUGISHO David, Cours d’initiation à la Recherche Scientifique, Inédit, ISDR/BUKAVU,2011, P 21
[4] BUGEME M. D, Op. Cit , p21