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Deuxième Chapitre : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DEL’ENQUETE SUR LES CONDITIONS DE CONSERVATION DU MAÏS ET DU HARICOT A BUGORHE

II.1. Présentation de l’enquête

          Une enquête est une opération qui consiste à récolter les données par divers moyens dont l’observation, le sondage, l’entretien et le questionnaire. L’enquête étant la quête de l’information, elle suppose un effet systématique pour qualifier les données recueillies car elle crée seule ses matériaux et doit prévoir les moyens pour y parvenir, elle vise la validité entre elles.

           Ainsi en ce qui concerne ce travail, nous avons mené une enquête auprès des agriculteurs  du groupement de Bugorhe en vue de savoir les problèmes aux quels ils sont confrontés dans la conservation de leurs productions agricoles particulièrement le maïs et le haricot. Par ailleurs, cette enquête nous permet de trouver les voies et moyens jugés utiles par les agriculteurs de Bugorhe pour contourner les différents défit aux quels ils sont confrontés et pour la valorisation de leurs productions agricoles.

II.2. Objectif de l’enquête

            Nos investigations d’enquête se sont déroulées dans le groupement de Bugorhe en territoire de Kabare avec les objectifs ci-après :

  • Entrer en communication avec la population cible,
  • S’enquérir de la situation de la conservation des semences de maïs et de haricot et des défit aux quels les agriculteurs sont confrontés,
  • Amener les agriculteurs de Bugorhe à découvrir et adopter des méthodes pouvant les aider à améliorer leurs conditions de conservation des semences agricoles et à rentabiliser leurs activités agricoles.

II.3. Outils de l’enquête

         Pour aboutir à nos objectifs, durant notre enquête nous avons fait recours et usage des outils suivants :

II.3.1. Les questionnaires

                Dans l’envie d’acquérir des informations fiables au près de  nos enquêtés, un questionnaire à été  conçu et soumis aux agriculteurs. Il nous a permis  d’atteindre les agriculteurs de toutes les localités du groupement de Bugorhe. Il a été conçu en français  mais étant donné l’ignorance de la plus part des agriculteurs en langue français, nous avons fait la traduction en Mashi et en Kiswahili  pour faciliter la bonne compréhension  de nos enquêtés.

II.3.2. L’Interview

                Cet outil nous a permis d’acquérir des informations complémentaires à celles  récoltées par le questionnaire au près des agriculteurs.

II.3.1. Echantillonnage

           Etant donné que plus de 80% de la population du groupement de Bugorhe  s’occupe de l’agriculture, étant donné la difficulté d’atteindre toute cette population, il nous a semblé bon de recourir à cet outil tout en respectant les principes de représentativité, de casualité et de probabilité. En vue d’assurer la représentativité de toutes les localités du groupement de Bugorhe, nous avons pris un échantillon de 100 ménages dispersés dans les huit localités du groupement de Bugorhe. Ce chiffre constitue le 100% de l’univers de notre enquête et est constitué des ménages où l’on pratique l’agriculture.

Tableau  3 : Représentation de l’échantillon par localité du groupement de Bugorhe. 

                        LOCALITES

     EFFECTIFS

            %

       NYAMAKANA

15

15

       KAMAKOMBE

15

15

       BISHIBIRU

10

10

       CEGERA

8

8

       LWIRO

13

13

       KANKULE

10

10

       KASHENYI

12

12

       BUHANDAHANDA

12

12

       TOTAL

100

100

      Source : Nos investigations sur terrain.

II.3. ANALYSE ET INTERPRETATION  PROPREMENT-DITES DES RESULTATS D’ENQUETE

Tableau 4 : Les cultures annuelles les plus pratiquées dans le groupement de Bugorhe.

Culture annuelles les plus pratiquées

Effectifs

Pourcentages

Maïs, haricot et sorgho

67

67

Manioc  et patate douce

20

20

Cultures maraichères

7

7

Soja et arachide

6

6

TOTAL

100

100

De ce tableau ressort que la culture du haricot en association avec le maïs et le sorgho est la plus rependue dans le groupement de Bugorhe. Elle est suivie par le manioc et la patate douce  puis les cultures maraichères, le soja et l’arachide. Le choix porté au maïs, au haricot et au sorgho est dû  à leur rendement lors de la récolte et au fait que leur saison culturale est courte (3 à 4 mois).

Celui accordé  au manioc et à la patate douce  est aussi dû au fait qu’ils produisent plus ou moins bien sur tous les sols, le manioc présente cependant le problème de durer  longtemps dans le sol, d’où, il n’est pas beaucoup  pratiqué par les agriculteurs qui ont un seul champ. La pratique des cultures maraichères, du soja et de l’arachide semble être rétrécie suite aux exigences d’entretien que ces cultures présentent au cours de leur cycle cultural et au fait que  celles-ci ne sont pas praticables sur n’importe quel sol.

Tableau 5 : La place du maïs et du haricot parmi les cultures pratiquées

Place du maïs et du haricot parmi les cultures pratiquées

Effectifs

Pourcentages

Première place

69

69

Deuxième place

23

23

Troisième place

8

8

Ils importent peu

0

0

TOTAL

100

100

                Selon les résultats de nos investigations présentés dans ce tableau, il est prouvé que la plus part des agriculteurs du groupement de Bugorhe placent le maïs et le haricot à la première place parmi les cultures qu’ils pratiquent. A des proportions relativement faibles, d’autres agriculteurs les considèrent aux deuxième et troisième places. Il est  prouvé que, d’aucuns trouvent importants le maïs et le haricot car aucun des nos enquêtes n’a dit que le maïs et le haricot importent peu. L’accord de la place primordiale aux maïs et haricot par la majorité  des agriculteurs de Bugorhe est dû au fait qu’ils constituent  un aliment de base à la population et qu’ils peuvent être cultivés et produits sur n’importe quel terrain et à n’importe quelle période de l’année.

Tableau 6 : Les outils utilisés par les agriculteurs de Bugorhe pour la conservation  du maïs      

Outils utilisés

Effectifs

Pourcentages

Grenier

21

21

Sac

56

56

Calebasse

0

0

Bidon en plastique

3

3

Suspension des épis

20

20

 TOTAL

100

100

          Les données présentées dans le tableau ci-dessous prouve que la plus part des agriculteurs de Bugorhe conservent les maïs dans les sacs, les greniers, d’autres les conservent en suspendant les épis de maïs aux murs à l’intérieur de la maison.

La conservation des grains de maïs dans la calebasse et dans le bidon en plastique est quasi-absente. La raison du choix de tel autre outil de conservation du maïs est donnée par les réponses à la cinquième question de notre questionnaire d’enquête.

Tableau 7 : Les outils utilisés par les agriculteurs de Bugorhe pour la conservation  du haricot    

Outils utilisés dans la conservation du haricot

Effectif

Pourcentage

Grenier

14

14

Sac

60

60

Bidon

23

23

Calebasse

0

0

Fût

3

3

TOTAL

100

100

                           Par les données présentées dans ce tableau nous remarquons que les paysans agriculteurs de Bugorhe préfèrent utiliser respectivement les sacs, le bidon et le grainier pour la conservation  de leurs graines de haricot, le fût est  faiblement utilisé car il est approprié à des quantités énormes est son prix est élevé. La calebasse est actuellement abandonnée, même les vieilles personnes ne l’utilisent plus à Bugorhe.

Tableau 8 : Les causes et raisons du choix des méthodes locales de conservation des récoltes de maïs et de haricot par les agriculteurs de Bugorhe

Causes et raison du choix méthodes locales

Effectifs

Pourcentages

Elles sont faciles à pratiquer

47

47

Ignorance d’autres méthodes améliorées

37

37

Elles sont les meilleurs

16

16

TOTAL

100

100

                                Il ressort de ce tableau que le choix et la préférence accordés aux méthodes locales de conservation des récoltes de maïs et de haricot par les agriculteurs de Bugorhe relèvent premièrement de leur facilité pratique. Il ressort  également que d’autres agriculteurs leurs accordent le choix car ils ignorent d’autres  méthodes d’une part et d’autre part car elles sont les meilleures. Ces résultats vérifient positivement notre première hypothèse qui évoque la facilité pratique et l’ignorance d’autres méthodes modernes améliorées comme causes du choix des méthodes locales de conservation des semences agricoles par les paysans agriculteurs du groupement de Bugorhe.

Tableau 9 : La fréquence des attaques des semences de maïs et de haricot en stock par les insectes et autres ravageurs.

Fréquence des attaques

Effectifs

Pourcentages

Elevée

96

96

Faible

4

4

TOTAL

100

100

                   Dans ce tableau nous remarquons que la majorité de nos enquêtes prouvent que leurs semences de maïs et de haricot en stock sont attaquées par les insectes ravageurs, les rongeurs et autres ravageurs sous une fréquence élevée. Ce résultat prouve que les méthodes utilisées par les agriculteurs  n’arrivent pas à empêcher les attaques des divers ravageurs. Les conséquences dues aux attaques de ces agents sont présentées dans le tableau suivant.

Tableau 10 : Les conséquences dues aux attaques des ravageurs des semences en stock.

Conséquences dues aux ravageurs

Effectifs

Pourcentages

Pertes énormes en quantité

59

61,4

Diminution de la qualité

35

36,5

Autres conséquences

2

2,5

TOTAL

96

100

        A partir de ce tableau, nos enquêtes prouvent que les pertes énormes en quantité des semences et la diminution de  la qualité des semences sont les principales conséquences dues aux attaques des ravageurs des semences en stock tel que prouvé par les agriculteurs de Bugorhe. La diminution de la qualité des semences s’observe par le fait que l’utilisation des  graines ayant fait l’objet d’attaques des insectes comme semences donne lieu à des cultures dont la qualité est déplorable et des récoltes médiocres.  

Tableau 11 : Les moyens par les quels les agriculteurs contournent les attaques des insectes ravageurs attaquant leurs produits.  

Moyens de lutte contre les insectes ravageurs

Effectifs

Pourcentages

Mélange des produits insecticides (biologiques ou synthétiques) aux semences à stocker

26

27

Enduire de l’huile sur les graines à stocker

20

20,8

Ajout de la cendre, de la poudre du tabac ou du piment aux semences à stocker

30

31,3

Aucune lutte

16

16,7

Autres moyens de lutte

4

4,2

TOTAL

96

100

                Les résultats présentés dans ce tableau montrent que pour contourner les attaques des insectes ravageurs des semences en stock, la majorité des paysans agriculteurs de Bugorhe ajoutent de la cendre, de la poudre du tabac ou du piment à leur semence avant de les stocker. D’autres mélangent des produits insecticides à leurs semences ou enduisent de l’huile végétale, généralement l’huile de palme, à leurs semences avant de les stocker. Une proportion non négligeable de nos enquêtés affirme ne procéder à aucune lutte malgré les attaques auxquelles leurs semences sont exposées. Une autre proportion se dit utiliser d’autres moyens de lutte notamment les pièges aux rats et autres ravageurs et la fumaison pour le maïs. Malgré la diversité de ces différents procédés et moyens de lutte, les semences en stock sont exposées aux attaques faute à l’inspection et le contrôle qui ne sont pas bien faits.  

Tableau 12 : Stratégies jugées meilleures par les agriculteurs de Bugorhe pour améliorer leur condition de conservation des grains et graines destinés aux semences.

Stratégies

Effectifs

Pourcentages

Approvisionnement facile et régulier en insecticides et autres outils de lutte

28

28

Conservation des semences dans  une coopérative contrôlée  par des spécialistes

71

71

Autre stratégie/ approvisionnement en semences résistant

1

1

TOTAL

100

100

              Par rapport aux difficultés aux quelles ils sont confrontés, les agriculteurs du groupement de Bugorhe choisissent, sous une majorité absolue, la conservation de leurs semences dans une coopérative contrôlée par un spécialiste comme une stratégie efficace pour améliorer leurs conditions de conservation des produits agricoles et améliorer larentabilité de leurs activités agricoles, plus particulièrement le maïs et le haricot. Sous une proportion relativement faible, d’autres agriculteurs choisissent l’approvisionnement facile et régulier en insecticides et autres outils de lutte comme une stratégie efficace  pour sortir de ce mal.

       Il ressort de ce tableau que notre deuxième  hypothèse évoquant la construction d’une coopérative agricole où les agriculteurs pourront conserver leurs produits semenciers  comme une stratégie efficace pour améliorer les conditions de conservation des grains et graines dans le groupement de Bugorhe est vérifiée positivement. 

                                                 CONCLUSION PARTIELLE

          L’agriculture étant l’activité principale de la population du groupement de Bugorhe, elle nécessite une certaine assistance pour améliorer son rendement. Ainsi, au cours de notre enquête ayant porté sur la conservation des semences de maïs et de haricot, nous avons constaté que les agriculteurs  sont confrontés à nombreux problèmes, ceux-ci ramenant leurs productions à la baisse. Parmi ces problèmes, ceux liés à la conservation  ne sont pas à sous-estimer car la qualité de la culture est fonction de la semence utilisée.

Notre enquête a vérifié positivement nos deux hypothèses à travers les réponses contenues dans les huitième et douzième  tableaux, elle a prouvé que la facilité dans la pratique et l’ignorance d’autres méthodes de conservation des produits agricoles sont les principales causes du choix des méthodes locales de conservation par les agriculteurs de Bugorhe et a clarifié que la mise en place d’une coopérative  où les agriculteurs conserveront leurs semences peut améliorer considérablement leurs conditions de conservation des produits  agricoles et améliorer la rentabilité de leurs activités agricoles.

Telle est la cause pour la quelle nous avons trouvé pertinent  élaborer un projet de création d’une coopérative agricole pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs du groupement de Bugorhe.  

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