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INTRODUCTION

Hanna Dumont, David Istance et Francisco Benavides (2010 , p. 2) soulignent qu’il faut de nos jours repenser sur ce qui est enseigné, comment c’est enseigné, et comment l’apprentissage est évalué.

Pour répondre à la question comment c’est enseigné, l’Unicef (2009, p.23) soutient que ce sont les méthodes interactives centrées sur l’enfant qui rendent l’apprentissage agréable et

passionnant pour les élèves et améliorent leur rétention, leur participation et leurs résultats. Ces méthodes facilitent la création des cadres d’apprentissage ouverts caractérisés par une coopération intragroupe et une concurrence positive entre apprenants. Ces nouvelles méthodes font de l’enseignant, naguère source de toute connaissance et figure d’autorité redoutée, un facilitateur de l’apprentissage et quelqu’un qui se met à l’écoute des élèves. Ainsi les enseignants encouragent les apprenants à prendre la responsabilité de leur propre apprentissage, de sorte que la motivation à apprendre vienne des apprenants eux-mêmes au lieu d’être imposée de l’extérieur. Dit autrement loin d’être observateurs simples, les élèves sont devenus des véritables acteurs de leur apprentissages d’autant plus qu’ils participent activement dans le processus enseignement-apprentissage.

Tout en abordant la question relative à l’efficacité de l’éducation et/ou de l’école, Lumeka, cité par Gratien Mokonzi (2006, p.8) pense qu'une école efficace est celle qui fournit à l'élève les savoirs de base, lui apprend à s'auto-instruire, entretient sa créativité et accompagne son être dans sa totalité. Pour renchérir ce point de vue,  Delors et al cités par Mokonzi (Ibid.) précisent qu’une école est efficace lorsqu’elle « assure une formation qui permet à l'individu de découvrir, d'éveiller et de fortifier son potentiel créateur...une école qui permet à chacun de mieux comprendre son environnement, sous ses divers aspects, favorise l'éveil de la curiosité intellectuelle, stimule le sens critique et permet de déchiffrer le réel en acquérant l'autonomie du jugement ».

Pour ce faire, Delors et al (1998. pp.83-84)  ont parlé de quatre apprentissages fondamentaux qui constituent les piliers de la connaissance qui, une fois applicables dans la vie d’un élève, rendront son école efficace,  il s’agit d’ :

  • Apprendre à connaître (acquérir les instruments de la compréhension) ;
  • Apprendre à faire (pour pouvoir agir sur son environnement) ;
  • Apprendre à vivre ensemble (pour participer et coopérer avec les autres à toutes les activités humaines et en fin
  • Apprendre à être ( qui est un cheminement essentiel qui participe des trois précédents ).

Ils ajoutent que ces piliers sont indissociables du fait qu’il existe entre eux de multiples points de contact, de recoupement et d’échange.

Paraphrasons Micheline Bercier-Larivière et Renée Forgette-Giroux (1999, p.169) pour qui, étant caractérisée par la transmission des connaissances et la sélectivité des meilleurs élèves, la pédagogie traditionnelle est graduellement disparue. Ceci a comme conséquence ajoutent Micheline Bercier-Larivière et al (Ibid., p. 177), l’évolution et l’adaptation de l’évaluation aux nouvelles philosophies du système éducatif, aux nouvelles théories d’enseignement et d’apprentissage que celle-ci adopte et aux missions qu’elle se donne. Plus tard, voulant parler de la transparence de l’évaluation, ces auteurs insistent sur la participation, la discussion et l’appropriation par l’élève des différents aspects de l’évaluation de ses acquis.

Pour Gratien Mokonzi (2009, p. 121), l’évaluation des acquis fait partie de cinq compétences attendues d’un enseignant professionnel dans l’exercice de ses fonctions en classe. Ajoutons avec cet auteur (2015a, p. 3) que l’évaluation est un outil précieux du processus enseignement-apprentissage. Cela a de sens d’autant plus que comme précisent l’Unesco

(2014, pp. 279 et 287-288), Joutard et Thélot cité par Marc Romainville (2002, p. 43) que celle-ci c’est « l’effet miroir » c'est-à-dire que, celle-ci permet aux acteurs du processus enseignement-apprentissage de se rendre nettement compte de ce qu’ils viennent de faire.

Autrement dit, jouant le rôle de miroir, l’évaluation permet à l’enseignant et aux apprenants d’avoir une vue précise ou claire de ce qu’ils ont fait, et ainsi, ils peuvent modifier, si

nécessaire, leurs pratiques pour les rendre plus efficaces.

Pour ce faire, Abernot que cite Nasser Aboubaker (2009)  souligne qu’au terme de chaque tache d’apprentissage, l’évaluation doit intervenir afin d’informer les parties prenantes du processus enseignement-apprentissage sur le niveau ou degré de maîtrise atteint par l’élève et faire découvrir aux deux à quel niveau et en quoi ce dernier (élève) éprouve encore des difficultés. Ceci nous permet de comprendre que l’évaluation permet d’optimiser le processus enseignement-apprentissage d’autant plus qu’elle rend visible les forces et faiblesses du processus précité et ainsi, d’autres stratégies peuvent être montées par les deux acteurs pour relever les défis.

Comme l’évaluation est au service du processus enseignement-apprentissage, il est clair qu’elle doit ipso facto avoir des soubassements dans la méthode pédagogique qui pilote le processus en question.

Conformément à ce qui vient d’être dit, et tenant compte des opinions soutenues par beaucoup d’acteurs qui interviennent dans le domaine de l’éducation et de l’enfant dont l’Unesco (2005 et 2006), Unicef (2009) MINEPSP (2010 et 2012) chercheurs comme Gratien Mokonzi et Christian Grêt (2006 et 2009), etc. pour qui, l’application de la pédagogie prônant la participation active, la coopération ou collaboration… est de nos jours un impératif pour permettre à l’école et aux enfants de devenir plus efficaces.

Dans cette perspective, Aline Germain-Rutherford d’Université d’Ottawa écrit ce qui suit : Si vous voulez changer quelque chose dans le processus d’apprentissage de vos étudiants, changez alors vos méthodes d’évaluation.

Au sujet des pratiques évaluatives favorisant le développement des compétences, le Ministère de l’éducation, du loisir et du sport de Québec (2006, p. 46) en propose qu’il faut :

o Mettre l’accent sur la régulation ; o Susciter la collaboration des élèves et o Utiliser des outils d’évaluation appropriés

Gérard Mubangu (2015, p. 159) souligne que le caractère sélectif et individuel de l’évaluation disparait progressivement partout où la PAP est d’application et cela c’est en faveur de l’évaluation en groupe.

Le système d’évaluation individuelle qui caractérise les écoles congolaises en général et celles de la ville de Bukavu en particulier nécessite une étude comparative entre l’évaluation individuelle et celle en groupe pour déceler celle qui contribue mieux aux résultats des apprenants dans les écoles.

L’observation de ces deux types d’évaluation nous amène à nous poser la question cidessous : l’évaluation en groupe influence-t-elle sensiblement les résultats des élèves des écoles secondaires de la ville de Bukavu ?

Au regard de ce qui est ci-haut présenté comme question, la réponse ci-dessous est prédite : la pratique de l’évaluation en groupe influe significativement sur les résultats scolaires des apprenants. Dit autrement, l'application du modèle socio-constructiviste dans l’évaluation des élèves leur permettent de réussir mieux que lorsqu’ils travaillent seuls ou individuellement.

Le choix porté sur ce sujet est fondé sur le fait que l’évaluation des acquis est un élément d’importance capitale dans le processus enseignement-apprentissage. Ayant de nos jours deux formes dans son application en classe, il importe d’en faire objet de comparaison pour dénicher la quelle d’elles est plus performante que l’autre.

Disons que l’intérêt de ce travail est double d’autant plus qu’il permet d’abord à l’étudiant chercheur de marier les théories apprises non seulement en rapport avec la méthodologie de recherche mais aussi (et surtout) celles d’autres disciplines qui cadrent avec le sujet traité. En plus de cette dimension, ce travail est également une contribution à l’amélioration de système d’évaluation des acquis dans l’école congolaise en général et plus particulièrement celle de

Bukavu.

Bref, au-delà de la mise en pratique des différentes notions apprises à l’auditoire, ce travail donne des lunettes à tout acteur intervenant dans le secteur éducatif, de sorte qu’il leur permette de se rendre compte de la performance du travail en groupe dans le processus d’évaluation des acquis des élèves.

De manière générale, entreprendre cette étude, c'est comprendre à quel point la pratique de la PAP est efficace dans le processus d’évaluation des acquis scolaires des élèves.

Spécifiquement, il est question de vérifier à notre niveau cette nécessité de la PAP que les autres spécialistes en éducation accordent à cette nouvelle approche pédagogique.

Bref, par ce travail l’on va clarifier l'opinion relative à la performance du travail en groupe au jour d'aujourd'hui dans les pratiques évaluatives dans l’école congolaise et particulièrement celle de Bukavu.

Pour y arriver, la technique documentaire et la méthode expérimentale (quasiexpérimentation) ont aidé le chercheur non seulement à récolter les différentes données mais aussi (et surtout) pour piloter le cheminement de ce travail.

Quant à la sélection de l’échantillon, la technique aléatoire stratifiée a été au service du présent travail.

Et en fin pour traiter les données et quantifier les résultats, les calculs des indices de tendance centrale telle que  la moyenne ; indices de dispersion comme la variance, l’écart type et le CV sont faits. En plus, l’on a calculé le rendement et enfin les comparaisons des moyennes ont été faites. Et cela c’est à l’aide du test t de Dunett.

Avoir traité le travail en groupe dans son ensemble c'est difficile voire impossible pour le temps qui est accordé pour cette recherche. De plus, des limites liées aux moyens financiers,… Cela et d’autres raisons non citées ont fait à ce thème soit traité dans les

quelques aspects particuliers (espace, temps et thème). Ainsi, du point de vu spatio-temporel, ce travail s’est effectué dans secteur éducatif protestant de la province du Sud-Kivu pour l'année scolaire 2015-2016 précisément à l’Institut Imani Panzi dans les deux classes de 6ème secondaire. Et en fin quant à la délimitation thématique, les MPAP ou la PAP et la pédagogie traditionnelle (compétitive, sélective,…) sont confrontées dans leur application du processus d’évaluation des acquis des élèves.

A part l'introduction et la conclusion, le travail porte sur quatre chapitres à savoir :

$Repères conceptuels et théoriques où il sera question de bien préciser les concepts clés du travail (l’évaluation,  le constructivisme, socio-constructivisme, l’éducation de qualité et le processus enseignement-apprentissage) ; les modèles pédagogiques ; l’aperçu sur la PAP, sur formes de l’évaluation des acquis scolaire, et en fin quelques travaux antérieurs ayant influencés le présent travail vont être présentés en quelques lignes ;

$Cadres méthodologiques où il sera question de donner tous les détails en ce qui concerne l’application de différentes méthodes et techniques pour permettre à la dite étude d’atteindre ses objectifs ;

$La présentation et traitement des données et interprétation des résultats où tel qu’il est

intitulé celui-ci comporte un point relatif à la présentation des données récoltées et un autre qui comporte sur le traitement ou l’analyse de ces données et l’interprétation des résultats issus de l’analyse et en fin

$La discussion des résultats où les résultats obtenus seront confrontés et/ou appuyer par les idées des grands éducateurs, pédagogues etc.

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