Le microcrédit a longtemps été perçu, d’un point de vue de stratégie de développement, comme instrument efficace pour atteindre un objectif jusque-là hors d’atteindre ; permet aux catégories sociales les plus défavorisées d’accéder à des financements de faibles volumes. Il a également suscité l’intérêt des théoriciens économiques : il permet d’étudier, dans le cas de populations pauvres et dans un environnement où la qualité institutionnelle est faible.( source : Thomas Edelman, 2006).
Le microcrédit a ainsi acquis une reconnaissance internationale illustrée récemment par la désignation du « pionnier » du microcrédit, Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix pour avoir créé la Grameen Bank au Bangladesh. La fréquence des remboursements (FB), entre autres, jouent un rôle central sur les performances de remboursement(PB) que connaissent les programmes de microcrédit individuel. En outre, la mise en place du microcrédit(MPM) dans des pays plus avancés économiquement a conduit à une réflexion sur l’usage de solutions intermédiaires entre le crédit solidaire et le prêt Bancaire individuel. (Source : Thomas Edelman, 2006).
Le microcrédit individuel parait adapté à l’environnement des économies émergentes où les problèmes intrinsèque a tout marché de crédit ne peuvent se résoudre que sur la base d’une responsabilité individuel. . Christian MUGANGU MURHULA( UCB 2006)
Ainsi, bien que la micro finance ait été mentionnée pour la première fois au Maroc en 1992, lors de la conférence sur la désertification, organisée par l’école Nationale d’agriculture de Meknès, C’est en 1993 que le microcrédit a vu le jour au Maroc par l’intermédiaire de l’association AMSED. La première opération de crédit réalisé par cette association était le prêt d’un petit montant (microcrédit) à un groupe de huit femmes.
En République Démocratique du Congo, comme partout au monde, l’accès aux ressources financières constitue la principale contrainte au développement des micros et un important élément de blocage de leur croissance. Ainsi, une large frange de la population, qui malgré son esprit entrepreneurial, ne trouve pas l’accès aux moyens financiers nécessaires à la création ou au développement de toute activité génératrice de revenus. Cette population est exclue par les banques commerciales, les raisons majeures qui expliquent cette situation sont les imperfections du marché de crédit, d’une part, et le fait que les pauvres manquent de biens comme garanties lors de la demande de crédit individuel.
Les Banques tout en réduisant les asymétries d’information(AI) sur le marché financier, exclues du même coup les petits promoteurs sans garanties. Cette exclusion est beaucoup perceptible dans la plupart des pays en voie développement où la population est majoritairement rurale et pauvre. C’est dans ce contexte que s’est développée la micro finance, une alternative au marché et aux banques.
Les IMF quant-à-elles, perçoivent le crédit avant tout comme un moyen pour intensifier les activités du secteur informel, diversifier les activités du marché rural. En prenant en compte les rapports humains dans leurs activités, les IMF gèrent mieux les problèmes d’asymétries d’informations que les banques et devraient normalement contribuer à éliminer, sinon minimiser les phénomènes d’exclusion observés sur le marché du crédit individuel(MCI).
Un des moyens que les IMF utilisent est le rationnement du crédit(RC) qui conduit à ce que les clients ou certains clients n’accèdent pas totalement à leur crédit qu’ils ont sollicité, on dira donc qu’ils sont rationnées, les uns partiellement c’est-à-dire vous demandé x montant on vous octroi X-Y montant, ou rationnés totalement c’est-à-dire vous avez demandé x montant mais on ne vous donne rien. Ceci permet donc aux IMF de faire un peu face au problème d’asymétrie d’information et par conséquent du défaut de remboursement.
Comme nous l’avons dit tantôt, les IMF sont venues palier aux problèmes du système financier classique et donc elles doivent faire de sorte que la population pauvre accède aussi au moyen financier ; nous avons remarqué que ce n’est pas toujours le cas, car certains clients se plaignent qu’ils sollicitent toujours des crédits mais parfois ils n’arrivent pas à être servis, d’autre qui les sont se trouvent octroyés un montant inférieur à celui sollicité ne couvrant pas du tout leurs besoins .
D’où il y a rationnement du crédit, raison pour laquelle nous avons bien jugé utile de mener une étude sur les différents facteurs qui peuvent expliquer ce rationnement du crédit , mais une étude que nous avons orienté spécifiquement dans une COOPEC de la place dite COOPEC NYAWERA.
Il est malheureusement difficile d’évaluer ce RC. Par exemple, il n’est pas facile de faire la différence entre un projet refusé pour des motifs légitimes et un projet dont le crédit est rationné. Petersen et Rajan (1994) ont élaboré une nouvelle façon de concevoir le rationnement du crédit individuel, ils posent comme postulant que si un crédit individuel a un projet rentable , il cherchera du financement selon la théorie de l’ordre hiérarchique mise de l’avant par Myers et Majful (1984). Selon cette théorie l’entreprise individuelle fera d’abord appel à de financement à bon marché qui est le bénéfice non répartis , pour se tourner en suite vers des modes de financement plus dispendieux , et ce ,jusqu’à ce que le taux d’intérêt exigé devienne plus élevé que le taux de rendement généré par le projet.
Ainsi, celui qui fait une demande de financement au taux plus élevé aura essuyé des refus aux étapes du financement moins onéreux , même si le taux de rendement du projet est élevé. Eu égard à tout ce qui vient d’être dit , les questions suivantes ont été formulées :
Eu égard aux questions précédentes, nous pouvons émettre les hypothèses suivantes :
0.3.1. Objet de l’étude
L’objet de notre travail est « l’analyse des déterminants du rationnement du crédit individuel par la COOPEC NYAWERA ».
0.3.2. OBJECTIF DE L’ETUDE
Notre objectif pour le choix de ce thème est de se prémunir d’une connaissance suffisante sur le niveau de collaboration d’une institution de micro finance avec sa clientèle ,mais spécifiquement ce travail vise à :
Le choix porté à notre travail est influencé par l’instabilité économique que traverse la République Démocratique du Congo ,la médiocrité des condition de vie ,la vulnérabilité , malnutrition , la pauvreté qui s’imposent en dépit de toutes les potentialités humaines , naturels qu’elle renferme et que nous pensons que le seul et unique facteur qui manque pour leur mise en valeur serait les capitaux et une fois les entreprises accèdent facilement au financement , ceci permettrait au pays de se développer.
L’intérêt de cette recherche est double. D’abord du point de vue pratique, elle fournit aux dirigeants des institutions de micro finance et aux autorités de régulation des outils de diagnostic qui leur permettent d’identifier les bonnes (mauvaises) pratiques du secteur de micro finance, mais aussi aux lecteurs de saisir l’apport de la micro finance au financement du crédit individuel dans le processus de la lutte contre la pauvreté dans la République Démocratique du Congo , et les facteurs qui agissent sur les déterminants du rationnement du crédit individuel.
Du point de vue théorique, elle permet d’enrichir la littérature existante avec les résultats empiriques provenant d’un pays en développement, en l’occurrence la République Démocratique du Congo.
Vu le temps imparti, nous avons limité notre thème sur l’étendue de la ville de Bukavu. Notre présent travail est l’analyse des déterminants du rationnement du crédit individuel par la COOPEC NYAWERA. Nos investigations porteront sur la période de quatre ans de 2010 à 2014.
L’une des grandes qualités d’un chercheur est de chercher à savoir ce que ses prédécesseurs auraient dit sur son sujet ou sur d’autres sujets qui vont dans le même sens ou qui cadrent avec son sujet.
En considérant l’importance des déterminants du rationnement du crédit individuel (RCI) dans une institution de micro finance qui sont au service du peuple pour chercher son bien-être social. Nous avons consultés des travaux de TFC et mémoires ayant abordés la même question ou presque semblable à la nôtre entre autres :
Petersen et Rajan(1997) qui ont étudié le rôle d’éventuels facteurs déterminants dans les demandes de crédit commercial, notamment la qualité du crédit des clients, la relation avec les institutions financières, la relation avec les fournisseurs et les frais de liquidation. Ces facteurs déterminants servent à expliquer les comptes créditeurs et donc les demandes de crédit commercial des 3.404 entreprises dont les données ont été copulées lors de l’enquête auprès des fournisseurs de services de financement menées de 1988 à 1989 aux Etats-Unis . Sans surprise, ils ont constaté que les fournisseurs accordaient plus de crédit aux entreprises qui présentaient une qualité du crédit supérieure , mais que seules les entreprises qui ont moins accès au financement accordé par les institutions financières ont recours au crédit commercial et au crédit individuel.
Wilson et Summers (2002) ont mené une étude sur les déterminants d’octroi du crédit individuel. Après avoir analysé le questionnaire expédié par poste et rempli par 500 propriétaires d’entreprises Américaines, ils ont découvert que la décision d’accorder un crédit à échéance fixe ou un crédit à deux échéances dépend des caractéristiques des produits et du marché . Ainsi, lorsqu’il faut du temps pour évaluer la qualité des produits, le crédit à échéance fixe est offert plutôt que le paiement au comptant afin de faciliter le retour de la marchandise.
Schäfer et al. (2004) ont mené une étude au Royaume Unis sur les déterminants de la structure financière du crédit individuel, mobilisant un échantillon de 228 crédits individuels avec des données de panel de 2003. Le modèle logit, a abouti aux résultats selon lesquels les indicateurs de risque du projet et de l’entreprise avaient un impact important sur le choix du mode de financement. Le risque augmente le recours aux fonds internes et diminue la dette, et pour cela, les banques à leurs tours réduisaient les risques en limitant les montants des crédits individuels ou les entreprises individuelles accordés aux demandeurs de crédits au sein d’une institution de micro finance les plus innovants. Toutefois, en supposant qu’une activité de recherche développement est un indicateur de risque, le résultat postule que le financement par actions est favorisé sur le financement par dettes.
0.6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
Dans le présent travail, nous avons utilisé les méthodes et techniques ci-dessous :
Eu égard à la complexité des activités de micro finance, cette étude recours tour à tour aux méthodes historique et systémique (méthode analytique) pour comprendre l’évolution actuelle du rationnement du crédit individuel du secteur de micro finance ainsi que la logique profonde qui sous-tend le fonctionnement des Institutions de micro finance tel est la COOPEC NYAWERA.
0.6.2. Techniques
Nous avons fait recours aux techniques documentaires pour récolter les informations dans des ouvrages et autres documents, sites internet, mais aussi à des interviews avec les membres, le chef d’agence et également au technique d’enquête.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction et la conclusion, Notre travail comportera trois chapitres, ces chapitres sont subdivisés comme suit :