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PREMIER CHAPITRE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Ce premier chapitre se focalise sur le cadrage théorique et la méthodologie du travail.         

 I.1.  CADRAGE THEORIQUE

         Ce point porte essentiellement sur certains concepts clés du sujet qui nous permettront de bien appréhender le contenu de ce travail, entre autres : le nom, la caverne, la conception des cavernes chez les Bafuliiru, la valeur sociale des cavernes chez les Bafuliiru et enfin l’interprétation socioculturelle.

        I.1.1. Nom

        Pour prendre une position claire face au point de vue auquel se livrent les scientifiques, nous interrogeons le Dictionnaire Le Petit Robert (2014 :1276) qui considère le nom comme un mot ou groupe de mots servant à désigner  un être ou une chose, à le distinguer des  êtres de la même espèce. C’est-à-dire une désignation individuelle d’un animal, d’un lieu ou d’un objet. Mais selon notre point de vue, cette définition donnée par le Dictionnaire Le Petit Robert semble être incomplète, parce qu’elle ne montre pas de raison valable pouvant justifier telle ou telle autre dénomination. Le nom est pris comme un élément de la langue qui renferme une valeur culturelle traduisant la vision du monde d’un peuple qui le confère à un individu ou un objet.

        Chez les Bafuliiru en particulier, le nom est considéré comme une véritable expression incantatoire d’un pouvoir sémantique lié au contexte de dation. Il a donc une charge sémantique non négligeable parce qu’elle véhicule un sens sur la vie ou l’avenir de son porteur. Dans ce sens, les conséquences du nom peuvent ou ne pas se répercuter sur le dénommé.

        Le nom en « kifuliiru » est reconnu comme distinctif, un démarcatif permettant à différencier les espèces au sein de la biodiversité et à apprécier exactement leur impact dans l’environnement.

        Le nom est en quelque sorte une définition de l’individu et de la chose, en le (la) créant socialement et culturellement. A titre d’exemple, Bushambale ″la joie″. On attribue ce nom à un individu en référence de la vie heureuse que mène la famille lors de la naissance du nouveau-né. Cela prouve que le nom est un indice d’expression culturelle et sociale ou un lieu où se reflète la vision du monde.

        C’est pourquoi en « Kifuliiru », la plupart des noms dérivent du proverbe et certains d’autres relèvent de certains faits, de circonstances et réalités vécus par la société et par l’individu lui-même dans la société.

        Dans le cadre de notre travail, nous pouvons définir le nom comme une réalité sociale très complexe qui relève de l’identité de l’objet nommé en vue de l’identifier.

            I.1.2. Caverne

         Le Petit Larousse (2017 :216) définit la caverne comme «une cavité naturelle assez vaste, dans un rocher, une montagne, sous la terre». Cette définition ne montre pas toutes les considérations que les individus ont en rapport avec la caverne, mais elle se base plus sur son aspect naturel.

   Mais il est à noter que les Bafuliiru considèrent les cavernes comme une habitation en dépit de certaines circonstances qui sont liées à un tel cadre. Les Bafuliiru s’en servent aussi pour s’abriter ou s’initier à de divers métiers. Autrement dit, les cavernes sont considérées comme des lieux bien sécurisés où l’on pourrait réaliser des palabres sans que tout le monde sache ce qui s’y passe.

        Dans cette optique, la caverne est prise comme  une cavité naturelle sécurisée assez creuse dans une roche, dans une montagne ou sous la terre où les individus ou les animaux peuvent s’abriter. Mais aussi, un lieu secret où l’on pouvait réaliser des palabres, s’initier à des travaux manuels, garder des objets chers et dans laquelle on enterrait des cadavres de femmes enceintes.

      I.1.3. Usage des cavernes chez les Bafuliiru

        Les cavernes jouent un rôle important dans la société fuliiru. Auparavant, elles étaient considérées au même titre que les habitations, un endroit mystérieux ou sacré, mais avec le temps, les cavernes avaient pris d’autres connotations.

          En effet, pendant les décennies, dans la culture fuliiru, les cavernes véhiculaient des messages assez importants et avaient une considération extraordinaire. Les hommes sans demeure et les animaux, tant sauvages que domestiques vivaient dans des cavernes surtout dans les hauts-plateaux d’Uvira. C’est la raison pour laquelle, les Bafuliiru y prenaient refuge pendant des guerres, fuyant les ennemis.

        Signalons également que, les chasseurs, les cultivateurs et les passants cherchaient des cavernes pour s’y abriter quand il y avait la pluie et qu’ils étaient loin de leurs domiciles. D’autres gens considéraient les cavernes comme des églises dans lesquelles ils allaient adorer leurs dieux.

         Quelques cavernes étaient prises comme lieux où l’on pouvait garder les objets sacrés et les semences de peur qu’ils ne soient détériorés par les insectes. On y gardait aussi des objets royaux et d’autres objets nécessaires liés à la culture.

        La culture fuliiru adopte les cavernes comme étant un lieu de rencontre de différents clans à des circonstances particulières, en ce sens que, lorsqu’un problème sérieux se pose, les sages et certaines gens s’isolent dans une caverne loin du village et tranchent celui-ci à l’insu des enfants et des femmes. Certaines cavernes, rappelons-le, étaient considérées comme un lieu d’inhumation des cadavres de femmes enceintes, parce que jadis, il n’y avait pas un seul hôpital qui se chargeait d’opérer ou soigner correctement les gens. Par conséquent, les cadavres de femmes enceintes ne devraient pas être enterrés car il leur était impossible d’enterrer l’enfant et sa mère. Et si on les enterrait, des conséquences néfastes pouvaient se répercuter sur les membres de la famille durant toute leur vie ; et il y en a même qui trouvaient la mort immédiatement.

       C’est pourquoi, au lieu de les enterrer, on était obligé de les amener dans une caverne appropriée afin que les animaux féroces les dévorent. Signalons que chaque village devrait avoir normalement une caverne destinée pour l’inhumation des cadavres de femmes enceintes. Et ce sont les vieux sages et les femmes sages qui allaient enterrer les dépouilles. Les enfants et les jeunes ne pouvaient point participer aux réseaux funèbres. Une démonstration était faite sur place par rapport à l’usage des cavernes selon la tradition fuliiru ; malgré qu’il y ait à ce jour, quelque adaptation liée au contexte moderne.

        Actuellement, cette pratique n’est plus utilisable suite à la prolifération d’hôpitaux dans lesquels les conditions de soins sont réunies. C’est-à-dire que les femmes enceintes présentant les difficultés d’accouchement sont directement internées en chirurgie. 

        Enfin, les cavernes constituaient dans cette société une habitation, un lieu mystérieux, une maison de malfaiteurs, d’inhumation, un lieu de sécurité et d’abri. Les cavernes étaient souvent accessibles aux chasseurs, bergers et cultivateurs dans cette société fuliiru. Néanmoins, des malfaiteurs les considéraient au même degré que des lieux où ils pouvaient se cacher quand il y avait des dangers ou durant les poursuites.

         I.1.4. valeur sociale des cavernes chez les Bafuliiru

        Jadis, des Bafuliiru savaient l’utilité des cavernes. Mais actuellement, certaines personnes ignorent leur importance à cause du modernisme. Avant l’arrivée de christianisme en Afrique, ce peuple adorait dans des cavernes les dieux (Namulirima, Nambindi, Namugajalugulu). D’autres gens considéraient les cavernes de la même manière qu’un lieu d’initiation.

        Les cavernes, étant un abri du Mufuliiru, sont liées à une vie primitive où l’homme était considéré comme un être qui pouvait passer une nuit avec certaines bêtes sauvages. Cela relève plus d’une conception purement primitive, car le contexte d’hébergement était différent de l’habitation moderne. C’est la raison pour laquelle ces cavernes sont aussi considérées au même titre qu’une habitation traditionnelle.

        En effet, pendant la rébellion de Pierre MULELE, vers les années 1965, il y avait eu la guerre et les gens se refugiaient dans des cavernes pour fuir les ennemis. Les habitants de la plaine fuyaient pour se réfugier sur les montagnes où ils trouvaient des cavernes.

        Durant cette période, les gens fuyaient sans tenir compte de l’état de l’endroit dans lequel ils allaient se réfugier, oubliant que le serpent, le lion, les gorilles peuvent exister dans des cavernes est que ces animaux mettraient leur vie en danger. Il en est de même que pour l’éboulement, le volcan, la foudre lesquels aussi pouvaient mettre fin à leur vie.

        Actuellement, les cavernes accueillent plutôt des fidèles d’églises pour prier le bon Dieu. Il s’observe que certaines cavernes sont identifiées par les chrétiens pour y faire leur culte. La divinité peut en principe se manifester dans n’importe quel milieu naturel. Toutes les cavernes n’étaient pas considérées comme des lieux sacrées, les cavernes de ce type étaient bien connues par la population. Etant donné que d’autres cavernes étaient découvertes en société par les ancêtres, ce sont eux qui veillaient à l’accessibilité de ces dernières.

        Il ressort que  les sages passaient quelquefois pour chercher des cavernes viables où ils pourraient résoudre des différends entre des familles. Parce qu’aucun individu ne pouvait y passer la nuit ou prendre une pause dans des conditions normales. Du fait qu’un bon nombre de cavernes sont conservatrices des valeurs culturelles, elles sont donc à protéger contre tout ce qui pouvait porter atteinte à ces dernières.

        C’est pourquoi les Bafuliiru craignent certaines cavernes parce qu’ils obéissent à leur coutume. Si un Mufuliiru sait que telle ou telle autre caverne est gérée par les autorités coutumières, il ne peut plus s’y abriter pour ne pas exposer sa vie au danger. Le non-respect de norme entraîne des ennuis.

        En fait, les cavernes gérées par le « Mwami » n’étaient pas fréquentées par qui que ce soit, excepté les sages du roi, parce qu’on y trouvait des démons et  diverses choses liées à la société ou à la coutume. Certains individus avaient peur de s’y abriter. Ces choses servaient pour le test traditionnel en cas de problème lorsque le «Mwami» cherche le coupable. Cette cérémonie devrait se passer à la cour royale où le « Mwami » invitait la population à participer. On faisait surtout recours à ce test lorsqu’il s’agissait du cas de la sorcellerie et ce test était prêt à déterminer les personnes qui en étaient à la base. Les gens qui passaient à l’épreuve avec satisfaction, regagnaient leur maison et ceux-là qui étaient attrapés pour sorciers, étaient chassés du village. Après l’usage de ces objets, l’examinateur (un sage du «Mwami») les remettait dans une caverne appropriée où personne ne pouvait toucher. 

        En somme, Il se remarque que les cavernes jouent un rôle très important dans la société fuliiru. C’est pourquoi il nous est important d’analyser les noms attribués auxdites cavernes afin de déceler le message qu’ils véhiculent.

        Les sages fuliiru montrent que les cavernes ont une utilité vis-à-vis de la coutume. C’est à ce titre qu’ils montrent que, lorsqu’il y avait sécheresse ou carence de pluie au Bufuliiru, le Roi pouvait seulement se déplacer pour visiter la caverne appelée « Namazimwé » (qui signifie propriétaire de démons), dans laquelle étaient gardés les objets relatifs à la coutume. D’où, au retour du « Mwami », la pluie tombait directement sur toute l’étendue du Bufuliiru.  Cela étant réalisé, chaque chef du village devrait collecter une somme d’argent et des produits agricoles, comme leur66 était la consigne pour le « Mwami » en termes de remerciement.

        I.1.5. Interprétation socioculturelle

    Pour expliquer l’interprétation socioculturelle, il serait mieux de le décomposer en deux mots.

I.1.5.1. Interprétation                                                               

        Pour le Grand Dictionnaire de linguistique et sciences du langage, l’interprétation est l’attribution du sens à une structure profonde (interprétation sémantique) ou l’attribution des traits phonologiques et phonétiques à une structure de surface (interprétation phonétique) : - la première de ces deux opérations consiste à appliquer des règles sémantiques à une structure profonde donnée ; -la seconde consiste à réaliser par la parole une structure grammaticale interprétée sémantiquement (2007 :311).

       D’après le Petit Robert, l’interprétation est l’action d’expliquer, de donner une signification claire à une chose obscure ; son résultat (2014 :1023).

        Dans l’option de ce travail, l’interprétation consistera à commenter et expliquer les différents rapports qu’entretiennent les faits entre eux, sous l’éclairage culturel. Elle concernera le regroupement, l’organisation et l’enchainement des faits afin de déboucher sur l’analyse.  

I.1.5.2. Socioculturelle

       Pour le Dictionnaire Universel (2010 : 846), le mot « socioculturelle » est un adjectif qui concerne à la fois une société ou un groupe social et la culture qui lui est propre.

        Dans l’optique de notre travail, l’interprétation socioculturelle vise à expliquer le message que véhiculent les noms de cavernes au sein de la société.

           I.2. CADRAGE METHODOLOGIQUE

     Les méthodes de ce travail reposent sur deux volets correspondant aux deux étapes de réalisation : la récolte des données et leurs analyses.

        Pour trouver les données, nous avons utilisé la méthode d’enquête directe dont une descente sur le terrain était organisée, et la méthode d’enquête indirecte. Quant à l’analyse des données, nous allons utiliser la méthode d’analyse structurelle.

          I.2.1 Méthode d’enquête directe

    Jean-Claude ABRIC définit le concept « enquête directe » comme l’ensemble d’informations, d’opinions, d’attitudes, de croyances, organisé autour d’une signification centrale (2003 :78). A l’instar de toute enquête visant à recueillir des données, l’exactitude des estimations dépend grandement de la conception et de l’exhaustivité de la méthode d’enquête.

        Nous avons utilisé l’enquête directe, c’est-à-dire celle par laquelle nous avons plusieurs fois été face à face avec les informateurs, lesquels ont été sélectionnés en fonction de leur maîtrise de la langue fuliiru. Ces informateurs répondaient à nos questions préparées selon notre objet de recherche. La méthode d’enquête directe nous a permis d’entrer en contact avec les ressources d’information.

        La récolte des données se faisait à l’aide de l’interview. Des questions  ont été posées pour nous permettre d’inventorier quelques noms de cavernes se trouvant dans tel ou tel autre village. Ainsi, les informateurs énuméraient les noms de cavernes, en leur posant la question relative à la justification de telle ou telle autre dénomination.

        Signalons qu’il y avait certains informateurs qui énuméraient des noms de cavernes sans savoir comment celles-ci avaient acquis des noms. Nous heurtant  à de tels cas, nous nous renseignions auprès des personnes ayant des informations nécessaires afin de nous expliquer davantage l’origine de ces noms.

         Lors d’entretiens directs, nous vérifions si les données fournies correspondaient à l’objet de notre travail de recherche. Après la vérification, les noms de cavernes récoltés étaient rangés selon la liste alphabétique et chaque nom étant  accompagné de sa traduction littérale.

        Durant l’entretien, nous restions partial en ne présentant pas notre point de vue. Lors de la récolte des données, l’interview se réalisait par ordre : chaque informateur était interrogé à tour du rôle. Il était indispensable d’accorder une grande importance aux renseignements fournis par les enquêtés. Cette méthode nous a permis de vivre nous-même des circonstances de l’enquête sur le terrain ou le terroir. A titre d’exemple, le refus de nous livrer les données, considérant que nous allions nous enrichir avec.       

        La méthode d’enquête directe nous permettait d’être clair, précis sur ce point, en vue d’atteindre le produit espéré. Nous  étions attentifs aux éléments nécessaires recherchés, pour mieux ordonner notre corpus.           

I.2.2  Méthode d’enquête indirecte

        Pour Alex MUCCHIELLI (1991 :36), la méthode d’enquête indirecte est définie comme une représentativité remplie pour l’enquête par questionnaire ou par distance. L’auteur montre que la méthode indirecte exige une opération, un traitement préalable des données.

        Marcel Proust affirme qu’un seul petit fait, s’il est bien choisi, ne suffit pas à l’expérimentateur pour décider d’une loi générale qui fera connaître la vérité sur des milliers de faits (2000 :246).

        Cette méthode nous a permis de récolter certaines données par l’intermédiaire d’une tierce personne. Nous avons pris contact avec certaines gens pour accéder à quelques données nous permettant à compléter notre corpus. Les données fournies par l’intermédiaire d’une tierce personne ont été vérifiées pour voir si elles sont fiables avant de les intégrer dans notre corpus.

        Nous nous sommes servi de la méthode d’enquête indirecte pour nous permettre de recueillir les données par l’entremise d’une tierce personne, du fait qu’on s’éloigne de la source ou du terroir.

I.2.3 Méthode d’analyse structurelle

        La méthode d’analyse structurelle relève du structuralisme ; elle étudie une structure des mots, en ce sens qu’on emploie plutôt structurel (changement structural) description structurale, afin d’éviter une confusion avec le sens.

        En linguistique, le structuralisme est une approche qui considère un ensemble comme étant constituée de plusieurs unités de façon que si l’on change une unité donnée, il y a transformation de l’ensemble. Cela revient à dire que le structuralisme, en tant qu’un courant linguistique, prône que les parties de la phrase (un tout) n’ont pas de fonctions que si elles prennent en compte les autres éléments (de la phrase). De même, cela entraîne une interaction entre les différents constituants (éléments) de la phrase d’une part et, d’autre part entre les différents morphèmes qui constituent les mots.

        Dans le cadre de ce travail, cette méthode nous permettra de dégager l’organisation des structures morphologiques, en segmentant les parties constitutives. Dans cette optique, la méthode d’analyse structurelle consistera en la segmentation des noms de cavernes en morphèmes pour chercher à découvrir la structure morphologique de chaque nom et à découvrir le sens de chaque morphème afin de déboucher sur l’interprétation des données.

I.3. Présentation du corpus

       Ce travail est constitué de 64 noms des cavernes qui sont regroupés  en cinq thèmes à savoir : les noms de cavernes d’origine toponymique, d’origine zoonymique, les noms de cavernes liés aux relations familiales, à la souffrance ou au problème et autres catégories.                                                 Chaque nom, rappelons-le, est accompagné de sa traduction.

I.3.1.  Noms de cavernes d’origine toponymique

    Nous trouvons une série de noms des cavernes qui tirent leurs appellations du milieu dans lesquels elles se localisent. On cherchera les influences sociologiques qui interviennent dans la dénomination d’un nom propre de lieu à une caverne.

Nâ—¦

Noms de cavernes

Traduction littérale

1.

Bsinga

 où l’on demande 

2.

Gwakigï›·ramï›·

 emplacement public 

3.

Ibwï›·lenga

 où l’on passe 

4.

Irukungï›·

 protection 

5.

Kamirong

 bambous 

6.

Kygam

 où l’on s’abrite 

7

Kbodek

 coince 

8.

Kman

 enfermé 

9.

Ktul

 qui est troué  

10.

Ktnd

 qui est au sommet  

11.

Krungw

 qui est dans le désert   

12.

Lnywer

 abreuvage 

13.

Ltandal

 sur lequel on passe         

14.

Mhngubw

 refuge 

15.

Inï›·malï›·

propriétaire mauvais emplacement 

16.

Inï›·rumangï›·

Propriétaire une grande pierre 

   

I.3.2. Noms des cavernes d’origine zoonymique

Il sied de signaler que  certains noms de cavernes sont d’origine zoonymique. Il sera question de voir pourquoi le destinateur dénomme les cavernes en se référant à une catégorie d’animaux.

Dans cette option, nous tenterons de dégager l’impact du nom par rapport à la caverne dont il désigne.

Nâ—¦

Noms des cavernes

Traduction littérale

1.

Kngokw

qui a des poules 

2.

Inï›·mbene

propriétaire des chèvres

3.

Nï›·kamandï›·

propriétaire d’épervier 

4.

Nï›·kasimbï›·

propriétaire d’écureuil 

5.

Inï›·maboré

propriétaire des souris 

6.

Inï›·shokwé

propriétaire des singes

I.3.3. Noms des cavernes liés aux relations familiales

        Ces noms montrent les liens entretenus par le donneur des noms et la communauté dans laquelle il se trouve. Il s’observe que ces noms ne sont pas donnés d’une manière aléatoire. Néanmoins Ces noms sont attribués aux cavernes en fonction d’un message véhiculé au sein de la société.

N â—¦

Noms des cavernes

Traduction littérale

1.

Kï›·beré

petit 

2.

Hirambo

Calebasse

3.

Ibuyé lyï›· bashmba

la pierre des célibataires  

4.

Ibuyé lyï›· kanisa

la pierre de l’Eglise

5.

Ikitebo

qui est approprié pour ou destiné pour

6.

Kï›·golwé

admiration. 

7.

Kï›·govyï›·

qui flexible 

8.

Kï›·handï›·

qui entre dans

9.

Kï›·ngére

qui se mesure 

10.

Mling

les danses 

11.

Nï›·rugondï›·

source de mariage

I.3.4. Noms de cavernes liés à la souffrance ou au problème

        Ces noms de cavernes sont attribués selon les faits qui s’y étaient passés. La société attribuait cette catégorie des noms aux cavernes selon les difficultés qu’on y éprouvait. Ces cavernes sont nommées ainsi pour faire transmettre un message au sein dans la société.

Nâ—¦

Noms des cavernes

Traduction littérale

1.

Gongeké

Courbé

2.

Ibuyé lisiré

une pierre folle

3.

Jgom

qui a l’apparence de se bruler

4.

Kï›·ndahï›·liranï›·

qui ne discute pas 

5.

Kï›·shwéré

qui est étouffé  

6.

Ktamab

qui a de malheur 

7.

Kï›·twalï›·

qui porte

8.

Lwng

qui se fonde sur 

9.

Mdudu

bruits sourds 

10.

Mkomb

problèmes 

11.

Mgabo

Homme

12

Mlumby

qui mouit

13.

Ngomb

bâtons 

14.

Nï›·bihï›·ngï›·

Crânes

15.

Nbutol

Morceaux

16.

Nï›·bysé

source de l’obscurité

17.

Nï›·mazimwé

propriétaire  de démons

18.

Nï›·mikombé

propriétaire de lois 

19.

Nmdigir

qui n’évolue pas 

20.

Rshak

qui n’est plus fréquenté

21.

Rshung

Mauvais

I.3.5 Autres catégories de noms

        Vu que ces noms de cavernes ne renferment pas un thème, nous les avons regroupés en une seule série pour ne pas saturer le travail avec plusieurs tableaux. Il convient de signaler que ces noms sont attribués selon des circonstances vécues par la population.

        Etant donné que ces noms renferment un fait social, le destinateur ne veut pas que ces noms soient mis à la portée de tout le monde. C’est pourquoi nous en sommes intéressé pour y découvrir le sens profond ou le message que véhiculeraient ces noms moyennant une analyse morphosémantique.

Nâ—¦

Noms des cavernes

Traduction littérale

1.

Mï›·nengï›·

automatique 

2.

Mlamb

tuyau 

3.

Mngeré

le berger 

4.

Nï›·bigégï›·

propriétaire de paniers 

5.

Nkijogt

propriétaire de veste 

6.

Nï›·kitalï›·

propriétaire de séchoir traditionnel 

7.

Nï›·mburamanzi

Source de manque d’eau 

8.

Nï›·ngomï›·

propriétaire de tambour 

9.

Ntwij

propriétaire de ruisseaux

10.

Ngang

non abordable 

Conclusion partielle

        Dans le premier chapitre, nous avons défini les concepts clés du sujet, lesquels portaient sur le nom, la caverne, la conception des cavernes chez le Mufuliiru, la valeur sociale des cavernes chez les Bafuliiru, et enfin l’interprétation socioculturelle.

        En ce qui concerne le nom, nous l’avions défini selon les différents dictionnaires pour nous permettre de bien éclaircir le contenu. Le nom était pris comme un mot ou groupe de mot servant à désigner un individu et à le distinguer des êtres de la même espèce. Il se remarque que le nom fait partie de notre patrimoine linguistique au même titre que les mots du vocabulaire.

Quant au mot « caverne », il est pris pour une cavité naturelle creusée dans la roche. Par rapport à la considération sociale de la caverne, nous avons remarqué que la caverne était prise pour une habitation, un lieu d’enterrement pour une catégorie de personne et d’autres la considéraient comme un lieu sacré, sécurisé où on pouvait garder des objets nécessaires.                                                                                                          En ce qui concerne la méthodologie relative au présent travail, nous nous sommes servi de trois méthodes à savoir : la méthode d’enquête directe, la méthode d’enquête indirecte et la méthode d’analyse structurale. La méthode d’enquête directe nous a permis d’entrer en contact avec les informateurs en leur posant des questions pour nous permettre d’inventorier les différents noms se trouvant dans les groupements de Kigoma et Lemera.

        Pour la méthode d’enquête indirecte, elle nous a permis de mener la recherche par l’intermédiaire d’une tierce personne.

        Quant à la méthode structurale, elle nous aidera à la segmentation des noms de cavernes en morphèmes pour chercher à découvrir la structure morphologique de chaque nom et à découvrir le sens de chaque morphème afin de déboucher sur l’interprétation des données.

            Enfin, nous avons présenté le corpus en nous basant sur le thème contenu que nous avons regroupé en cinq thèmes principaux à savoir : les noms de cavernes d’origine toponymique, ceux d’origine zoonymique, ceux qui se rapportent aux relations familiales, liés à la souffrance ou au problème et autres catégories. Nous avons remarqué que chaque nom de caverne est porteur d’un sens particulier et véhicule le message selon la société.

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