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PREMIER CHAPITRE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

             Ce premier chapitre, qui porte sur le cadre théorique et méthodologique, se propose d’apporter un éclairage sur le conflit politique, qui fait l’objet de notre travail c’est-à-dire qu’il va nous permettre de définir les mots clés, le fondement théorique et méthodologique de notre travail. Pour  y parvenir, nous définissons quelques concepts clés et les notions de base liée au conflit politique et nous présentons aussi la méthodologie qui nous guide dans notre travail.  

  • CADRE THEORIQUE

             A ce niveau, il est question d’examiner les concepts   « conflit » et « politique »formant le contour théorique de notre travail dans leur diversité sémantique, tout en cadrant le contexte lié à la présente recherche. « En tant que représentation de  l’affrontement (relation) entre les projets individuels et  les systèmes des valeurs collectives, le récit romanesque, en tout cas dans ses formes canonique n’échappe pas à l’obligation d’organiser des sociétés fictives qui, autant  par leurs structures statiques que par les procès évolutifs dont elles sont le lieu, apparaissent comme des images identifiables ».(FIKIRI L.M.2004 : 20)

Comme on le voit, le texte littéraire peut devenir le lieu des affrontements entre des groupes sociaux quoique symboliques.

Le cadre théorique peut être l’apport d’une histoire des contenus présentés par la littérature, pour considérer cette dernière  comme obligatoirement tributaire des discours médiateurs du savoir historique. Passons à la définition des quelques concepts : (BAHATI Cibashimba 2009 :11)

  • Le conflit

Le grand dictionnaire encyclopédique Larousse (1982 :2506-2507) alignent un certain nombre d’expressions définissant le terme conflit.

  1. « lutte armée, un combat entre deux ou plusieurs puissances qui disputent »

Comme on le voit ici, le terme est à considéré au sens de l’Antagonisme armée opposant deux puissances. Bien que dans le texte qui nous intéresse les deux forces qui s’affrontent ne disposent pas de la même force, il ya lieu de dire que cette première acception est en relation étroite avec notre entendement

  1. « violente opposition de sentiment, d’opinion d’intérêt»

En effet, en  ce qui concerne cette deuxième acception, nous constatons que le terme « conflit », est pris toujours dans le même cadre « politique », ce terme nous renvoie dans les affaires politiques qui se passent dans notre roman. Par opposition  d’intérêt, nous pouvons affirmer que chaque personne faisant parti dans un parti va soutenir les idéaux de son leader pour défendre ses intérêts.  

Le Nouveau petit la rousse, (1968 :129), quant à lui, note ce qui suit :

« Le conflit est une opposition d’intérêt entre deux ou plusieurs Etats dont la résolution peut être recherchée soit par des mesure  violences (représailles, guerres) soit par l’appel à un tribunal international.»

Selon notre compréhension cette   citation  nous montre ou on parle  de deux parties ou pays en opposition   qui luttent chacun pour ses intérêts. Dans le cadre de notre travail, nous avons les bétés qui s’opposent aux Dioulas et que chacun d’eux lutte pour son  parti, en défendant ses intérêts. Mais dans notre roman, on oppose deux ethnies du même pays et chacun de ces partis veut se plaindre au tribunal international pour qu’il cherche la raison et qu’il défende ses intérêts. Chaque parti en voulant défendre ses intérêts, provoque un conflit en vers l’autres.     

Le Dictionnaire Larousse de poche,( 2008 :200) dit aussi ce qui suit,

« Le terme «  conflit » « est une opposition d’opinions  ou de sentiments des individus ou de groupes »

Comme on le voit dans un groupe, le conflit peut être talent. Il se situe alors au niveau idéologique et sentimental.  C’est dans ce sens que nous avons voulu prendre cette définition conte tenu des  personnages du roman.

Dans texte que nous analysons, les personnages sont campés justement dans un conflit idéologique ; les unes pensant qu’ils sont plus ivoiriens que les autres. C’est ce qui débouche après sur une lutte armée. Dans le document de Tearfund (2003 :10) nous lisons ce qui suit :

 « Les conflits fond partie de notre vie, c’est-à-dire  que les conflits sont naturels.  Dieu nous a créés à son image mais il nous a créés tous différents,  il est  donc évident que certains de nos points de vue ou opinions vont être différents d’autres personne ».

Selon ce document, même si dans notre travail, nous nous intéressons seulement à l’aspect politique, il est évident que chaque individu peut avoir un conflit dans sa propre vie humaine. C’est-à-dire  depuis la création  de l’homme, le conflit s’est aussi installé. C’est ce qu’on qualifiera un peut plus loin de « conflit interne » .

Burton (1993, cité par Bakut Tswah Bakut (2006 :236) voit le conflit comme

« L’ensemble de tensions et de luttes évidentes qui se produisent dans un pays et entre des pays »

Cet auteur montre aussi que le terme conflit ou comme il le dit que ce terme est une tension. Parlant de tension entre individus ou entre pays Bukut souligne l’aspect inhérent à la condition humaine. C’est ce que les hommes ont toujours vécu dans une situation de tension visible ou latente. Mais Bukut   (2006 :236) ajoute une contradiction que 

«  Le conflit en lui-même fait parti de la nature humaine et il n’est pas mauvais phénomène mais quand il ya de la violence liée à un conflit, c’est une menace à la paix »

 Cette contradiction de Bukut, nous fait encore revivre l’idée du document Tearfund (2003 :10) cf. p.3, qui nous a dit que «  les conflits font parti de notre vue ». Mais nous n’allons pas partir  dans  ces idées parce que Bukut   veut nous montrer que, même les conflits font  partie de la nature humaine, il se montre lorsqu’il y a une violence contre la paix. Alors dans notre roman nous trouvons aussi  qu’il y a violence contre la paix des peuples, par ce que  lorsque les peuples ne se comprennent pas,  il n’y aura plus la paix entre eux.

 En effet, Faleli stephen Ademola (2006 :41-51) affirme que

 « Certaines écoles de pensée donnent différentes perspectives du phénomène. Il s’agit de la théorie structurale du conflit (souvent appelé le marxisme) dont le père est Karl Marx, un théoricien et activiste politique allemand. Il a défini la théorie du conflit dans son livre « Das Capital » (traduit le Capital en français) dans les années 1800 ». 

Nous prenons cette citation pour vouloir montré que nous ne pouvons pas nous arrêter sur le plan politique seulement en définissant ce terme, nous devons aussi montrer que le conflit n’existe pas seulement dans la politique mais aussi dans différents groupes où nous vivons, (même en famille, à l’école comme le dit Feleli, etc. c’est dans ce sens que Collier (2000) ajoute :

 «Pour l’école évoquée par Feleli, « l’opposition des intérêts est basée sur la compétition pour des ressources souvent rares. Ceci même aux conflits sociaux »

 C’est pour cela que nous nous sommes dit que nous ne pouvons pas nous arrêter uniquement à l’aspect politique seulement en définissant ce terme parce qu’il s’enracine dans la structure de la société c-à-dire  les classes sociales.

Toute la lutte de domination des bourgoings sur les prolétaires est susceptible d’engendrer deux conflits de toutes sortes :

Cet exemple, nous renvoie au conflit social, qui peut contribuer aux changements sociaux comme les évolutions politique ou les révolutions. Ici, l’injustice, exclusion économique, la pauvreté, les malades, l’inégalité font partie des causes des conflits. Tout ceci est perceptible à la lecture de notre texte entre les deux groupes. D’où nous pouvons dire que le conflit est un défi dans la nature de l’homme, qui est égoïste et qui, selon Wikipedia

« La société ou l’organisation fonctionne de manière antagoniste, du fait que chaque participant et ses groupes d’individus luttent pour maximiser leurs avantages ».

 Dans nos analyser le terme conflit peut être défini  comme un besoin naturel à poursuivre ses intérêts personnels. Cette définition cadre avec notre roman. C’est chacun qui voudrait diriger le pays. Pour SAIDI Aloibya (2007 :37)

« Le concept conflit est un désaccord, une contradiction ou une incompatibilité comme nous l’avions déjà dit ci – haut, dans une société ».

Même cette nouvelle acception ne s’éloigne pas de notre compréhension. Ce désaccord qu’on lit entre les deux groupes de notre texte en est un témoignage. Christian Godin (2006 :239) pour sa part estime :

                   « D’une opposition de sentiment, d’idée et d’intérêt entre soi et d’autrui ou à l’intérieur de soi ».

 D’après cet auteur,  le terme conflit  peut être défini comme un élément qui détermine l’action, parce que si nous vérifions cette définition donnée par Christian Godin et même celles des autres, nous trouvons que le terme conflit détermine le sentiment, l’idée et même l’intérêt.  Dans ce sens il détermine une action.  Il est donc interne ou psychologique. Ici, l’individu se trouve dans une situation de déchirement  intérieur qui le pousse à prendre position pour ou contre, une situation qui se présente devant lui et il se trouve confronté à une situation qui embrasse son mental.

Toujours dans ce même cadre, ce terme « conflit » est considéré comme un malentendu entre deux ou plusieurs personnes ou entre plusieurs puissances étatiques. Ce  type de conflit conduit très souvent à des violences, des disputes ou des enguelades verbales. ( Bahati cibashimba 2009).

Le motif du conflit étant inspirèrent donc à la nature humaine, il est aussi central dans toutes les littératures du monde. Des œuvres les plus classiques à celles plus récentes le motif du conflit est permanent. Que ce soit Andromaque, le Cid, Entre les eaux, et tant d’autres, le constat est le même.  

Comme nous l’avons dit, le conflit peut être latent (interne) ou ouvert (externe), il importe de distinguer les deux :

  • CONFLIT INTERNE

Dans Monde traditionnel de transformation des conflits (2007), les auteurs Saidi Aloibya et Bya’ene Esengo, soutiennent que

«  Le conflit interne est celui qui nait de la lutte entre deux tendances. Il s’agit chez l’individu d’une tendance qui s’oppose à l’autre. On peut classer les genres des conflits à ce que D.Helirigel appelle « conflit intra personnel ».  L’individu a l’impossibilité de choisir entre une chose à éviter et une chose à accepter. Au niveau de la fiction, il peut s’agir du narrateur personnage ou d’un autre personnage du roman ou du théâtre qui ne sait pas trancher devant un conflit où il est le plus concerné ».

 De même si nous pouvons rentrer dans notre roman, chaque personnage a ses conflits internes. C’est ce que nous trouvons chez Birahima quand il déclare :

« Je m’en fous, la guerre tribale est là. Le président  Gbagbo a beau être bété, c’est un type bien. Le présent Gbagbo est le seul à avoir été un vrai garçon  sous  Houphouët, le seul à avoir du solide entre les jambes .Il a été le seul opposant à Houphouët » ou bien « ces déclarations ont rendu folle Sita.  Elle m’a infligé une bonne gifle et de coups de poing bien appuyés. A chaque coup de poing, je répondais : Gbagbo le président est un type bien ! » (Kourouma, 2004 :13)

Ces déclarations entre ces deux personnages nous témoignent du conflit interne qui engage  nos personnages dans notre roman. Par ces déclarations, nous trouvons qu’il existe un conflit interne entre les Dioulas et le pouvoir en place. Cette citation entre dans la définition de Feleli qui a dit que « chaque individu a ses conflit. Parce que Sita exprime son conflit de sa manière, et Birahima d’une autre manière, tous étant d’une même ethnie.   Dans ce sens, nous pouvons dire que même si tous deux sont Dioulas, chacun d’eux a ses conflits visant ses intérêts envers leurs opposants Bétés.  Les Bétés  n’aiment pas non pluss les  Dioulas, mais chacun par sa manifeste son conflit interne à sa manière.  Le conflit interne se résume   dans le sens où, lorsque  ces deux personnages engagent ses déclarations, chacun d’eux ne montre pas son conflit extérieurement en vers l’autre ou ne se laisse pas ouvert en montrant son conflit. Donc chacun développe son conflit selon ses intérêts personnels. Pour ce qui concerne le conflit interne, nous pouvons lire encore :

« Le vieux fait le sourd, l’aveugle. Il n’a rien vu,  entendu, rien compris. Il ne signe rien. Il est malade mais pas fou jusqu’à laisser la Côte-D’ivoire chrétienne aux mains d’un Dioulas musulman et inconnu du nord » (Kourouma 2004 : 102-103) 

Cet extrait affirme le conflit interne dans ce roman, mais en plus d’être politique, il se résume aussi sur le plan religieux.  Le président Houphouët a refusé de signer parce qu’il s’avait que Alassane est un Dioulas musulman. Le refus de signer qu’il y a quelque chose à l’intérieur ou au font de son cœur, d’où nous le qualifions de conflit interne. Il passe par le conflit de la religion parce qu’il est sait que les chrétiens ne sont d’abord avec les musulmans. Mais dans le cadre de notre travail, nous trouvons qu’il est habité par le conflit contre les Dioulas sur le plan politique. C’est ce que nous appelons de conflit interne chez nos personnages dans ce roman. Mais après la mort de Houphouët  Boigny, ce conflit va se manifesté extérieurement.    

1.1.1.2.  CONFLIT  EXTERNE

Contrairement au conflit interne, le conflit externe est celui où l’individu se heurte à un obstacle extérieur, selon Saidi Aloibya et Bya’ene Esango cite par Bahati Cibashimba (2009 :6) « le terme conflit externe est souvent utilisé dans la vie quotidienne pour signifier l’absence d’accord et d’harmonie ressentie face à une situation sociale, économique, politique, religieuse,… nous ne pouvons donc qualifier le conflit externe d’interne d’ « interpersonnel » ou d’ « intragroupe ». C’est le cas d’un père qui s’oppose au mariage de sa fille dans les comédies de Molière (F.coutien, 1997 : 241).

Nous avons déjà dit que le conflit interne se fait à intérieure ou au fond d’une personne,  ne se manifeste pas extérieurement. Mais le conflit externe peut être compris comme des réactions qui ont été longtemps internes ou en fermés.   C’est-à-dire lorsque le conflit est encore interne, il est encore caché ; mais lorsqu’il est externe, il est manifesté. Pour le conflit externe chaque individu revendique tout ce qui était interne chez lui. Le conflit externe est ressenti lorsque le président Gbagbo monte au pouvoir.

 Les Bétés ont revendiqué leurs  droits en prenant leurs terres occupaient par les Dioulas.

Donc pendant cette période, les Bétés se sont laissés ouverts c’est-à-dire  ils ont manifesté le conflit envers leurs opposants   Dioulas.

Que ce soit le conflit interne ou externe, le lecteur n’y accède que grâce à la prise de parole du narrateur ou des personnages dans le roman. C’est ainsi qu’au sein de ce cadre théorique, il importe de parler du narrateur.

En ce qui  concerne le cadre théorique, nous pouvons aussi dire que tout récit se compose de deux textes : texte du narrateur et texte de personnage. Le narrateur à deux grandes catégories des fonctions secondaires ou facultatives. Les fonctions primaires ou obligatoires sont les suivantes :

  1. Le narrateur détient la fonction de représentation par rapport aux événements de l’histoire : il en est le véhicule obligé vis-à- vis du lecteur.
  • Le personnage qui participe activement aux événements, remplit la fonction d’action.
  1. La représentation, chez le narrateur, ne se sépare pas d’une fonction de contrôle.
  • La fonction d’action entraine chez le personnage la fonction interprétative : il adopte une altitude personnelle à l’égard des éléments de l’histoire, qu’il évalue et interprète.

Les fonctions secondaires ou facultatives sont :

  1. La fonction narrative : elle est inhérente à tout récit, elle peut être verbalisée in extenso (« je rencontre… ») ou se borner à citer le discours des personnages.
  2. La fonction de régie : le narrateur commente l’organisation et la facture de son récit.
  3. La fonction de communication : le narrateur atteste la vérité de l’histoire donne ses sources, etc.
  4. La fonction idéologique : le narrateur explique l’action à partir d’un savoir général, souvent condensé en maximes.
  5. La fonction performative de la narration : on raconte rarement pour le seul plaisir de raconter, mais pour influencer, séduire, discrédité, etc.

Toutes ces fonctions font partie de notre roman, dans le sens où, l’auteur fait raconter l’histoire par l’un des personnages, car il s’agit d’un récit dit à la première personne.

Contrairement à un récit raconté par un narrateur étranger à cette histoire ; qui sera le récit dit à la troisième personne.

D’où le premier type est appelé homodiégetique et le second, hétérodiégetique. A l’intérieur du type homodiégetique il faut distinguer deux variétés ; selon que le « je » est témoin ou héros de son propre récit. Le narrateur qui est présent dans la diégèse, est dit intra diégétique. Dans tout récit à la première personne, il faut distinguer le « je » narrateur du « je » personnage.

Seul ce dernier appartient à l’histoire, et il est à un niveau supérieur au premier, qui assume la narration.

  • LA POLITIQUE

La politique a une multitude de finitions :

Pour le nouveau petit Larousse, (1968), la politique est définie comme un(e)

  1. « direction d’un Etat et la détermination des fermes de son activité » donné que notre sujet est intitulé « conflit politique » ; dans ce roman, nous trouvons que certains de nos personnages utilisent la politique pour gérer ou pour diriger les autres.
  2. «  ensemble des affaires qui intéressent l’Etat ; manière de conduire » 

 Dans ce sens, nous pouvons nous intéresser à tous les problèmes qui habitent nos personnages. A cette époque, ces personnages ont pris la politique comme  activité de leur vie, c’est dans cet angle que nous avons pris ce terme vis-à-vis des problèmes qui engagent nos personnages.

  Etymologiquement le mot « politique » vient du grec « politike » qui veut dire « politikos » : la science des affaires de la cité.  

Dans ce sens, la politique vient comme un outil qui unifie un peuple ou une société. La politique, dans ce sens sert à unir les peuples ou les sociétés. C’est dans le même cadre que nous l’avons prise dans notre roman, en se basant sur les deux parties en conflits, alors chaque parti devrait s’unir pour se défendre  auprès de leurs adversaires.

Pour Horold Losswelle, cité par Ayam(2004 :12),

« La politique signifie qu’il s’agit de qui reçoit quoi, n’importe quand et la façon dont les gens le reçoivent ».

Ici, le terme « politique »est à considérer comme une manière de considerer quelque chose ou quelqu’un. On parlera ainsi de « la politique »d’une personne à considérer les choses difficiles. C’set donc une stratégie. Cette définition ne cadre pas avec notre vision, dans la mesure où nous, nous prenons l’adjectif politique au sens de la conduite des affaires de l’Etat.

Par conflit politique, nous entendons toute sorte de conflit qui naît entre les personnages à la suite d’une gestion politique contestée par tel ou tel autre groupe.       

  • CADRE METHODOLOGIQUE

La théorie exploitée dans les lignes suivantes nous permet de choisir et de circonscrire un cadre méthodologique qui va guider notre recherche. Il va s’agir de l’analyse du conflit politique selon deux approches qui vont se compléter : la thématique et la sociocritique.

Dans Wikipedia, la méthode est définie  comme : 

«  Une activité et une démarche à suivre pour atteindre l’objectif ou une démarche de l’esprit qui cherche à atteindre un objectif ou une démarche de l’esprit qui cherche à atteindre un objectif ».

 Ce point va nous permettre d’analyser les données de notre travail, compte tenu des méthodes que nous nous sommes proposées. A ce niveau, nous nous  fixons deux méthodes : la thématique et la sociocritique.    

  • LA THEMATIQUE
    • Points de vus des certains auteurs

         Nous  nous sommes attiré aux différentes définitions que nous donnent  certains penseurs qui ont défini la thématique.

 Selon J.L. PEDINIELLI (1994 :113)

 «  L’analyse thématique est avant tout descriptive, elle correspond à une complexification de la question simple de quoi le sujet parle-t-il ? Elle procède par le découpage du discours et le recensement des thèmes principaux  qui peuvent faire l’objet l’analyse différente selon les questions et les objectifs de recherche.

        Nous constatons que cette citation, va nous permettre de chercher dans notre roman, tous les principaux thèmes développés en vue de les analyser.

Pour Roger FAYOLE (200 :5) soutient que :

« Les thèmes sont les signes de la force d’élément obsédants produits par l’imagination créatrice de l’auteur dans le but d’évoquer le fort intérieur de certains monde lesquels aspects ont trait à la vie que l’on mène, que l’on raconte ou l’on souhaite ».

Quant à SMEKENS W. (96)

« Le thème est un élément sémantique qui se répète dans un texte ou dans un ensemble de textes »

Pour déterminer un thème dans un texte, on partira des éléments récurrents qu’on retrouve tout au long du texte et qui porte un sens. Dès lors, toute analyse thématique se doit de regrouper les expressions du texte selon les affinités sémantiques que celle-ci soient dénotatives ou connotatives. C’est tout le travail sur les isotopies, les champs lexicaux et les réseaux lexicaux. Voyons à présent ce que disent les dictinnaires.

Le micro Robert (1971 :1064)

« La thématique est un objectif relatif à un thème et pour ce dernier « thème » nous attendons le nom du genre masculin signifiant : sujet, idée, proposition qu’on développe, ou ce sur quoi s’exerce la réflexion ou l’activité dans un ouvrage. c’est un dessin mélodique qui constitue le sujet d’une composition musicale et qui est l’objet de variation.

Cette acceptation de la thématique ne nous intéresse pas tellement.

  • Du point de vue littéraire

Selon l’analyse littéraire, la thématique « est une critique qui étudie sur le plan de l’imaginaire, de l’inconscient, du symbolique les thèmes développés dans l’œuvre d’un auteur ». (David SHUKURU, 2013 :15)

Cette méthode va nous aider à analyser les idées, la conscience se trouvant dans ce roman.  C’est-à-dire qu’elle va nous permettre d’analyser les idées et la conscience de nos personnages.

En effet, selon Clancier, cette critique témoigne de l’influence de la psychanalyse sur une grande partie de la critique contemporaine mais elle s’inspire de façon très limitée voire erronée des couvertures de Freud.

  • Du point de vue linguistique

   La linguistique confère au terme « thématique » la définition selon laquelle elle est un objectif qui appartient à une terminologie, qui ne peut se trouver en dehors d’un certain domaine d’expérience de connaissance. Et ce mot « thématique » est lié à un thème, à un sujet particulier et n’apparait qu’avec lui.

(David SHUKURU, 2013 :15)

Nous prenons cette citation dans le cadre d’analyser les discours de nos personnages. C’est-à-dire que nous allons nous intéresser au discours conflictuels de nos personnages dans le texte.

En effet, la thématique va nous aider à analyser les thèmes dans notre roman en se basant sur SIMI Kilosho (2012 :17), qui  dit que  la critique thématique est idéologiquement fille du romantisme, même si la référence au thème dans les études littéraires est bien antérieure. Le terme est lointainement hérité de l’ancienne rhétorique, qui accordait une importance déterminante aux topois littéralement les lieux, dans lesquels pouvaient puiser les auteurs.

Il fallut toutes fois attendre les développements du comparatisme, linguistique et littéraire au début du XIXe siècle pour que la notion gagne en importance »

En fin cette méthode va nous aider à trouver toutes les occurrences et de faire une synthèse de tous les thèmes développés, qui nous permettra de faire nos analyses.

  • LA SOCIOCRITIQUE

Contrairement à la thématique, la sociocritique étudie le texte particulier et son contenu. Pour dire, la sociocritique est une approche qui s’attarde sur l’univers social du texte.

La sociocritique est un mot inventé par Claude Duchet en 1971, selon, lui la sociocritique propose une lecture sociohistorique du texte. Telle qu’elle est dite, la sociocritique peut être décrite comme une politique de lecture marquée par une altitude spécifique envers le texte littéraire : tout à la fois respectueuse de son autonomie en tant que forme esthétique (respect sans lequel s’évacuerait la notion même de littérature) et attendre aux procédures par les quelles cette forme inscrite ce qui d’une manière ou d’une  autre, l’articule ou social… (Claude duchet, 1971 :30)

Cette approche va justement nous permettre d’examiner comment le conflit politique qui déchire la société du texte est une médiation littéraire des conflits qui minent l’Afrique en général et la société ivoirienne en partculier. 

Joëlle Gardes-Janine et Marie Claude Hubert, voient la sociocritique comme une « méthode de critique littéraire  née au cours des années soixante(60), issue de la sociologie.

La sociocritique vise le texte lui-même comme lieu où se joue et effectue d’une certaine socialité comme le dit Claude Duchet cité par Berges et al. 1999 :123) cette méthode nous permettra d’analyser notre roman en tenant compte de la société du texte (ou de ce roman). Donc nous allons voir comment les personnages du texte sont des symboles ou des chèmes des conflits sociaux.

La différence entre la thématique et la sociocritique se situe au niveau procédural. Alors que la thématique s’intéresse aux récurrences sémantiques et aux éléments répétitifs pour dégager l’univers sémantique du texte. La sociocritique procède par une recherche d’intermédiation entre les éléments textuels et ceux sociologiques ayant des points d’ancrage dans le texte.  

  • PRESENTATION DU ROMAN CHOISI

Quand on refuse on dit non, le roman qui fait l’objet de notre travail, est le dernier ouvrage, écrit par Ahmadou Kourouma.

 Le roman est inachevé suite au décès de l’écrivain. Il fut donc publié à titre posthume et reste un œuvre inachevée. Dans cet ouvrage, qui nous raconte la crise ivoirienne du 2002, après la mort de son auteur, nous retrouvons Birahima, l’enfant soldat des guerres tribales de sierra Leone et du Libéria maintenant à Daloa (une ville du sud de la côte d’ivoire) où il exerce le metier d’aboyeur pour une compagnie de taxi-brousse. Nous trouvons que dans ce roman Ahmadou Kourouma évite le piège de son précédent roman, où l’on a vu son héros, bien qu’analphabète tenir un discours politique cohérent sur les directeurs Africains. La beauté du récit de « Quand on refuse on dit non » peut se retrouver même dans son inachèvement, œuvre « in progress »   

  • RESUME DU ROMAN

Brahima, l’enfant des guerres tribales de Sierre Léone et du Liberia, maintenant du retour dans son pays natal, démobilisé (cf. la présentation du roman choisi). Il arrive chez son cousin à Daloa, après avoir fuit la guerre à Sierre Léone et au Liberia, il se lance dans la débrouille de la vie quotidienne. Avec cette vie, il réussit  à travailler dans une compagnie de Gbagas, les taxi-brousse et tente de parfaire son éducation de coran. Cette vie tranquille va l’amener à rencontre Fanta, la jeune fille d’un Imam, « belle comme un masque de Gouro »

Fasciné par sa beauté et son intelligence, lorsque les guerres tribales éclatent en côte d’ivoire, il accepte de la conduire comme son garde de corps dans les zones rebelles pour fuir la ville de Daloa où a eu lieu un massacre en espérant trouver la protection et le soutien chez les siens à Bouaké ( une ville du Nord de la côte d’Ivoire dominée par les Dioulas(les musulmans) opposés aux Bétés de Daloa où vivait Fanta avec sa fille. Daba est une ville du sud de la côte d’Ivoire dominée par une ethnie appelé Bété qui s’opposés aux Dioulas.

Chemin faisant, elle raconte au jeune lettré, Birahima l’interprète de la façon naïve et malicieuse l’histoire de son pays. C’est toute une page d’histoire qui se dévoile dans le temps de la fuite et du voyage de petit Birahima et la jeune fille Fanta.

Apres l’histoire de la côte d’Ivoire, Fanta passe à l’enseignement de la géographie de la côte d’Ivoire. Pour l’enseignement de l’histoire, Fanta raconte toutes les aventures de la colonisation jusqu’ à l’indépendance  qui a lieu le 07/Août/1960. Contrairement à l’enseignement de la géographie où tous les thèmes sont abordés de la production de cacao et aux élections corrompues.

Mais comme il était analphabète, il ne comprenait rien. Pour comprendre, il se servit d’une cassette ‘radio) qui lui permet d’enregistrer tout ce que Fanta disait comme enseignement d’histoire et de la géographie de son pays.

         Par le tiraillement de ces deux groupes en conflit, la guerre éclate en côte d’Ivoire, appelée la guerre civile. Cette guerre a implanté la crise dans ce pays, qu’on avait appelé aussi crise de l’ivoirité.  Le concept de l’ivoirité s’ajoute à la différence de la religion.

«  Les Bétés comme nous l’avions dit, est une ethnie du Sud, ethnie du président Gbagbo, sont fiers d’avoir plein  « d’Ivoirité » et n’aiment pas les Dioulas comme Birahima, Fanta et les autres».

         La ville de Daloa va être attaquée par les rebelles du Nord et qui deviendra le théâtre de leurs affrontements avec les loyalistes et les mercenaires recrutés par le président pour attaquer les Dioulas.

Les Dioulas sont en danger, le  père de Fanta est tué c’est la raison pour la quelle elle va décider de fuir vers le Nord avec son compagnons Birahima qui s’est servit d’une Kalachnikov.

 Très content d’avoir accompagné une fille dont il était amoureux, mais le voyage ne ressemble pas vraiment à une lune de miel…

          Tout au long de leur périple voyage, Fanta qui s’est proposé de raconter l’histoire de la côte- d’Ivoire  à son compagnon Birahima, le temps de fuite côtoie celui de l’histoire.

           Dans ce récit en levé, se dévore d’une traite et n’épargne personne. Houphouët  Boigny, lors de son règne, il avait laissé la corruption se généralisér et s’installér « parce qu’il était lui-même corrompu, corrupteur et dilapidateur ». Laurent Gbagbo, élu lors de la plus calamiteuse élection qu’eut connue la cote d’Ivoire dans sa brève vie démocratique, en passant par Henri Konan Bédié,  « qui fit sienne l’idéologie de l’ivoirité », et Robert Guei, général d’opérette manipulé et dépassé par les événements…

           En effet, le roman se clôture par l’arrivée de la belle Fanta et son compagnon Birahima à Bouaké. Ils arrivent chez l’oncle de Fanta appelé Amourou(très riche dans la ville de Bouaké), qui les remercie et fête d’avoir traversé toutes les zones rebelles. Il propose d’envoyer Fanta au Maroc pour poursuivre ses études.

CONLUSION PARTIELLE

           Dans ce premier chapitre de notre travail, nous avons présenté le cadre théorique, dans lequel  nous nous sommes assigné de définir quelques termes clés, notamment : le conflit et la politique. Après le cadre théorique ou après avoir défini les éléments clés nous avons circonscrit le cadre méthodologique, dans lequel nous nous sommes proposé deux méthodes :

la thématique et la sociocritique. Mais aussi avons-nous  présenté une brève intrigue du roman. Tous ces points, nous les avons présentés selon les différents auteurs.

 

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