Arrow Table de matières
1595679

INTRODUCTION

La performance des entreprises familiales est analysée en fonction de leurs modes de gouvernance, envisagés comme des réponses aux différentes hypothèses d’enracinement familial. Il s’agit de « gouvernance illégitime » qui est testé en différenciant deux modes de gouvernances susceptible d’en déduire les effets négatifs : celui des entreprises dirigées ou contrôlées par une famille avec un dirigeant extérieur d’une part ,et celui des entreprises dirigées par une famille qui n’est plus l’actionnaire principal d’autre part. L’hypothèse de l’enracinement « positif » ou « légitime » est également testée lorsque l’entreprise est contrôlée et dirigée par la famille (P. Charlier,2010) .

 Cependant les pratiques et procédures de gouvernances qui mènent la performance dans les Entreprises Familiales s’effectuent à des différents stades pour le développement de celle-ci. Cet effet de la gouvernance sur la performance vient du fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des actionnaires et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise ( Kolsi et Ghobel, 2011) Du point de vue de PMR[1] d’Afrique,la bonne gouvernance d’entreprise doit favoriser l’émergence, l’entreprise efficiente, efficace et durable qui contribue au bien être de la société en créant de la richesse, en général des emplois et en apportant des solutions à l’environnement et aux problèmes sociaux.

Du point de vue de l’entreprise, l’objectif de la gouvernance organisationnelle est de faciliter l’accès au financement extérieur en veillant à ce que le conseil d’administration et la direction fassent preuves d’intégrité et de probité tout en rendant compte de leur acte et en rependant  aux inquiétudes et aux intérêts de leurs actionnaires et de leurs salariés. Il existe une relation positive entre la bonne gouvernance et le  bon résultat de l’Entreprise comme le confirme un examen de littérature effectué par le forum mondial sur la gouvernance d’entreprise. (Rapport sur le développement d’entreprise en Afrique, 2011)

En principe, la gouvernance d’entreprise s’applique également aux PME. Cependant, convient de rationaliser et de simplifier les codes et normes au niveau national afin qu’ils tiennent compte de la capacité limitée de ces Entreprises. Il n’est pas rare que les PME, s’abstiennent d’appliquer le principe de gouvernance d’entreprise. Tout comme les grandes entreprises, les PME doivent améliorer leur gouvernance dans le sens de la transparence, de la communication, d’information et de la reddition des comptes, ce qui leur facilitera l’accès au financement.

En effet, l’importance des PME dans les économies modernes, avancées comme en développement, n’est plus à démontrer et l’Afrique, particulièrement, ne déroge pas à ce constat. Alors que dans les pays développés les PME contribuent jusqu’à 60 % dans la formation du PIB, dans ceux d’Afrique orientale et d’Afrique australe, par exemple, elles ont contribué à la création de 40 % de nouveaux emplois entre 1981 à 1990 (Mead, 1994). Lorsque l’on sait que dans l’Union Européenne, cette part a atteint 85 %, on comprend aisément l’importance des PME dans la création d’emplois dans le monde. Selon les statistiques les plus récentes de la Banque Mondiale et sur l’ensemble du continent africain, elles représentent plus de 90 % de l’ensemble des entreprises.

 Sur ce total, 70 à 80 % sont des micros et très petites entreprises qui créent près de 50 % des emplois. Bien qu’elles soient loin d’atteindre l’importance qu’elles ont déjà dans les pays avancés, les PME contribuent déjà en Afrique à la constitution de plus de 20 % du PIB[2] (l’OCDE[3], 2014). Dans le cas de la RDC, la dernière enquête 1-2-3 renseigne que le secteur informel, qui est essentiellement constitué des PME, emploie plus de 90 % des travailleurs congolais (INS[4], 2005 ; Nkenda et al, 2007). L’étude de Mead (1994) avait déjà conclu, presque deux décennies plus tôt, que 75 à 80 % d’augmentation de l’emploi dans les PME des cinq pays d’Afrique Subsaharienne étudiés (dont la RDC) résultaient de l’établissement de nouvelles entreprises plutôt que de l’expansion de celles qui existaient. Cependant, malgré l’importance de plus en plus grandissante du rôle des PME5 dans le développement au sens le plus large, on en sait très peu sur les contingences de leur croissance, et particulièrement sur les contraintes auxquelles elles font face dans leur développement (Eifert et al, 2008) ; plus particulièrement celles liées à la gouvernance

Cependant, après une longue période d’instabilité politique assortie de piètres performances économiques, la République Démocratique du Congo (RDC) fait aujourd’hui partie non seulement des pays africains qui, depuis une décennie, ont affiché les taux de croissance économique les plus élevés (près de 6 % de moyenne), mais aussi des pays qualifiés de post-conflit. Ces deux statuts lui confèrent une situation très particulière aussi bien en termes de possibilités de recherche qu’en termes de défis économiques. Si dans toute économie en croissance, il est important de connaître les principaux moteurs de cette dernière, dans une économie post-conflit, les priorités de politiques économiques sont bien différentes de celles des pays qui ne sont pas en conflit (Collier et Hoeffler, 2004 ; Collier, 2009). 

Parmi les grands moteurs de freins de croissance, figure la stagnation des plusieurs petites moyenne entreprise qui à la suite de problème d’organisation de faible gouvernance de manque de plan stratégiques,…. ont vu leur niveau de performance estompé et par là entrainant la perte d’emplois pour certaines gens et /ou la baisse de salaire pour certaines autres (Lwango 2009)

 Une telle situation nécessite donc que l’on analyse minutieusement la qualité de gouvernance de ce type d’entreprise et de ce fait la lié au niveau de performance en vue qu’au finish soit rétablie des recommandations pertinentes à l’égard des administratifs ainsi qu’aux dirigeants et responsables des PME.

Eu égard à ce qui  précède, notre étude se réserve cependant d’évaluer cet aspect à travers deux questions fondamentales : 

  • Quelle est le niveau de la qualité de gouvernance dans les PME à Bukavu ?
  • Quelle est l’influence de la qualité de la gouvernance sur la performance organisationnelle de ces entreprises ?

Tenant compte de la situation observée sur les activités des PME à Bukavu, nous postulons provisoirement que :

  • La qualité de la gouvernance dans les PME à Bukavu serait à un niveau moins important
  • Et que la qualité de la gouvernance dans les PME, auraient une influence positive et significative sur le niveau de leur performance.

Plusieurs études ont portés l’attention à cette analyse. En effet ; la littérature abonde de travaux qui ont essayé de tester l’effet de la gouvernance sur la performance et la plupart de ces travaux ont montré que la gouvernance a un effet significatif sur la performance de l’entreprise et sur sa valeur sur le marché, et c’est pour différents contextes et indicateurs de performance. Parmi ces études, on peut citer celle de :

  • Bauer et al (2008) qui utilise les données fournies par le GMI[5], l’étude trouve que les entreprises ayant une meilleure gouvernance sont plus performantes que les autres à un taux égalant les 15% par an.
  • Yemarck (1996), S. Bahagat et Black (2002), trouvent que l’effet de la gouvernance sur la performance est négatif dans la mesure où le conseil d’administration perd de son efficacité lorsque sa taille augmente
  • Gruszczynski (2005) teste l’effet de la gouvernance sur la performance des entreprises dans, les résultats de son étude montrent une association significative entre le score de gouvernance utilisé et la performance financière des entreprises polonaises (la marge de bénéfice d’exploitation et le rapport de dette). 
  • Black, Jang et Kim(2005) ont construit eux-mêmes un indice de gouvernance pour un échantillon composé de 515 entreprises publiques coréennes. Ils observent de leur côté une corrélation significative entre cet indice et la valeur de marché des entreprises évaluée par le Q de Tobin.

 Cet effet de la gouvernance sur la performance vient du fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des actionnaires et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise. (Kanel kolsi,Hanen Ghorbel 2011 ).

A notre connaissance très peu d’étude se sont focalisés sur l’évolution du lien entre la gouvernance et la performance des petites et moyennes entreprises plus particulièrement du type familial à Bukavu, L’objectif de notre travail est donc de combler ce gap dans la recherche à fin de fournir les éléments de recommandations qui pourraient guider les gouverneurs des PME « Bukaviennes » dans le processus de développement de leurs entreprises.

Le choix et l’intérêt portés sur la gouvernance et la performance des PME familiales ne sont pas fait du hasard moins encore d'une formalité purement scientifique à l'heure actuelle où les Entreprises sont au centre des stratégies pour un développement durable de la RDC. La PME familiale représente la forme d’organisation la plus ancienne (Hoy et Verses, 1994) et la plus rependue de l’initiative privé dans le monde (Caby et

Hirigoyen, 2002 )

Notre population cible est constituée des entrepreneurs et dirigeants des petites et moyennes entreprises dans la ville de Bukavu. Le recueil des données est fait d’abord par une enquête qualitative en vue de s’imprégner de la situation sur la gouvernance et la performance des PME de Bukavu et en suite par une enquête proprement dites grâce à un questionnaire d’enquête adressée à 200 individus. Le traitement des données s’est faite grâce au recours aux méthodes quantitatives de réduction de données (analyse factorielle) et d’estimation par régression simple et multiple (en vue d’estimer respectivement l’influence individuelle de la gouvernance tenant compte des caractéristiques démographiques et sociodémographiques, sur cette performance).

L’interprétation des résultats a fait recours à la théorie économique et aux éléments recueillis en enquête qualitative

Ce travail se subdivise en trois chapitres.  Le premier chapitre concerne la revue de la littérature.  Nous y définissons les notions de la gouvernance, de la performance, des entreprises familiales et le lien qui existe entre ces deux concepts (gouvernance et performance).  Nous présentons les effets de la gouvernance sur la performance des entreprises familiales mais aussi nous relevons un diagnostic sur la prédiction de ces effets et enfin nous exposons les résultats empiriques de quelques travaux précédents.  Le second chapitre présente la démarche méthodologique qui entoure la réalisation de ce travail.  Enfin dans le troisième chapitre,  les résultats obtenus sur  l’analyse descriptive, factorielle et  sur le processus de régression sont présentés et discutés.  Les implications, les limites et les perspectives de recherches futures sont par la suite présentées dans la conclusion. 

 
 
 
 
 
 
 
 

[1] PMR : pays membres régionaux

[2] PIB Produit Intérieur Brut

[3] OCDC Organisation des coopérations de développement économique

[4] INS  5

 PME Petite et Moyenne Entreprise

[5] GMI : Gouvernanc Metrics Interenational

Partager ce travail sur :