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INTRODUCTION

Les aires protégées (APs) constituent un élément clé de toute stratégie de conservation de la biodiversité d’un pays ou d’une région (Doumenge et al., 2001) et à l’intérieure desquelles est conservée une biodiversité très diversifiée faisant d’elles une pierre angulaire de la gestion durable des forêts et un facteur clé pour le maintien du fonctionnement des écosystèmes forestiers (Thompson, 2011) et à vocation de la conservation d’espèces animales et végétales (Mayaux et al., 2003).

De nos jours le monde en possède plus de 100 000, qui couvrent 12,2 % de la superficie du globe (PNUE, 2007), une surface plus importante que celle des terres arables cultivées (Triplet, 2009a). 

Avec sa méga biodiversité très impressionnante et à très haute valeur de conservation (Nivet et al., 2005), l’Afrique accorde de plus en plus de l’intérêt grandissant à la protection de l’environnement à travers des actions visant à créer des aires protégées et/ou à en accroitre le nombre sur leurs territoires (UICN, 1994a).

La RDC est l’un de pays d’Afrique le plus importants du fait de son extraordinaire richesse génétique spécifique (Malele,2012). A cet égard elle possède un vaste réseau d’aires protégées couvrant 10% du territoire national (Misser,2013) avec l’objectif d’atteindre 15% dans les années à venir selon sa stratégie nationale de conservation de la biodiversité (SNCB)(MECNT,2013). Ces APs, derniers refuges de la biodiversité, font l’objet de très fortes pressions anthropiques liées principalement au développement de l’agriculture, la construction des infrastructures de transport, l’exploitation forestière illégale, l’exploitation de bois énergie, l’industrie minière, pratiques déjà citées parmi les causes de la destruction des écosystèmes forestiers à travers le monde (Tchatchou et al., 2015), à côté desquelles Pelissier et al.(2015) ajoutent d’autres causes indirectes comme la démographie galopante, la pauvreté, les conflits armés à répétition, etc. avec des conséquences, souvent, plus ou moins néfastes sur la diversité animale et végétale (Marsch, 2003 ; Marchand, 2013 ; Menard et al., 2014).  

De ce fait la perte de la biodiversité est susceptible d’avoir des conséquences négatives considérables sur la capacité productive des écosystèmes forestiers et la fourniture des biens et des services (Thompson et al., 2009 ; Bridgeland et al., 2010 ; Cardinale et al., 2011).

Cependant les activités humaines touchent sévèrement les forêts tropicales, ces phénomènes entrainent des dommages économiques, sociaux et environnementaux auxquels il est difficile de remédier (FAO, 2013).  

De nos jours la majorité des paysages de la planète est actuellement transformée par ces activités pour répondre aux besoins socio-économiques des populations (Mama et al., 2013) avec comme conséquence : les dysfonctionnements des écosystèmes terrestres, la perte de la biodiversité, … (Roche, 1998)réduisant ainsi la capacité de résilience des forêts et leurs aptitudes à fournir les biens et services tels que l’alimentation, le bois, le climat, les ressources en eau, les ressources génétiques, la pharmacopée, etc (Anonyme, 2017a). 

En RDC Il s‘est vite avéré une intensification de la pression anthropique sur les ressources naturelles (Bizangi, 2004) et une demande accrue en produits forestiers (FAO, 2003).  

Ce pays abrite l’un des plus importants réservoirs de biodiversité du monde (Eba’a et Bayol, 2009). Dans sa partie Est, où les densités des populations sont beaucoup plus fortes, les ressources naturelles subissent la plus forte pression résultant en une perte ou une dégradation du couvert forestier avec une moyenne de superficie perdue chaque année inférieure à la moyenne de la cuvette centrale couverte en grande partie de vastes étendues des forêts (Eba’a et al., 2008).

Les guerres à répétition, les pillages qui s’en ont suivis ainsi que les conflits armés qui ont sévi dans cette partie du pays ont négativement affecté ses ressources naturelles (Isumbisho et al., 2013). 

A l’égard de ce qui précède les aires protégées du Sud-Kivu au nombre desquelles se trouve la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI) n’est pas en marge de cette situation compte tenu des besoins des populations locales riveraines en produits forestiers pour la satisfaction de leurs besoins d’autosubsistance. Cela étant, cette recherche se veut fournir des informations sur les actions anthropiques s’exerçant sur les ressources naturelles d’Itombwe afin d’en dégager les impacts futurs et/ou passé pouvant guider une meilleure planification de la gestion.  

Ainsi pour atteindre les objectifs fixés quelques questions de la recherche peuvent être posées de la manière suivante :

  • Quelles sont les ressources forestières de la RNI qui sont convoitées par les populations locales ?
  • Les actions anthropiques ont-elles d’impacts sur la RNI et la vie socio-économique de la communauté locale qu’elles l’exercent ?

Ce travail part des hypothèses reprises ci-dessous :

  • Compte tenu de leurs utilités dans le vécu quotidien de la population locale, les produits forestiers non ligneux constituent la ressource de la RNI la plus convoitée par les communautés locales ;
  • La forte anthropisation sur les RNI y entraîne la disparition et/ou la dégradation de certaines espèces sans améliorer de façon significative le vécu quotidien des communautés.

Pour répondre à ces préoccupations les objectifs suivants seront poursuivis :

  • Déterminer et documenter les ressources forestières les plus préférées par les communautés vivant tout autour de la RNI ;
  • Dégager les impacts d’une forte anthropisation sur les ressources forestières de la RNI et par conséquent ceux de la vie socio-économique de la communauté locale.

A part l’introduction cette rédaction comportera trois chapitres : le premier concernera les généralités, le deuxième s’intéressera à la méthode utilisée, le troisième abordera les résultats et leur discussion.

Elle sera enfin clôturée par une conclusion et des recommandations.

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