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INTRODUCTION

Le sol est l’une des ressources naturelles, capitale pour le développement agricole durable qui est confrontée à une diversité de contraintes de dégradations d’ordre physique et chimique. L’une des causes majeures de sa dégradation est l’érosion, qui constitue une réelle menace à l’environnement en général et à la production agricole en particulier (Annonyme, 1998). L’effet de l’érosion peut être ressenti à la fois sur le site et en dehors du site par respectivement la perte de la productivité du sol et des dépôts sédimentaires (Obalum et Igwe, 2013). L'érosion provoque des dégâts aux terres agricoles mais a aussi des conséquences au-delà du sol lui-même, puisqu’elle entraîne une dégradation de la qualité des eaux et le déplacement de sédiments qu’il faut ensuite gérer (Annonyme, 1998). Le taux croissant d’érosion du sol est un problème global, une majeure menace environnementale pour la durabilité et la capacité des sols agricoles à produire. La productivité réduite des terres érodées décroît leur fonctionnalité à long terme, ce qui conduit à la dégradation de l’écosystème (Kadlec et al, 2012). L’effet nuisible de l’érosion hydrique du sol sur la productivité des terres se manifeste particulièrement dans les pays moins développés, où les fermiers sont sous haute dépendance des propriétés intrinsèques du sol (Sonneveld et al, 2001). Bien que les données sur l’érosion ne soient pas disponibles pour toutes les régions du monde, une estimation faite montre que durant les 50 dernières années un tiers des surfaces arables à l’échelle du globe terrestre est affecté par l’érosion, avec des pertes annuelles de 10millions d’hectares de terres arables (Dawen et al,2003 ;Pham et al,2014). La totalité des terres affectée par l’érosion hydrique est de 1094millions ha (Bai et al,2008 ; Lal,2003) dont 751millions d’ha sont sévèrement affectés (Lal, 2003). Ces valeurs sont énormément inquiétantes que des mesures de gestion et conservation des sols doivent faire partie du programme d’amélioration des sols (Kingston, 1997), car les terres arables sont les plus vulnérables à l’érosion à cause de leur faible taux de couverture par la végétation et des perturbations saisonnières de la surface du sol (Kadlec et al, 2012).
L’évaluation de la terre et des nutriments perdus par érosion est difficile à faire et exige d’importantes ressources. Cependant la simulation de l’érosion par décapage est l’une des
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alternatives pouvant être envisagées pour cette estimation. Par conséquent le rendement des cultures est souvent utilisé pour mesurer approximativement la perte de la productivité de la terre (Obalum et Igwe, 2013). Selon le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC), l’Afrique perd chaque année 8 millions de tonnes métriques d’éléments nutritifs du sol et plus de 95 millions d’hectares de terre ont été dégradés au point de réduire de manière significative la productivité (Baanante et Henao,2006). En République Démocratique du Congo 1.346.914Km2 de superficie sont dégradés représentant environ 57,43% de la superficie totale du pays et affectant ainsi environ 32.081.359 des personnes (Bai et al, 2008). Ces pertes de nutriments et de potentialité de la fertilité de sols affectent énormément la productivité agricole ; l’utilisation de technologies GIFS est une option envisageable pour réduire les conséquences de cette dégradation. Dans une expérimentation menée à Mulungu on a trouvé qu’un sol sans aménagement de lutte antiérosive situé sur une pente de 20% perdait 35,50T de terre par ha/6mois, 25,16T/ha pour un sol sous bananier et 15,60T/ha pour un sol avec haies à base de Setaria sphacelata et cela quatre ans après l’installation des aménagements de lutte contre l’érosion (Lunze,1990). Dans une étude menée sur le maïs à Kavumu, on a trouvé que le décapage du sol a produit des effets négatifs sur le nombre de rangées de grains par épi (Kahasha,2015). Il convient de préciser que le Sud-Kivu comporte dans une large partie un écosystème de montagne tropicale humide particulièrement exposé à la dégradation des sols en raison de son relief très accidenté, de la forte pluviosité et de la faible densité de son couvert végétal. (Leumbe et al, 2006). Actuellement à Kalehe s’observent des phénomènes d’érosion en masse qui décapent la couche superficielle du sol. En plus l'érosion hydrique constitue une de plus sérieuses formes de dégradation des sols agricoles en particulier dans les régions à climat tropical humide, des régions montagneuse situées dans une zone tectonique (Dawen et al, 2003) comme l'Est de la République Démocratique du Congo où est situé Kalehe. Ces phénomènes sont dus à une augmentation des précipitations sur la région ; en 2013 on a trouvé que sur la région de Kalehe des précipitations totales annuelles variant de 2400 à 3200mm ont été observées. (Anonyme, 2014).
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Le haricot est classé clairement comme première culture de consommation, autant que la banane au Sud-Kivu. Il est cultivé par 90% des ménages (Gaye, 2008). En République Démocratique du Congo(RDC), le haricot est une des principales cultures vivrières et la première dans la catégorie des légumineuses cultivées (Anonyme, 2010). Dans l’association des cultures pratiquées dans la région, le haricot commun est la légumineuse la plus dominante avec une faible utilisation du soja et de l’arachide (Pypers et al, 2011). Au Sud-Kivu, le haricot est considéré comme une composante importante du système de culture à travers la restauration de la fertilité du sol et l’approvisionnement en protéines pour les petits agriculteurs (Mukendi, 2014). Cependant, comme toutes les autres cultures vivrières, le haricot est confronté à la fois à un problème de baisse de productivité, à l’utilisation de variétés moins productives et à la baisse de la fertilité du sol mais aussi à l’instabilité du sol suite aux érosions (Migabo, 2015). Certes, le décapage de l'horizon superficiel du sol ou d'une partie de ce dernier aurait une influence sur la nutrition de la culture du haricot (sa croissance) et en conséquence son rendement plus tard, par contre la gestion intégrée de la fertilité de sol à travers ses éléments essentiels (fertilisation organo-minéral et l’utilisation de bons germoplasmes) substituerait ces déficits causés par la perte de terre sur 5 et 10cm de sol. Ce travail a comme objectif global de trouver la manière de fertilisation la plus efficace et la plus adaptée à Kalehe où l’érosion hydrique constitue une cause de chute de rendement, pour accroître le rendement du haricot commun. Comme objectifs spécifiques, il consiste à: -déterminer l’effet de la variante de la technologie GIFS de fertilisation par poquet sur le rendement du haricot dans les conditions de Kalehe où on observe des pertes de l’horizon superficiel par l’érosion, -Estimer la perte des terres causées par l’érosion du sol ainsi que celle des nutriments contenus dans ces terres.
Le présent travail s’inscrit dans le cadre du projet VLIR, oeuvrant dans l’amélioration de la productivité agricole au Sud Kivu pour l’intensification agricole et l’adoption de l’usage des microdoses d’engrais dans la gestion intégrée de la fertilité des sols et la
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diffusion de nouvelles technologies en milieu paysan, en partenariat avec la faculté des sciences agronomiques de l’U.C.B. A part cette introduction ce travail comporte les généralités, le milieu, matériels et méthode, les résultats, interprétation et discussion et la conclusion.

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