Le présent travail a porté sur la quantification des processus de la dynamique forestière dans la réserve forestière de Yoko. Les paramètres analysés sont l’accroissement diamétrique, le recrutement et la mortalité des arbres entre 2008 et 2013. L’inventaire en plein a été effectué dans deux hectares du dispositif d’étude. Dans chaque carré de un hectare, les comptages étaient réalisés dans des placeaux de 10 m x 10 m où tous les arbres de diamètre supérieur ou égal à 10 cm ont été mesurés et marqués à la peinture.
La structure du peuplement analysé a l’allure de J inversé typique de celle des forêts tropicales, indiquant la présence d’un nombre élevé des jeunes tiges. Les accroissements diamétriques moyens ont été de 0,51 ± 0,44 cm par an. L’analyse des variances nous a permis de confirmer l’hypothèse selon laquelle les accroissements diamétriques varient en fonction des tempéraments des espèces, les espèces pionnières présentant les accroissements les plus élevés.
La croissance moyenne en diamètre a varié en fonction de classes de diamètre selon une courbe en cloche dont le maximum est passé par les classes de 40 à 60 cm. Les 44 individus ayant atteint 10 cm de diamètre ont représenté un taux de recrutement de 1,26 ± 0,37%. Pour 30 individus morts, le taux de mortalité a été estimé à 0,86 ± 0,07%. Soulevant des différences de mortalité non significatives au seuil de 5% à l’intérieur des classes de diamètre, le test chi2 nous a conduit à rejeter l’hypothèse selon laquelle le taux de mortalité diffère selon les classes de diamètre considérées.
Cette étude ne s’est limitée qu’à la quantification des processus de la dynamique forestière dans deux hectares du dispositif de Yoko. En vue de permettre un suivi permanent du comportement des arbres à Yoko, des mesures annuelles sont vivement recommandées dans toute l’étendue du dispositif. De ce fait, nous suggérons que la base de données soit régulièrement mise à jour et que la détermination des taxons inconnus soit faite. L’idéal serait qu’une équipe dynamique de suivi permanent du dispositif soit mise en place. C’est à ce moment que les facteurs influençant le comportement des individus en forêts et l’autoécologie des principales espèces d’arbres seraient intéressants à développer.