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Chapitre IV : DISCUSSION DES RESULTATS

4.1 De la prévalence des parasitoses intestinales chez les femmes enceintes venues en CPN au C.S Monseigneur Emmanuel Kataliko

Le but de ce travail était de déterminer le taux de prévalence des parasitoses intestinales chez les femmes enceintes en CPN au C.S Monseigneur Kataliko de la Zone de Santé Urbaine de Kadutu. Les résultats de cette étude permettront éventuellement de développer des mesures destinées à limiter l’extension de ces affections. Les méthodes que nous avons utilisées sur le terrain ne permettent que rarement de mettre en évidence les formes végétatives de Giardia intestinalis. Par ailleurs nous n’avons pas utilisé des méthodes spécifiques pour la recherche de Tænia saginata et d’Enterobius vermicularis (19) ; les taux que nous avons trouvé sont certainement en dessous des taux réels qu’on devrait retrouver dans cette Aire de Santé.

Des résultats obtenus, il ressort que plus de trois quart des femmes enceintes examinées hébergeaient un ou plusieurs parasites intestinaux.

La prévalence des helminthes intestinaux identifiés sur les selles testées a` Dakar entre 2004 et 2009 était de 20,3 %. Cette valeur est nettement inférieure à celle observée par Faye(20) en 2008, au nord du Sénégal (précisément a` Richard-Toll), qui avait rapporté un taux global de 40 % de porteurs de parasites intestinaux chez des patients consultant. Nos résultats sont en revanche très élevés de ceux obtenus dans d’autres pays africains, notamment en Côte d’Ivoire (21) et en Ouganda, chez des patients séropositifs pour le VIH(22). Cependant, contrairement à notre étude, ces différents travaux ont été effectués chez des enfants âgés de 4 à 15 ans, et non chez des sujets de tous âges. En effet, cette prévalence élevée chez les femmes enceintes de l’Aire de Santé Monseigneur Kataliko par le fait que ces mères n’observent pas l’hygiène de mains après selles et celle des aliments crus. En outre nous avons constaté qu’un groupe de ces femmes enceintes consomme l’eau des sources.

Notre étude montre que l’Ascaridiose est l’helminthiase la plus fréquente suivie de l’Ankylostomiase à Ankylostoma duodenal et de la Trichocephalose. Dans son étude en milieu hospitalier à Abidjan, ZOGOURI (23) a montré pour sa part qu’Ascaris lumbricoïdes occupe la première place (36,6 %) suivie de Trichuris trichiura (33,2 %) et Necator americanus (30,2 %).

La place prépondérante de l’ankylostomiase, de l’ascaridiase et du portage des formes kystiques d’Entamoeba coli est une notion qui ressort de la grande majorité des publications africaines (24, 25, 26 ; 27, 28). Ces résultats concordent avec ceux de notre étude.

Dans son étude, KASSI (29) trouve à Aboisso une prévalence de 39,6 % en 1983 pour l’infestation à Necator americanus et de 25,6 % pour Ascaris lumbricoïdes. NOZAIS et coll. (30) ont, pour leur part montré en 1979 que Necator americanus avait des fréquences de 95% en zone lagunaire et 37 % en zone de savane pendant que l’Ascaris se retrouvait dans des proportions de 52 % à Anyama et 57 % dans la région de Lakota (zone forestière). De nombreux auteurs (25, 26, 31) ont également montré que N. americanus et A. lumbricoïdes représentaient la majorité des parasites helminthes rencontrés dans les parasitoses humaines en Afrique.

4.2 Des facteurs de risque des parasitoses chez les femmes enceintes venues en CPN au C.S Monseigneur Kataliko.

Le deuxième but poursuivi par cette étude était d’identifier certains facteurs de risque des parasitoses digestives auprès des femmes enceintes suivies en CPN au C.S Monseigneur Kataliko. Il ressort de cette étude que toutes nos enquêtées ont l’habitude de manger les aliments crus et que plus de trois quart de ces mères consomment ces derniers sans pour autant les laver. Alors que une nourriture qui est  consommée crue sans laver ou quand elle est préparée conservée dans les conditions insuffisantes d’hygiènes constitue un facteur de risque majeur des parasitoses intestinales (30).

Nous nous sommes rendus compte que la majorité de ces gestantes préfèrent manger la viande saignante et du kaolin. Or Dans le cas de téniasis, l’infection se fait par l’aliment, lors de l’ingestion des viandes des porcs mal cuites (31). En outre Les parasitoses intestinales peuvent se transmettre d’une personne à une autre, en particulier en cas de l’insuffisance d’hygiène (23), or le kaolin est un produit qui circule dans beaucoup de mains avant d’arriver à la personne qui va le manger. Nous osons croire qu’avec une telle mauvaise habitude on s’expose à développer les parasitoses digestives en voie d’infestation buccale.

Presque la moitié de l’eau de boisson de notre population d’étude provient des sources et certains puits alors que la littérature rapporte que l’eau souillée est le principal réservoir de ces parasitoses qui y persistent longtemps sous forme d’œufs, des kystes ou d’oocystes (31).

A travers ces résultats nous constatons que plus d’un tiers de ces femmes enceintes ne s’occupe pas de l’hygiène de mains après selles au moment ou la transmission est souvent indirecte par des aliments contaminés, mais elle peut être également directe par le contact des mains avec les fèces (32).

Les mêmes eaux des sources et celles des puits sont aussi utilisées pendant la baignade par plus de la moitié de ces femmes alors que certains parasites pénètrent dans le corps par les voies transcutanées ou digestives. Vu ce qui précède nous osons croire à notre résultats qui a révélé une fréquence élevée d’Ankylostome duodénal.

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