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Chapitre IV : DISCUSSION DES RESULTATS

4.1. Les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés

En parcourant les résultats du tableau 1, nous trouvons que la majorité des enquêtés sont du service de chirurgie, suivis de la pédiatrie (un quart), moins d’un quart sont respectivement de la maternité et de l’urgence et une faible proportion est du service de la réception.

Plus de la moitié de nos enquêtés sont des infirmiers du niveau A1, moins d’un quart sont des infirmiers A2, les médecins généralistes occupent une petite proportion suivis des accoucheuses du niveau A2 et celui du diplômé d’Etat (D6) est faiblement représenté.

Près de trois quart ont déjà accompli une ancienneté entre 0 et 5 ans et un quart sont entre 6 et 10 ans, un faible pourcentage a plus de 10 ans de service.

4.2. Le niveau d’application  des règles d’hygiène des mains et de barrières pour la sécurité des patients

Beaucoup de travaux ont démontré que l’augmentation de la fréquence du lavage des mains chez le personnel soignant s’accompagnait d’une diminution de la transmission croisée et d’une diminution de la prévalence des infections nosocomiales.

Une étude de Didier Pittet parue dans The Lancet en octobre 2000, a évalué le lien entre l’observance de l’hygiène des mains et le taux d’infections nosocomiales. Ces études ont mon tré sur une période de 4 ans que le taux d’infections diminuait, ainsi que le taux de transmission de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline quand l’hygiène des mains augmentait. Ces résultats ont notamment été observés grâce à une campagne continue de promotion de l’hygiène des mains comportant la mise en place de produit hydro-alcoolique (PHA). Plus récemment, parallèlement à l’augmentation de la consommation des PHA et de l’observance des gestes d’hygiène des mains, de nombreuses études ont observé une diminution du nombre d’infections nosocomiales et de bactéries multi résistantes aux antibiotiques (24).

L’hygiène des mains est un élément  clef de la lutte contre les infections associées aux soins et la transmission d’agents pathogènes.

En effet, dans notre étude, la totalité de nos répondants affirment qu’ils lavent les mains et cela, pour presque la totalité ; après  chaque   geste de la vie courante (toilette, repas, collation), les moments comme avant et après les soins, après usage des gants sont faiblement cités. A propos de ceci, l’enquête MICS de 2010 constate que : « en RDC, le lavage des mains, à lui seul, permet de réduire plus de 44% des maladies diarrhéiques ; surtout chez les enfants de moins de 5 ans. En milieu rural, où seuls 29% de la population ont accès à l’eau potable et où les sources d’eau alternatives sont souvent éloignées de plusieurs kilomètres, la promotion de l’amélioration de l’hygiène et du lavage des mains aux cinq moments critiques de la journée reste problématique. Ainsi malgré les efforts déployés ; 40 millions de congolais ne se lavent pas les mains aux moments critiques de la journée faute d’eau propre, de savon ou de cendre. Cette constatation est d’autant plus alarmante qu’en 2012, un meilleur accès à l’eau potable, une amélioration de l’assainissement et l’adoption de pratiques d’hygiène appropriées permettraient de réduire de 75% la propagation du paludisme, de la diarrhée et des infections respiratoires : principales causes de la mortalité et de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans » [MICS, 2010].

S’agissant de la durée du lavage des mains, la moitié des répondants  font une à deux minutes, plus d’un quart font plus de deux minutes et une faible proportion met moins d’une minute pour se laver les mains et les parties lavées pour tous les enquêtés  sont paumes des mains + les doigts + poignets et tous sèchent les mains après lavage avec un linge pour la grande majorité des enquêtés et une proportion faible équitablement pour ceux qui utilisent l’air et le papier. Ces résultats  s’écartent un peu  avec ceux trouvés par MUKAYIGIRE Francine, dans une étude menée au centre de santé de Gihundwe au Rwanda, où  presque tous les enquêtés se lavent les mains pendant deux minutes en lavant les paumes des mains+ doigts + poignets (25).

4.3. Présence de matériels pour faire face à l’hygiène dans la formation sanitaire

 Les matériels pouvant aider à faire face à l’hygiène dans une structure sanitaire, surtout celle appartenant dans un milieu rural, entre autres nous citons : le poste de lavage des mains, les savons ou détergents, les linges, etc. s’agissant du poste de lavage, presque la totalité des enquêtés affirment que ce poste est présent dans leur fosa. Ce qui est vrai parce que nous l’avons observé dans la grille et il est propre  pour presque tous les enquêtés et fonctionnel pour la majorité, peu fonctionnel selon la grille d’observation.

L’usage de savon est fait par la quasi-totalité de nos répondants ; le type du savon ou détergent pour la grande majorité c’est le savon antiseptique, pour moins d’un quart c’est le savon simple et pour une minorité utilise la Chlorhexidine.  

En cas d’absence de poste de lavage ; la grande majorité utilisent le désinfectant  et une minorité  fait proportionnellement usage  de l’eau dans un bassin  et de la cendre. Tout ceci est recommandé dans le souci d’observer les règles d’hygiène et ainsi éviter les IAS.

Ces résultats ne s’écartent pas de l’ étude menée par l’URMLRA et VALSANTE en 2003 sur l’hygiène en pratique libérale de distribution de soins nous montrent les matériels nécessaires suffisants à cette pratique entre autres :  le lavabo, brosse à ongles, savon liquide  doux, solution hydro-alcoolique , essuie-main et sac à déchets sur la pratique de lavage des mains, qu’en plus sur les cinquante pourcents  des lavages réalisés, la moitié peut être considérée comme inefficace en référence aux techniques en vigueur (26).

Paotong, également, dans une étude conduite au centre hospitalier universitaire de Thaïlande en 2002, a trouvé  l’observance moyenne de lavage des mains de 24,1%, variable  selon la catégorie professionnelle et le service. La non observance des règles élémentaires de lavage des mains dans les formations sanitaires est souvent liée en partie au manque  de matériels, d’équipements  ou d’infrastructures appropriées, mais aussi à la négligence de personnels de santé qui parfois méconnaissent ces règles (27).

4.4. La fréquence des infections associées aux soins à l’HGR de Kalonge

En parcourant les résultats du tableau 4, la majorité des enquêtés confirment avoir déjà reçu de cas d’IAS contre moins d’un quart, le nombre de cas mensuellement est de 1 à 5 pour la majorité  et 6 à 15 pour moins d’un quart.

J.Roundi I, Khoudri I, Azzouzi A, et al., in Prevalence of hospital acquired infection in a Moroccan University hospital, Am J infect control 2007; ont montré dans leur étude de prevalence réalisée sur une journée dans les hôpitaux en Albanie, au Maroc,  en Tunisie et en République Unie de Tanzanie ont prouvé que les taux de prévalence des infections associées aux soins (IAS) étaient compris entre 14,8% et 19,1%. La réduction de la transmission des maladies nécessite une bonne application des précautions standards, en particulier le respect des règles d’hygiène des mains (28).

 Les  causes de cette IAS ; pour plus de la moitié des enquêtés c’est l’absence de l’hygiène, moins d’un quart c’est le manque du désinfectant ou propreté et une faible proportion c’est la négligence des règles d’hygiène et le manque d’information sur l’hygiène.

Les conséquences  de non pratique de lavage des mains ; pour la moitié c’est le risque de se contaminer par les infections et près de la moitié c’est le risque de propagation de ces infections.

Quant à la vulgarisation de ces méthodes aux patients, la quasi-totalité affirment qu’ils le font. Ceci se confirme aussi en partant de la grille d’observation.

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