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CHAP.I. GENERALITES SUR L’HYGIENE DES MAINS

1.1. Définition des quelques concepts

- Pratique : dans le sens le plus courant, c’est toute application de règles, de principes qui permettent d’effectuer concrètement une activité, d’exécuter des opérations et de se plier à des prescriptions (16).

- Hygiène hospitalière : ensemble des mesures systématiques et individualisés permettant de prévenir l’infection nosocomiale (17).

- Infection nosocomiale : une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation et si elle était absente à l’admission à l’hôpital. Ce critère est applicable à toute infection (18).

- L’asepsie : méthode qui consiste à prévenir les maladies septiques ou infectieuses en l’empêchant  par des moyens appropriés, l’introduction de microbes dans l’organisme. Elle diffère de l’antiseptique prophylactique en ce qu’elle n’emploie pas d’agents thérapeutiques (19).

- Antisepsie : méthode de lutte contre les affections septiques, basée sur la destruction systématique des bactéries pathogènes dans le milieu où elles se trouvent (20).

- Décontamination : opération consistant à éliminer ou à réduire à un niveau acceptable la présence d’une substance ou radioactive dans un milieu contaminé (20).

- Désinfection : destruction des microorganismes pathogènes situés hors de l’organisme par des procédés physiques ou chimiques (21).

- Infection : pénétration dans l’organisme d’un agent étranger (bactérie, virus, champignon, parasite) capable de s’y multiplier et d’y induire des lésions pathologiques (21).

1.2. Les objectifs de l’hygiène hospitalière

Les objectifs de l’hygiène hospitalière sont la prévention des infections hospitalières et l’interruption de la chaîne sur le plus grand nombre de maillon. Pour atteindre ces objectifs, il faut poser les barrières par :

  • L’attaque de l’agent et ceci en l’identifiant ;
  • L’isolement d’un malade hautement transmissible ou par l’écartement de l’hôpital d’un personnel infecté ;
  • Le contrôle de la voie de transmission par l’hygiène des personnes (lavage des mains, propreté de la tenue de travail), l’hygiène du matériel hospitalier (désinfection et stérilisation des instruments), l’hygiène du matériel hospitalier (désinfection et stérilisation des instruments), l’hygiène de l’environnement (contrôle des déchets) ;
  • Le contrôle de la porte d’entrée par des techniques aseptiques de soins (port des gants lors de tout contact avec un liquide biologique) ;
  • La protection de l’hôte réceptif par un isolement protecteur et augmentation de la résistance de l’hôte par la vaccination du personnel.

1.3. Bonnes pratiques des thèmes choisis

Le rôle des mains depuis les mythiques travaux de Semmel Weiss reste l’emblématique  de la lutte contre l’infection nosocomiale.

Maitriser l’infection c’est avant tout contrôler la diffusion des germes principalement les bactéries. Leur circulation au sein de l’hôpital, d’un patient à un autre, d’un soignant à un patient  et d’un soignant à un autre, se fait avant tout par les mains. Elle est tendue et soucieuse de porter les soins et les remèdes, car c’est par elle que l’infection arrive.

  1. Bonne pratique de l’hygiène des mains

Le groupe de travail du CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) de Paris Nord propose la définition suivante : il s’agit du traitement des mains par un savon liquide non médicamenteux ou par un produit (savon ou gel ou solution) ayant un spectre d’activité antimicrobien ciblé sur les micro-organismes de la flore cutanée afin de prévenir leur transmission (22).

1. a. Lavage hygiénique des mains

Il s’agit du « traitement des mains artificiellement contaminées par un produit bactéricide approprié dont l’activité est ciblée sur les micro-organismes de la flore transitoire, afin de prévenir leur transmission sans tenir compte de l’action sur la flore résidente de la peau »(22).

  1. b. Le traitement hygiénique des mains par friction : La friction hygiénique des mains consiste en l’élimination et/ou la destruction de la flore transitoire et la réduction de la flore résidente. Cet objectif doit être atteint sans action incluse. Ce procédé doit être appliqué après un lavage simple des mains.

1.3. La flore cutanée : L’écosystème cutané comprend deux flores : la flore résidente et la flore transitoire.

  • La flore résidente : elle regroupe des germes commensaux se situant au niveau des couches superficielles et profondes. Elle a une faible virulence, toute fois un geste invasif peut la modifier et induire un processus infectieux.
  • La flore transitoire ou superficielle: est composée de bactéries saprophytes issues de l’environnement (eau, plante). Elle peut également être composée de bactéries pathogènes ou commensales issues de la flore commensale de patients soignés.
  • La transmission manu portée : la flore de la main varie au cours de la journée en fonction des activités. Cette flore peut être saprophyte issue de l’environnement (eau, matériel souillé, surface), ou commensale et donc provenir d’un porteur humain (nasal, digestif, cutané).
  • Pour que les mains soient propres, il y a des équipements et des produits de nettoyage utilisés :
  • Les équipements sont : lavabo, distributeurs de savon liquide et système d’essuyage. Ceux-ci sont définis selon les divers secteurs hospitaliers.

La classification des locaux hospitaliers en secteurs à haut risque infectieux, secteurs des services généraux, secteurs hospitaliers courants, intègre le degré de risque infectieux pour le patient. Un équipement de qualité comporte :

  • La lave mains
  • Les distributeurs de savon
  • L’essuie-mains
  • Le collecteur de déchets

L’emplacement du poste de lavage des mains doit être soigneusement étudié pour faciliter l’organisation  de travail et l’observation par les professionnels de santé.

Les produits de nettoyage sont :

  • les savons : 2 catégories, antiseptiques et non antiseptiques. Les savons sont des substances qui permettent l’élimination des souillures non solubles dans l’eau pure. Ils assurent une propreté visible, mais non biologique car ils ne détruisent pas les germes, mais ne font que les décrocher de leur support (revêtement cutané). Pour éviter ce danger, il est préférable d’utiliser uniquement des savons liquides.
  • Les solutions moussantes antiseptiques : ces solutions sont utilisées pour le lavage des mains de type hygiénique (antiseptique) indiqué pour les actes à haut risque infectieux et lors d’interventions chirurgicales, de soins ou de diagnostics.
  • Les produits hydro alcooliques (solution ou gels) : ces solutions sont composées : d’un ou plusieurs principes actifs antiseptiques dont un ou plusieurs alcools aliphatiques à chaîne courte : propanol-1, propanolol-2 ou éthanol. Ce sont des alcools à large spectre biocide et ils volatilisent  rapidement (séchage rapide).
  • Les non alcooliques sont : digluconate de Chlorhexidine, triclosan, chlore de benzalkonium, peroxyde d’hydrogène, alkylamidoalkylglycine, thiosulfate de mecetronium. Leur rôle est d’élargir le spectre biocide des produits hydro alcooliques et de prolonger l’action antiseptique.
  • Les agents protecteurs de la peau : glycérine, glycol, allantoïne, mono glycérides, huile de ricin.

Les indicateurs des techniques d’hygiène des mains :

Dans l’état actuel des connaissances, des critères d’aide aux choix de la technique la plus adaptée peuvent être proposés (23). Ils prennent en compte :

  • L’état du patient
  • La nature du contact ou le type de l’acte
  • L’organisation des soins de l’unité
  • Le contrôle de l’environnement
  • Le profil épidémiologique du service
  • L’état des mains des professionnels
  • Les préalables aux techniques d’hygiène des mains

Les différentes techniques de lavage des mains et leurs indicateurs doivent être connus de tous les membres de l’équipe de soins. La tenue doit être à manches courtes et les gants ne peuvent en rien suppléer le manquement d’hygiène des mains.

Les mains et avant-bras doivent être dépourvus e tout objet et les ongles courts et dépourvus de vernis (21).

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