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INTRODUCTION

  • Problématique

La pratique de l’hygiène des mains, plus simplement désignée par le lavage des mains consiste à une application d’une série des mesures destinées à mesurer la propreté des mains dans un objectif essentiellement sanitaire [1]. Dans la vie quotidienne, la pratique de l’hygiène des mains participe à prévenir la transmission manu portée de germes responsables des maladies infectieuses telles que le choléra, la grippe, la fièvre typhoïde, etc. [2]. L’hygiène de base nous apprend qu’il est recommandé de se laver les mains, d’une manière générale avant de manipuler les aliments, manger, après avoir été aux toilettes, au moment de s’occuper de quelqu’un d’autre notamment des personnes infectées fragiles, enfants de 0 à 5 ans, personnes âgées et d’une manière particulière pour les professionnels de santé ; après tout acte de soins et d’un malade à un autre, également avant de quitter le service[3].

Les infections acquises dans les milieux où l’on procure des soins de santé font partie des effets indésirables les plus fréquents dans cette prestation. L’hygiène des mains est l’intervention la plus importante pour réduire les infections associées aux soins en vue de protéger la vie humaine [4]. Les infections associées aux soins sont le résultat fréquent des soins non-sécurisés [5]. La survenue des infections associées aux soins entraîne, dans les pays en développement, des séjours prolongés à l’hôpital [4-6], des frais excédentaires [7, 8] des résistances élevées des micro-organismes aux antibactériens et des taux de mortalités élevées [7-9]. L’infection associée aux soins (IAS) englobe tout événement infectieux en rapport plus ou moins proche avec un processus, une structure, une démarche de soins, dans un sens très large. L’IAS comprend l’infection nosocomiale, au sens d’une infection contractée dans un établissement de santé et couvre également les soins délivrés en dehors des établissements de santé [10]. Ces infections constituent un problème majeur de santé publique. Les infections associées aux soins dans les pays en développement ont été estimées en 2010 par l’OMS entre 5 à 15 % des patients hospitalisés. Ces infections peuvent affecter entre 9 et 37 % des patients admis dans les unités de soins intensifs [11].

 Les déterminants de ces risques infectieux associés aux soins dans les pays en développement sont entre autres le manque d’infrastructures, des équipements insuffisants, des conditions d’hygiène inadéquates, la non-application des protocoles, l’utilisation inappropriée des antibiotiques, le non-respect de l’hygiène et l’insuffisance des connaissances des professionnels de santé qui pourrait trouver son origine dans le manque de formation initiale [12].

Cependant, dans la littérature africaine, il y a très peu d’informations sur le risque infectieux et la perception des professionnels de santé sur les risques infectieux en milieu de soins [13]. Par ailleurs, il y a une faible implantation de la démarche qualité dans les soins et la sécurité des patients dans les hôpitaux des districts [13-14].

 Ces faiblesses sont liées à l’absence d’implication des responsables des services, à l’insuffisance des outils de gestion de la qualité, au manque de coordination entre les acteurs et à une inexistence de commission nationale d’assurance qualité [15-16].

Une étude menée dans les hôpitaux américains montre que seuls 34 hôpitaux pris en compte dans l’étude, les chercheurs estiment que ces manquements à l’hygiène sont responsables de plus de 7500 décès évitables  et 35000 décès, évitables, chaque année, dans l’ensemble des hôpitaux américains. En dépit de recommandations, la surcharge de travail et la fatigue entraînent l’oubli ou la négligence, globalement une réduction progressive du respect des normes d’hygiène hospitalière. Si cette étude met en évidence la faillibilité humaine naturelle, elle rappelle aussi qu’un contexte hospitalier de travail trop exigeant ou stressant et de trop longue durée de travail peuvent avoir de conséquences sur l’hygiène et la qualité des soins. Dans  56 unités des soins de 35 hôpitaux américains, les chercheurs ont pu recueillir les données de fréquence de lavage des mains de 4 à 157 personnels de santé, dont 56% d’infirmières, 12% d’aide soignants, 4% de médecins et 7% d’autres professionnels de santé et d’autres agents hospitaliers ; les chercheurs ont estimé le nombre de lavage des mains théorique nécessaire correspondant aux recommandations, les premiers résultats dans la pratique est que les personnels de santé ne pratiquent le lavage des mains que dans 43% de situations où cette mesure d’hygiène est recommandée durant leur première heure de garde, la seconde conclusion est que ce taux est encore réduit et précisément à 35% à la fin d’un quart de garde de 12 heures [15].

En RDC, le lavage des mains, à lui seul, permet de réduire plus de 44% des maladies diarrhéiques ; surtout chez les enfants de moins de 5 ans. En milieu rural, où seuls 29% de la population ont accès à l’eau potable et où les sources d’eau alternatives sont souvent éloignées de plusieurs kilomètres, la promotion de l’amélioration de l’hygiène et du lavage des mains aux cinq moments critiques de la journée reste problématique. Ainsi malgré les efforts déployés ; 40 millions de congolais ne se lavent pas les mains aux moments critiques de la journée faute d’eau propre, de savon ou de cendre. Cette constatation est d’autant plus alarmante qu’en 2012, un meilleur accès à l’eau potable, une amélioration de l’assainissement et l’adoption de pratiques d’hygiène appropriées permettraient de réduire de 75% la propagation du paludisme, de la diarrhée et des infections respiratoires : principales causes de la mortalité et de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans [MICS, 2010].

Les formations sanitaires de la province du Sud-Kivu ne sont pas épargnées par ce fléau, au cours de l’année 2013, l’HPGRB  a enregistré entre 1,8% et 2,7% de cas d’infections acquises dans cet établissement des soins [15]. Ainsi pour l’HGR de Kalonge, nous nous sommes posé les questions suivantes :

  • Le personnel  de l’HGR de Kalonge  pratique-t-il le lavage correct des mains ?
  • Le matériel nécessaire à cette pratique est-il suffisant ?
  • Y a-t-il des cas d’IAS dans cette structure des soins ?
    • Objectifs du travail
      • Objectif général

Ce travail a pour objectif de contribuer  à la réduction des cas d’Infections Associées aux Soins à l’HGR de Kalonge dans le territoire de Kalehe.

  • Objectifs spécifiques
  • Evaluer le niveau d’application des règles d’hygiène des mains par le personnel de l’HGR de Kalonge.
  • Déterminer la fréquence des Infections Associées aux Soins à l’HGR de Kalonge
  • Vérifier la présence de matériels pour faire face à l’hygiène des mains dans la formation sanitaire
    • Hypothèses
  • Les règles d’hygiène des mains  pour la sécurité des patients ne sont pas observées  à l’HGR de Kalonge
  • Il n’existe pas de matériels et autres intrants nécessaires à la pratique du lavage correct des mains
  • La fréquence des Infections Associées aux Soins au sein de l’HGR de Kalonge est élevée.
    • Délimitation du sujet

Notre travail traite de l’hygiène des mains par le personnel de l’HGR de Kalonge en territoire de Kalehe, au cours de la période allant d’avril à juin 2017.

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