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CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

III.1 les activités anthropogéniques

III.1.1 Les usages courants

Les observations faites sur le terrain ainsi que les déclarations issues des questions auprès des ménages riverains de la rivière Tshula ont permis de répertorier les usages saillants ci-après :

Il y a un lotissement excessif sur les berges escapés de la rivière qui prédisposaient à l’érosion du sol et l’utilisation de la rivière comme un déversoir pour l’évacuation des déchets ménagers.

Image (5 et 6) Activités de routine des riverains sur la rivière Tshula (lessive, baignade, vaisselle,…) entre (S1et S2)

      

Image (7 et 8) Les canaux de connexion  des toilettes dans la rivière Tshula(S2 et S3)


Image 9 et 10 Les maraîchers se servent de l’eau de la rivière pour l’arrosage. D’autres répandent la vase du fond de la rivière dans leurs champs soutenant qu’elle constitue un bon fertilisant (S3)

Fréquences des activités exercées par les riverains dans et autour de la rivière Tshula

Les fréquences des usages courants que les riverains de la rivière Tshula exercent dans et autour de cette rivière par station calculées en terme de nombres de ménages dont les responsables ont déclaré être fait par les siens dans Tshula l’usage concerné est de quelques personnes. Les fréquences d’avis positifs et négatifs sur les différents usages par station ainsi que leurs pourcentages sont présentés dans le tableau ci-après :

Tableau 5 de fréquences des usages de la rivière Tshula par les 200 personnes questionnées

Fréquences des utilisateurs

Stations plus concernées

Usage

S1

S2

S3

S4

total

%

Vaisselle

1

2

0

0

3

1,5

S1 et S2

Baignade

6

8

0

0

15

7,5

S1 puis S2

Eau de toilette/douche

7

42

13

27

89

47,7

S2 puis S4

Lessive

35

78

9

28

150

75,3

S2 puis S1 et S4

Arrosage des plantes

0

15

8

70

93

46,7

S3 puis S4

Evacuation des ordures ménagères/ou canalisation des toilettes

0

65

37

62

164

82,4

S2 et S4

Construction et autres

1

14

2

11

28

14

S2 et S4

Aucun (n’utilise pas cette rivière)

0

6

0

3

9

5,5

S1 et S3

Il ressort du tableau 2 que :

S3, situé en zone maraîchère, est plus exploité pour les activités agricoles et aussi pour la construction comme à S2, les deux stations étant situées dans la zone en plein lotissement ; la rivière Tshula est utilisée plus comme «égout » pour l’évacuation des ordures ménagères et surtout pour la vidange directe des toilettes. 82% des personnes questionnées les confirment.

Ensuite vient la lessive 75,3%, la baignade 58,7%, l’arrosage 46,7%, la toilette corporelle 44,7%, la construction des maisons 14%, la vaisselle 7,5%. L’eau pour la vaisselle est tirée uniquement à S1 et S2. Les stations les plus fréquentées sont S1 et S2 à 48% des usagers et S3  35,2%, S3 pour les usages agricoles. Seuls 5,5% des personnes questionnées n’utilisent pas l’eau de Tshula. Ces personnes recourent exclusivement à l’eau des robinets, des bornes, fontaines.

III.2 Résultat des analyses

III.2.1 Résultat de l’identification et du dénombrement des macro-invertébrés benthiques

III.2.1.1 peuplement par station d’échantillonnage

L’identification et le dénombrement des spécimens des macro-invertébrés benthiques récoltés dans la rivière Tshula par site durant la période d’étude, tous les mois du travail,  a donné les résultats repris dans le tableau 6 ci-dessous :

  1. Liste systématique des individus rencontrés

   Tableau 6 :

Genre

nombre

nombre2

nombre3

nombre4

nombre5

nombre6

nombre7

Moyennes

N

Somme

Ec-Type

Variance

Minimum

Maximum

Chaetogaster

3,50000

2

7,000

2,1213

4,50

2,00000

5,0000

Thaumalea

2,50000

2

5,000

2,1213

4,50

1,00000

4,0000

Oligoneuriella

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Choroterpes

5,00000

3

15,000

5,1962

27,00

2,00000

11,0000

Beatis

16,66667

3

50,000

16,0104

256,33

1,00000

33,0000

Chironomus

86,07143

14

1205,000

112,2774

12606,23

3,00000

298,0000

Peltodytes

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Ptychoptera

2,00000

1

2,000

0,0000

0,00

2,00000

2,0000

Acentrella

3,00000

2

6,000

0,0000

0,00

3,00000

3,0000

Beraea

2,00000

1

2,000

0,0000

0,00

2,00000

2,0000

Limoniini

2,00000

1

2,000

0,0000

0,00

2,00000

2,0000

Acanthrocnena

7,00000

1

7,000

0,0000

0,00

7,00000

7,0000

Hydropsyche

2,50000

2

5,000

0,7071

0,50

2,00000

3,0000

Beatis

8,00000

1

8,000

0,0000

0,00

8,00000

8,0000

Acantrella

20,40000

10

204,000

19,8673

394,71

4,00000

68,0000

Elophila

3,00000

1

3,000

0,0000

0,00

3,00000

3,0000

Hoemopis

1,50000

2

3,000

0,7071

0,50

1,00000

2,0000

Rhyacophila

2,00000

1

2,000

0,0000

0,00

2,00000

2,0000

Eiseniella

3,14286

7

22,000

3,0783

9,48

1,00000

10,0000

Lepidostoma

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Neoephemera

2,00000

1

2,000

0,0000

0,00

2,00000

2,0000

Euthria

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Dasyhelea

31,50000

2

63,000

36,0624

1300,50

6,00000

57,0000

Haplotaxis

3,00000

1

3,000

0,0000

0,00

3,00000

3,0000

Neosimnia

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Stylaria

5,00000

2

10,000

4,2426

18,00

2,00000

8,0000

Macroplea

3,00000

1

3,000

0,0000

0,00

3,00000

3,0000

Chaborus

5,00000

1

5,000

0,0000

0,00

5,00000

5,0000

Centroptilum

28,00000

1

28,000

0,0000

0,00

28,00000

28,0000

Chalcolestes

29,50000

2

59,000

4,9497

24,50

26,00000

33,0000

Coenagrion

5,00000

1

5,000

0,0000

0,00

5,00000

5,0000

Rana

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

Bufo

1,00000

1

1,000

0,0000

0,00

1,00000

1,0000

TsGrpes

23,73973

73

1733,000

57,9717

3360,72

1,00000

298,0000

Le dénombrement des individus récoltés sur l’ensemble de 4 stations de prélèvement tel que repris dans le tableau 6 a donné un total de 1733 individus qui sont répartis en 10 ordres : Diptères 80%, Ephéméroptères 17% pour l’embranchement des arthropodes et l’ordre de Lumbriculudae 0,4% pour l’embranchement des annélides, Trichoptères 2%, Coléoptères 0,1%, Neogastropoda 0,23%, Rhyncobdelidae 0,2%. Il est observé la prédominance des espèces polluo tolérantes dont les Chironomus. Sur le plan quantitatif la place des insectes est largement dominante avec 99% des taxons. Dans cette classe la famille la plus abondante est celle des Chironomidés, Lumbricus représentant de sa classe, pour les oligochètes, une caractéristique de pollution. Cette situation observée dans la rivière Mfoudi au Cameroun, au bassin hydrographique fortement anthropisé comme celui de Tshula. Foto(2006).

La richesse taxonomique diminue d’amont en aval avec la plus forte diminution à S2. Le nombre des taxons récoltés sont successivement de 18, 10, 11, 11. Quant à la densité spécifique par station la famille de Chironomidae  représentée par l’espèce Chironomus tentan domine toutes les stations sauf la première ou c’est la famille de Similiidae par l’espèce Simulium venustum qui est dominante. Les Chironomus tentan présente une abondance relative de plus en plus croissante de l’amont (S1) en aval (S4).

III.2.1.2 Variation de nombres d’individus en fonction de mois

La variation du peuplement de la rivière Tshula en macro-invertébrés benthiques avec les mois est illustrée dans le tableau ci-dessous :

Tableau 7 :

Mois

Site

nombre

Nombre

nombre

Nombre

nombre

nombre

nombre

   

Moyennes

N

Somme

Ec-Type

Variance

Minimum

Maximum

Mars

Site_1

2,3333

3

7,000

2,3094

5,33

1,00000

5,0000

Mars

Site_2

4,0000

7

28,000

4,0000

16,00

1,00000

11,0000

Mars

Site_4

2,8000

5

14,000

1,3038

1,70

2,00000

5,0000

Mars

Site_3

7,2500

8

58,000

10,9642

120,21

2,00000

33,0000

Juin

Site_1

5,1250

8

41,000

3,9799

15,84

1,00000

13,0000

Juin

Site_2

130,0000

2

260,000

172,5341

29768,00

8,00000

252,0000

Juin

Site_4

62,2500

4

249,000

121,8342

14843,58

1,00000

245,0000

Juin

Site_3

75,6667

3

227,000

115,6820

13382,33

2,00000

209,0000

Avril

Site_1

4,2500

4

17,000

3,3040

10,92

1,00000

8,0000

Avril

Site_2

3,0000

5

15,000

1,4142

2,00

1,00000

5,0000

Avril

Site_4

12,6667

3

38,000

8,0829

65,33

8,00000

22,0000

Avril

Site_3

4,3333

3

13,000

3,2146

10,33

2,00000

8,0000

Mai

Site_1

15,0000

7

105,000

19,8074

392,33

1,00000

57,0000

Mai

Site_2

113,6667

3

341,000

160,4878

25756,33

5,00000

298,0000

Mai

Site_4

29,3333

3

88,000

8,5049

72,33

23,00000

39,0000

Mai

Site_3

38,8333

6

233,000

37,1129

1377,37

2,00000

97,0000

Tous Grpes

 

23,4324

74

1734,000

57,6340

3321,67

1,00000

298,0000

La classe dominante dans tous les mois et à toutes les stations est celle des Chironomidae avec une proportion de 100% à S2 et S3 pendant le mois de mars et avril et à S3 et S4 pendant le mois de mai et juin. Dans le mois de mai et juin la famille des chironomidae est dominante à toutes les stations suivie de la famille des beatidae. Globalement il s’observe pendant le mois de mars et avril une abondance des similiidae loin devant les chironomidae. Par contre en mois de mai et juin les chironomidae dominent de plus en plus suivis des beatidae.

III.2.1.3 La variation des individus est significative de nombre en fonction des sites.

Tableau 8 :

III.2.1.4 Nombre en fonction de site

Tableau 9 

III.2.1.5 Nombre en fonction de perturbation

Tableau 10 

Pas de variation de nombre en fonction de la perturbation

Tableau 11 

Pas de variation en fonction de sites non perturbés par rapport aux sites perturbés en nombre d’individus.

III.2.1.6 Densité d’individus suivant la date d’échantillonnage

Figure 1 

La figure nous montre que le mois de juin est plus abondant en macro-invertébrés dans cette rivière suivi de mois de mai où la différence n’est pas du tout significative et puis vient le mois de juin où la différence est significative et enfin le mois de mars. Cette différence est dite aux pluies abondantes dans le mois de mars et avril.

III.2.1.7 nombre d’individus par site

Figure 2 

Le site 2 est le site qui a beaucoup d’individus par rapport à tous les sites suivi du site 4 puis vient le site 3 et enfin le site 1.

III.2.1.8 Indice de diversité

L’indice de diversité s’explique dans le tableau ci-dessous qui nous donne les sites diversifiés en taxas.

Tableau 12 

0

Site1

Site2

Site3

Site4

Taxa_S

18

10

11

11

Individuals

182

390

538

365

Dominance

0,1857

0,6461

0,4146

0,68

Shannon_H

2,086

0,7865

1,298

0,6971

Equitability_J

0,7217

0,3416

0,5413

0,2907

Ce tableau nous montre que parmi les sites d’échantillonnage c’est le site 1 qui est plus diversifié avec 18 taxons suivi des sites 3 et 4 qui ont 11 taxons et enfin vient le site 2 qui a10 taxons. Selon les taxas (S1) 18, (S2) 10, (S3) 11, (S4) 11.

III.2.1.9 Arbre de similarité entre les espèces

La similarité entre les espèces s’explique dans cet arbre ci-dessous.

Figure 3 :

Les chironomus sont proches des beatis par rapport à rana.

III.3 Discussion des résultats

La richesse taxonomique des stations dans la période d’étude diminue d’amont en aval et présente une moyenne de 27 familles et 32 espèces en moyenne qui sont regroupées en 10 ordres dont les diptères 7 familles, les Ephéméroptères 4 familles, les Trichoptères 4 familles, les Coléoptères 2 familles, les Neogastropodes 2 familles, les Oligochètes 3 familles, les Odonates 2 familles, les Lépidoptères 1 famille, les Achètes 1 famille, les Anoura 1 famille. Cette richesse taxonomique coïncide avec celle de la rivière Tongola (IWOUNGE, 2004) du bassin hydrographique de Mfoudi au Cameroun, un milieu anthropisé foto 2010 comme la partie basse de Tshula. Par contre la composition taxonomique de la rivière Tshula est loin incomparable à celle de la rivière NGA au Cameroun, un cours d’eau pour la référence de la qualité de saison (2,59 inférieur à FBI supérieur à 5,52) foto 2010. Pour autant que leurs compositions taxonomiques soient de 80% des diptères dans Tshula contre 5,8 dans Nga, 12% d’odonates contre 0,9% dans Nga, 17% d’éphéméroptères dans Tshula contre 6,1% dans Nga. La rivière Tshula est donc plus polluée que Nga.

Il y a une rareté des plécoptères sur la zone étudiée de Tshula. Pareille situation a été trouvée trihanindingrum et al. (1996) dans la rivière Blawi, Indonésie. D’après Hynes (1967).

 Cette rareté s’explique par le fait que la plupart des espèces de cet ordre prend un temps suffisamment pour son développement de stade de l’œuf à l’adulte. Le peuplement de la rivière Tshula en Chironomus tentan aux stations peut entourer les habitations et où il n’y a pas des toilettes canalisées dans la rivière S1 et S3 est plus bas et plus élevé à S2 et S4 où la densité de la population est plus élevée et où la canalisation des toilettes dans la rivière est pratiquée fait la coïncidence et la pollution par les rejets des toilettes. De ce fait ce macro-invertébré est un indicateur de la pollution fécale de Tshula. Le chiroromus fait partie des groupes des MIB dits polluo-résistants. Ils peuvent vivre dans une eau qui draine, une bonne quantité des polluants et permettent de conclure que l’eau qui les contient en abondance est de mauvaise qualité (Touzin D., 2008). L’abondance des chironomus est une des conséquences de la destruction des bandes riveraines par l’activité humaine (De Pauw et Vanhooren 1983, Camargo et al. 2004 ; Peterson 2006). C’est le cas de la rivière Tshula où on dénombre moins de Chironomus à la S1 moins affectée par les activités humaines et plus d’individus aux stations suivantes plus affectées par les activités humaines. La légère baisse de peuplement en Chironomus à S3 s’explique par le fait que cette station est dominée par le parcourt d’un canal entre le PHARMAKINA et le CRM qui empêche une forte pression humaine sur ce tronçon de la rivière. Les nombres n’influencent pas la différence significative entre S2, S3 et S4. Cette différence n’est observée qu’entre S1 et toutes les autres. Ce fait s’explique par l’existence à S1 d’un substrat rocailleux favorable au développement des simulidae (Sasaki et al, 2005). La perturbation du lit de la rivière suite aux activités anthropiques est donc un préjudice à la population des similium venustrum dans la rivière Tshula.

Ce constat corrobore avec les études sur les rivières Saint-Zéphyrin de Québec (MDDEFP, 2012) et à Bafoussam (Mpakam 2011). 

MUHIGWA et al., 2003 in BASHI, 2010 note que l’absence de certains groupes tels que les plécoptères dans une rivière naturellement connue parmi les indicateurs des pollutions organiques pourraient faire l’objet d’une inquiétude. Nos résultats confirment ceux de MUHIGWA et al, 2003 ; BASHI, 2010 et contredisent ceux de SHEKANI, 2002 in BASHI qui prouve que les plécoptères peuplent la majorité des cours d’eaux de nos régions alors que nous n’avons pas trouvé dans notre milieu d’étude.

Par ailleurs dans les rivières Niamey du fleuve Niger,  Nkene et Nyamuhinga sont en abondance de diptères cas d’espèces Chironomus tentans. La rivière Tshula succède ces résultats par le même dénombrement de cette espèce et conclut que cette rivière est mauvaise, seuls les usages industriels du type refroidissement sont possible et toutes les activités de loisir que entre autres la navigation, la baignade, la vaisselle,… sont déconseillées ou interdites.

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