Arrow Table de matières
5142925

INTRODUCTION

  • Problématique

L’évolution de la qualité de l’eau est souvent réalisée à l’aide de méthodes « classiques » de mesure d’une série de paramètre physico-chimiques que l’on compare par la suite à des normes ou des  critères que qualité éprouvés. Cette approche a ses limites, car elle peut prédire un impact alors qu’il n’y en a pas ou bien ne pas prédire d’impact alors qu’il y a en un selon une étude américaine (Thomas 1993), cela peut se produire dans respectivement 6 % et 36 % des cas.

Les milieux aquatiques comportent des habitats très variés qui se différencient par leurs caractéristiques physico-chimiques et biologiques qui dépendent de la qualité de l’eau et des conditions géomorphologiques du milieu.

Les études faunistiques (invertébrés benthiques), écologiques (répartition spatiale, structure des communautés) revêtent d’une importance primordiale dans la compréhension du fonctionnement de la gestion des systèmes naturels et d’autre part, dans l’évaluation de l’état de santé écologiques des hydro systèmes.

Les macros invertébrées sont des bons indicateurs en raison de leur sédentarité, leur grande diversité et leur tolérance variable à la pollution et à la dégradation de l’habitat et reflètent particulièrement bien l’état écologique du cours d’eau en réagissant très vite aux changements survenant dans leur environnement.

Dans le bassin du lac Kivu dont la rivière Tshula est un des affluents, les concentrations en ammonium et phosphore sont en corrélation positive avec la densité de population (Muvundja 2009, cité par J.M. MUCHESO 2013). S’agissant de la rivière Tshula, (Birembano 2012) évoque le lotissement anarchique et l’intensification des cultures maraichères comme facteur pouvant affecter la qualité de l’eau de cette rivière. La physico-chimie des eaux de la rivière Tshula a déjà fait l’objet d’études intéressantes ayant montré la pollution de cette rivière (Bisimwa 2009 et Muvundja 2009) ; mais la prise en compte des autres paramètres est indispensable pour mieux mettre en évidence la qualité de l’eau de cet écosystème. C’est le cas des paramètres biologiques spécifiquement son peuplement en macro-invertébrés benthiques traités dans cette étude en complément aux caractéristiques physicochimiques. L’intégrité ou la santé globale des écosystèmes nécessite de prendre en compte simultanément les paramètres physiques, chimiques et biologiques (Genin et al. 1997).

En effet, ce bassin connait une croissance de la population depuis 1960 à la base des changements physiques dus à l’affectation des nouvelles terres à l’agriculture, la déforestation et l’urbanisation (Muvundja 2010) dont les impacts sur la qualité de l’eau touchant les organismes vivants, la turbidité et aussi bien l’apport en nutriments sont incontournables (Muvundja et al. 2009).

Or, la rivière Tshula est un cours d’eau dans lequel tout en s’y approvisionnant en eau pour certains usages, les riverains y canalisent directement leurs installations sanitaires, y jettent leurs immondices par manque de dépositoire publique des quartiers ou d’espaces pour le dépositoire familial à cause de la promiscuité due aux lotissements anarchiques et l’explosion démographique.

Il ressort de ces attitudes de la population riveraine de cette rivière un antagonisme qui suscite de s’interroger sur la compatibilité entre ces usagers et les normes de qualités requises et le la perception de la qualité de l’eau de cette rivière par ces usagers. L’affectation des terres ayant un impact significatif sur la distribution des macro-invertébrés (Collier et al. 2009) ; l’interrogation concerne aussi l’impact de ces activités anthropogéniques sur la distribution des macro-invertébrés benthiques dans la zone d’étude de la rivière Tshuba.

C’est dans cette perspective que le présent travail se propose d’évaluer la qualité des eaux de la rivière Tshula en analysant outre les paramètres physicochimiques, les aspects biologiques notamment la diversité taxonomique et la structure de la macrofaune benthique de la rivière Tshula.

  • Hypothèse

Le présent travail a consisté à vérifier l’hypothèse selon laquelle les multiples usages de la rivière Tshula par les populations riveraines influencent significativement la qualité de l’eau, leurs effets affectent non seulement les facteurs physicochimiques mais aussi les organismes aquatiques, particulièrement la communauté des macrofaunes benthiques et que ces usages ne seraient pas conformes à cette qualité.

  • Choix d’intérêt du sujet

Le choix de ce sujet a été à la fois orienté par les facteurs d’ordre personnel et ceux d’ordre scientifique. Tout écologiste et conservateur dans son orientation doit songer à un sujet qui présente une certaine actualité qui implique actuellement la conservation de la nature, sa dégradation et l’importance des écologistes vis-à-vis de la gestion sur tout le plan.

En associant les indicateurs biologiques, à savoir les macro- invertébrés benthiques à l’étude de la pollution de la rivière Tshula en cette étude contribue à connaitre la qualité de l’eau de manière non temporaire comme l’indiques les paramètres physicochimiques.

Elle constitue un outil de plus pour l’élaboration des politiques efficaces de gestion durable. Les rivières du bassin versant du lac Kivu en général et de la rivière Tshula en particulier. En effet, une bonne politique de gestion d’un écosystème passe par la connaissance de la contribution de l’affectation de ce dernier par l’empreinte écologique et la perception de la qualité de l’écosystème par ses usagers à la fois auteurs et victimes de sa détérioration.

  • Objectifs

A l’issu de nos investigations, nous cherchons à atteindre les objectifs suivants :

  • Objectif général
  • Contribuer à la gestion durable des écosystèmes aquatiques de la rivière Tshula dans la ville de Bukavu.
    • Objectif spécifique
  • Faire un inventaire systématique des macrofaunes benthiques comme bio-indicateurs qui influencent la pollution ;
  • Déterminer la distribution des macro-invertébrés en fonction des sites ;
  • Evaluer l’abondance des macro-invertébrés en fonction des mois ;
  • Identifier les activités réalisées dans cette rivière.
  • Délimitation du sujet

Ce travail porte essentiellement 4 sites sur la rivière Tshula, la période allant du mois de Mars 2015 au mois de Juin 2015, soit du Mars en Avril pour la saison pluvieuse et de Mai en Juin pour la saison sèche.

  • Subdivision du travail

En regard aux normes scientifiques, ce travail est subdivisé en trois chapitres hormis les pages préliminaires, l’introduction et la conclusion. En effet, le premier chapitre porte sur la revue de la littérature, le deuxième sur le milieu d’étude, matériels et méthodes. Quant au troisième chapitre consiste à la présentation et discussion des résultats.

Partager ce travail sur :