Arrow Table de matières
8239342

INTRODUCTION

La production animale a été marquée, ces dernières années par des nombreux progrès techniques ayant des applications par potentielles dans les régions tropicales. Il faut reconnaitre cependant que la plupart n’ont pas réussi à satisfaire les besoins essentiels des populations rurales qui soufrent en particulier des maladies des carences en protéines (Coste et al. 1993).

Selon les rapports de 2010 de  FAO et PAM, le nombre de personnes sous- nourries a triplé en RD Congo, prés de 70% des personnes sont mal nourries aujourd’hui. La quasi totalité ses provinces sont touchées par le problème de mal nutrition, à cause notamment de la baisse de la production agricole, des pillages d’animaux pendant les guerres en répétition et autres, ainsi le prix des denrées alimentaires augmente considérablement sur le marché, forçant alors les ménages pauvres à réduire la consommation des aliments riches en vitamines et protéines (PAM, 2010).

Les résultats des enquêtes menées par Louvain – Développement révèlent que plusieurs ménages ont des membres souffrants des maladies directement liées à l’alimentation dont 42% conduisent aux 8 % des kwashiorkors, aux 9 % des marasmes, et plus encore 25 %aux troubles gastro- intestinaux  (Mukeni, 2010).

Dans le monde, la saillie des lapines par des mâles est réalisée chez les lapins dont l’âge varie entre 4 et 6 mois suivant les races. Le lapin est un mammifère prolifique, à reproduction rapide. La femelle donne plusieurs petits par mise- bas. Cette mise-bas est conditionnée par la saillie de la femelle par un mâle. Par exemple, en France  où la cuniculture est plus pratiquée, les petites races sont ceux qui atteignent précocement la maturité sexuelle que ceux de grande race (Marionet, 1988).

Selon le système d’élevage intensif, après une première saillie des femelles primipares (primigestes), la mise-bas est suivie 7 à 15 jours après par une nouvelle saillie. Cependant, c’est le premier rapprochement sexuel qui stimule l’ovulation chez la lapine, cette saillie réussit à condition que le mâle ne soit pas stérile et que toutes les conditions soient réunies (Coste et al. 1993;Marionet, 1988). 

En République Démocratique du Congo (RDC) et précisément au Sud-Kivu, où se pratique un élevage traditionnel et familial; la saillie post-partum intervient 50 à 60 jours après la mise-bas. Aucune étude n’a été effectuée sur la multiplication rapide de lapin en RDC en générale et au Sud Kivu en particulier dans la ville de Bukavu.

Dès lors, nous nous sommes posé les questions suivantes: (1) l’adoption d’un élevage familial, peut-il contribuer à la l’autoprise en charge de certains cas pour l’auto-substance alimentaire ? (2) Est-ce qu’il aurait un moyen de se procurer de la viande dans les familles pour éviter les problèmes liés à la carence en protéine animale ?(3) Avec la conjoncture actuelle marquée par la perturbation économique et financière tant au niveau national qu’internationale, le fait de recourir au marché chaque fois qu’il est nécessaire de consommer de la viande, pourrait- il avoir des conséquences dans la vie socio- économique de la société congolaise ? (4) N’y aurait-il pas une technique simple pour multiplier rapidement les lapins ,et les avoir chaque semaine pour le manger ?

L’objectif global de ce travail est d’évaluer l’augmentation de la production cunicole par la saillie répétée durant six mois. Ses trois objectifs spécifiques sont les suivants:

  • Déterminer la production par  saillie tout en  énumérant les dates de mise-bas, le nombre de lapereaux à la mise-bas, le nombre de lapins nés vivants et morts nés, les performances collectives ainsi que le nombre de lapins sevrés;
  • Comparer les paramètres de suivi et de la production;
  • Proposer cette pratique de la saillie aux cuniculteurs pour palier la carence alimentaire.

Les hypothèses retenues à ce sujet étaient les suivants: l’adoption d’un élevage familial contribuerait à l’autoprise en charge pour la subsistance de la famille car le lapin offre des intérêts directs et indirects permettant aux ménages de répondre rapidement à leurs besoins alimentaires et même financières. Une bonne application de cet élevage  permettrait à chaque famille des éleveurs de produire et d’abattre au moins un lapin par semaine et ceci  pallierait les problèmes de déficit alimentaire car la crise économique ne permet pas à chaque famille d’avoir de l’argent pour acheter les denrées alimentaires d’origine animale, d’où les maladies des carences. Il existerait des techniques de multiplication rapide de lapins comme les méthodes naturelles de saillies précoces des lapines  avant le temps habituel de sevrage des lapereaux.

Le choix de ce travail  a été  dicté par  plusieurs  raisons :

  • les pays sous-développés et envoie de développement connaissent un problème alimentaire à cause de la pauvreté et de faible production agricole et animale;
  • la ration alimentaire des plusieurs ménages est déficitaire en protéine animale;
  • palier les problèmes des maladies de carence, donc à la sécurité alimentaire;
  • la production par chaque famille adoptant la cuniculture, dans une période courte des lapins en nombre suffisant ;
  • le lapin offre la chair à l’humanité pour la consommation et  la matière fécale est un engrais organique pour les agriculteurs ;
  • L’accessibilité physique et économique faciles des aliments aux éleveurs.

Le travail a un triple intérêt:

  • au point de vue personnel: la réalisation du présent travail  me permettrai d’améliorer les connaissances sur la cuniculture;
  • au point de vue scientifique: les résultats obtenus enrichiront  les bases des données sur  l’élevage des lapins;
  • au point de vue social: les recommandations qui seront fondées  à l’issu de ce travail permettrons à la population de produire rapidement les lapins.

Comme délimitation spatio-temporelle, le présent travail a été réalisé dans la province du Sud Kivu, en commune de Bagira, quartier  Mulamba, colline de Bwindi, durant  la période allant du début de cette année académique, soit  octobre 2016  jusqu’ en Juillet 2017. 

Outre la partie introductive, la conclusion et les recommandations, le présent  travail comporte trois chapitres:

  • le premier est  consacrée à  la revue de la littérature sur l’aperçu de la saillie précoce des lapines et à l’état de la question ;
  • le second traite de la méthodologie, le milieu d’étude et le matériel;
  • le troisième parle des résultats et la discussion.

Partager ce travail sur :