Depuis longtemps, l’agriculture a été et demeure l’activité qui occupe la majeure partie des populations rurales. C’est pourquoi on l’appelle priorité des priorités. Cette agriculture répond aux besoins primaires de l’homme rural et même urbain. C’est pourquoi l’homme doit concevoir et mettre en place des innovations lui permettant de produire plus et de conserver les sols
Pour combattre les érosions des sols, l’homme a développé des stratégies de gestion des eaux et de la fertilité des sols pour faire face à la dégradation des sols arables. Plus récemment, suite à la recherche des terres arables les populations ont développé des techniques d’extension de l’agriculture à des zones fragiles et des stratégies modernes de LAE tournées essentiellement vers l’équipement hydraulique rurale (ROOSE et AL, 1988).
Sur le plan socio-économique la LAE présente comme avantage : les sols deviennent productifs pour augmenter le revenu des agriculteurs. Selon l’aster Brown, un tiers de toutes les terres cultivées perdent aujourd’hui leur couche arable plus qu’elles n’en gagnent ce qui amoindrie leur productivité. Brown rappel que les facteurs qui peuvent expliquer l’effondrement des certaines civilisations comme le mayas, est l’érosion des sols ayant conduit à la réduction de la quantité des produits agroalimentaires. C’est ainsi qu’au RWANDA, il a été demandé à tous les intervenants aussi bien au niveau du programme national qu’au niveau de projet de développement agricole ou rural et de l’agriculture rurale de redoubler d’ardeur pour avoir fini la protection de toutes les terres après un programme décisif triennal (1986-1988). Les résultats de ce programme ont été plus ou moins satisfaisants car à la fin 1988, la commission nationale a évalué les réalisations de la lutte antiérosive à 85% (MUSEMA, 1988).
Roose et al (1988) le confirme en ce terme : il faut réduire les fuites dont l’érosion est sur une pente. Sans combattre l’érosion, on ne pourra valoriser les intrants agricoles.
En territoire de Kabare en général, dans le groupement de Mumosho en particulier, on constate la dégradation des sols très prononcée du relief accidenté qui le prédispose aux érosions des sols. Selon l’O.N.G CAB qui travaille dans le domaine de la lutte antiérosive à Mumosho, plus de 123 champs ont été emportés par les eaux de ruissellement en 2007.
Les conséquences de l’érosion ne se limitent pas à la perte ou à l’appauvrissement du terrain, mais elles ont des répercussions extrêmes graves sur les éléments d’intérêt général à caractère social dont la nation tout entière pourra bénéficier sa vie.
En milieu rural, l’érosion n’est pas un simple phénomène naturel, elle est due également aux activités humaines dont l’ignorance et la négligence des nouvelles méthodes agricoles et celles de la lutte antiérosive en sont les facteurs accélérateurs. La structure du sol à Mumosho est très sensible à l’érosion. Ainsi l’homme avec ses multiples activités rend les terrains culturaux plus érodables. Un fait spéculateur déplorables : le déboisement et mauvaises pratiques culturales sont parmi des facteurs accélérateurs des effets de l’érosion qui influent non seulement sur la beauté du paysage rural mais créent aussi la pollution et la perte des plantes et pourquoi pas des vies humaines et animales.
Les rigoles liées à l’érosion en certains endroits sont à l’origine de la prolifération des germes pathogènes responsables des plusieurs maladies comme : Malaria, choléra, diarrhée, bilharziose etc.
Au Sud-Kivu en RD Congo, les premiers travaux de reboisement étaient confiés par le pouvoir colonial à la mission antiérosive (MAE). Jadis installée au Rwanda, Burundi, elle fut transférée dans la ville de Bukavu vers les années 1984. Les objectifs étaient :
Devant cette situation, les acteurs de développement intervenant dans le domaine de l’agriculture avaient vulgarisé la LAE dans groupement de Mumosho. Et le premier intervenant à ce sujet fut MAE vers les années 1984. Après MAE, il s’est développé des associations et d’autres ONG dans la lutte contre la dégradation des sols ; dont nous trouvons, APSED, DRIM, APAMU, APIMU, APDIKIMA, UF, CAB etc. Leurs domaines d’intervention sont l’agriculture et l’élevage.
Nous ne savons pas maintenant quel est le niveau d’adoption des techniques de LAE et les difficultés rencontrées par les ménages dans la lutte contre la dégradation des terres arables.
Eu égard de ce qui précède, et compte tenu de notre préoccupation, ces questions méritent d’être posées :
Nous formulons les hypothèses manière suivante :
1.Identifier les critères des choix des bénéficiaires dans la LAE à Mumusho;
2.Evaluer le niveau d’adoption de la LAE dans le groupement Mumosho;
Le choix de ce sujet n’est pas hasardeux. Il est dû à l’observation du groupement de Mumosho, subissant la dégradation des sols accélérée exposant les populations à l’insécurité alimentaire.
Cette étude porte sur l’année 2012 pour nous permettre de comprendre le phénomène et les éléments qui sont à la base de la dégradation du sol déplorable qui connait la population de Mumosho et d’y proposé un certain nombre des mesures préventives et curatives.
Hormis les parties introductives, notre travail est subdivisé en quatre chapitres.
Il n’est pas à omettre que nous étions sujet des nombreux injures, insultes. A cela ajoutons les aléas climatiques (pluie) où il faudra patauger pour faire le terrain.