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INTRODUCTION

La dégradation des sols figure parmi les principales causes de manque de performance du secteur agricole. Elle serait favorisée à la fois par la fragilité et la  sensibilité à l’érosion des principaux types de sols, notamment les sols ferralitiques fortement dégradés et les Sols ferrugineux tropicaux lessivés. Les effets pervers de la dégradation, combinés à la forte acidité et la faible fertilité originelle des sols affectent sérieusement la performance des cultures à tel point qu’en l’absence d’une fertilisation adéquate les rendements des cultures restent nettement en deçà de leur performance (SADIO, 1997).

     Les sols dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ont une faible fertilité intrinsèque et les éléments nutritifs exportés ne sont pas remplacés de manière adéquate. En conséquence, les rendements sont relativement bas en dépit d’un potentiel élevé d’amélioration (FAO, 2003b).

     La dégradation de la fertilité des sols par l’érosion a été de tout temps un phénomène important à l’échelle planétaire, notamment dans les pays du Sud. Mais ce n’est pas une fatalité dans la mesure où l’homme en est le principal responsable et qu’il peut en principe corriger ses mauvaises pratiques pour lutter contre l’érosion (ROOSEet al., 2008).

De nombreux auteurs, ont  remarqué  que le  défrichement des  terres tropicales  entraîne une dégradation  rapide des propriétés  chimiques et physiques des horizons superficiels et l'ont interprétée comme une conséquence de l'agressivité du climat, de la  fragilité des sols, de la minéralisation rapide des matières organiques entraînant une accélération  des  pertes par  érosion et drainage(BEIRNAERT et al cités par ROOSE, 1985). 

     La région d’altitude du Sud-Kivu se caractérise par un relief accidenté de ce fait l’érosion hydrique du sol est parmi les principales causes de la dégradation des sols et de l’environnement. Une forte densité de la population, dépassant par endroit 500 habitants au kilomètre carré, impose une occupation quasi permanente des terres et aggrave de ce fait le phénomène d’érosion déjà aigu(LUNZE, 1985).

     MUSHAYUMA(2013) renchérit en disant que les terres du Sud-Kivu sont modérément (53,1%)  et sévèrement (71,5%) dégradées notamment dans les territoires de Kabare, Kalehe, Idjwi et Walungu. Ajoutons à cela de fortes précipitations (1200-1700mm) et l’absence du couvert végétal permanent occasionnant la perte de terre car les sols y sont généralement constitués d’argiles très légères et pauvres en limon (MUSHAYUMA, 2013).

     A Kavumu, comme dans la grande partie du Territoire de Kabare,  ce sont des ferralsols que l’on rencontre généralement. Ils sont, en général, caractérisés par la présence d’un horizon B structural, possédant une structure polyédrique bien développée avec une importante proportion d’argile, alors que les caractéristiques de leur horizon A1 sont déterminées par l’altitude (PECROT, cité par VANDAMME, 2008). Cette situation entraine une perte de solet  une forte diminution de la fertilité des terres. Et l’impact est d’autant plus important que le sol est mince. En effet, l’érosion peut décaper entièrement la couche superficielle de terre, qui est la plus riche en éléments fertilisants et en matière organique. Le décapage du sol est aussi à l’origine de la diminution de la réserve utile en eau,d’autant plus que cette couche décapée est la partie essentielle du point de vue chimique et physique pour un bon développement des cultures.  Le décapage de la première couche de sol entraîne un déclin de la biodiversité des sols. Par ailleurs, la perte en sol est un facteur de pollution des eaux superficielles (PIERRE,2006).

            La fertilisation minérale  a pour but d’apporter les compléments nécessairesà la fourniture du sol en vue de répondre aux besoins physiologiques des plantes pour une productivité optimum (ALI, 2007). La teneur en matière organique est également importante. Une teneur faible en matière organique a un effet néfaste sur la structure du sol et augmente les risques d’érosion. Un sol riche en matière organique retient mieux l’eau et est une source importante de nutriments pour la plante.

            Les nutriments qui sont facilement accessibles pour la plante se trouvent soit dans la solution du sol, soit sont adsorbés (retenus, concentrés en surface) par la matière organique bien décomposée ou par les particules d’argile. La surface de cette matière organique bien décomposée et la surface des particules d’argile composent ensemble le complexe d’échange.

     L’utilisation des engrais en culture de maïs et plus spécialement de l’azote a traditionnellement été considérée dans un contexte de rentabilité et de rendement optimum (OOST, 2012).

     Le maïs revêt d’une importance capitale dans l’alimentation des populations congolaises et du Sud-Kivu en particulier où il représente la troisième culture vivrière après le manioc et le plantain(BAHATI, 2008),malheureusement, avec un rendement moyen de (1,133t/ha) dans la province du sud Kivu  (IPAPEL, 2011).

     L’objectif global de ce travail est voir l’effet des engrais minéraux et organiques (NPK et fumier) sur un sol décapé àKavumusous culture du maïs. Il s’inscrit dans le cadre du projet VLIR,en partenariat avec la faculté des sciences agronomiques de l’U.C.B, œuvrant dans l’amélioration de la productivité agricole au Sud Kivu par l’intensification agricole et l’adoption de l’usage des micro doses d’engrais dans la gestion intégrée de la fertilité des sols et la diffusion de nouvelles technologies en milieu paysan, Les objectifs spécifiques sont les suivants :

  • calculer la quantité du sol décapé par érosion et calculer aussi la quantité des nutriments NPK perdus dans le sol emporté par décapage ;
  • déterminer les effets des engrais sur la croissance et la productivité du maïs ;

     Ce travail s’inspire de l’hypothèse que la combinaison des engrais minéraux et organiques contribuerait à l’amélioration de la production du maïs à chaque niveau de décapage du sol.

     Hormis cette brève introduction, ce travail comprend trois grands chapitres à savoir : les généralités, l’expérimentation qui décrit le milieu d’étude, les matériels et la méthode utilisée ; la dernière partie est la présentation, l’interprétation ainsi que la discussion des résultats. Ces trois grandes parties sont suivies d’une courte conclusion et des recommandations.

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