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Chapitre IV : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS

Les résultats de l’expérimentation conduite à Kashusha pour étudier la réponse des 4 variétés de haricots bio-fortifiées face à l’apport des différentes doses d’engrais et aux différents écartements sont présentés dans ce chapitre.

La synthèse des résultats est présentée à l’annexe 1 et 2. Une différence significative ayant étant obtenue entre les deux saisons culturales nous analyserons donc les résultats par saison culturale.

4.1. Teneur en chlorophylle des 4 variétés en fonction de la saison

La figure 2 présente la teneur en chlorophylle dans les feuilles de haricot pendant la phase végétative.

Figure 2 : Influence de la saison  sur la teneur en chlorophylle pour les 4 variétés (LSD= 2,71)

Les résultats de l’analyse combinée repris en (Annexe 2) montre une interaction entre la saison et les variétés affectant significativement (P≤0,05 ; P=0,043) le taux de la chlorophylle. Il ressort de la figure 2 que la saison affecte la teneur en chlorophylle de presque toutes les variétés sauf pour  la variété RWR 2245 où la différence n’est pas significative. La teneur en chlorophylle était plus importante en saison B qu’en saison A. La variété HM21-7 présente une forte teneur en chlorophylle en saison B avec une moyenne de 40,6% tandis que la plus faible teneur en chlorophylle était enregistrée pour la variété RWK10 dans la saison A.

4.2. Résultats sur la biomasse totale

4.2.1. La biomasse influencée par la densité de semis

La figure 3 reprend les données relatives à la biomasse totale de haricot influencée par la densité de semis ;

  

Figure 3: Effet de la densité de semis sur la biomasse de quatre variétés de haricot (Saison A, LSD=1,88) et pour la saison B

Le tableau de l’analyse de la variance repris (Annexe 3) en indique une différence significative (P=0.0520) de l’interaction entre les variétés et la densité de semis sur la biomasse totale.

Il ressort de cette figure 3 que la densité de semis à influencé significativement la biomasse totale de toutes les variétés en études. La densité 2 (20x20cm soit 438857,14 plants.ha-1) a donné la plus forte biomasse pour toutes les variétés sauf pour la variété RWK 10 où c’est la densité 3 (25x15cm soit 480000 plants.ha-1) qui a donné la plus forte biomasse (8,0 kg). La variété HM21-7 a réalisé une forte biomasse (8,74 kg) suivi de la variété CODMLB001 (8,62 kg) et de la variété RWR 2245 (8,51kg). La densité 1 (40 x 20cm) a donné une faible biomasse pour toutes les variétés ; et la plus faible était enregistrée sur la variété RWK 10 (5,7 kg).

Pour la saion B, on observe que la biomasse augmente au fur et à mesure que l’on augmente la dose d’engrais ; elle est grande là où il ya  une forte dose cela pour toutes les variétés.

4.1.2 La biomasse influencée par les doses d’engrais pour les 2 saisons culturales

L’interaction entre la saison et la dose d’engrais (S x E) présente une différence hautement significative (P≤0,001) pour la biomasse (Annexe 4)

Figure 4: l’effet de doses d’engrais sur la biomasse totale pour les 2 saisons culturales (LSD=1,77)

De ce graphique, la biomasse présente des fluctuations importantes dans le deux saisons et selon les doses. La production de la biomasse a été importante en saison A et pour toutes les doses ; La tendance supérieure s’observe pour la dose 3 avec une moyenne de 7,8 kg ; par contre dans la saison B, la production était faible pour toutes les doses. La tendance supérieure s’observe aussi pour la dose 3 avec une moyenne de 6,28 kg/parcelle tandis que la faible tendance s’est enregistrée pour la dose 1 avec une moyenne de 4,5 kg/parcelle.

4.3. Résultats sur les rendements

  • La figure 5 reprend les données relatives au rendement de 4 variétés de haricot influencé par les doses d’engrais ;

Figure 5: Effet de doses d’engrais sur le rendement de quatre variétés de haricot (Saison A, LSD=338,3)

Le tableau de l’analyse de la variance repris en (Annexe 1)  indique une différence significative (P=0.0389) de l’interaction entre les variétés et les doses d’engrais sur le rendement en graines.

Il ressort de cette figure 4 que la dose d’engrais à influencé significativement le rendement de toutes les variétés. La dose 3 (300 kg/ha) a donné les meilleurs résultats pour toutes les variétés sauf pour la variété RWK 10 où c’est la dose témoin (100kg/ha) qui a donné un rendement élevé. La variété HM21-7 prend la tête avec une moyenne de 2253,96 kg/ha, suivi de la variété RWR 2245 (2133,33kg/ha) puis de la variété CODBML001 (2082,54kg/ha).

Le rendement le plus faible s’est retrouvé à la dose 2 (200kg/ha) pour la variété RWK 10 (1650,79kg/ha).

  • La figure 6 présente les rendements obtenus pour chaque variété en fonction de différentes densités de semis.

Figure 6: Effet de la densité de semis sur le rendement de quatre variétés de haricot (Saison B, LSD=700,1)

Le tableau de l’analyse de la variance repris en (Annexe 1) indique des effets moyennement significatifs (P=0.0054) du rendement affectés par les densités de semis.

Il ressort de la figure 6 que la densité de semis influence le rendement de ces 4 variétés. Le rendement le plus élevé a été obtenu par la variété HM21-7, à la densité de semis de 25 x 15 cm avec une moyenne de 1695,23 kg/ha alors que le plus faible rendement a été enregistré par la variété CODMLB001 pour la forte densité (20 x20 cm) avec une moyenne de 1047,61 kg/ha. Pour la variété RWK 10, les moyennes de rendement de la densité 2 (1549,20 kg/ha) et de la densité 3 (1523,80 kg/ha) se sont largement écartées de la moyenne de rendement de la densité 1 qui est de 1288,88kg/ha.

La  variété RWR 2245 a donné un faible rendement pour la densité 1 avec une moyenne de 1060,31 kg/ha alors que les rendements sur les parcelles des autres densités étaient presque les mêmes.

  • La figure 7 reprend les données relatives aux rendements de 4 variétés de haricot influencé par les doses d’engrais ;

Figure 7: l’effet des doses d’engrais sur le rendement 4 variétés LSD=316,8)

Les résultats du tableau de l’analyse combinée repris en Annexe 2 montrent un effet significatif (P≤0,05 ; P=0,047) du rendement de 4 variétés influencé par la dose d’engrais (V x E).

Il ressort de cette figure que, pour la variété CODMLB001, c’est la deuxième dose (200kg/ha) qui a permis d’obtenir un bon rendement avec une moyenne de 1736,5 kg/ha. Le rendement de la variété HM21-7 augmente au fur et à mesure que l’on augmente l’engrais, en ce sens que la troisième dose (300kg/ha) à permis de réaliser le meilleur rendement avec une moyenne de 2006,34 kg/ha. Pour la variété RWK 10, les différences de rendement n’ont pas été trop grandes pour différentes doses sauf pour la dose 3 qui semble s’écartée un tout petit peu des autres doses avec une moyenne de 1752,38 kg/ha. La dose 3 (300kg/ha) semble donner des résultats pour la variété RWR 2245 s’écartant des autres doses avec une moyenne de 1822,22kg/ha.

  • L’interaction entre la saison et la dose d’engrais (S x E) présente une différence significative (P≤0,05) pour le rendement (Annexe 4)

Figure 8: l’effet de doses d’engrais sur le rendement pour les 2 saisons culturales (LSD=188,8)

Il ressort de cette figure 8 que le plus haut rendement était obtenu en saison A qu’en saison B. En saison A, les fluctuations du rendement n’ont pas été importantes pour presque toutes les variétés, mais la meilleure production s’observe pour la dose 3 avec une moyenne de 2088,88kg/ha. Pour la saison B aussi, c’est la dose 3 qui donne le rendement élevé avec une moyenne de 1541,26 kg/ha. Cette variation entre saison serait liée aux variations climatiques et notamment les précipitations qui ont varié d’une saison à l’autre.

4.4. Résultats sur l’indice de récolte

La figure ­9 reprend les données relatives à l’indice de récolte de  4 variétés de haricot influencé par les doses d’engrais  

                                                   

Figure 9: Effet de trois doses d’engrais sur l’indice de récolte de quatre variétés de haricot (Saison B, LSD=10,85)

Le tableau  de l’analyse de la variance repris en (Annexe1)  indique une différence significative (P=0.0570) de l’interaction entre les variétés et les doses d’engrais sur l’indice de récolte.

Il ressort de cette figure 9 que les doses d’engrais ont  influencé significativement l’indice de récolte des toutes les variétés. La variété HM21-7 a donné des meilleurs résultats pour toutes les doses comparativement à toutes les autres variétés ; l’indice le plus élevé est a été enregistré sur les parcelles où on a appliqué la dose 2 (200 kg/ha) avec une moyenne de 57,9%. Pour la variété RWK 10, c’est la dose 1 (100kg) qui a donné un bon résultat avec une moyenne de 57,4%. Les plus faibles indices de récolte se sont retrouvés pour la variété CODMLB001 pour toutes les doses, et le plus faible indice est enregistré pour la dose 3 (300kg/ha) pour la même variété avec une moyenne de 31,1%. La variété RWR2245 quant à elle présente également des meilleurs résultats pour presque toutes les doses avec une moyenne supérieure de 53,6% pour la dose témoin de 100kg/ha.

Comparativement à la saison B, l’indice de récolte a considérablement baissée en saison A et cela pour toutes les variétés.

  • Indice de récolte influencé par la saison pour les 4 variétés

Figure 10: Influence de la saison  sur l’indice de récolte pour les 4 variétés (LSD=0,082)

Les résultats du tableau  de l’analyse combinée repris en  (Annexe 2) montrent une interaction entre la saison et les variétés affectant de façon moyennement significative (P≤0,01 ; P=0,013) l’indice de récolte comme l’indique la figure 11. Il ressort de cette dernière que la variété HM21-7 a donné l’indice le plus élevé pour toutes les saisons que d’autres variétés avec une moyenne de 49,7% pour la saison A et  55,3 pour la saison B. La variété CODMLB001 a donné un indice de récolte plus faible pour toutes les saisons avec une moyenne de 35% pour la saison B et 45% pour la saison A. Les deux autres variétés n’ont pas montrés des fortes fluctuations de l’indice de récolte pour les deux saisons.

Tableau 6: Effet d’interaction entre la saison et la densité de semis sur la teneur en chlorophylle, la biomasse, le nombre de gousses par plantes, le poids de 100 graines et le rendement.

Saison

Densité de semis

Paramètres

Teneur en Chlorophylle

Biomasse

(Kg)

NGP

P100G

Rendement

Saison A

D1

38,33a

6,32a

8,21a

41,47a

1757,14b

 

D2

38,69a

8,29a

7,78a

41,30a

2177,78a

 

D3

38,81a

8,00a

7,72a

40,32a

2141,27a

Saison B

D1

40,20a

4,68a

8,24a

39,01a

1328,57a

 

D2

39,40a

5,67a

6,10b

37,78a

1379,37a

 

D3

38,90a

5,94a

6,32b

39,09a

1465,08a

LSD

 2,77

 1,70

0,79 

 2,94

 193,3

a, b : Les moyennes  d’une même colonne suivies des lettres identiques ne sont pas statistiquement différentes au seuil de probabilité de 5% selon le test  LSD.

Les résultats de l’analyse combinée repris en (Annexe 2) montrant l’interaction entre la saison et la densité de semis, il se ressort une différence significative sur le taux de la chlorophylle (P=0,02) et l’indice de récolte (P=0,034). Les fluctuations n’ont pas était très importantes pour ces paramètres suite à cette interaction.

Quant au nombre de gousses par plant, l’interaction a eu un effet très significatif (P<0,001) en ce sens que la moyenne de nombre de gousses par plant n’était pas la même pour les deux saisons. En saison A, c’est les plants se trouvant sur les parcelles de la densité 1 qui ont donné un nombre élevé de gousses par plant avec une moyenne de 8,21 gousses. Pour cette saison, le nombre de gousses diminue avec l’augmentation de la densité de semis ; En saison B, c’est le même scénario ; la densité 2 et 3 donnent un nombre faible de gousses par rapport à la densité 1 qui donne une moyenne presque similaire que pour la saison A.

Il ressort du tableau de l’analyse de la variance combinée que le poids de 100 graines et le rendement ont été affectés de façon moyennement significative (P=0,004) par cette interaction.

De ce tableau ci-haut, le rendement augmente avec l’augmentation de la densité de semis pour toutes les deux saisons. En saison A, les parcelles de la densité faible (40 x20 cm) ont donné les faibles rendements avec une moyenne de 1757,14 kg/ha tandis que le rendement augmente pour la densité 2 (20 x 20 cm) avec une moyenne de 2177,78 kg/ha et pour la densité 3 (25 x 15 cm) avec une moyenne de 2141,27kg/ha ;  Pour la saison B, le rythme est le même. La forte densité permet de donner un rendement élevé.

4.5 Estimation de la rentabilité économique des engrais utilisés

Une différence significative ayant étant obtenue entre les deux saisons culturales nous analyserons donc la rentabilité économique par saison culturale.

  • La figure ci-dessous va présenter le graphique sur le rapport valeur cout de 4 variétés

Saison A

 

Figure 11: Rapport valeur sur coût des 4 variétés de haricot en saison A

De la figure 12, on constate qu’aucun traitement n’as été rentable pour la saison A vu que toutes les valeurs de RVC sont inférieurs à 1.  Seule la variété HM21-7 a donné un RVC élevé à la densité 3 (25 x 15 cm) et à la dose 2 (200 kg) pour cette saison soit un gain de 0,96 dollars par dollars d’engrais investis. Cette valeur ne permet pas la sécurité dans l’investissement en engrais, un RVC de supérieur à 1 est souhaitable.

  • La figure ci-dessous présente le graphique sur le rapport valeur coût de 4 variétés pendant la saison B

Saison B

 

Figure 12: Rapport valeur sur coût des 4 variétés de haricot en saison B

Il ressort de cette figure 13, que le meilleur rapport valeur sur coût est observé pour la variété HM21-7 à la densité 3 (25 x 15 cm), à la dose 2 (200kg) soit un gain de 1,97 dollars par dollars d’engrais investis. La dose de 200 kg/ha à toutes les densités permet d’obtenir des RVC supérieur à 1, donc rentable pour la variété CODMLB001, avec une moyenne de 1,3 pour la densité 1 (40 x 20 cm), 1,01 pour la densité 2 (20 x 20 cm) et 1,23 pour la densité 3.

A la forte dose et la forte densité, la variété HM21-7 donne un RVC élevé avec un gain de 1,23 dollars pour chaque dollar d’engrais investis.

4.6 DISCUSSION DES RESULTATS

4.6.1 L’action des engrais sur le rendement en graines a varié d’une saison à une autre.

« Dame Nature a toujours le dernier mot » Les rendements varient d’une saison à l’autre : saison sèche, saison de pluie, mauvaise répartition de la pluviométrie, accumulation des unités thermiques, toutes sont des conditions déterminantes pour les rendements. (Tessier, 2005)

Les résultats ont montré que la dose d’engrais a eu des effets significatifs sur le rendement en graines du haricot. Ces effets ont varié d’une saison à l’autre de manière très hautement significative. Le plus haut rendement était obtenu en saison A qu’en saison B.  Ce la peut être expliqué par une mauvaise répartition de la pluie dans les deux saisons.  Conformément aux données climatiques, la saison B a reçu moins de précipitations avec une moyenne de 83,53mm comparativement à la saison A qui a reçu 147,12mm et cela a perturbé la croissance de la plante suite aux stress hydriques pendant les périodes critiques du cycle végétatif.  L’eau joue un rôle important pour la plante car, physiologiquement, l’eau est le solvant des molécules organiques, elle sert à dissoudre les éléments minéraux dans le  sol et ainsi véhiculer les aliments et permet donc la circulation des constituants de la sève. En cas de stress hydrique, nombreuses processus physiologique sont compromises à savoir la photosynthèse et la plante est condamnée à dépenser beaucoup d’énergies qu’elle n’en renouvelle. Cela affecte le rendement, comme ce le cas pour notre saison B. Cette situation s’est observé pour tous les paramètres de rendement à savoir le nombre de graine par gousse qui a été réduit en saison B, le nombre de gousse par plant qui a été influencé significativement par la saison, en ce sens que c’est la saison A qui a donné un nombre élevé. Le rendement en grain était aussi influencé par la saison avec une moyenne de 2025,4  kg/ha en saison A contre 1391,0 kg en saison B.

4.6.2 Effet du DAP sur le rendement de quatre variétés testées

La dose d’engrais a eu un effet significatif (P=0,023) sur la teneur en chlorophylle en ce sens que les plantes se trouvant sur les parcelles où l’on a appliqué la dose témoin (100kg/ha) ont donné une faible teneur en chlorophylle avec une moyenne de 38,5 SPAD alors les deux autres doses se retrouvent dans un même groupe avec une moyenne de 39,3 SPAD. Ces résultats ne s’écartent pas des résultats trouvés par Boyer (1999) qui a trouvé que le phosphore est un élément moteur dans la synthèse de la chlorophylle et le transport d’énergie, en plus il stimule le développement des racines, la floraison, la fécondation et la fructification. Telle est la raison qui explique les différences significatives sur les traitements avec l’engrais DAP.

Les doses d’engrais ont influencé très significativement (P≤0,001) la biomasse totale, en ce sens que les parcelles où l’on a appliqué la dose témoin (100kg/ha) ont produit une faible biomasse avec une moyenne de 6,0 kg/parcelle tandis que les parcelles où la dose était élevé, ont produit une forte biomasse ; 7 kg pour la dose 3 (300kg/ha) et 6,4 kg pour la dose 2 (200kg). Ces résultats peuvent aussi s’expliqués par le fait que l’azote contenu dans le DAP  est important pour la croissance des végétaux ; son excès entraine cependant une croissance végétative exagérée (Kabrah et al., 1996). En effet, l’azote est l’élément le plus important de la vie des plantes. Extrait de l’air par quelques plantes ou du sol, il en est le moteur et sert à construire toutes les parties vertes qui assurent la croissance et la vie des plantes (FAO, 2005).  Toutes fois, au fur et à mesure que les doses des engrais minéraux augmentent et celle de l’azote, il se produit une croissance végétale exagérée et cela quelle soit la variété (Nyembo, 2012). Ces résultats sont compatibles avec d'autres recherches et démontrent que l'utilisation de l'azote est nécessaire de stimuler la croissance des plantes. (Panahi Kord Lagari, 2009; Koocheki et al, 2005). Mahmoudi, 2005 a noté que l'utilisation de phosphore a un effet positif sur le nombre et la taille de la racine de la racine.

L’indice de récolte a été significativement influencé par les doses d’engrais (P=0,042) en ce sens que les parcelles où l’on a appliqué la dose témoin ont produit un indice de récolte élevé avec une moyenne de 49,1% suivi des parcelles où nous  avons  doublé la dose témoin avec une moyenne de 46,8%. Le faible indice est enregistré pour les parcelles où la dose témoin était triplée avec une moyenne de 46,1%. Srinivas et Naik (1988) ont rapporté que l’indice de récolte diminue en raison de l’augmentation de la fertilisation  Phosphaté. Sushant et al, 1999 montrent que l’indice de récolte augmente avec l’augmentation du phosphore et signale ensuite que cette variation dépend de saisons. Cependant, la dose de 75 kg P2O5 / ha enregistre un indice significativement plus élevé (60, 39%)  (Shubhashree, 2007).

De l’analyse de la variance combinée repris en annexe 2, les doses d’engrais avaient un effet moyennement significatif (P=0,006) sur le nombre de gousse par plant en ce sens que ce sont les plantes se trouvant sur les parcelles où l’on appliqué la dose 3 (300kg/ha) qui ont donné un nombre plus élevé de gousse par plant avec une moyenne de 7,8 gousses. Le petit nombre de gousse est enregistré sur les parcelles où on a appliqué la dose témoin avec une moyenne de 7,1 gousses.  Ces résultats confirment les travaux de Chatterjee et Som (1991), Parmar et al. (1999), Singh et Singh (2000) et Tewari et Singh (2000) qui ont signalé une augmentation significative du nombre de gousses par plante, en raison de l'augmentation de la dose de P jusqu'à 60 et 120 kg de P2O5 ha-1. (Veeresh, 2003) a obtenu plus de gousses plante-1 (11gousses) chez le haricot commun avec dose de 75 kg de P2O5 ha-1.

L’analyse de la variance repris en annexe 1, montre que les doses d’engrais ont eu un effet hautement significatif (P≤0,001) sur le rendement en grains, en ce sens que c’est sur les parcelles où l’on a triplée la dose témoin qui ont donné un rendement élevé avec une moyenne de 1815,1 kg/ha suivi des parcelles où la dose témoin était doublée (1681,7 kg). (Verma et Saxena, 1995 ; Deshpande et al., 1995 ; Baboo et al.,1998 ; Dwivedi et al.,1995) signalent que l’apport du Phosphore jusqu’à des doses de 100kg de P2O5 h-1 ont eu à entrainer une augmentation du rendement de haricot commun atteignant 2350kg/ha. Diepenbrock et al., (1995) ont obtenu des rendements en grains plus élevés avec une augmentation de la dose de la fertilisation azoté. Pour ce qui concerne l’apport des engrais, Pypers et al (2010) ont trouvé que les engrais augmentent 40 à 100% de rendement de culture dans les sols Kalongo et Civu, dans le Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Ces résultats confirment nos résultats car il ya eu augmentation du rendement de plus de 50% pour certains traitements à engrais minéraux. Selon les travaux de Sahrawat et al. (1995), la relation entre rendement et doses de fertilisants phosphatés serait dépendante des variétés de riz cultivées. En fait, pour chaque culture, l’expérimentateur, puis l’agriculteur, sont confrontés à l’existence de variétés dites exigeantes et de variétés moins exigeantes. C’est pourquoi, la sélection variétale devient une étape majeure pour décider des doses d’application.

L’analyse de la  variance combinée (Annexe 2) a montré qu’il existe de différence significative (P=0,023) entre la saison (S), les variétés (V), la dose d’engrais (E) et leur interaction (S x V x E) sur l’indice de récolte.  Sushant et al., 1999 ont observés que les doses de zéro, 30 et 60 kg de P2O5 ha-1 a enregistré 47.58, 48.59 et 50.44 pourcent d’indice de récolte en 1993-94 et 45.62, 47.82 et 49.97 pourcent en 1994-95, respectivement. Ils ont également signalé que les changements de l'indice de récolte restés inchangés au cours de 1993 à 1994 alors que, l’indice de récolte a augmenté considérablement 'à 60 kg de P2O5 ha-1 en 1994-95.

Le  tableau de séparation de moyenne en annexe 3 montre que pour la dose 1 (100kg/ha), c’est la variété HM21-7 qui a donné un indice de récolte le plus élevé avec une moyenne de 50,1% en saison A tandis qu’en saison B c’est la variété RWK 10 qui a donné l’indice le plus élevé avec une moyenne de 57,5%. Pour la dose 2, c’est la variété RWR 2245 qui a donné un indice de récolte le plus élevé en saison A avec une moyenne de 49,8% alors qu’en saison B, c’est la variété HM21-7 qui a donné indice de récolte supérieur avec une moyenne de 57,9%. Pour la dose 3, La variété HM21-7  a donné un indice de récolte élevé pour toutes les saisons avec une moyenne de 49,8% pour la saison A et 54,4% pour la saison B. La variété CODMLB001 donne toujours les plus faibles résultats pour les deux saisons ; 44,3% pour la saison A et 31 pour la saison B. Les performances différentes entre les variétés testées peuvent être attribué à leurs différentes réponses à des facteurs environnementaux, qui dépendent de leur origine génétique (Sharaan, 2003).

4.6.3 Effet de la densité de semis sur le rendement de 4 variétés

Le tableau l’analyse de la variance combinée 2 repris en annexe montre une différence hautement significative (P≤0,001)  de la biomasse affectée par la densité de semis. Le tableau de séparation de moyenne en annexe 3 prouve que la biomasse augmente au fur et à mesure que la densité de semis est forte.  Les parcelles où la densité de semis était faible, ont donné une biomasse faible avec une moyenne de 5,5kg/parcelle alors que là où la densité était forte, la biomasse a atteint 7,0kg/parcelle. Les études antérieures de Saberali (2007) ont montré une augmentation de LAI et de la biomasse sous une forte densité de semis. Sangakkara et al. (2004) justifie cela par le fait que l’augmentation de la densité de semis entraine une forte compétition pour le prélèvement de nutriment d’une part et de l’autre une compétition pour l’interception de la lumière. Hassan (2000) a montré que la taille des plantes augmente consécutivement à la densité de semis, de 47600 à 71400 plants.ha-1.

Des différences hautement significatives (P≤0,001)  s’observent aussi sur l’indice de récolte, sur le nombre de gousse par plant et sur le rendement.

Le rendement le plus élevé se trouve sur les parcelles où on utilisé la densité 3 (25 x 15 cm) avec une moyenne de 1803,2 kg/ha alors que la plus faible densité (40 x 20 cm) a donné le plus faible rendement avec une moyenne de  1542,9 kg/ha. (Useni et al., 2014) montrent que le rendement obtenu avec le peuplement de 53333 plants.ha-1 était plus élevé que celui obtenu avec 33333  plants.ha-1.  Nos résultats corroborent les conclusions obtenues par Mohdnoor (1980) qui a indiqué que le rendement en grain du niébé augmente avec la densité de semis. Ceci se justifie par le fait qu’en dépit de la compétition entre les plantes sur les parcelles à fortes densités (Zamir et al., 2011) et de la compétition en nutriment (Sangakkara et al., 2004), le rendement obtenu est la somme des productions individuelles. Le rendement élevé obtenu sur les parcelles à forte densité se justifierait ainsi par l’optimisation de l’utilisation du sol et des ressources environnementales par la culture. Eman (2001) estime que le rendement élevé du maïs sur les parcelles à forte densité est généralement dû au nombre élevé d’épis par ligne et au nombre élevé de rangées de graines par épi. En outre, Nyembo (2010) justifie cette augmentation par le fait que la densité de semis est aussi une composante clé du rendement, étant donné que le rendement obtenu est la somme des productions individuelles.

Des résultats similaires ont été obtenus par Maradapour et al., 2013 dans une étude orientée vers l’évaluation des effets de la date et de la densité de semis sur le rendement du riz en Iran. Pour ces auteurs, l’augmentation de rendement du riz est associée à celle de la densité de semis et le rendement le plus élevé (6403 kg/ha) a été obtenu à la forte densité de 68 plants/m2. Nachigera, 2006 montre aussi que le rendement de maïs augmente avec l’augmentation de la densité de semis dans l’association pomme de terre/maïs. Nos résultats sont cependant contraires à celle d’Enyi, 1967 et Nzietchueng, 1985 qui ont indiqué que le semis de Xanthosoma sagittifolium à des faibles densités (2500 à 4500 pieds/ha) permet d’enregistrer des rendements en tubercules statistiquement supérieurs à ceux des semis plus serrés (10 000 plants/ha) et Nashigera, 2006 affirme que le rendement de la pomme de terre diminue avec l’augmentation de la densité de semi.

Pour la saison A par exemple, le rendement le plus élevé est enregistré pour la plus forte densité (20 x20 cm), sur la variété HM21-7 avec une moyenne de 2400 kg/ha tandis que le faible rendement s’observe sur les parcelles à faibles densité (40 x 20 cm) de semis pour la variété RWK10 avec une moyenne de 1530,2 kg/ha. D’autres études ont montré ainsi que la densité de semis est un facteur clé pour l’atteinte d’un rendement élevé (Esechie, 1992 ; Akbar et al., 2002 ; Mojtaba et al., 2012). Pour la saison B, les différences s’observent plus pour la plus forte densité (20 x 20 cm) où c’est la variété RWK10 qui a produit le plus haut rendement avec une moyenne de 1549 kg/ha contrairement à la variété CODMLB001 qui a produit le plus faible rendement avec une moyenne de 1047 kg/ha. La variété CODMLB001 a produit des rendements pour la troisième dose (25 x 15 cm) avec une moyenne de 1130 kg/ha. Les performances différentes entre les variétés testées peuvent être attribuées à leurs réponses différentielles à des facteurs environnementaux, qui dépendent de leur origine génétique (Sharaan, 2003).

4.6.4 Rentabilité économique des engrais utilisés

Les résultats obtenus dans la figure 12  montrent qu’aucun traitement n’est rentable vu que toutes les valeurs de RVC sont inferieurs à 1. Les études similaires conduites au Kenya par Muna-Mucheru et al. (2007) et Jama et al. (2000), au Cameroun par Kaho et al. (2011) et à Lubumbashi par Useni et al. (2012) ont également montré que les traitements aux fertilisants organiques seuls procuraient les marges bénéficiaires les plus élevées que les traitements avec engrais minéraux seuls.

Les résultats de la figure 13 montrent que certains traitements sont rentables. Mais lors qu’on connait le faible niveau de revenus de la plupart des paysans de la zone d’étude, le traitement E2 (200 kg/ha) à la forte densité (25 cm x 15 cm)  qui a le RVC de 1,97 est le plus recommandable mais pas trop sécurisant parce que, lorsque les fortes doses des fertilisants sont utilisées, l’augmentation de rendement qu’elles entrainent ne fait que compenser les dépenses engagées pour leur achat (Useni et al., 2012).

Selon Tessier (2005), Selon des essais aux champs menés au Québec sur plusieurs sites et pendant plusieurs années, sur un sol riche, il n’y a aucune justification économique à maintenir le phosphore dans le démarreur, seul l’azote doit être maintenu pour le maïs. Les revenus générés par le rendement supplémentaire ne sont pas suffisants pour compenser le coût d’achat du phosphore minéral ou liquide appliqué en fertilisation de démarrage

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