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8502207

CHAP III. EVALUATION DES BESOINS EN EAU

III.1. Introduction

Dans notre vie quotidienne, l’eau de bonne qualité et en quantité suffisante nous est primordiale. La fourniture en eau potable devra suivre les normes de l’OMS. Et aussi, on devra se limiter dans l’espace et dans le temps. 

Pour bien mener une évaluation des besoins en eau du site considéré, il faut d’abord évaluer la population à desservir et projeter cette population dans l’avenir avec une période de référence identique à la durée de vie du réseau d’alimentation afin de bien calculer le débit d’alimentation. Et aussi, on devra savoir les besoins journaliers de la population pour prévoir ceux de plusieurs années. Pour notre projet, on a pris 20 ans comme durée de vie du réseau.

 III.2. Population à desservir

La détermination des besoins en eau des populations et des collectivités de notre zone du projet s’est fait de la manière suivante :

  • Population actuelle

L’évaluation de la population se fait sur base des données de recensement ou d’une enquête menée auprès de l’administration. Aussi on peut avoir d’autres services comme l’ISTEEBU qui peuvent nous fournir des données d’études statistiques fiables.

  • Etablissements publics

Pour les établissements publics, la démarche est différente. Les effectifs et les utilisateurs actuels sont dénombrés à partir d’enquêtes sur terrain. Selon les données de l’ISTEEBU (Annuaire statistique du Burundi 2006). On a :

  • Pour les écoles, on suppose que tous les enfants en âge de scolarisation disposeront d’une école sur leur colline. La classe d’âge 5 – 14 ans représentant 27,5% de la population, c’est donc cette partie de la population totale de la zone du projet qu’il faudra considérer.
  • Pour les établissements de santé, on considérera une norme d’un lit et pour 1000 habitants de la zone du projet.
  • Pour les marchés et centre de négoce, on considère une fréquentation moyenne de 1000 visiteurs par jour de marché et 1500 à l’horizon de 2031.
  • Pour les infrastructures administratives, nous estimons que le nombre de fonctionnaires doublera d’ici 20 ans.

III.3. Consommation spécifique

L’accroissement d’eau consommée dans les ménages ne peut se réaliser qu’en diminuant la distance parcourue lors de l’approvisionnement et en renforçant surtout l’éducation sanitaire pour faire comprendre à la population rurale le rôle si important de l’eau dans la santé humaine.

Nous établissons deux types de normes fréquemment utilisées au Burundi pour base de calcul  sur les dotations journalières :

  • Normes de la REGIDESO
  • Normes de la DGHER


a)Normes de la REGIDESO

Pour mieux évaluer les besoins en eau potable, la REGIDESO a des bases de calcul. Ces bases sont résumées dans un tableau donnant les dotations journalières par types  de consommateur.

Bases de calcul sur les dotations journalières

Type de consommateur

Unité

Dotation

Domestique :

     BP (branchement privé)

l/j/p

60

     BF (borne fontaine)

l/j/p

20

Etablissement scolaire/universitaire :

     élève/Etudiant interne

l/j/p

40

     élève/Etudiant externe

l/j/p

5

Hôpital

l/lit/j

150

Dispensaire :

     Consultant

l/j/consultant

5

     Alité

l/lit/j

50

Camps militaire/police

l/j/p

50

Administration

l/j/p

5

Marché

l/j/visiteur

1

Prison

l/j/p

40

Mission religieuse chrétienne

l/j/p

50

Mosquée

l/j/p

25

Abattoir

l/tête/j

100

Hotel /auberge

l/lit/j

50

Restaurant / Bar

forfait/j

100

Tableau 4 : Bases de calcul pour chaque type de consommateurs.

  1. b) Normes de la DGHER

Les normes  de consommation utilisées par la DGHER se réfèrent sur la consommation d’eau potable dans les milieux ruraux du Burundi. 

Ces normes sont les suivantes :

Désignation

Unité

Valeurs  OMS

Valeurs locales

1. Consommations domestiques

 - Bornes fontaines

l/j/p

5 – 25

20

 - Branchements privés

l/j/p

70 – 250

100

2. Etablissements publics

- Ecole primaire

l/j/p

15 – 30

5

- Foyer social

l/j/p

-

10

- Prison

l/j/p

25 – 40

15

- Bureau communal

l/j/p

15 - 20

10

- Centre de négoce

l/j/p

-

3

  Centre de santé, Dispensaire

l/j/lit

220 – 300

150

- Ecole avec internat

l/j/élève

90

30

- Camp militaire

l/j/soldat

140

30

- Communauté religieuse

l/j/p

-

250

- Catéchuménat

l/j/p

-

5

- Ateliers divers

l/j/p

-

5

Tableau 5 : Besoins en eau potable dans le milieu rural.

            Notre zone se trouvant dans un milieu rural, nous nous référerons des normes de la DGHER.

III.2.3 Quantité d’eau nécessaire

colline

Nombre d’habitants

RWAMVURWE

1173

RUCE

2130

RUGAZI

600

RUTAKE

2001

Total

5904

Nombre de ménages

 984 ménages

Taille moyenne

 6 personnes

Consommation spécifique

 125 l/jour/ménage

Consommation totale

123000 l/j

Tableau 6 : Besoins privés (ménages) en eau potable

Equipements

Capacité d’accueil

Consommation spécifique (l/j/personne)

Sous - total

(l/j)

Ecoles primaires :

- RUTAKE            

- RUCE

- RWAMVURWE

375(Elèves +Enseignants)

435(Elèves +Enseignants)

385(Elèves +Enseignants)

 5

5975

Coco RUCE

337(Elèves + Enseignants)

5

1685

Centre de santé

36(Patients + Personnels du CDS)

150

5400

Eglise

200 Personnes chaque dimanche=28 pers/j

5

140

Marché

1000

Zone

500

Total

14700

Tableau 7 : besoins en eau des infrastructures publiques.

Particuliers

Capacité d’accueil

Consommation spécifique (l/j/personne)

Sous - total

(l/j)

Personnels du CDS

10

20

200

Personnels du Coco RUCE

13

20

260

Home de l’EP RUCE

8

20

160

Les autres

20

20

400

Total

1020

Tableau 8: besoins en eau des particuliers.

Besoins    

Besoins en eau (l/j)

 Ménages

123000

Equipements

14700

Particuliers

1020

Total

138720

Tableau 9 : Récapitulatif des besoins                                                                 

III.4 Bilan des pertes d’eau

Par pertes d’eau, il faut entendre la différence entre les quantités d’eau produite par les ouvrages de captage et celles consommée (facturée) en aval au réseau de distribution. Cette différence est souvent  le résultat de plusieurs facteurs à savoir :

  • les besoins propres de l’usine de production : ces besoins s’évaluent de 5% à 7% du volume d’eau produite ;( exemple : les lavages de  )
  • les faux relevés des compteurs : ils ne sont pas fréquents mais ne sont pas à exclure
  • les pertes techniques : il s’agit des pertes réelles car elles sont provoquées par des fuites d’eau dans les ouvrages, la non étanchéité des robinetteries et tuyauteries insuffisamment entretenues.

Un rendement technique du réseau d’alimentation supérieur à 80% est considéré comme suffisant. Pour notre projet, les pertes seront évaluées à 25% afin d’éviter tout risque d’insuffisance d’eau chez les bénéficiaires.

Ainsi la formule suivante nous permet d’exprimer les pertes inévitables en 2031

                ó                             

Avec : Qpertes  : Pertes journalières d’eau ;

            Qmoy      : Besoins moyens journaliers ;

            p          : Proportion des pertes.

Ce qui donne :

Qmoy (l/j)

p

Qpertes (l/j)

138720

25%

34680

III.5. Quantités  à produire

Les besoins globaux en eau potable sont donnés par :

QT =Qmoy + Qpertes                                                                            

Qmoy (l/j)

Qpertes (l/j)

QT (l/j)

QT (l/s)

138720

34680

173400

2

III.6. Production de pointe

Le débit de production est le débit nécessaire pour l’alimentation du réseau pendant sa période de vie en tenant compte de pertes éventuelles en eau au cours du transport et d’autres fluctuations.

Le débit de pointe Qmax est lié au débit moyen donné par la formule :

Qmax = Qmoy  (1+C)

Où C est le facteur de pointe (fonction du débit moyen) à qui est généralement donné par des formules empiriques.

Le GKW Ingénieur Conseil a pris 25% comme facteur de production de pointe dans les centres urbains. Mais, dans des zones aussi petites et non peuplées que la nôtre, on utilise 10% comme facteur de production.        

Qmoy

1+C

Qj max (l/s)

l/j

l/s

173400

2

1,1

2,2

            

a)Marge

Une marge de sécurité doit être ajoutée à la production de pointe en considérant l’augmentation de la consommation qui peut surgir provoquée par l’augmentation soit de la population, soit de la consommation afin d’éviter les contraintes de remaniement du réseau trop tôt parce que notre étude va s’étendre sur une période de 20ans.

Nous pouvons faire recours au taux d’accroissement de la population de la commune RUGAZI proposé par l’ISTEEBU pour savoir le coefficient probable à utiliser.                  

                      Années

                Population

                      1996

                  48857

                      1997

                  49002

                      1998

                  50027

                      1999

                  51133

                      2000

                  52902

                      2001

                  54682

                      2002

                  56691

                      2003

                  58691

                      2004

                  59690

                      2005

                  61123

                      2006

                  62589

                      2007

                  63505

                      2008

                  64809

Tableau 10 : Accroissement de la population de la commune RUGAZI         (1996-2008)[1]          

On utilise la formule :

Avec  Ta: Taux d’accroissement annuel

           Pn: Population après n années

            n : nombre d’années de projection

Ta=         Donc   Ta=0,027 soit 2,7%

La population à desservir en 2031 (après 20ans) sera donnée par la formule :

        Pn = Po (1+Ta)n

 Pour notre zone Po: Population initiale 5904 ;

                           Ta: Taux d’accroissement 0,027 ;

                            n=20ans

Donc, Pn = 5904*(1+0.027)20

           Pn=10059 soit une augmentation de :

                 , soit 70%

Donc, le coefficient  de majoration est de 0,70  car les consommations augmentent avec l’accroissement de la population

Donc la production nécessaire pour 2031 est de: 2,2*(1+0.70)=3,74 (l /s) 

Catégories des bénéficiaires

                                     Consommation en eau

                     L’an 2011

               L’an 2031

Besoins moyens   (m3/j)

Production maximum

Besoins moyens (m3/j)

Production maximum

m3/j

l/s

m3/j

l/s

Ménages

123

169,125

1,96

209,1

287,51

3,33

Equipements

14,7

20,2125

0,23

24,99

34,36

0,39

Particuliers

1,02

1,4025

0,016

1,73

2,38

0,0272

Total

138,72

190,74

2,2

235,82

324,25

3,74

Tableau 11 : estimation des besoins en eau de la population.


Collines

Emplacements des réservoirs

Villageois

Equipements (m3/j)

Particuliers (m3/j)

Total 2031

Tronçons

réservoirs

effectif

Besoins 2031 (m3/j)

2011

2031

2011

2031

m3/j

m3/h

RWAMVURWE

RWAMVURWE

R1

658

32,043

2,84

4,83

0

0

36,873

1,54

RWESO

R2

515

25,079

0

0

0

0

25,079

1,045

Sous - total

1173

57,122

2,84

4,83

0

0

61,95

2,58

RUCE

RUCE 1

R3

207

10,08

2,99

5,08

0,22

0,374

15,534

0,65

RUCE 2

R4

643

31,26

8,11

13,79

0,275

0,4675

45,52

1,9

KIBUYE 1

R5

711

34,595

1,375

2,34

0,55

0,935

37,87

1,58

KIBUYE 2

R6

410

19,87

0

0

0

0

19,87

0,83

MUHWAMANE

R7

159

7,735

0

0

0

0

7,735

0,32

Sous - total

2130

103,68

12,475

21,21

1,045

1,7765

126,53

5,28

RUGAZI

RUGAZI

R8

200

9,64

0

0

0

0

9,64

0,4

Site des déplacés

R9

400

19,45

0

0

0

0

19,45

0,81

Sous - total

600

29,22

0

0

0

0

29,22

1,22

Antenne RUTAKE-SHANGO

RUTAKE

RUTAKE 1

R1’

362

17,51

0

0

0

0

17,51

0,73

RUTAKE 2

R2’

639

31,03

2,58

4,38

0

0

35,41

1,48

SHANGO 1

R3’

360

17,51

0

0

0

0

17,51

0,73

SHANGO 2

R4’

640

31,17

2,32

3,94

0,36

0,61

35,72

1,49

Sous - total

2001

97,44

4,9

8,32

0,36

0,61

106,15

4,43

Total

5904

287,54

34,36

2,38

324,28

13,51

                               

Tableau 12 : Tableau détaillé des besoins en eau de la population.


[1] ISTEEBU : Recensement général de la population et de l’habitat d’Août 2008.

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