I.1. MALADIES DES BOVINS
I.1.1. Généralités
Les maladies des bovins sévissent avec une particulière intensité dans les zones intertropicales dont les facteurs climatiques (chaleur, humidité) favorisent le développement et l’entretien des parasites. Ces parasites peuvent être également hébergés par les animaux sauvages chez lesquels les moyens d’action thérapeutique ou prophylactique n’ont pas de prise. Les parasitoses sont en outre aggravées par les carences alimentaires et le manque d’hygiène générale. Memento de l’agronome 1993
En période de disette qui se place en saison sèche, les animaux sous-alimentés sont victimes d’un polyparasitisme intense dû à la fois aux vers parasites (helminthes) aux protozoaires (trypanosomes, piroplasmose, théilériose, coccidies, etc), aux arthropodes parasites (tiques, insectes), aux champignons microscopiques, aux bactéries, les virus, etc. Memento de l’agronome1993. Ce polyparasitisme s’ajoute au mauvais état d’entretien des animaux pour les rendre encore plus vulnérables. Les jeunes animaux domestiques en particuliers, qui ont des besoins plus élevés que les adultes sont plus exposés aux carences alimentaires et seront de ce fait plus sévèrement frappés par les maladies.
Les méthodes de traitement et de prophylaxie des affections devront donc toujours être complétées par un régime alimentaire convenable et le respect des principes d’hygiène générale : hygiène des pâturages (éviter le surpeuplement et le surpâturage, pratiquer la rotation des pâtures, séparer les jeunes des adultes), hygiène de l’abreuvement, hygiène du sevrage, des maladies parasitaires, d’utiliser chaque fois que la chose est possible des médicaments ayant un large spectre d’action.
Par contre, les associations médicamenteuses (utilisation simultanée des médicaments différents chez un même animal) ne sont pas recommandables sans l’avis d’un vétérinaire en raison des risques d’intoxication qui peuvent se produire. Memento de l’Agronome, p 1621
I.1.2. PRINCIPALES MALADIES PARASITAIRES
a)-ASCARIDIOSE
Se vit tout particulièrement chez les veaux de la naissance à 6 mois. Due à l’ascaris, vers de grande taille (18 à 25cm sur 4 à 6 mm) à corps cylindrique, blanchâtre. Elle a une incidence plus faible chez les éleveurs nomades.
SYMPTOMES : Ralentissement de croissance, inappétence, mauvais état général, violentes coliques, diarrhée, haleine à odeur de beurre rance.
TRAITEMENT: Thiabendazole, 100mg/kg.
PROPHILAXIE : Traitement régulier des femelles en gestation, traitement systématique des veaux à l’âge de 3 semaines à la pipérazine, ration des pâturages….
Due à la présence dans les canaux biliaires des bovins des douves, verts plats, allongés, brun-rougeâtre. L’infestation des ruminants, se produits au cours de la saison sèche dans les pâturages de bas fond découverts par la baisse des eaux.
Symptômes :
Traitement : Se fait au milieu de la saison sèche pour la fasciolose aigue et en saison de pluie pour la fasciolose chronique.
Prophylaxie :- des traitements à des dates judicieusement choisie visant à la destruction des jeunes douves.
-La destruction des mollusques vecteurs (Lymnées)
-Aménagement des points d’abreuvement, installations entourées d’aires cimentées (Anonyme, 1993).
Protozooses affectant les mammifères et les oiseaux.
Provoquées par la multiplication dans les cellules épithéliales du tube digestif des coccidies parasites en cellulaires microscopiques. La transmission se fait par l’intermédiaire d’aliments souillés par les fèces animaux parasités.
SYMPTOMES : Entérite hémorragique (diarrhée aqueuse, sanguinolente, avec fausses membranes).
Traitement
-Nivaquine : 15mg/kg de poids pendant 3 jours.
-sulfamidés : 150mg/kg de poids pendant jours
Due à la présence dans l’intestin grêle des animaux parasités de vers allongés filiformes qui creusent des galeries dans la paroi intestinale. Les parasites infestent leur hôte par voie transcutanée. Ce sont des affections des pays chauds et humides, de pâturage mal entretenus.
Symptômes : Trouble cutanés et respiratoires, peu perceptible diarrhée jaunâtre ou noirâtre (hémorragie) d’odeur fétide, amaigrissement parfois fièvre.
Traitement : le médicament spécifique des strongyloîdes est le THIABENOAZOLE (100mg/kg)
Prophylaxie : nettoyer régulièrement les locaux. Enlèvement des litières. Désinfection avec des insecticides .
3.HELMINTHOSES RESPIRATOIRES
Dues aux migrations dans les alvéoles pulmonaires, puis à l’installation dans la trachée et les gosses bronches des bovins, ovins des caprins, parfois des dromadaires, de vers allongés, blanchâtre, de 5 à 10cm de long.
Symptômes : Maladie d’allure contagieuse caractérisée par une bronchite chronique avec toux, dyspnée, accès de suffocation, jetage fréquent chez les petits ruminants dans lequel on peut trouver des paquets de vers.
Traitement :
Prophylaxie
Maintenir les jeunes à l’abri du contact avec les sujets infectés, rotation des pâturages (abandon du pâturage au bout de 4 jours, puis retour à ce pâturage au plus tôt 1 mois après.
Dues à la présence dans les masses musculaires de nombreux mammifères des larves de divers tænias parasites.
Les bovins sont infectés par les larves de Tænia saginatta, parasite de l’homme. Elle est rarement diagnostiquée sur l’animal vivant mais facile à découvrir sur l’animal mort en pratiquant des coupes musculaires. C’est l’un des rôles d’inspecter la viande à l’abattoir pour éliminer les viandes ladres susceptibles de transmettre le ténia à l’homme. Dans les exploitations où des animaux ladres ont pu être décillés après abattage, tout le personnel doit subir un traitement contre le ténia, et la stérilisation des fèces humaines doit être effectuée (Anonyme, 1993).
Due à la présence dans le foie et le poumon des animaux infestés, de larves ayant le volume d’une noix à celui d’une orange, d’un ténia parasite des canidés (chien, chacal, hyène).
Pas de traitement. Prophylaxie semblable à celle de la cysticercose.
Maladie également transmise à l’homme par le chien et très grave dans certains cas. (AKSANTI BIZIMANA, Cours des maladies parasitaires, 6e HTV MAKA , 2010.)
Teignes (BIBUNGU).
Très contagieuses ; dues à un champignon parasite, se trouvent chez les mammifères et les oiseaux.
Symptômes : dépilations circulaires, farineuses, non poussiéreuses.
Traitement : lavage au savon, application de teinture d’iode ou de vaseline iodée, ou de préparations à base d’acide undéanilique (mycolinium,mycospray) antibiotique antifongique.
Prophylaxie : isolement et traitement des maladies, désinfections des objets de pansement (Mémento de l’Agronome, 1993.)
5.PARASITE DU SANG ET DES CELLULES DU SYSTEME RETICULO-ENDOTHELIAL
Affecte essentiellement, les bovins. Due à un protozoaire microscopique parasite des hématies (globules du sang).
Transmise par des tiques (boophiles). Une forme bénigne due à
A.centrale, une forme grave due à A. marginale, caractérisée par l’hyperthermie, une intense ictère sans hémoglobinurie ; souvent associée à une piroplasmose ou une théilériose.
Affectent les mammifères et les oiseaux ; provoquées par la multiplication, dans les hématies, de protozoaires microscopiques.
La transmission s’effectue par l’intermédiaire de tiques Boophilus chez les bovins.
Symptômes : hyperthermie, anémie, ictère, hémoglobinurie.
Les races bovines locales ne présentent que rarement des formes cliniques (les races importées y sont beaucoup sensibles).
Traitement : diminazène (bérénil) IM/solution à 7% tous les animaux 3.5mg/kg.
Prophylaxie : destruction des tiques.
Affectent l’homme et les animaux domestiques ou sauvages provoquées par la multiplication dans le plasma sanguin de protozoaires flagellés, les trypanosomes ; transmission par des insectes piqueurs : glossiens (mouches tsé-tsé).
Symptômes : maladie chronique, évolution lente, anémie, amaigrissement, cachexie, aedéms sous-cutanés, troubles nerveux, cératites ulcératives.
Prophylaxie : basée sur l’utilisation des produits chimiques à l’action préventive injectés à l’animal et sur la lutte contre les insectes vecteurs (Kushinganine, 2009)
Certaines de ces maladies font l’objet de mesures légales de déclaration, de quarantaine et d’éradication. La liste de ces maladies varie selon le pays. Dans les pays tropicaux, en règle générale, les sérums et les vaccins sont utilisés pour traiter ces maladies. On peut citer parmi ces maladies : le botulisme, la brucellose, le charbon bactéridien, le charbon symptomatique, le coryza gangreneux dermathophilose contagieuse, dermatose nodulaire, maladie de john le farcin, la fièvre aphteuse, fièvre de trois jours, coxdriose, pasteurellose, péripneumonie, peste bovine, tétanos, tuberculose,…
I.2. ELEVAGE DES BOVINS A IZEGE
I.2.1. Généralités
Dans le Territoire de Walungu en général et dans le Groupement d’Izege en particulier, l’élevage des Bovins est pratiqué. Les paysans le font dans leurs ménages (2 ou 3 vaches) dans la même maison d’habitation, d’autres vont à la savane pour y rester avec leurs bêtes mais d’autres encore pratiquent cette élevage dans des fermes.
I.2.2.Importance
Les Bashi en général et les MBAGIRA en particulier, élèvent les bovins pour diverses raisons suivantes:
I.2.3. Race
Actuellement, dans des fermes, on trouve des bovins de race améliorée diverses. Parmi eux, nous citons les zebus, ankolés.
I.2.4. Aspect sanitaire
Les bovins à Izege ont un aspect sanitaire médiocre à l’absence ou l’insuffisance des pharmacies où on peut avoir les produits vétérinaires nécessaires, et à l’absence des vétérinaires qualifiés. Dans le groupement d’IZEGE, après nos enquêtes, ont trouvé qu’il n’y existait pas de pharmacies vétérinaires. Le Comité Anti Bwaki avait installé une pharmacie vétérinaire au cours de l’année 2010 pour accompagner les éleveurs de ce milieu mais elle a déjà fermé depuis déjà deux ans à cause des problèmes jusque là non élucidés.