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CHAPITRE DEUXIEME : MILIEU D’ETUDE ET APPROCHE METHODOLIQUE

Ce chapitre contiendra deux grands points entre autre la brève présentation du milieu d’étude et l’approche méthodologie utilisée dans ce travail.

2.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

2.1.1. Le groupement de Bugorhe

2.1.1.1. Aspects physiques

Le groupement de Bugorhe se trouve dans le territoire de Kabare, à quelques 30 km de la ville de Bukavu sur la route Bukavu – Goma.

La superficie de tout le territoire est de 1960 km² et celle du groupement de Bugorhe est de 185,5km soit 9,46% de la superficie totale du territoire de Kabare.

Le groupement de Bugorhe est limité :

  • Au Nord, par le groupement d’Irhambi-Katana ;
  • Au Sud, par le groupement de Miti ;
  • A l’Est, par le groupement de Bushumba et Luhihi ;
  • A l’Ouest, par le groupement de Kagabi et le parc national de Kahuzi-Biega.

Ce groupement comporte huit localités notamment : Buhandahanda, Bishibirhu, Ceghera, Ciranga, Kamakombe, Kashenyi, Lwiro et Nyamakana.

Il est l’un de 14 groupements du territoire de Kabare et est le plus peuplé. Ces autres groupements sont : Ishungu, Miti, Lugendo, Luhihi, Kagabi, Irhambi-Katana, Mudaka, Ciranga, Bugobe, Mumosho, Bushwira, et Mudusa.

Le groupement de Bugorhe se situe aux bords ouest de l’un des paliers qui dans le passé était des anciens fonds des volcans. Ces paliers ont été récouverts par les coulées volcaniques. Les hautes montagnes se situent vers l’Est et l’Ouest tandis que les plateaux et les marais sont localisés au centre du groupement de Bugorhe.

La disposition du relief influe énormément sur le climat fort par l’altitude et la proximité du lac. Dans ce groupement, les données géo-climatiques récoltées à la station météorologique du CRSN/LWIRO indiquent  une remarquable température moyenne annuelle de 20,17°C.

Bugorhe connait d’énormes quantités d’eaux de pluies réparties en deux saisons. Les quantités des pluies s’élèvent à 1608,2mm/an. Une plus grande saison est celle des pluies qui va de septembre à décembre avec le maximum des pluies en novembre.

L’autre saison plus courte que la première s’étend sur les mois de Mars à mi-Mai. Le maximum des pluies est constaté en Avril.

Le sol du groupement de Bugorhe est en général issu des roches basaltiques. Ce sol volcanique est très fertile mais surexploité. Il est couvert d’une végétation de savane boisée et de foret.

Dans les vallées on rencontre les marais : le sol des marais repose sur une argile issue d’une altération récente. Ils sont hydro morphes et exigent un drainage régulier.

Le territoire de Kabare offre des conditions favorables à l’agriculture et l’élevage. Les savanes sont mises en valeur pour les cultures vivrières maigres dans le Sud mais riches dans le nord où se situe Bugorhe. Les pâturages riches se localisent sur Kahuzi Biega.

Le groupement de Bugorhe est traversé  par des rivières et des ruisseaux. Les rivières prennent leurs sources aux pieds du Mont Kahuzi et se jettent dans le lac Kivu. Nous citons : la rivière Kabindi qui sépare le groupement de Bugorhe à celui d’Irhambi, Katana, la rivière Langa sépare le groupement de Bugorhe à celui de Miti.

Outre ces 2 rivières, le milieu est baigné par le lac Kivu. Le groupement de Bugorhe est doté de quelques infrastructures sanitaires notamment l’hôpital pédiatrique de Lwiro, le CSR de Kavumu, Buhandahanda, Mayo et plusieurs centres de secours sont gérés par les particuliers. La nutrition cause des problèmes car les populations se concentrent du jour le jour.

La population de Bugorhe est hétérogène, plusieurs tribus cohabitent sans problème sur tous les centres commerciaux entre autres Kavumu, Lwiro et Ciranga. La population totale du groupement de Bugorhe a été de 56721 habitants en 2006.

Tableau 1 : Représentation de la population de Bugorhe par localité

LOCALITES

HOMMES

FEMMES

GARCONS

FILLES

TOTAUX

NYAMAKANA

6621

5639

7237

8402

27899

KAMAKOMBE

14799

15234

13672

16340

60045

CEGERA

2450

2145

4902

3424

12921

BISHIBIRU

1073

1303

2341

2471

7188

BAHANDAHANDA

1015

2896

2234

2299

8444

KASHENYI

1146

1319

4324

5222

12011

LWIRO

1232

1391

4623

3562

10808

KANKULE

2430

2970

5301

4333

14934

TOTAL

30766

16997

44634

45953

154250

Source : Bureau du groupement de Bugorhe, 2014

2.1.1.2. Données économiques

La production des biens et services, leur circulation, leur répartition et consommation, l’étude des formes que prennent les comportements humains, l’aménagement et la création des sources pour la survie s’avère indispensable à Bugorhe. Les principales sources de revenu familial sont l’agriculture, l’élevage, le petit commerce et l’artisanat.

Le revenu moyen annuel demeure trop bas (0,3 – 0,7 $/jour/habitant) et est bien en dessous du seuil universel de pauvreté (2 $/habitant/jour).(PNUD, 2015)

De type traditionnel, l’agriculture de subsistance à Bugorhe est la principale activité des habitants dont la faible production couvre de moins en moins les besoins alimentaires de paysans.

Selon le CT. CIRIMWAMI JP. (1995), les causes de l’insuffisance de la production agricole sont :

  • Les pratiques des méthodes culturales traditionnelles.
  • La surexploitation des terres qui est une conséquence de  l’insuffisance des terres arables liés à la surexploitation.
  • La faible restauration des sols entrainant son vieillissement
  • Le manque d’intrants agricoles (semences, outils,…)
  • L’exploitation des flancs des collines sans protections entraine l’érosion qui renforce la dégradation des surfaces arables.

Dans la structure d’utilisation du sol, la répétition des terres caractérise l’inégalité des classes sociales. La quasi-totalité des bonnes terres appartient à une certaine catégorie des personnes : autorités administratives et coutumières, missions catholiques et protestantes, des acquéreurs de plantations des anciens colons, etc.

Les cultures de subsistance sont le haricot, le manioc, la patate douce et la banane, les cultures des rentes  étant la pomme de terre, le tabac et les arbres (aux alentours du parc) ainsi que les cultures maraichères.

A Bugorhe l’élevage est de type traditionnel où les bêtes partagent le même logis que les hommes. Les espèces élevées sont : les bovins, les caprins, les suidés, les cobayes et les volailles. Signalons qu’à Bugorhe, il n’y a pas une institution chargée de faire les statistiques d’élevage.

Mis à part l’agriculture, le petit commerce vient en deuxième place. Il se pratique ainsi le commerce des denrées alimentaires en grande partie produites sur place ainsi  que la vente de certains articles en provenance de la ville de Bukavu, Goma et des pays voisins comme l’Ouganda et le Rwanda. On y remarque également des marchands ambulants. Comme dans tous les pays en développement, le chômage est élevé dans cette entité. Cependant, le secteur informel s’y porte bien et prospère telle la borderie, l’artisanat à côté du petit commerce.

Il reste à savoir que le milieu de Bugorhe présente trois petits marchés qui servent de ravitaillement ; le marché de Kavumu centre est fonctionnel chaque jour. Dans ce groupement, il n’y a pas beaucoup d’industries, mais retenons qu’il y a un four à chaux de Ciranga, l’usine de Kakondo et celle de thé à M’Bayo.

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour atteindre  les objectifs spécifiques assignés de cette étude, nous avons fait recours à une méthodologie structurée de la manière suivante :

2.2.1. METHODES

Une méthode est l’ensemble d’operations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit dans la science, les démontre, les vérifie (PINTO R. et GRAWITZ M., 1976). Ce travail cherche à relever la contribution de la culture de manioc à la sécurité alimentaire.

Pour mieux récolter les données, recueillir les informations fiables, nous avons fait recours aux méthodes et techniques suivantes :

  1. Méthode analytique

Cette méthode consiste à décomposer les faits, les données en des éléments essentiels pour avoir un schéma d’ensemble ou un résultat. Celle-ci nous a permis de récolter les données recueillies et de dégager celles que nous avons jugées utiles. Concrètement il a été question d’analyser la contribution réelle de la culture de manioc sur la sécurité alimentaire dans le groupement de Bugorhe à Kavumu.

  1. Méthode descriptive

Par cette méthode, nous avons décrit les aspects géographiques, socioculturels et économiques de notre milieu d’étude ainsi que les aspects relatifs à la sécurité alimentaire et à ma culture de manioc.

2.2.2. TECHNIQUES

Les techniques sont des outils mis à la disposition de la recherche et organisés par la méthode dans ses buts (GRAWITZ M., 1971). Ci-après, les  techniques qui nous ont servi dans cette étude :

  1. L’observation directe: effectuée de façon directe, elle nous a permis de considérer les faits au fur et à mesure du déroulement de notre enquête. Nous avons procédé à l’observation d’abord de manière non avoué et désengagée lors de l’exploration par la description des faits et de la découverte des problèmes liés à la culture de manioc et à la sécurité alimentaire à Kavumu/ groupement de Bugorhe. Ensuite de manière avouée au cours de l’enquête.
  2. L’analyse documentaire: cette technique nous a fait accéder aux informations et données diverses pour l’élaboration du présent travail. A travers cette technique, nous avons eu à consulter plusieurs documents scientifiques notamment les ouvrages, les travaux de fin d’étude ainsi que les documents en ligne (internet) ayant trait à notre étude pour l’enrichir.
  3. L’entretien libre: cette technique nous a permis d’obtenir des réponses précises à nos questions. Nous nous sommes servi de cette technique pour susciter des déclarations, vues et considérations de nos enquêtés par rapport au thème abordé. Ainsi,  les aspects réels et approfondis ont été révélés au sujet de la contribution de la culture de manioc à la sécurité alimentaire à Kavumu dans le groupement de Bugorhe.

2.3. PRESENTATION DE L’ENQUETE

Cette enquête a été menée dans le groupement de Bugorhe. Elle a duré un mois, soit 30 jours (du 25 Février au 25 Mars 2016). Elle a concerné exclusivement les paysans de ce groupement.

2.3.1. Objectifs de l’enquête

Notre enquête avait pour objectifs de récolter les informations nécessaires en vue :

  • De déceler la contribution de la culture de manioc à la sécurité alimentaire à Kavumu dans le groupement de Bugorhe ;
  • D’analyser les conditions alimentaires des ménages qui consomment le manioc à Kavumu ;
  • De récolter des suggestions pour accroitre la production de manioc à Bugorhe afin qu’elle contribue davantage à la sécurité alimentaire dans cette contrée.

2.3.2. Outils de l’enquête

Les outils d’enquête se justifient par des thèmes d’analyse. L’instrument principal de l’enquête est résumé en questionnaire. Celui-ci est immédiatement attaché aux approches ci-dessous : il comprend des questions entièrement ouvertes et fermées ou l’enquêté est libre de répondre. Ce questionnaire est constitué de questions consacrées à la culture de manioc et à la sécurité alimentaire y afferente.

2.3.3. Echantillonnage

L’échantillon est une portion représentative des enquêtés extrait d’une population mère qui reprend les mêmes caractéristiques de cette population.

Pour déterminer la taille de notre échantillon, nous avons recouru à la formule de COCHRANG cité par Alain BOUCHARD. Cette formule stipule que quand l’univers est infini, c’est-à-dire supérieur à 1.000.000 d’habitants, on prend l’échantillon de 96 individus en considérant une marge d’erreur de 10%. Quand l’univers est fini, on applique la formule pour taille corrigée.

Cette formule s’énonce comme suit

       Où on a :         NC : Taille de l’échantillon corrigé

                                               N : Taille pour la population

                                               n : Taille de l’univers fini de 96

Dans ce cas, nous avons une taille d’échantillon de 96. C’est-à-dire nous allons interroger 96 ménages dans le groupement de Bugorhe.

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