Le manioc est la principale source d’alimentation de nombreuses populations africaines. La production annuelle de manioc est d’environ 200 millions de tonnes par an. Elle est l’une de trois grandes sources du polysaccharide, avec l’igname et l’arbre à pain, dans les pays africains et tropicaux (CRUIZL; 2009).
Le manioc joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire en Afrique en général et en RDC en particulier 70 millions des personnes environ tirent plus de 500 kcal par jour à partir du manioc. Cette culture, fait partie intégrante du régime alimentaire de plus d’un demi-milliard d’êtres humains. (Jean Chrysostome, 2013)
Dans la culture alimentaire de la République démocratique du Congo, riches ou pauvres, 70 à 80% des congolais consomment sous différentes formes le manioc et ses feuilles facilement accessibles dans la plupart des provinces du pays. Selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’Agriculture (FAO) un congolais en consomme en moyenne 180.000 kg par an. (FAO, 2008).
La RDC, l’un des premiers producteurs de manioc au monde, était ainsi premier producteur africain et troisième mondial en 1990. Juste après la fin de cette periode, ce pays a vu sa production de manioc, la principale denrée alimentaire, brutalement chutée. Elle est passée de 20 millions de tonnes à 14 millions de tonnes (LECLERK B., 2015).
La forte baisse de production du manioc en RDC s’explique principalement par l’apparition des nouvelles maladies et de l’insécurité qui ont handicapé l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de toutes les couches de la population congolaise.
Dans la province du Sud-Kivu, le manioc demeure l’aliment de Base des ménages. Il est consommé respectivement par 85% de la population Sud-Kivutienne. On le cultive dans plusieurs territoires tels que Kabare, Fizi, Kalehe, Walungu, Mwenga, Idjwi. Mais sa production reste faible, et cela pendant plusieurs décennies. Les causes de cette faible production de manioc sur toute l’étendue du territoire national sont déjà élucidées dans les pages précédentes. Ainsi, face à ce contact, la culture de manioc produite au Sud-Kivu est loin d’y garantir la sécurité alimentaire.
Il en est de même dans la localité de Kavumu en groupement de Bugorhe où la culture de manioc demeure la principale denrée alimentaire. Elle occupe la première place dans l’alimentation paysanne à Kavumu. On la cultive en entièreté dans les quatre coins de la localité pour avoir un meilleur rendement.
Cependant, chaque paysan consomme en moyenne 168,5 Kg de manioc par an. (INERA, 2011)
Toutefois, faute du manque des variétés résistantes aux maladies et ravageurs, la forte baisse de la production de manioc y est remarquable.
A la lumière de ce qui précède, les questions suivantes méritent d’être posées :
Faisant suite logique à notre questionnement, nous formulons les hypothèses selon lesquelles :
3.1. Objectif global
Ce travail vise à analyser la contribution de la culture du manioc sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous les paysans de la localité de Kavumu en groupement de Bugorhe.
3.2. Objectifs spécifiques
De façon spécifique, cette étude cherche à :
4.1. Délimitation spatiale
Notre étude va se focaliser sur la culture de manioc et la sécurité alimentaire dans la localité de Kavumu, groupement de Bugorhe en territoire de Kabare dans la province du Sud-Kivu.
4.2. Délimitation temporelle
Notre étude va d’Avril 2016 à Mai 2016, soit 2 mois. Ce periode cadre avec celle qui correspond à nos réflexions sur la présente étude.
Le choix de e sujet, se justifie par l’importance que joue la culture de manioc dans l’alimentation des paysans à Kavumu et sa contribution dans la sécurité alimentaire.
C’est pourquoi à cause des attaques des insectes des maladies et ravageurs qui entrainent souvent la baisse de la production, nous avons voulu à travers cette étude ouvrir une piste pour accroitre la production du manioc à Kavumu afin qu’elle contribue durablement à sa sécurité alimentaire.
En dehors du choix porté à ce sujet, nous estimons que ce travail présente un double intérêt : la présente étude aura, d’une part le mérite de mettre à la disposition de tout intellectuel désireux de travailler ou d’investiguer dans le même thème, une source d’information.
D’autre part, ce travail est un outil judicieux pour les agronomes et agriculteurs qui veulent accroitre leurs productions agricoles et garantir la sécurité alimentaire à perpétuité dans le milieu.
Hormis l’introduction et la conclusion générales, ce modeste travail s’articule sur quatre chapitres :