L’étude a été réalisée à KILIBA, KAWIZI et KAVIMVIRA situés dans la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.
La plaine de la Ruzizi fait partie du vaste complexe formé par le graben d’effondrement de l’Est Africain(TRACTBELL,1993). Elle est limitée au Nord-Est par la plaine d’Imbo (Burundi) dont elle est séparée par la rivière Ruzizi, au Sud par le lac Tanganyika, à l’Ouest par la chaine des monts Mitumba (MASHIKA,1994).
La plaine de la Ruzizi est comprise entre 2°42’ latitude Sud et entre 29°22’ longitude Est. Sa superficie est de l’ordre de 175.000 hectares ;elle atteint au niveau de Gihungu sa plus grande largeur (une trentaine de kilomètres).L’altitude est comprise entre 773m dans le delta de la Ruzizi et l’isohypse de 1.000m qui marque un début de relief assez rapide, située dans le fossé du lac Tanganyika ;la plaine de la Ruzizi est une région naturelle.
Elle s’étend du coté congolais sur superficie de 80.000hectares dont 35.000 hectares sont destinés à l’agriculture, 30.000hectares au pâturage et 15.000 hectares occupés par les marécages (ANONYME,2005).
D’après la classification de Koppen, le climat de la plaine de la Ruzizi appartient au type(AW4)s, c’est-à-dire à un climat de 4 mois (juin à septembre) au cours desquels les précipitations n’atteignent pas 500mm, l’indice S rappelant que région envisagée se situe dans l’hémisphère Sud (GERMAIN,1952).La température varie entre 18°C (minimum) et 29°C (maximum).La saison des pluies s’étend d’octobre à mai et la saison sèche de juin à septembre. La répartition annuelle des précipitations est irrégulière. En effet, il n’est pas rare que la saison sèche se prolonge jusqu’en novembre et lorsqu’il arrive de pleuvoir, l’agressivité des premières précipitations ainsi que les ruissellements ne permettent pas au sol de profiter des apports en eau (MANGO,1996).
L’humidité relative moyenne annuelle est d’environ 70 %.On rencontre une saison à faible humidité relative (55-60%) de juin à octobre et une saison à forte humidité relative ( supérieure à 70%) d’octobre à mai. L’insolation moyenne annuelle dans la plaine de la Ruzizi est de l’ordre de 50% de l’insolation astronomique possible. La période d’insolation maximale (supérieure à 50%) coïncide avec la saison sèche. Elle est suivie par une insolation minimale (41%) en novembre et décembre (MASHIKA ,cité par AMISI,2004).
Le sol est de deux types : le sol argilo-sablonneux couvre toute la partie de Kiliba à Gatumba jusqu’au lac Tanganyika ,le sol sablo-argileux couvre le reste de la plaine (MULUMUNA,2005). Ces deux types de sols sont d’origine alluvionnaire. Les alluvions ont été apportées dans la plaine par la Ruzizi et les cours d’eaux en provenance des hautes montagnes de la crête Congo Nil et de monts Mitumba (MBUMBURWANZE,2012).
Une revue bibliographique permettait de rassembler des informations possibles sur la situation de la culture du manioc dans la Province du Sud-Kivu. La méthode utilisée a consisté en des enquêtes menées dans des champs paysans de l’axe KILIBA-KAWIZI-KAVIMVIRA. Le choix de ces sites a été dicté non seulement par le fait qu’ils ont une importance considérable dans la production du manioc, mais aussi par leur accessibilité. L’enquête a été menée en mars 2017 en raison de 18 champs par site.
Il était question de faire un inventaire rapide sur la situation phytosanitaire du manioc dans différents sites producteurs du manioc. Pour cela il y avait eu une évaluation de la sévérité et de l’incidence de différents pestes du manioc sur base des symptômes et de la présence des ravageurs en fonction de :
L’étude a été menée dans chaque site, dans 3 champs selon l’âge, 2 par système de cultures en place et 3 répétitions pour chaque champ choisi. Autrement dit, une fois qu’on arrivait dans un site, on devrait commencer par identifier un champ de manioc jeune de moins de 6 mois d’âge en association des cultures, un en monoculture et 3 répétitions pour chaque cas ; ce qui fera 6 champs, puis de même pour un champ dont l’âge varie entre 6 et 12 mois et enfin un qui est déjà en récolte (plus de 12 mois). Ainsi il y avait une observation dans chaque site 1 site*3 niveau d’âge*2 systèmes de culture *3 répétitions =18 champs de manioc. On faisait des observations sur 36 plantes de manioc par champ au minimum, soit 648 plantes par site. Ce qui revient à dire qu’on devrait se rendre dans 3 sites de l’axe, soit dans 18 champs * 3 sites = 54 champs pour une observation de 1944 plantes de manioc.
Le choix des plantes de manioc à observer se faisait sur une des diagonales d’un champ supposé régulier en choisissant chaque fois le 5e plant sur la diagonale de manière à passer des bord à bord via le centre du champ. Une fiche de prise de niveau de sévérité par plant était remplie au fur et à mesure.
Pour le nombre de mouches blanches et les pupes à observer se faisait sur les cinq premières feuilles ; la partie dorsale de feuille a été observé.
Pour ce qui est de la sévérité de la maladie, il était question de suivre l’échelle suivante :
Pour la détermination des symptômes au champ, nous nous sommes servis d’une échelle de Silla Sembella et al., 2007.
La sévérité moyenne des pestes pour chaque site a été appréciée par la somme des produits entre les fréquences observées et chaque niveau de cotation de l’échelle(à partir de cote 2),divisée par la somme des nombres des unités de l’échantillon portant les symptômes de la maladie. A titre d’exemple, si on considère le cas de la mosaïque africaine dans le site de KILIBA :
(14*2)+ (34*3) + (10*4) + (2*5)/14+34+10+2= 3,0=Sévérité moyenne
L’incidence des maladies était exprimée en pourcentage du nombre de plants malades sur le nombre total des plants observés. Le logiciel Excel nous a permis de faire l’analyse des données.