Les causes et les conséquences de la faible production du Manihot esculenta (manioc amer) comme le Manihot dulcis (le doux) sont toujours restées visibles en Afrique dans les pays sous développés depuis son exportation par les colonisateurs et les effets sont plus remarquables en RDC dans le Kivu montagneux malgré la cinquième place qu’occupe le pays du point de vue de sa classification pour la production mondiale en 2004.[1] Le manioc est une denrée de base en Afrique tropicale et peut devenir une culture de rente pour beaucoup de pays africains. On estime que le manioc transformé pourrait être de plus en plus utilisé pour l’alimentation (par exemple comme matière première pour la production de féculents) ou pour l’alimentation du bétail.[2]
A l’époque Belge, le territoire Walungu situé à l’Est de la RDC présentait des terres productives et un élevage rentable caractérisé par le boisement, les espaces verts, la multiplicité des plantations des maniocs et celles de patates douces à coté des plantations théicoles et celles de quinquinas faisait la beauté de l’écosystème et source de bien être de la population. La plantation régulière et successive de cette plante sur le même sol fut un facteur influant sur sa faible production mais aussi la mosaïque du manioc a contribué elle aussi à sa diminution productive.
Le groupement de Lurhala situé à l’Est du pays dans le Sud-Kivu à 20km de la ville de Bukavu est plus concerné en ce sens qu’il connait une faible production du manioc au moment où il est l’aliment de base consommé par la population de cette entité spatiale. Il est regrettable que présentement le village dépende de la ville du point de l’alimentation et pourtant son contraire est plus que justificatif.
Ce phénomène s’explique par le fait que le déboisement a entrainé la perturbation climatique d’une part mais aussi le pillage conséquence de la guerre de libération a baissé la production d’élevage qui a joué sur la baisse systématique de l’engrais. L’explosion démographique dans ville a donné naissance à des nouvelles constructions systématiques au détriment du déboisement. La vulgarisation des nouvelles variétés (semences améliorées) n’a pas atteint la moitié de la population d’où les variétés traditionnelles qui sont sensibles aux infections virales modernes du manioc. L’insécurité liée à la multiplication des groupes armés retrouvés dans le territoire à stopper le rythme les aides et les interventions de part des agents de développement …
Les choses s’aggravent dans le sens que l’approvisionnement du marché de Mugogo (grand marché du territoire) en farine de manioc, de mais et du sorgho, les haricots et d’autres produits alimentaires sont d’origine de la ville de Bukavu et pourtant ces produits sont aliments de base de cette population qu’il ya des années dans cette entité territoriale. Tenant compte de cette insécurité systématique et de la faiblesse des infrastructures routières, nous doutons que la route venant de Bukavu pour Walungu soit innaccesssible pour une durée quelconque et que la défaite puisse porte atteinte en perte des vies humaines car ces produits sont classés parmi les besoins primaires (essentiels) les quels mettent la vie en danger suite à leur insatisfaction.
Eu égard à ce qui précède, nous prévoyons la solution à ce problème en terme du questionnement : Quels sont les mécanismes à envisager en vue de rendre le groupement de Lurhala plus productif et viable en vue de freiner la dépendance alimentaire d’une part et d’autre part quels sont ceux qui peuvent être mis en place pour rétablir l’écosystème traditionnel par la restauration de la paix dans cette entité ?
Ceci nous permet d’envisager les hypothèses suivantes :
Madeleine GRAWITS ([3]) nous définit l’hypothèse comme une proposition de réponse à la question posée ou une réponse provisoire à la question soulevée dans la problématique et qui sera affirmée ou infirmée dans l’hypothèse. Dans notre recherche nous libellons les hypothèses de la manière suivante :
Contribuer à l’accompagnement de la production agricole pour ameliorer les conditions de vie de la population du territoire de Walungu.
La méthode est une discipline qui réfléchit sur les processus rationnels d’une pensée. Elle élabore les concepts de base et les instruments rationnels qu’une méthode doit employer pour arriver à son but. ([4])
Elle est celle qui contient ou établit une comparaison ([5]). Cette méthode va nous aider de comparer le niveau de la production du manioc à l’époque coloniale lors de son exportation et la période post coloniale qui a suivi directement et actuellement.
Cette méthode va nous aider à décrire les endroits qui présentaient la grande production du manioc et ceux qui ne le font plus pour le moment dans le groupement de Lurhala
Celle-ci nous aidera à découper le tout en partie pour étudier chaque élément séparément et analyser comment chaque élément…
C’est-à-dire comment les causes et les conséquences de la faible production jouent sur les vies humaines mais aussi comment ces dernières dépendent de la production autonome dans le groupement de Lurhala.
La technique est un simple outil de collecte des données n’ayant pas la profondeur épistémologique d’une méthode ([6]).
Elle est la technique de la recherche qualitative qui implique le chercheur dans l’activité de recherche et combine plusieurs demandes pour recueillir les informations sur les individus et la réalité ([7]).
Notre descente sur terrain nous a prouvé de la faible production du manioc, le degré de la destruction de l’environnement et spécialement le niveau de dépendance du groupement de la ville du point de vue du minimum vital et surtout la farine du manioc qui est l’aliment de base.
Par la lecture d’autres documents qui ont traité le même domaine que le mien, ce sont des documents auxquels je me suis ressourcé pour consolider mes données.
L’interview est un procédé d’investigation scientifique utilisant un procédé de communication verbale pour recueillir les informations en relation avec le but fixé ([8]).
Ainsi, nous avons utilisé les questions plus ou moins directes adressées à un informateur rencontré forfaitairement ou choisit en fonction de son statut ; de son clanisme ou de son occupation.
Cette technique va nous faciliter la récolte des données en usant d’un entretien comprenant une série des questions adressées à la population, aux autorités administratives et aux associations locales.
Pour trouver notre échantillon, le point de départ a été les aires ayant constituées notre espace d’étude c’est à dire l’espace sur lequel nous allons administrer le questionnaire. Il est constitué de 122 personnes.
Le choix de ce sujet s’explique par le fait qu’il y a une relation étroite entre le maintien de la vie et la production de la farine du manioc qui est l’aliment de base et la population frappée par la pauvreté à outrance, il serait nécessaire d’y insister. Son intérêt scientifique est de présenter les souhaits de la population sur les voies de gérer leurs étendues mais aussi l’implantation des nouvelles variétés qui facilite de réduire la faible production et sécuriser la population pour permettre de réduire du déformant de l’autosuffisance alimentaire.
Son intérêt social veut établir la corrélation qui existe entre la faible production du manioc et la crise alimentaire c'est-à-dire montrer comment le déboisement, l’insécurité et l’usage des variétés traditionnelles peuvent t être la cause de la pauvreté et surtout la dépendance alimentaire et ainsi prédisposer la population à ne pas détruire l’Environnement et donc assurer la productivité agricole du manioc pour son être.
Dans le temps notre travail court une vingtaine d’année période allant de 1996 à nos jours. A ce qui concerne l’espace, ce travail se circonscrit dans le territoire Walungu et spécialement l’enquête concerne la population de Lurhala et plus particulièrement les populations riveraines des sols qui comportaient les étendues de manioc et qui n’en ont plus actuellement.
[1] Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
[2] Quirien van Oirschot et Alii dans Revue « LA TRANSFORMATION AMÉLIORÉE DU MANIOC À DES FINS COMMERCIALES »
[3] GRAWITZ et alii, cité par KAVIRA SEKERAVITI « Exode rural et son impact sur la dégradation de l’environnement, Ed. 2007, ISDR/Bukavu.
[4] A. BIROU, cité par KAVIRA SEKERAVITI, op. cit. p.2.
[5] Micro Robert, Dictionnaire français primordial, éd. Le Robert, p. 163.
[6] F. DEPLETAU, cité par KAVIRA, op.cit. ,p.2.
[7] GRAWITZ et alii, op.cit. p.2.
[8] Idem. p.3.