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CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

L’activité volcanique est beaucoup plus témoignée par l’activité sismique enregistrée

par les stations sismologiques. Cette étude a porté sur l’analyse de la sismicité associée à l’activité volcanique des volcans Nyamulagira et Nyiragongo dans la région des Virunga. En effet, cette sismicité illustre bien l’évolution magmatique de ces deux volcans et contribue au système de monitoring et en vision à la prévision des éruptions volcaniques. Il ressort que les paramètres sismiques tels que le nombre de chocs, l’énergie sismique et la profondeur varie avec le temps, spatialement, et selon les stations d’enregistrement. La période d’analyse de cette sismicité volcanique est entre 1975 et 2011, correspondant aux grandes éruptions des Nyamulagira et Nyiragongo. Les grandes éruptions et les différentes coulées de lave dans la région des Virunga sont présentes sur la figure (18) d’après Smet (2016).

Figure 18 : Les grandes éruptions et les différentes coulées de lave dans la région des Virunga

Les éruptions du Nyiragongo connues sont celles de 10 Janvier 1977 et du 17 Janvier 2002. Ce volcan connaît également des activités intra – cratériennes comme celles de Juin 1982 et 15 mars 1995 avec la montée magmatique, remplissage, extrusion à l’intérieur du cratère. Les observations de cette étude illustrent bien les périodes des grandes activités suivant l’ordre chronologique. Partant de l’analyse des magnitudes de séismes volcaniques entre 2002 et 2006, il est à constater que les magnitude sont comprise entre 1 et 3.1(Figure 19a), un grand nombre de séismes possède des magnitudes comprises entre 2.3 et 2.5. Ces magnitudes ne depassant pas 3 sont typiques des séismes volcano – tectoniques et longue périodes liés à la fracturation, à la circulation du magma dans les cassures ou le conduit du cratere.

Figure 19a : Histogramme indiquant le comptage des séismes localisés dans la région des Virunga  en fonction de la magnitude de 2002 en 2006

La distribution spatiale des séismes entre 2002 et 2006 est représentée sur la figure (19b). Cette distribution montre que la sismicité pendant cette période est concentrée autour du volcan Nyamulagira et aussi au Nyiragongo. Cette sismicité est due aux activités magmatiques qui ont mené à l’alimentation en profondeur pour former le lac de lave en 2002 après le séisme de Kalehe le 24 Octobre 2002 et aux éruptions de 2004 et 2006. 

Figure 19b : Distribution des séismes localisés dans la région des Virunga par la station de Lwiro en fonction de la magnitude de 2002 en 2006

III.1. Analyse de la sismicité

Analyser la sismicité dans une région volcanique revient à étudier et à déterminer

l’évolution des éléments sismiques avant, pendant et après les éruptions dans la région. Dans ce travail, nous allons considères la variation du nombre des chocs, la variation de l’énergie et la variation spatiale et temporelle de la profondeur des séismes pour comprendre la sismicité dans la région des Virunga. Les stations situées plus proches des sites éruptifs enregistrent plus d’événements que d’autres (figure 14). Il est à observer de fois une fluctuation dans la variation des nombres de chocs et beaucoup plus une diminution ou une croissance. Cette diminution ou croissance dépend évidemment du type de chocs enregistré à une station.

III.1.1 Analyse de la variation du nombre des chocs

Le comptage journalier des séismes enregistrés par une station constitue le nombre des

chocs journalier à cette station. L’étude de la variation temporelle de ces nombres des chocs dans une région volcanique renseigne sur les activités du magma avant, pendant et après l’éruption. L’évaluation de ce paramètre à chaque station permettra ainsi bien de comprendre la sismicité associée aux volcans Nyamulagira et Nyiragongo dans la région des Virunga.

La figure 20 présente la variation temporelle du nombre de chocs (séismes magmatiques) associés aux activités avant et après 6 éruptions du Nyamulagira et une éruption du Nyiragongo.

Celle du Murara – Harakandi le 23 Décembre 1976 sur le flanc SSE du volcan qui n’a pas été précédé par une activité sismique remarquable. Toutefois, nous remarquons deux pics quelques mois avant l’éruption. Le premier à la fin du mois de septembre et le deuxième dominant (210 chocs), en nombre deux semaine avant l’éruption.

Figure 20 : Variation temporelle du nombre chocs à la station de Lwiro.

Celle du Nyiragongo du 10 janvier 1977, soit 18 jours après l’éruption du Nyamulagira (Murara – Harakandi). Il est probable que l’éruption du Nyamulagira de 1976 a eu un impact sur cette éruption. Nous considérons ici 3 pics précèdent l’éruption dont deux pics sont en relation avec l’éruption du Nyamulagira de 1976 successivement 3 mois et 2 semaine environs avant cette éruption, et le troisième pic apparait avec la fracturation créant des cassures ayant conduit à l’éruption du Nyiragongo (Figure 20).

Un essaim (Figure 20) est observé 3 mois avant l’éruption de Gasenyi du 30 janvier 1980, qui s’est produit sur le flanc Nord du volcan. Le nombre de choc diminue depuis octobre avec l’apparition de cet essaim et débute son augmentation vers fin Novembre – début Décembre et atteint le max en janvier avec l’occurrence de l’éruption de de Gasenyi.

L’année 1981 correspond avec l’éruption de Rugarambiro le 25 Décembre 1981 sur le flanc Sud du volcan. Cette éruption est précédée d’un seul pic maximal de choc 5 mois avant l’éruption. Il n’y a pas vraiment une activité sismique remarquable avant l’éruption proprement dite. Une augmentation brusque du nombre des chocs est observée quelques jours avant le début de cette éruption.

L’éruption de Kivandimwe du 23 Février 1984 sur le flanc Nord-Ouest du volcan Nyamulagira, précédé d’un seul pic maximal 4 mois avant l’éruption (Figure 20). L’activité n’était pas très significative avant l’éruption. La figure 21 montre une apparition des séismes volcano – tectonique avant et après l’éruption de 1984 sur la station de Bulengo (Figure 21). Cette activité volcanique peut paraitre unique pendant cette période de 1975 à 1989, par l’occurrence de ce type de séismes. Les volcano-tectoniques sont plus en nombre après l’éruption. La station de Bulengo plus proche du site éruptif (Figure 14) fournit plus d’information par rapport à Lwiro surtout dans l’enregistrement des séismes volcano – tectoniques ou courtes périodes. Un nombre croissant de séismes longues périodes apparait 20 jours avant l’éruption. Cette activité volcanique est caractérisée par un faible nombre des séismes longues périodes et courte période avant l’éruption à la station BLG. La station de Lwiro montre également ce faible nombre de chocs (figure 20).

Figure 21 : Variation temporelle du nombre chocs à la station de Bulengo (CP : Courte période, LP : Longue Période)

Les séismes longues périodes ont été plus maximal plusieurs mois avant cette éruption,

et ils l’ont accompagnée pendant toute sa période (figure 21). Les courtes périodes ou volcano – tectoniques ont été également maximal plusieurs mois avant (Figure 21). Ce type de séismes a facilité la circulation du magma par l’ouverture des fissures ou des cavités depuis la profondeur jusqu’au niveau superficiel.

Une activité intense a précédé l’éruption du Kitatsungulwa du 16 juillet 1986 ayant eu lieu sur le flanc sud du volcan Nyamulagira (4 km du cratère sommital) 14 mois avant (Figure

20) à la station de Lwiro, soit depuis mai 1985. Cette série d’activité est suivies par l’apparition d’un maximum du nombre de chocs 3 mois avant l’éruption, soit en mai 1986 avec l’apparition d’un essaim sismique. Une forte activité est également observée environs deux semaines avant l’éruption (Figure 20).

La station de Katale (figure 22) montre bien une forte activité sismique par le nombre significatif des chocs  entre janvier et juillet 1985, soit une année avant cette éruption. Cette période peut être considéré comme la période lointaine de cette éruption du faites que les activités pendant cette période peut coïncider à la première montée du magma venu de la profondeur pour approvisionner le réservoir magmatique. La présence du nombre élevé des séismes volcano tectoniques montre bien une fracturation dans la structure volcanique du Nyamulagira afin de frayer un chemin au magma caractérisé par la présence des séismes coutres périodes. Les séismes volcano-tectoniques ont atteint leur maximum (29 chocs) à la deuxième moitié du mois de Novembre 1985, expliquant une fracturation des roches suites à la pression du magma et ainsi se frayer un chemin. Puis s’observe un autre épisode d’évènements longue périodes, mais avec toujours des courtes périodes, 4 mois avant l’éruption, période intermédiaire,  où apparu une activité sismique  traduisant la circulation de magma dans les fractures créées par les séismes courtes périodes. L’éruption se produite avec l’occurrence des séismes longues et courtes périodes (Figure 22). La baisse de l’activité sismique un mois avant cette éruption, se traduirait par l’encaissement en magma sans pression notable. Mais la fracturation se fait par effet thermique caractérisée par les volcano – tectonique pour donner lieu à l’éruption le 16 Juillet 1986 par un mélange de types de séismes.

Le 30 Décembre 1987 correspond à l’éruption du Gafuranindi sur le flanc Nord du volcan Nyamulagira, qui a débuté par une activité sismique remarquable 11 mois avant l’éruption, soit en janvier 1987 aux stations de Lwiro (Figure 20) et Katale (figure 22). Ce début de maximum est caractérisé par un nombre important des séismes longues périodes (figure 22). La croissance et la dominance des séismes volcano – tectoniques à la station de Katale  (figure 22) démontrent ensemble la fissuration et la circulation du magma dans la structure volcanique. Un essaim sismique de longues périodes apparait environ 3 mois avant cette éruption. Cette activité expliquerait la montée magmatique depuis la profondeur.  La croissance du nombre de séismes commence en novembre 1987, soit quelques jours avant l’éruption et atteint son maximum le 30 Décembre 1987, le jour de l’éruption. Cette éruption est associée aux séismes courtes périodes qui conduit à la fracturation vers la surface afin de faciliter l’extrusion magmatique.

L’éruption de Kagano/ Kimanura du 26 avril 1989, s’est produite suite à la fracturation de la roche un mois avant l’éruption, soit le 7 mars 1989, créées par les séismes volcanotectoniques observées à la station de Katale (figure 22). Cette fissure a facilité la circulation des magmas dans la structure volcanique ayant ainsi conduit l’éruption.

L’éruption de Mikombe du 20 septembre 1991 est une activité importante dans l’histoire des éruptions du volcan Nyamulagira telle que celle de 1938 qui ont presque toute fait 2 ans de durée. Elle a été caractérisé par plusieurs fracturations et la création des plusieurs cônes volcaniques (figure 12). Ces fracturations ont été créé par l’occurrence des séismes volcano tectonique  observés aux stations de Katale (figure 22), Kunene (figure 23) et Luboga (figure 24). Le début de cette éruption est caractérisé par l’occurrence d’un pic maximal des séismes courtes périodes (figure 22) traduisant la fracturation de la roche suivie par l’apparition des séismes longues périodes  avant l’éruption dont le pic maximal en nombres  apparait à la fin du mois de janvier 1991 (environ 450 chocs), soit 8 mois avant l’éruption (figure 23). L’observation de ces séismes longues périodes suggère un approvisionnement du réservoir en magma venu de la profondeur. Nous observons ensuite une décroissance des séismes longues périodes (figure 23) mais en arrivant au mois de juillet 1991 une croissance des séismes longues périodes (environ 210 chocs) s’observe avec l’apparition des séismes courtes périodes qui ont permis la fracturation de la roche  et la circulation du magma dans ces fractures et conduisant à l’éruption. Juste après l’éruption, s’observe une décroissance en nombre des séismes longues périodes jusqu’en juin 1992.

    

Figure 22 : Variation temporelle du nombre chocs à la station de Katale (CP : Courte période, LP : Longue Période)

Un nouvel approvisionnement débute vers la fin du mois de juin 1992 avec

l’augmentation en nombre des séismes longues périodes (250 chocs) observés à la station de Kunene (figure 23), jusqu’à atteindre 500 chocs au début du mois d’octobre 1992. Cette approvisionnement est accompagnée par une forte augmentation en nombres des séismes courtes périodes observés à la  station de Kunene (figure 23) qui a commencé au début du mois de Septembre 1992 traduisant la fracturation de la roche créant ainsi plusieurs cônes  à travers lesquels se sont produites d’autres éruptions (coulées de laves) liées à la première éruption de Mikombe 1991.

Figure 23 : Variation temporelle du nombre chocs à la station de Kunene (CP : Courte période, LP : Longue Période)

L’éruption de Kimera du 4 juillet 1994 est caractérisée par l’apparition d’un pic maximal en nombre des séismes courtes périodes et des séismes longues périodes autours de 250 chocs observés à la station de Luboga (figure 24) vers le mois de Janvier 1994, 5 mois avant l’éruption, traduisant successivement la fracturation de la roche et l’alimentation du réservoir en magma venu de la profondeur. Ensuite cette fracturation continue facilitant ainsi la circulation du magma dans la structure volcanique jusqu’à l’éruption. Après cette éruption nous observons une fissuration et alimentation en profondeur avec une constance en nombre des séismes courtes périodes (figure 24).

L’éruption de l’Amarimpaka du 8 mai 2004 est précédée par l’apparition d’un pic maximal en nombre des séismes longues périodes observé à la station de Luboga (figure 24) en janvier 2004, soit 5 mois avant l’éruption.  La présence des séismes courtes périodes  à partir de janvier 2004 traduit une fracturation continuelle de la roche encaissante facilitant ainsi la circulation du magma jusqu’à l’éruption. La baisse du nombre des séismes longues périodes observées à la station de Luboga (figure 24) vers la fin du mois de février jusqu’en avril 2004 avec l’occurrence des séismes courtes périodes suggère la présence du magma en faible profondeur. La persistance des courtes périodes pendant cette période jusqu’à l’éruption traduit la fissuration et la cassure sous la structure volcanique donnant lieu à l’évacuation ou la sortie du magma en surface (figure 24).

Figure 24 : Variation temporelle du nombre chocs à la station de Luboga (CP : Courte période, LP : Longue Période)

Sur la Figure 25, nous remarquons que Cette éruption n’a pas été précédée par des

activités sismiques très remarquable. Toutes fois, nous observons un pic au debut de l’année avec une moyenne élevation du nombre des chocs,  jusqu’au 02 fevrier. Ensuite l’activité reprend le 03 avril pour s’achever le 05 juin. Cette phase peut être considerée comme période lointaine pour l’éruption.  La période intermediaire est conciderée entre le 08 juin au 30 Aout avec une activité sismique faiblement remarquable jusqu’à l’apparition d’un deuxième pic un mois avant l’éruption. La période proche pour l’éruption est sanctionnée par une croissance du nombre des chocs et l’apparition du troisième pics lors de l’éruption probablement dû à une forte acctivité volcano-tonique lors de la fracturation et les passage des magmas dans les cassures  quelques jours avant l’éruption.

Figure 25: Variation temporelle du nombre chocs à la station de Lwiro en 2011 (CP : Courte période, LP : Longue Période)

III.1.2 Analyse du nombre cumulé des séismes

La figure 26 présente 3 éruptions : celle du Nyamulagira 25 janvier 2002, 8 mai 2004

et 27 Novembre 2006. Toutes ces éruptions ont été précédées d’un grand changement de pente de la courbe que nous pouvons appeler saut. Ces sauts surviennent avec une croissance en nombre des chocs avant l’éruption et une décroissance de ce nombre des chocs après l’éruption. C’est ainsi que le grand saut survient quelques mois avant l’éruption ( 5 mois avant l’éruption du Nyamulagira de juillet 2002, 18 et 5 mois avant l’éruption du Nyiragongo de mai 2004) et/ou quelques semaines ou quelques jours avant l’éruption (une semaine environs avant l’éruption du Nyamulagira de 2006). Ces sauts sont les conséquences d’un accroissement graduel du nombre des chocs probablement causé soit par une ascension du magma dans le conduit du volcan pour approvisionner le réservoir générant ainsi des secousses au passage, soit par la fracturation de la roche suite à la pression magmatique créant ainsi des cassures permettant l’intrusion du fluide magmatique ou la fracturation de la roche sous une haute température ou avant l’extrusion du magma en surface.

Figure 26 : Variation temporelle du nombre cumulé des chocs localisés dans la région des Virunga

III.1.3 Analyse de la variation de l’énergie

Tout séisme est accompagné par une certaine quantité d’énergie sismique qui est estimée par la relation de Gutenberg et Richter(1956). La variation temporelle de ces énergies sismiques instruit sur les activités volcano – sismiques avant, pendant et après l’éruption.

La figure 27 présente un rapport entre le nombre cumulé des chocs et la quantité

d’énergie en fonction du temps pour une période allant de 1975 jusqu’en 1987. La majorité des éruptions surviennent lorsque la quantité d’énergie et le nombre des chocs atteignent le maximum. Toutes fois,  les éruptions du Nyamulagira de 1976, 1980 et 1984 ne se sont pas produites avec le maximum en énergie. Cependant ces éruptions étaient précédées par une activité énergétique très remarquable. Nous observons aussi des maximums atteints mais sans toutefois avoir une éruption. Cela peut être causé par une monté des magmas et un approvisionnement probable du réservoir.

Figure 27: Rapport entre le nombre cumulé des chocs et la quantité d’énergie en fonction du temps de 1975 jusqu’en 1987

III.1.4 Analyse de la variation spatiale et temporelle de la profondeur

La figure 28, presente les tranches des profondeurs auxquelles apparaissent les séismes. Les séismes superficiels se situant entre 0 et 14 Km sont dus aux fracturations des roches creéant des cassures dans le socle et au passage du fluide magmatiques dans ces cassures , les séismes peu profonds entre 14.1 et 27 km qui apparaissent suite aux mouvements du magma dans le réservoir ou le conduit du cratere, et les seimes profonds entre 27.1 et 50 km qui sont dus aux mouvements ascendants du magma pour approvisionner le réservoirs.

Figure 28 : Distribution des séismes localisés dans la région des Virunga 

La plus part des séismes (figure 29) sont compris entre 0 et 5 km et sont considerés comme séismes superficiels. Ces séismes sont causés par la fracturation créeant des cassures et qui occassionnent la circulatuion des magmas dans ses cassures jusqu’à leurs sorties à la surface. Les séismes peu profond compris entre 5 et 20 km sont moyens sur la figure 29 et sont dus probablement à une circulation du fluide magmatique dans le conduit. L’autre categorie est celui des séismes tres profonds compris entre 20 et 40 km causés par le mouvement du magma lors de l’alimentation du réservoir en magma provenant de la chambre magmatique profonde.

Figure 29: Histogramme indiquant le comptage des séismes localisés dans la région des Virunga en fonction de la magnitude de 2002 à 2006

Pour l’éruption du Nyamulagira le 25 juillet 2002 (figure 26), la figure 30 ne présente

pas d’activité en profondeur pour cette éruption. La plus grande activité est concentrée entre 0 et 14 km probablement lié au passage du magma avant sa sortie à la surface. Donc les processus de fracturation et du passage des fluides dans les fractures pour sortir. La présence des séismes entre 14 et 27 km s’explique par le mouvement du magma dans le conduit du cratère et des intrusions magmatiques.

Pour l’éruption du 8 mai 2004 (figure 26), nous observons des activités en profondeur (figure 30) suggérant une faible alimentation du réservoir par le magma venu de la profondeur. Apres cette alimentation, le magma se trouve piéger dans le réservoir et cherche ainsi à sortir.

D’où une fracturation créant des cassures à travers lesquelles circule les magmas entre 5 et 20 km avant sa sortie. La pression magmatique augmente avec la température occasionnant une autre fracturation qui se solde par plusieurs activités sismiques et conduisant à l’éruption.

Pour l’éruption du 27 novembre 2006 (figure 26), l’activité a commencé en profondeur (figure 30) avec une alimentation effective du réservoir d’où la présence de cette activité sismique en profondeur entre 28 et 45 km. Cette approvisionnement s’accompagne par une circulation du fluide magmatique dans le conduit du volcan se frayant un passage petit à petit jusqu’à arriver en surface. Ainsi, une forte activité sismique en surface causé par la tendance du magma à sortir favorisant des fractures dans les zones de faiblesses.

Figure 30 : Variation de la profondeur en fonction du temps de tous les séismes dans la région des

III.2. Détermination de la structure volcanique profonde par le paramètre b de Gutenberg et Richter (1956)

L’occurrence des séismes dans la région des Virunga entre 1986 et 2003 se trouve concentré autour des volcans Nyamulagira et Nyiragongo (figure 31). Ces séismes ont une profondeur  pour la plus part entre 0 et 28,2 Km.

et Mars 2003.

Deux sections ont été faites pour la distribution du paramètre b avec la profondeur.

L’analyse de la valeur de b avec la première « cross – section » a été faite par la méthode de Maximum curveture (Wiemer, 2001) et la deuxième par le modèle de Cao et Gao (2002). Les figures 32a, 32b, 34a et 34b présentent les cross section de la sismicité de la région des Virunga entre 1986 et 2003 afin d’obtenir une image en profondeur de la valeur de b. La Figure 32b illustre la sismicité en profondeur à travers la première section. La première section A-B (figure

32b) est d’une orientation N -1°40.40’/29°7.31’ W  et N -1°4.18’/29°21.01’W et de 30 Km de largeur.

Figure 32 ; « Cross section » de la sismicité reprise dans notre zone d’étude entre 30 Km de largeur (a) et (b) le resultat de la cross section en profondeur de 0 à 90 Km.

Le constat dans cette première section A-B (figure 32b) est que les séismes sont plus concentrés vers A et entre 5 et 40 Km. Une zone asismique est observée entre 2 et 10 Km de profondeur  dans l’intervalle de distance de 20 Km. Cette zone peut être attribuée à la présence d’une zone d’encaissement ou d’un réservoir magmatique. La figure 33 donne la variation de la valeur de b par la méthode de maximum cuverture dans Zmap. Nous avons estimé la magnitude moyenne complétude Mc à 0.45 et, en considérant le nombre maximum des séismes N=250, avec grille d’espacement à 0.2×0.2×0.2 Km (en latitude, longitude et profondeur). Il  s’en suit les valeurs de b obtenues varient avec la profondeur (figure 33a et figure 34b). Cette valeur de b exprimerait le degré de fracturation, le degré d’hétérogénéité dans la structure, la présence de fluide ou magma, la pression est aussi liée à la contrainte dans une région (Mogi, 1963 ; Scholz, 1968; Wiemer et al., 1998 ; Muru et al., 1999, Wyss et al., 2001 ; Wiemer et al., 2002 ). La valeur de b est largement supérieure à 1 dans la région volcanique et inférieure à 1 dans la région tectonique. Dans notre contexte, b est compris entre 1.08 et 1.24 suivant la profondeur. Les faibles valeurs de b c’est-à-dire inférieur à 1.12 sont comprises dans l’intervalle de distance de 35 à 70 km (figure 33a). Les fortes valeurs de b c’est-à-dire entre 1.16 et  1.24 sont spatialement observées.

La figure 33a montre que les fortes valeurs de b comprises entre 1.16 et 1.24  sont

concentré entre 0 et 32.5 Km d’intervalle de distance, au sud de Nyamulagira tandis que les faibles valeurs de b comprissent entre 1.14 et 1.08 dominent dans la partie Nord-Est de Nyamulagira dans l’intervalle de distance de 35 à 71 Km. La plus forte valeur de b (b= 1.24)  se situe autour de 0 et 3 Km  de profondeur dans un volume de 2 Km vers Nyiragongo. Les valeurs de b comprises entre 1.2 et 1.22 se situant entre 0 et 12 Km de profondeur à la distance entre 0 et 27.5 vers Nyiragongo sont aussi observées.

La profondeur entre 12 et 55 Km à une distance de 0 et 32.5 est dominé par les valeurs de b comprises entre 1.18 et 1.2. Toutes fois, nous observons une valeur de b=1.22 entre 12 et 16 km de profondeur et entre 0 et 20 km d’intervalle de distance vers Nyiragongo (Figure 33a). La plus grande profondeur (entre 55 et 94 Km) est caractérisé par une valeur de b constante et égale à 1.16 dans un volume de rayon de 32.5 Km vers le Nyiragongo. Mais cette valeur  de b

(b= 1.16) se retrouve aussi entre 0 et 12.5 Km de profondeur dans l’intervalle de distance de 32 à 48 Km après le Nyamulagira (Figure 33a).

La valeur de b= 1.14 peut être considéré comme valeur intermédiaire pour passer des valeurs de b considérées comme élevées et des valeurs de b  considérées comme faibles pour notre cas (Figure 33a). Cette valeur se situe dans la différence de distance entre 32.5 et 35 km à la profondeur entre 13 et 94 km  près de Nyamulagira mais aussi à la profondeur entre 0 et 10 Km et entre dans l’intervalle de 50 et 70 Km la distance.

La valeur la plus faible de b (b≤1.08) est observée entre 22 et 94 Km de profondeur

dans l’intervalle de distance de 37.5 à71.5 (figure 33b) du côté du volcan Nyamulagira.

Une décroissance de la valeur de b de la surface vers la profondeur est constatée. La variation de b est fonction de la profondeur (Figure 33a) et de la distribution de la densité sismique suivant le cross section (figure 33b). La densité sismique est plus concentrée au sud Est du volcan Nyamulagira et entre les deux volcans. Et c’est bien de ce côté que les valeurs de b sont supérieures ou égales à 1.16.

Figure 33 : variation de la valeur de b en fonction de la profondeur (a) et (b) la quantité des

séismes par Km2

Pour la deuxieme section (figure 34a et 34b), d’orientation N -1°3.86’/29°0.69’ W  et N -1°36.95’/29°27.52’W et de 30 Km de largeur, la magnitude minimum de complitenesse Mc a été fixée à 0.44. suivant un volume de rayon de 5 Km et une grille d’espacement à 0.2×0.2 a été exploitée.

Figure 34 : Deuxieme « Cross section » de la sismicité reprise dans notre zone d’étude (a) et (b) le resultat de la cross section en profondeur de 0 à 60 Km

 Les valeurs de b dans ce cas (figure 35) augmente de 0.5 à 1.2 au sud de Nyiragongo.

Les valeur elevées de b c’est-à-dire comprises entre 1 et 1.2 sont localisées entre 5 et 17 Km de profondeur (figure 35). Les valeurs inferieures à 1 sont aussi observées et se situent pour la plus part entre 14 et 40 Km de profondeur  et dans l’intervalle de distance de 45 à 57 km ou ddans le volume de rayon 12 Km au sud du Nyiragongo (figure 35). La profondeur entre 0 et 5 Km dans un volume de 5 Km (entre 50 et 55 Km) est dominé par les valeurs de b  comprises entre

0.9 et 1.

La valeur élevée de b (b=1.2), se situe entre 8 et 13 Km en profondeur à une distance dans le volume de 2 Km. Les valeurs de b entre 1 et 1.15 se situent entre 5 et 17 km de profonduer au rayon de 4 Km. Les valeurs de b diminuent d’une part de la profondeur de 5 Km vers la surface et d’autre part de 5 vers 30 Km de profondeur (figure 35).

Figure 35 : le resultat de la deuxieme crosse section en valeur de b.

    

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