Pour tout pays ayant sa propre monnaie, l’échange frontalier et international de biens et services entraîne nécessairement. En faisant regard sur les opérateurs économiques exportateurs ou importateurs des biens, ils ont tendance de refus de la monnaie locale (le pays où il effectue ses activités commerciale) et préfère le dévise pour leur permettre de réaliser leurs transactions.
C’est ainsi que cette relation économique entre nation exige une opération de change du fait que des différentes monnaies nécessitent la conversion selon le pays en relation. C’est dans ce sens qu’on fait recours au taux de change pour réaliser les transactions dans la transparence.
Ainsi, dans ce chapitre nous allons aborder d’une manière très précise les différentes façons de la détermination du taux de change, présente, les variations du taux de change, ainsi qu’une brève présentation de notre milieu d’étude.
Le taux de change étant un outil très important et très sensible dans les affaires nécessite une détermination. Le taux de change est déterminé par la confrontation entre l’offre et la demande de cette monnaie.
En effet ; l’offre de la monnaie correspond aux revenus des exportations alors que la demande de monnaie correspond aux montants des importations. J. Keynes avec sa théorie montre qu’un pays ayant une balance commerciale excédentaire avait une monnaie forte par contre un pays avec une balance commerciale déficitaire avait une monnaie très faible.
Cette analyse de déterminant de taux de change peut être menée en deux temps. Ainsi, nous nous intéresserons tout d’abord à la détermination de taux de change à long terme, ce qui permettra en suite de comprendre et d’aborder le déterminant du taux de change à court terme.
A long terme deux notions sont très indispensables dans cette étude : la loi du prix unique et celle de la parité du pouvoir d’achat.
II.1.1.1 Notion sur la loi du prix unique
Cette loi étant le point de départ pour appréhender les déterminants du taux de change. Pour mieux comprendre cette loi nous allons partir d’un cas concret de deux économies produisant un produit ou des services parfaitement identiques, ce bien étant vendu sur le marché différent si les couts de transaction, le frais de transfert, le coût de transport et les barrières commerciales (droit de douane) ainsi que le coût d’information sont négligeable, le prix du bien dans les deux économies doivent être exactement identique quand elle est exprimée dans une même monnaie.
Supposons que la RDC et le RWANDA produisent un même bien X, Xfc est le prix de X en FC et Xfr le prix de X en franc Rwandais et Sfc/fr c’est le TC Franc congolais- franc rwandais ; ainsi on a
Xfc =Xfr *Sfc/fr
C’est le TC qui réalise un ajustement pour le prix en FC et le prix FR lorsqu’ils sont exprimés en monnaie commune.
Prenons une hypothèse selon laquelle 1000kgs de maïs soit une tonne produite aux USA coûte 150$ et que la même quantité et qualité produite en RDC coûte 180 000fc. D’après cette loi du prix unique on a :
TC = c.à.d. TC * P$= PFC avec TC = taux de change
PFC= prix en franc congolais
P$ = prix en dollar
Ainsi, on aura TC == 1200
D’où le TC dollar/ franc congolais ($/FC) doit être égal à 1200 avec 1$=1200fc
Nous remarquons que le maïs congolais sur le marché aux USA vaut 150$ et ceux de l’Amérique coûtera 180 000fc en RDC.
Supposons que le TC $/FC varie 1$ = 1500fc, ceci signifie que le maïs américain connaitra une hausse sur le territoire congolais, au lieu de 180 000fc sera 225 000fc soit 1.25 fois plus cher que celui produit localement.
Il peut arriver que la LPU est violet, ce qui peut avoir que conséquence néfaste sur l’économie du pays telle que : La hausse d’importation, La réduction des exportations ceci va conduire à un déficit commercial.
Il se voit visiblement que dans ce deux économies ; le maïs américain bien que de qualité et quantité identique à celui de la RDC, serait donc relativement plus cher que celui de la République Démocratique du Congo. Seul le TC vérifiant la loi du prix unique permet aux produits Congolais et américain d’être commercialisés à des prix identiques sur les deux marchés en question.
Plusieurs auteurs ont parlé de la PPA. La notion de PPA était retrouvée pour la première fois dans l’écrit d A. Navarro au 16e siècle, au 17e siècle par Gérard de Malynes, puis Humu au 18e, Ricardo au 19e siècle. Et vers les années 1916 -1918, G. Cansel qui va énoncer plus clairement cette notion de la PPA du fait qu’il avait le souci de déterminer le taux de change d’équilibre entre les monnaies à un moment où l’abandon de l’étalon-or entraine une grande instabilité cambiaire.
La PPA est une des grandes théories de la détermination des TC et elle suppose que le taux de change entre deux monnaies s’ajuste pour compenser les variations des niveaux des prix sur deux marchés en étude.
Mais RICERDO à 1817 ; lui montre que la théorie de la PPA dépend de l’idée que la valeur de la monnaie est partout. ». Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité du pouvoir d'achat de deux devises considérées
Cette théorie de la PPA connait deux versions : la version absolue et la version relative
Celle-ci suppose que le taux de change entre deux monnaies, d’une part la monnaie d’un pays considéré et d’autre part la monnaie étrangère, vérifie la PPA lors qu’une unité de la monnaie nationale permet d’acheter la même quantité des produits dans le pays considéré et dans le pays étranger c.à.d. qu’elle fait qu’il y ait égalité entre les niveaux des prix national et étranger, une fois ce prix est exprimé dans une même unité monétaire.
Donc le TC dans la PPA est le rapport des prix de ces deux paniers. Son expression mathématique peut se présenter de la manière suivante :
Soit P le prix du panier de biens dans le pays domestique et P* prix du panier de biens dans le pays étranger.
SPPA = P/P* (1)
EPPA=P*/P (2)
À la forme logarithmique, elle deviendra :
sppa = p p*
eppa = p* p
Avec la PPA absolue on peut déterminer si une monnaie est sous-évaluée ou surévaluée par rapport à l’équilibre que sous-tend la PPA
Elle se distingue de la version absolue par le fait qu’elle s’attache au rapport des variations de prix, par contre la version absolue s’attache au rapport des niveaux de prix seulement ; c.à.d. que la PPA relative cherche à mesurer la variation de PPA entre deux périodes.
Ainsi, cette théorie met en relation la variation du taux de change avec la variation du niveau général des prix. L’idée est que la variation du change est déterminée par le différentiel entre le taux d’inflation interne et le taux d’inflation à l’étranger. Une inflation nationale supérieure à l’inflation étrangère doit déprécier le taux de change national ; à l’inverse, une inflation nationale inférieure à l’inflation étrangère doit apprécier le taux de change national.
Partant de cette théorie approuvant que le taux de variation du cours de change sur une période soit égal au rapport des taux de variation des IPC sur cette même période.
Supposons que :
P1, FC = niveau de prix en RDC en 1
P2, FC = niveau de prix en RDC en 2
P1, Rand= niveau des prix en Afrique du Sud en 1
P2, Rand= niveau des prix en Afrique du sud en 2
S1, FC/Rand taux de change en 1
S2, FC/Rand taux de change en 2
Formulation PPA relative (suite)
On a donc :
P1;FC = S1;FC/Rand P1;Rand (1)
P2;FC = S2;FC/Rand P2;Rand (2)
De (1) et (2) On peut en déduire :
S1;FC/Rand =P1;FC/P1;Rand (3)
S2;FC/Rand =P2;FC/P 2;Rand (4)
Partant des équations précédentes :
= (5)
Cette relation nous donne une formule de la PPA relative
Cette théorie telle qu’elle est importante, elle présente certaine limites :
A long terme, le taux de change possède 4 déterminants, à savoir : les niveaux de prix comparés, les barrières commerciales, les préférences relatives aux produits domestiques ou étrangers et la productivité.
Sur le long terme, une hausse (baisse) du niveau général des prix dans une économie relativement au niveau général du prix dans le reste du monde provoque une dépréciation de la monnaie et dans le cas contraire c’est l’appréciation de la monnaie.
L'analyse théorique la plus utilisées jusqu'au début des années 70 se base sur la situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d'inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux d'intérêt. L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher Chérif, 2004)
Vers les années 1960 par Houthakker et Mage ont essayé de mettre beaucoup plus cette notion en valeur. Ces deux auteurs ont montré que deux pays ayant le même taux d’inflation pouvaient néanmoins connaître des évolutions différentes de leur taux de change si le solde tendanciel de leur balance courante différait.
Deux situations peuvent être distinguées :
Sur le long terme, plus une économie devienne productive par rapport aux autres, plus sa monnaie s’apprécié.
Fréderic M. montre les facteurs qui influencent le taux de change sur le long terme avec les conséquences y affèrent dans un tableau :
Tableau n°1 : Evolution et conséquences de déterminants du taux de change à L.T.
Déterminants |
Evolution |
Conséquence sur le TC E* |
Niveau général des prix domestique** |
||
Barrières commerciales |
||
Demande de produits importés |
||
Demande de produits exportés |
||
Productivité** |
*unité de monnaie étrangère pour unité domestique. Une hausse indique que celle-ci s’apprécie, une baisse qu’elle se déprécie.
** c’est l’unité par rapport aux autres pays.
Il note que seule des hausses ( ) sont envisagées ; des baisses ( ) ont des effets opposés à ceux figurant dans la dernière colonne[2].
Les variations à L.T du taux de change ne sont pas tellement suffisantes : ses déterminants à long terme se modifient lentement, or ce taux peut enregistrer de fortes variations quotidiennes. Elle doit donc être complétée par sa détermination à C.T.
Pour mieux comprendre ses mouvements à CT, il faut remarquer que le taux de change est le prix d’actifs domestiques comparé à des actifs étrangers de même nature mais libellés dans une autre monnaie. Un TC étant le prix relatif de 2 types d’actifs, il est logique, pour comprendre comment il est déterminé à CT ; d’adopter l’approche de la demande d’actifs. C’est ainsi que nous allons approfondir des relations entre le taux d’intérêt et le taux de change.
II.1.2.1 Taux d’intérêt
Le taux d’intérêt l’un de canaux de transmission de la politique monétaire, son observation sur le marché monétaire est tellement indispensable pour mieux appréhender, expliquer et surtout comparer l’évolution du taux de change car sa variation représente certaine réparations sur la variation des devises.
Etant donné que le taux de change répond au principe de la parité des taux d’intérêt : dès lors que les capitaux sont mobiles, des investisseurs rationnels vont placer leurs capitaux sur les marchés les plus rémunérateurs, entraînant ainsi des variations de change. Si les taux d’intérêt de la république Sud-africaine (rand) sont supérieurs aux taux congolais, la demande de Rand va augmenter, de même que l’offre de francs congolais, ce qui entraîne une appréciation du Rand et une dépréciation du franc.
De manière générale, Bruno Dupray montre que les devises avec un fort taux d'intérêt vont attirer les investisseurs et les devises avec un taux d'intérêt faible vont être délaissées. C'est ce que l'on appelle le phénomène de carry trade. Lorsque vous acheter une devise, vous recevez le taux d'intérêt et si vous la vendez, vous payer le taux d'intérêt. Il est logique de voir les capitaux affluer vers les devises proposant la rémunération la plus forte.[3]
La relation du taux d’intérêt et l’inflation nous renvoi à l’étude de deux formes du taux d’intérêt (réel et nominal), deux taux réel (ex-ante et ex-post) ainsi que le taux d’intérêt nominal et la demande de monnaie.[4]
Le taux d'intérêt nominal est compris comme le taux que paient les banques et le taux d'intérêt réel l'accroissement des pouvoirs d'achat induit par la possession d'un compte en banque. La relation mathématique suivante en découle :
r = i - ð
Où r = le taux d'intérêt réel ;
i= le taux d'intérêt nominal
ð = le taux d'inflation
Le taux d'intérêt réel est la différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux d'inflation.
Irving F. telle que citer par Jean H., En reformulant les termes de l'équation du taux d'intérêt réel, il écrire le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et du taux d'inflation[5] :
i = r + ð
Cette équation de Ficher montre que les deux causes de variations possibles des taux d'intérêt nominal sont la variation du taux d'intérêt réel et la variation du taux d'inflation.
La distinction entre ces deux éléments au sein du taux d'intérêt nominal permet d'utiliser l'équation pour élaborer une théorie du taux d'intérêt nominal. Selon l'hypothèse de Fisher, le taux d'intérêt réel s'ajuste en vue d'équilibrer l'épargne et l'investissement. La théorie quantitative de la monnaie montre que le taux de croissance monétaire détermine le taux d'inflation. En fait, l'équation de Fisher nous montre que le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation déterminent conjointement le taux d'intérêt nominal.
En réunissant la théorie quantitative de la monnaie et l'équation de Fisher montrent comment la croissance monétaire affecte le taux d'intérêt nominal. Selon la théorie quantitative, un accroissement de 1% du taux de croissance monétaire provoque également une hausse de 1% du taux d'inflation. Selon l'équation de Fisher, cette hausse de 1% du taux d'inflation provoque à son tour un relèvement de 1% du taux d'intérêt nominal.
Lorsque un emprunteur et un prêteur conviennent d'un taux d'intérêt nominal, ils ignorent comment va évoluer le taux d'inflation entre le moment de leur transaction et l'échéance du prêt. On peut distinguer deux concepts du taux d'intérêt réel : le taux d'intérêt réel auquel s'attendent l'emprunteur et le prêteur au moment de la transaction, appelé taux d'intérêt réel ex-ante, d'une part, et le taux d'intérêt réel qui se vérifie ultérieurement, appelé taux d'intérêt réel ex-post.
Les emprunteurs et les prêteurs ne peuvent plus prévoir exactement le taux d'inflation future ni son évolution.
Si nous désignons par ð le taux d'inflation future réelle et par ðe l'inflation future anticipée. Le taux d'intérêt réel ex-ante est alors i- ðe, et le taux d'intérêt réel ex post i- ð. Les deux taux d'intérêt réels s'écartent lorsque le taux l'inflation réelle ð n'est pas la même que l'inflation anticipée ðe.
Comme cette distinction affecte l'effet de Fisher en toute évidence, le taux d'intérêt nominal ne peut jamais s'ajuster à l'inflation réelle, car cette dernière n'est pas connue lorsque le premier est fixé. Le taux d'intérêt nominal ne peut s'ajuster qu'à l'inflation anticipée. Réécrivons donc, de manière plus précise, l'effet de Fisher comme suit :
i = r + ðe
C'est l'équilibre sur le marché des biens et services qui déterminent le taux d'intérêt réel ex-ante r. Quant au taux d'intérêt nominal i, ses variations sont exactement proportionnelles à celles d'inflation anticipée ðe.
La théorie quantitative de la monnaie est basée sur une fonction simple de la demande de la monnaie. Cette théorie est loin d'être complète pour être un point de départ pour analyser le rôle de la monnaie. Nous allons ajouter un autre déterminant de la quantité demandée de la monnaie, le taux d'intérêt nominal. Si nous sortons les billets de notre portefeuille, qui ne sont rémunérés par aucun taux d'intérêt, pour les déposer sur un compte d'épargne par exemple nous percevrons un taux d'intérêt nominal.
En détenant de la monnaie plutôt que d'autres types d'actifs, vous renoncez donc au taux d'intérêt nominal : celui- ci est le coût d'opportunité de la détention de monnaie.
En effet, les actifs autres que la monnaie, tels les bons d'Etat, générant un rendement réel égal à r. Par contre, la détention de monnaie ne génère qu'un rendement égal à -ðe, puisque la valeur réelle de la monnaie est érodée par le taux d'inflation. En détenant de la monnaie, nous renonçons à l'écart entre ces deux rendements. Le coût de la détention de monnaie est donc r-(-ðe), dont l'équation de Fisher nous dit qu'il s'agit du taux d'intérêt nominal i.
Comme la quantité demandée de tout bien est fonction du prix de ce bien, la quantité demandée de la monnaie dépend du prix de la détention de monnaie. La demande d'encaisses monétaires réelles est donc fonction, à la fois du niveau de revenu et du taux d'intérêt nominal. Ceci nous permet d'écrire la fonction générale de demande de monnaie comme suit :
(M/P)d = L(i,Y)
Avec L désigne la demande de monnaie, parce que celle-ci est l'actif liquide par excellence, celui qui est le plus facile d'utiliser pour réaliser des transactions. Plus le niveau du revenu Y est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est importante. Et plus le taux d'intérêt nominal i est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est faible.
Nous connaissons maintenant les diverses relations qui, existent entre la monnaie, les prix et les taux d'intérêt. Comme nous savons dans la théorie quantitative de la monnaie, l'offre et la demande de monnaie déterminent conjointement le niveau d'équilibre des prix. A son tour, celui-ci influence le taux d'intérêt nominal via l'effet de Fisher.
Mais, comment l'introduction de cette dernière liaison affecte-t-elle la théorie du niveau des prix?
Egalisons, tout d'abord, l'offre d'encaisses monétaires réelles et leur demande :
M/P=L (i, Y)
Exprimons à l'aide de l'équation de Fisher le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et de l'inflation anticipée :
M/P = L(r + ðe ,Y)
Cette équation établit que le niveau des encaisses monétaires réelles dépend du taux d'inflation anticipée.
La dernière équation va plus loin que la théorie quantitative de la monnaie quant à la détermination du niveau des prix. En effet, selon cette théorie, l'offre contemporaine de la monnaie détermine le niveau contemporain des prix. Cela n'est vérifié qu'en partie : si le taux d'intérêt nominal et le volume de production sont maintenus constants, le niveau des prix varie proportionnellement à l'offre de monnaie. En réalité, le taux d'intérêt nominal n'est pas constant : il est fonction de l'inflation anticipée, qui dépend elle-même de la croissance monétaire. La présence du taux d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie est à la base d'un moyen supplémentaire pour l'offre de monnaie d'affecter le niveau des prix.
Selon cette version élargie de l'équation de demande de monnaie, le niveau des prix est fonction de l'offre contemporaine de monnaie et également de l'offre monétaire attendue à l'avenir.
Pour mieux comprendre ceci, supposons que la banque centrale annonce son intention d'accroître la masse monétaire à l'avenir, sans la modifier aujourd'hui. Suite à cette annonce, les gens s'attendent à une croissance monétaire et à un taux d'inflation accrus. Cette augmentation anticipée du taux d'inflation suscite, selon l'effet Fisher, un accroissement du taux d'intérêt nominal. Celui-ci a pour effet immédiat de réduire la demande d'encaisses monétaires réelles. Comme la quantité de monnaie reste inchangée, cette demande réduite d'encaisses monétaires réelles entraîne un relèvement du niveau des prix. En conséquence, l'anticipation d'une croissance monétaire future plus rapide demain se traduit par un niveau des prix plus élevé aujourd'hui. On voit donc que l'impact de la monnaie sur les prix est relativement complexe.
Il représente un coût d’opportunité de détention des encaisses monétaires, Tout excès de demande de monnaie (par ex: suite à une hausse de l’activité économique ou une contraction de l’offre de monnaie décidée par la Banque Centrale) conduit à une hausse du taux d’intérêt.
La rigidité des prix à court terme, et le fait que les agents incorporent immédiatement leurs anticipations sur l’évolution du change à long terme, peut conduire à une surrection du change en cas de changement de politique monétaire. Par ex, une politique monétaire expansive conduit à une dépréciation de la monnaie nationale plus prononcée à court terme qu’à long terme.
Le mécanisme de détermination du taux d’intérêt que nous sommes entrés analysé dans le cas du pays domestique se vérifie aussi à l’étranger: dans les deux pays le taux d’intérêt nominal est déterminé par l’équilibre entre la demande et l’offre de monnaie et celui-ci est, à son tour, lié au taux de change par la relation de parité non-couverte.
II.1.2.2 La parité des taux d'intérêt
Cette théorie était envisagée par W. Lotz à la fin du 19eme siècle et Développée par J. M Keynes en 1923, la théorie de la P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage entre les marchés financiers.
Le différentiel des taux d'intérêt entre deux pays doit compenser l'évolution des cours de change. Elle exprime l'idée que la différence entre le cours de change au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l'écart de taux d'intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :
Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S
Ou encore i-i*= (F-S)/S Où :
Avec : Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;
i et i* les taux d'intérêt respectifs domestique et étranger ;
F le taux de change à terme ;
S le taux de change courant.
Ici, l s'agit donc de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actifs domestiques et d'un placement en actifs étrangers après couverture à terme. L'investisseur sera indifférent à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque leurs rendements sont égaux. En d'autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter le taux de dévaluation ou de réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu d'utilité pour les prévisions des cours de change.
En couplant l’analyse du marché monétaire de chaque pays avec la relation de parité des taux d’intérêt non-couverte, on obtient un modèle explicatif des variations de change à court terme. Pour un niveau donné des anticipations de change et des prix, tout facteur conduisant à un excès de demande de monnaie conduit, ceteris paribus, à une appréciation de la monnaie nationale[6].
A court terme, il se peut que le taux de change s’éloigne de son cours d’équilibre, tel qu’il est déterminé par les « fondamentaux », sous l’effet de causes conjoncturelles.[7]
Si les agents anticipent qu’une monnaie va se déprécier, ils vont la vendre en masse. Par-là, la monnaie va effectivement se déprécier : les anticipations sont auto-réalisatrices et conduisent à des écarts fictifs entre la valeur d’une monnaie et sa valeur « réelle », telle qu’elle devrait résulter des fondamentaux.
Cette théorie a été développée par Dornbusch en 1976. Elle suppose que les marchés financiers s’ajustent plus rapidement que les marchés des biens et services, ce qui conduit à une différence entre le taux de change à court terme et son taux d’équilibre, à long terme.
Supposons que la masse monétaire d’un pays X augmente. A court terme, les prix des biens étant rigides, cette augmentation n’entraîne pas de l’inflation. En revanche, l’augmentation de l’offre de monnaie entraîne une baisse des taux d’intérêt, ce qui conduit à une sortie de capitaux qui déprécie le taux de change (théorie de la parité des taux d’intérêt). Cette dépréciation s’accentue ensuite sous l’effet de l’inflation : à court terme le taux de change surréagit. Mais à long terme la surréaction disparaît car la dépréciation du change supérieure à l’inflation stimule les exportations et limite les importations : le taux de change s’apprécie progressivement pour rejoindre à long terme son niveau d’équilibre en terme de PPA.
La libre circulation de plusieurs monnaies dans une économie comme c’est le cas de l’économie congolaise a toujours de conséquences très grave sur le long terme et sur le pouvoir d’achat de la population.
En effet, dans un pays où la stabilité de la monnaie n'est pas assurée, les opérateurs économiques (agents économiques) peuvent vouloir se procurer les devises en vue de se couvrir contre les risques probables qui proviendraient soit de la dépréciation soit de l'appréciation de la monnaie nationale. Dans ces conditions, les devises sont demandées pour motif de spéculation. La question qui se pose, c'est à quel taux acquérir ces devises.
Ainsi la dollarisation de l’économie congolaise telle qu’elle avait été déclaré officiellement par les autorités congolais (le gouvernement, le gouverneur de la BBC) en date du 21 septembre 2012 avec comme objectif de rétablir la monnaie nationale, franc Congolais dans sa fonction d’intermédiaire des échanges en lieu et place du dollar américain.[8] Tous ceci a pour conséquences la paralysie de la politique économique du pays en général et plus particulier la politique monétaire de l’Etat dollarisée.
Dans ce point nous allons tenter d’analyser les différentes variations qu’a subies le cours de change durant toute notre période d’étude.
Le marché de change en RDC a connu une forte variation du cours de change des principales devises et ont enregistré la variation de leur cours de change par rapport aux devises dont principalement le dollar américain et l’Euro durant tout notre période d’étude.
Vue la politique de change initiée par la Banque Centrale visant des principaux objectifs à savoir : lisser les variations des cours de change et améliorer le niveau des réserves internationales. Dans ce cadre, la stratégie de la BCC pour atteindre ses objectifs consistait à étendre et approfondir les marchés de change, notamment en recevant en franc congolais, le paiement par les opérateurs miniers d’impôts, droits et taxes ;- en se gardant de payer en devises les résidents ; en intervenant de façon active sur le marché des changes en tenant compte des cycles budgétaires et économiques : en cas de déficit budgétaire ou effritement de l'offre de devises, la Banque Centrale effectue des ventes ; et en cas d’excédent budgétaire, elle procède à des achats.- en nivelant à 5,0 millions de USD le solde auprès des correspondants locaux.[9]
D’une manière générale, les taux de change des principales devises ont évolué à la hausse par rapport au franc congolais ces derniers mois tels que nous fait constater suivant :
Tableau N° 2 : les cours de change à l’incertain moyen de principales devises
Mois |
juil-16 |
Aout-2106 |
sept-16 |
oct-16 |
nov-16 |
déc-16 |
janv-17 |
févr-17 |
mars-17 |
$ |
991,3437 |
1013,5829 |
1032,7329 |
1093,053 |
1145,7711 |
1199,1075 |
1254,7253 |
1295,2614 |
1354,86948 |
Euro |
1097,2725 |
1132,8791 |
1250,3747 |
1203,2193 |
1237,4154 |
1262,6336 |
1328,1386 |
1384,0216 |
1463,51978 |
ZAR |
68,6875 |
73,1909 |
72,7 |
78,4277 |
82,3763 |
86,6135 |
92,2224 |
98,5516 |
107,07572 |
Franc CFA |
1,672 |
1,7272 |
1,7638 |
1,8357 |
1,8874 |
1,9297 |
2,0266 |
2,11 |
2,49032 |
Source : BCC registre de cours de change de juillet 2016
Ce tableau représentatif de cours de change moyen des principales devises entre autres : dollars américain ($), Euro (£), rand (ZAR) et Franc Français (Franc CFA) au cours de notre période étude. Il se dégage un constat selon lequel au cours du mois de juillet, les taux de change de manière générale, sont montés dans presque toutes les zones monétaires.
Les variations des cours constatées s’expliquent par la demande accrue des devises dont principalement le dollar américain pour raison d’importation des biens et services à l’étranger. Auquel pourrait s’ajouter le sèchement des réserves en devises liées à la baisse des recettes des exportations des matières premières principalement le cuivre de la Gécamines. Cette situation a entrainé le cours de change entre franc congolais et les principales devises l’augmentation du rythme de l’inflation caractérisé par la flambé des prix sur le marché. Face à la panique, il y a eu des effets d’anticipation des prix de la part des opérateurs économiques en général sur tous les marchés. L’envoie des prix a provoqué aussi, la chute du pouvoir d’achat de la population.[10]
Cependant, l’intervention de la BCC sur le marché des changes par la cession des devises apparaît de plus en plus moins efficace au regard de la forte dollarisation de l’économie congolaise dans son entièreté.
Comme il s’est remarqué que la valeur de FC sur le marché de change n’est pas stable c.à.d. elle varie du jour au jour, cela nous a induit à une analyse approfondie de cette variation. Ainsi, Ce tableau nous servira d’outils d’analyse car il nous présente les différentes variations et les dépréciations ou appréciations qu’avait subies le FC par rapport aux devises principales dans la ville de Bukavu.
Tableau N° 3 : les variations et dépréciations de FC par rapport aux devises
$ |
VARIATION |
DEPRECIATION EN % |
EURO |
VARIATION |
DEPRECIATION EN % |
ZAR |
VARIATION |
DEPRECITION EN % |
Franc CFA |
VARIATION |
DEPRECIATION En % |
MOIS |
989,8478 |
1075,6546 |
67,3543 |
1,4563 |
JUIN |
||||||||
991,3437 |
1,4959 |
0,150896203 |
1097,2725 |
21,6179 |
1,97014871 |
68,6875 |
1,3332 |
1,940964513 |
1,672 |
0,2157 |
12,9007177 |
JUILLET |
1013,5829 |
22,2392 |
2,194117521 |
1132,8791 |
35,6066 |
3,143018527 |
73,1909 |
4,5034 |
6,152950708 |
1,7272 |
0,0552 |
3,19592404 |
AOUT |
1032,7329 |
19,15 |
1,854303276 |
1250,3747 |
117,4956 |
9,396831206 |
72,7 |
-0,4909 |
-0,675240715 |
1,7638 |
0,0366 |
2,0750652 |
SEPTEMBRE |
1093,053 |
60,3201 |
5,518497273 |
1203,2193 |
-47,1554 |
-3,919102694 |
78,4277 |
5,7277 |
7,30315947 |
1,8357 |
0,0719 |
3,916762 |
OCTOBRE |
1145,7711 |
52,7181 |
4,601102262 |
1237,4154 |
34,1961 |
2,763510136 |
82,3763 |
3,9486 |
4,793368967 |
1,8874 |
0,0517 |
2,73921797 |
NOVEMBRE |
1199,1075 |
53,3364 |
4,448008206 |
1262,6336 |
25,2182 |
1,997269833 |
86,6135 |
4,2372 |
4,892078025 |
1,9297 |
0,0423 |
2,19205058 |
DECEMBRE |
1254,7253 |
55,6178 |
4,432667453 |
1328,1386 |
65,505 |
4,932090672 |
92,2224 |
5,6089 |
6,081928035 |
2,0266 |
0,0969 |
4,78140728 |
JANVIER |
1295,2614 |
40,5361 |
3,129569058 |
1384,0216 |
55,883 |
4,037726001 |
98,5516 |
6,3292 |
6,422219426 |
2,11 |
0,0834 |
3,95260664 |
FEVRIER |
1354,86948 |
59,60808 |
4,39954408 |
1463,51978 |
79,49818 |
5,431985347 |
107,07572 |
8,52412 |
7,960833698 |
2,49032 |
0,38032 |
15,2719329 |
MARS |
Source : nos calculs dans Excel
Le profil du marché de change est resté dominé par la variation consécutive des taux des principales devises par rapport au franc congolais. En effet, dès le mois de juillet, le dollar, l’Euro, le ZAR et le Franc CFA qui s’est fixé au taux de change peu équilibré, ce taux a été revu à la hausse pendant toute cette période de neuf mois.
[1] Houthakker et Mage cité par Laurent E. "les déterminants des taux de change"
[2] Fréderic M. op cit p243
[3] http ://www.centralcharts.com/forums/1-forex/
[4] Slah Bahloul " l’impact de l’augmentation du prix du pétrole sur la hausse des prix : cas de la Tunisie", en mastère de recherche en finance, FSEG, 2008
[5] Jean Houard: `Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition, De Boeck université
[6] Chahir Zaki les déterminants du taux de change à court terme, 2014, p24
[7] Laurent E « le déterminant du taux de change »
[8] Trésor-Gauthier M. KALONJI : dédollarisation de l’économie nationale congolaise : enjeux et quelques implications macroéconomiques, RDC, p1
[9] BCC : marché de change des principales devises en RDC, 2016, p3
[10] Ministère de l’économie nationale : taux de change des principales devises, RDC, p3