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CHAP II : ETUDE DES CONTRAINTES ET STRATEGIES D’ACROISSEMENT DU CAFEIER

II.1. ETUDE DES CONTRAITES

II.1.1. LES CONTRAITES PHYTOSANITAIRES

II.1.1.1. LES MALADIES

  1. Les pourridiés

Les pourridiés sont des pourritures des racines causées par plusieurs champignons qui attaquent un grand nombre des plantes. Dans la plus part de cas, on trouve les mêmes champignons, armillaria, fomes, rosellina. Sur le caféier arabica et robusta, on rencontre les espèces suivantes : armillaria mellea, fomes lignosus.

Les symptomes externes d’un caféier atteint de pourridiés se remarquent sur les parties aériennes et consistent en fanaison généralisée et souvent brutale de l’ensemble de la cyme suivie de la mort assez rapide de l’arbuste. Les symptômes caractéristiques de ces

Champignons s’observe sur le système racinaire (BISIMWA, 2012).

  1. La rouille

Il existe deux rouilles foliaires sur le caféier :

  • La rouille due à Hemilleia vastatrix
  • La rouille farineuse due à H. coffeicola (COSTE, 1989).

Symptômes et dégâts

La rouille orangée se présente sous forme des taches apparaissant sur la face inférieure des feuilles, d’abord décolorées, ces taches se couvrent après une dizaine des jours, d’une pulvérulence jaune orangée vif, constituées par les fructifications vif du parasite (COSTE, 1989)

Les taches qui peuvent atteindre 1à2 cm de diamètre forment, par coalescence, des plages pouvant couvrir une grande partie de la surface du limbe. Le centre du limbe finit par se nécroser (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

Les feuilles malades dont la chlorophylle est détruite, tombe lorsque l’attaque est grave, l’arbuste est totalement défeuillé ; ses extrémités se dessèchent et il meurt d’épuisement au bout d’un certain temps si le phénomène se répète (ANONYME, 2002).

Toutes les mesures assurant une bonne vigueur des caféiers (paillage, fertilisation, désherbage,…) les aident à mieux supporter les attaques de la rouille. Une aération de l’arbuste par une taille adéquate favorise le ressuyage et leur éclairement, contribuant ainsi à freiner l’extension de la maladie (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

La lutte chimique est possible par l’application répétée (2 à 5 traitements selon les régions) des produits cupriques, la première devant être faite juste après le début des pluies, les autres à un mois d’intervalle (COSTE, 1989).

  1. L’ascoshytose

Agent causal : ascoshyta tarda

Des taches nécrotiques irrégulières s’étendent à partir de la pointe ou du bord du limbe foliaire. De coloration brun foncé, elles peuvent atteindre plusieurs centimètres de diamètre, et développent souvent une série d’anneaux concentriques plus sombres. Le champignon attaque souvent les jeunes rameaux provoquant une nécrose qui progresse à partir de leur extrémité (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).les symptômes foliaires sont plus fréquent aux altitudes élevées, cette maladie peut entrainer des dégâts non négligeable dans des conditions écologiques particulières : pluviosité anormalement abondante, caféière sous ombrage trop dense, vieille caféière mal entretenue (COSTE, 1989).

La bonne conduite des plantations et la taille des rameaux atteint préviennent son apparition ou réduisent  son impact (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

  1. L’anthracnose

Agent causal : colletotricum coffeanum

 On le rencontre sur les fruits à tous les stades de leur développement, mais seuls les symptômes sur les jeunes fruits vert permettent  un diagnostic sûr (COSTE, 1989).Sur les drupes vertes en croissance apparaissent des petites taches brun foncé à noires, arrondies à ovales, nettement déprimées, qui s’étendent rapidement sur l’arbre, noircissent et dessèchent (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

Les graines sont détruites, celles-ci tombent ou demeure sur l’arbre, noircie ou desséchée et prend la forme de « buni » (BISIMWA, 2012).

En plantation paysanne, la lutte contre l’anthracnose est d’abord culturale : récolte sanitaire complète en fin de saison pour limiter les sources d’inoculum, taille d’éclaircissement pour favoriser le ressuage des arbustes. Dans la mesure du possible, il faut éviter l’installation des plantations au bas des pentes où les brouillards sont fréquents, dans le milieu confiné ou sous ombrage très dense (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

Les oxychlorures de cuivre en pulvérisation à 0, 5% sont recommandés (BISIMWA, 2012).

  1. La trachéomycose ou fusariose

Agent causal : gibberela xylarioides  du groupe des ascomycètes, dont le stade imparfait est fusarium xylarioide.

La contamination ne s’opère par le sol mais par les spores véhiculées par l’air ou les insectes. Les symptômes externes se présentent en une fanaison de la cyme, chute des feuilles, et dessèchement des branches, rameaux et fruits. La fanaison de la cyme peut être brutale. C’est la maladie qui cause plus des dégâts aux caféiers d’Afrique centrale (BISIMWA, 2012).

II.1.1.2. LES RAVAGEURS DU CAFEIER

  1. Punaises du caféier
  2. Antestiopsis orbitalis ghesquieri, A. lineaticolis ghesquiri, A. inticata, A. cintricollis (pentatomidae)

Ces  insectes sont hôtes du caféier arabica, les hôtes alternatifs sont les membres des rubiacées. Ce sont les plus dangereux sur caféier arabica (BISIMWA, 2012).noire bariolé

L’A. orbitalis est une punaise de 8mm de long de couleur noire bariolé avec des taches blanchâtres et orangées. Elle pond ses œufs par groupe de 9à12 à la face inférieure des feuilles ou sur les drupes (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

Les orbitalis attaquent les très jeunes feuilles, les rameaux verts, les boutons floraux et les drupes. Il préfère les drupes encore verts, dont l’endocarpe est laiteux. Il suce la sève, ce qui ralentit la croissance des jeunes pousses ; les nœuds sont raccourcis et il se produit une multiplication des branches et branchettes qui donnent aux plants l’aspect de « balai de sorcière» (COSTE, 1989).

On recommande la lutte culturale par la taille d’entretien pour réduire l’ombrage: on réduit ainsi les populations des punaises.  On  commence la lutte lorsque les tests prouvent l’existence de deux insectes en moyenne par arbre dans les régions sèches et un insecte par arbre dans les régions humides. Pour la lutte chimique, on utilise la pyréthrine, le fenthion, le fenitrothion (COSTE, 1989).        

  1. Habrochila Placida (tingidae)

L’adulte mesure 4-4,5mm de long. La tête et le corselet sont pourvus d’expansions foliacées qui bordent le corps. Les élytres transparentes et réticulées, dépassent la longueur du corps, sont parcourues des fines lignes brunes, ce qui les fait appeler « punaises à dentelles ». ce sont des insectes brunâtres ou jaunâtres (BISIMWA, 2012).

Les Habrochila vivent à la face inférieure des feuilles qui jaunissent sous l’effet de leurs piqures, et montrent des nombreux petits points noirs qui sont des excréments desséchés de l’insecte (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

La lutte est la même que pour Antestiopsis (BISIMWA, 2012).

  1. Thrips enrouleur

Diarthrothrips coffea, haplandothrips bredoi, panchaetothrips noxius (tripidae)

Les thrips sont des insectes de 1-2mm d’envergure, avec des ailles frangées de longs terminées par une tarière qui permet d’enfoncer les œufs dans les tissus végétaux    (BISIMWA, 2012).

Les insectes piquent et sucent la sève des feuilles, des drupes et jeunes pousses qui deviennent grisâtres. H. bredoi enroule généralement les feuilles de l’extrémité distale des rameaux, dans lesquelles il poursuit son développement (COSTE, 1989).

Les  fortes attaques peuvent être jugulées par une pulvérisation de dimétoate à 400g m.a/ha (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

  1. Chenille rongeuse des feuilles

      Leucoplema dohertyi (lépidoptère)

La jeune larve verruqueuse est blanc grisâtre. A la fin de son développement qui dure environ 3 semaines, elle devient rougeâtre et mesure 10mm de long.

Cette petite chenille ronge par plage la face inférieure des feuilles ne laissant intactes que les nervures et l’épiderme supérieur de limbe.

L’incidence de ces attaques est en générale négligeable et ne justifie aucune intervention particulière ha (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

  1. La pyrale des drupes

    Prophantis smaragdina (lépidoptère)

Le papillon pond ses œufs isolement près des drupes vertes. La larve mesure 12mm, sa face dorsale est rougeâtre, son extrémité, toujours près du pédoncule, pour se nourrir de l’albumen des graines vertes, y créant une cavité irrégulière ha (AUTRIQUE et PERREAUX, 1989).

Les baies affectées tombent les graines trouées sont vidées, les deux fèves sont mangées. La chenille peut creuser plusieurs fruits, même lorsqu’ils sont atteints avant la maturité (BISIMWA, 2012).

On recommande de récolter et de bruler les fruits attaqués. Pulvériser un organochloré sur les glomérules atteints. Organiser aussi des rondes phytosanitaires (coste, 1989).

  1. Foreurs (borers) du tronc

Les borers les plus connus sont  Bixadus stèrricola, Apate monachus et anthoxes leuconotus. Généralement, les larves pénètrent sous l’écorce, à la base des branches et ceinturent l’arbre dans son bois tendre. Cette anhélation plus ou moins complète, qui se remarque nettement par une boursouflure de l’écorce, entrainant une chlorose marquée, suivie d’une défoliation complète de la partie de l’arbre située au dessus de la partie atteinte (BISIMWA, 2012).

  1. Les Fourmis

De nombreuses espèces de fourmis sont les hôtes des caféiers. Les  grandes fourmis rousses (oecophula sp), si elles ne sont pas combattus infectent abondamment les caféiers, spécialement les plus vigoureux ou ceux qui croissent sous un ombrage dense.  Elles aménagent leurs nids entre deux  ou plusieurs produits par les larves. Lorsque ces insectes sont dérangés par les travaux de récolte ou de taille, ils deviennent très mobiles et mordent les travailleurs ; ces morsures sont très douloureuses (COSTE, 1989).

  1. Les scolytes des graines

    Hypothemus hampei est l’ennemi le plus fréquent du caféier. C’est un petit coléoptère qui creuse une galerie dans le sommet des fruits, ce qui se remarque extérieurement par un petit trou de 1mm de diamètre, lorsque les fèves sont suffisamment durcit, l’insecte pénètre profondément  et creuse une cavité pour y pondre. Les pertes peuvent être très importante (APPERT ET DEUSE, 1982).

II.1.2.LES CONTRAINTES LIEES A L’INCITATION A LA PRODUCTION

Ces contraintes comprennent :

  • La faiblesse du prix du café qui influence les revenus des caféiculteurs et qui les démotives à la pratique de cette culture. A cela s'ajoute la forte fluctuation des prix qui augmente les risques à l'investissement dans les caféières. Cependant, le facteur prix est difficilement influençable dans la mesure où la filière café est dans un contexte de libéralisation.
  • Les revenus plus élevés générés par les cultures concurrentes (palmier à huile et hévéa) et qui rendent la culture du café moins attirante. Aussi de nombreux paysans ont reconverties leurs caféières en d'autres cultures pérennes qu'ils jugent plus rentable (BNETD, 2004).

II.1.3. LES CONTRAINTES LIEES A LA L’INACCESSIBILITE DES FACTEURS DE     PRODUCTION

Ces contraintes réduisent la capacité des producteurs à entreprendre des investissements dans leurs parcelles. Elles comprennent :

  • L'accès difficile à la terre. Cela est dû à la situation de blocage foncier que connaît certains milieux depuis plusieurs années. Cette contrainte entrave principalement la création de nouvelles parcelles de café.
  • L'inaccessibilité du facteur travail : c'est la contrainte la plus importante à ce niveau, ce facteur étant le plus utilisé dans les caféières. Cette contrainte est souvent liée à la baisse des prix du café car en période de prix bas les manœuvres refusent de travailler dans les plantations de café. C'est l'une des principales causes de l'abandon des parcelles de café.
  • Le manque de moyens financiers : Cela met les paysans dans l'incapacité d'acquérir des intrants chimique, du matériel végétal sélectionné et d'embaucher de la main d'œuvre salariée (http://www.fao.org/sd/FRdirect/EXre0028.htm)

II.2. STRATEGIES D’ACROISSEMENT DE LA PRODUCTION DU CAFEIER

Tenant compte de l’explosion démographique, l’homme doit toujours concevoir des innovations pour se nourrir d’une façon générale et pour maintenir la balance en équilibre. A la croissance démographique devrait normalement correspondre une croissance proportionnelle des produits agricoles. Pour ce faire, l’homme a apporté beaucoup d’amélioration dans les différentes disciplines de l’agriculture notamment :

  • L’amélioration de la fertilisation
  • L’amélioration des plantes
  • Amélioration des techniques culturales, etc.

Ceux-ci permettraient d’augmenter la quantité et la qualité des produits agricoles et de maintenir les ressources naturelles dans un état de produit optimal et environnement acceptable (NIEEMBA, 2000).

Ce pendant, il faudra aussi jouer sur différents plans de l’agriculture ou de la production agricole notamment : le plan agronomique, le plan édaphique et climatique, le plan sociopolitique (JOST et DESROSIER, 1983)

II.2.1. Sur le plan agronomique

La croissance durable de la production agricole avec la promotion de l’agriculture, compétition régulée en s’appuyant sur différentes filières de la production aux efforts en jeux économiques, cela implique un effort accru dans l’amélioration agricole (Acridoc, 2003)

L’une des solutions pour améliorer la production végétale est de modifier le sol aujourd’hui, les mécanismes disponibles, modification de l’organisation du profil et certains de ces caractéristiques pour une bonne croissance des cultures. Les apports pratiques sont des différentes natures : fertilisation organique ou minérale. Encourager une utilisation efficiente de ces intrants agricoles et réduire les pertes après récoltes. Soutenir la diversification de l’agriculture et augmenter la part des produits a forte valeur ajoutée. (JOST et DESROSIER, 1983)

II.2.2. Sur le plan édaphique

Les stratégies d’accroissement  de la production du caféier sur le plan foncier sont les suivantes :

  • Assurer la protection du sol contre l’érosion en cultivant sur les courbes de niveau pour les terrains en pente ou faiblement protégés
  • Pratiquer le mulching ou le paillage qui consiste à couvrir le sol par une matière non vivante destinée à le protéger soit pour l’enrichir en matière organique soit pour maintenir l’humidité, soit enfin pour étouffer les mauvaises herbes (Bisimwa, 2011).

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