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CHAPITRE I : GENERALITE SUR LE CAFEIER

I.1.ORIGINE ET AIRE DE CULTURE

L’origine africaine des caféiers n’est maintenant plus sujet des contestations. L’arabica, malgré son nom, est provenance Ethiopienne et se rencontre encore en populations sauvages dans les sous les sous bois des hauts plateaux abyssins. Le mérite de sa boisson revient aux arabes (Kavah, puis Kaveh en langue turque), tout comme la légende de sa culture (CAMBRONY, 1982).

Quoi qu’il en soit des ressources de la flore sylvestre, on peut considérer qu’actuellement deux grandes espèces surtout sont exploitées dans le monde : coffea arabica.L. et coffea canephonera P. Une très modeste place est occupée par d’autres caféiers (COSTE, 1989).

A l’exception de l’Ethiopie et de l’Ouganda ou les caféiers existaient à l’état sylvestre ou jardins de case, il faut attendre le XIXe siècle pour voire les européens étendre sa culture et son commerce en Afrique, par l’utilisation des arabicas  dans les zones montagneuses favorables, mais aussi celles des espèces spontanées Ouest-Africaines comme le Liberica, puis canephora sous sa variété sous sa variété repérée au Congo et vendue sous le titre justifié de Robusta (CAMB RONY, 1982).

Les caféiers se cultivent en Amérique du nord et centrale, en Amérique du sud, en Asie, en Océanie et en Afrique (ANONYME, 2002).

I.2. MORPHOLOGIE ET SYSTEMATIQUE

Les caféiers appartiennent au genre coffea L., de la famille des Rubaceae. Le sous genre coffea maintenant divisé en deux sections : coffea  et mascarocoffea, comprend la plus part des espèces de caféier actuellement connues. Seules les espèces coffea arabica et coffea canephora sont utilisées en grande culture  jusqu’à ce jour (CAMBRONY, 1982).

I.2.1. Caractères communs aux deux espèces

Le tronc porte des branches opposées, deux par deux, presque horizontales. Ces branches sont parcourues de rameaux secondaires également opposées deux par deux suivant un plan horizontal. Les rameaux secondaires donnent lieu à des ramifications de troisième ordre, toujours opposées deux à deux (COSTE, 1989).

Les feuilles sont entières, pétiolées et munies de stipules persistantes. Leur face inférieure présente des petites cavités ou stomates, sur le tronc et les gourmands les feuilles opposées suivant un même plan (CAMBRONY, 1982).

Les fleurs de couleur blanche à rose sont très odoriférantes et sont rassemblées  en glomérules de 3à16, eux-mêmes de vie courte, se faisant quelques heures après leur épanouissement (POCHET et FLEAMA, 2001).

L’ovaire infère, de forme sphérique est couronné d’un disque saillant, se trouvant nettement sur le fruit, lequel est une drupe de forme globuleuse à dont l’enveloppe extérieure ou exocarpe  recouvre la pulpe ou mésocarpe. Celle-ci entoure les parches ou endocarpes, qui sont des membranes parcheminées, résistantes, contenant chacune une gaine ou fève entourée d’une fine pellicule argentée ou spermoderme. Lorsque l’une des graines avorte, l’autre prend la forme ovoïde. Le   commerce connait ces graines sous le nom de caracoli. A pleine maturité, les fruits sont de couleur rouge, c’est à ce stade qu’ils doivent être cueillis (ANNONYME ,2002).

I.2.2. Caractères particuliers

  1. Coffea arabica

Il atteint à l’état sauvage une hauteur de 8 à 10 m et son système racinaire pivotant acquiert parfois un très fort développement. Les feuilles sont longues de 8à20cm et larges de 3à7cm. Les rameaux long et flexible, portent des feuilles vertes, luisantes à leur face supérieure des feuilles. Il est tétraploïde (2n=44) et autogame à 90%. Les fleurs de couleurs blanche, apparaissent au nombre de 4 à 18 à l’aisselle des feuilles. L’arabica présente parfois de la cauliflorie (CAMBRONY, 1982).

 Ces drupes ont un diamètre de 10à15mm, elles sont rouges ou parfois jaunes à maturité. Il entre en production vers l’âge de 3ans. Le taux de caféine dans le café est de l’ordre de 1à1, 5%.(POCHET et FLEAMA, 2001).

  1. Coffea canephora

A l’état spontané, le caféier Robusta atteint 8à15m de hauteur. Son système racinaire est moins pivotant et structuré que celui de l’arabica. Les feuilles mesurent 15 à25cm de longueur et 5 à 12 cm de largeur, de couleur verte luisante à leur face supérieure. Les domaties y sont peu perceptibles. Il diploïde (2n=22) et autostérile. Les fleurs de couleur blanche sont très nombreuses, et les bourgeons floraux éclosent l’année même de leur formation (CAMBRONY, 1982).

Le robusta fructifie déjà vers l’âge de 2à3ans. Le taux en caféine des graines varie de 2à2,5% mais peut atteindre 4à5% dans certains cas(POCHET et FLEAMA, 2001)

I.3. ECOLOGIE DU CAFEIER

La convenance d’un site donné à une bonne production caféière est conditionnée par l’expression de quatre variables fondamentales de l’environnement : la température, la pluviométrie, l’éclairement et les conditions du sol (CAMBRONY, 1982).

a)Température

D’une manière générale, c’est un facteur limitant pour la survie du caféier  car aucune espèce ne résiste longtemps à une température avoisinant 0°C (ANONYME, 2002).

L’arabica est la plus tolérant, supportant sans dégâts jusqu’à 2°C pendant au plus six heures. La température optimale pour la culture étant entre 18° et 25°C avec des limites fixées à 15° et 30°C (CAMBRONY, 1982).

  1. b) La pluviomètre

Comme la température, la pluviométrie  est un facteur limitant pour la vie des caféiers. Pour l’arabica, les hauteurs d’eau annuelles de 1200mm à 2000mm constituent des limites moyennes favorables.les caféiers s’accoutument mieux à des excès de précipitation si les conditions topographiques et physiques du sol permettent le drainage (CAMBRONY, 1982) ;

  1. Eclairement

Les caféiers sauvages sont des plantes sylvestre de sous étage, naturellement héliophiles. En culture, l’ombrage était traditionnellement de règle, pratique vérifiée car, expérimentalement, on vérifié qu’au niveau de la feuille le rendement de la photosynthèse était maximum à la luminosité réduite (entre 10% et 60% de la pleine insolation) et que les stomates se ferment à grande lumière (POCHET et FLEAMA, 2001). Mais en fait l’auto ombrage, réalisé dans la frondaison par les feuilles périphériques  rend l’ombrage artificiel inutile, néfaste surtout dans les régions équatoriales et subéquatoriales à nébulosité élevée (COSTE, 1989).

  1. Le sol

Les caféiers font preuve d’une très grande plasticité pour ce qui est du sol et on les trouve sur une grande variété de sols, dont les qualités de fertilité pouvant d’ailleurs être modifiées par les techniques culturales appropriées (fertilisation, irrigation). On retiendra que le sol à réaction acide : pH compris entre 4,5 et 6,5 sont réputés favorables (CAMBRONY, 1982).

La texture du sol et sa profondeur ont par contre une grande importance (ANONYME, 1991).

I.4. LA CULTURE

I.4.1. PREPARATION DU TERRAAIN

L’établissement d’une caféière peut se faire par voie d’incinération, de non incinération ou par une méthode intermédiaire consistant à recourir à un  brulage rapide du menu bois provenant de l’abattage. Le  matériel ligneux, intégralement sauvegardé ou non incinéré constitue une source appréciable d’humeur. L’incinération présente entre autre des avantages, ceux  de faciliter les travaux d’établissement de la  caféière, ainsi que d’assurer un meilleur départ aux arbustes grâce à l’apport stimulant de substances minérales nutritives libérées (APPERT et DEUSE, 1982).

I.4.2. DENSITE DE PLANTATION       

La densité de plantation est variable suivant l’espèce, la qualité du sol et le mode de taille que l’on désire mettre en œuvre. En culture de robusta, la tendance est actuellement de planter serré. Autre fois, les densités préconisées étaient voisines de 1 000 caféiers à l’hectare. A l’heure actuelle, de nombreux techniciens pensent qu’il est préférable d’établir 1600 voire 2000 caféiers à l’hectare. Ce la entrainerait une augmentation de la production dans la mesure où le sol est naturellement fertile. Les densités utilisées en ara biculture peuvent être plus élevées qu’il est moins développé et couvre moins bien le terrain, 2500 à 4000caféiers à l’hectare son actuellement préconisées (CAMBRONY, 1982).

I.4.3. MULTIPLICATION

La multiplication chez les caféiers se fait de plusieurs manières, l’utilisation des semences concerne principalement l’Arabica qui, du fait de son auto fertilité, conserve mieux ses caractéristiques d’une génération à l’autre. Le robusta étant auto stérile, la graine ne transmet qu’une partie des qualités de la plante mère. L’utilisation des boutures de clones sélectionnés de Robusta donne cependant les meilleurs résultats, aussi bien pour les rendements que pour la précocité et les qualités gustatives. Les graines  sont placées en germoir et parfois semer directement dans des sacs en polyéthylène remplis de terreau finement tamisé. La germination des graines est lente : il faudra deux à trois pour qu’elle se manifeste sous forme épigée (ANNONYME, 1982).

I.4.4. TRAVAUX  D’ENTRETIEN

Quelque soit la composition floristique de la couverture, sa présence au voisinage immédiat du pied des caféiers exerce une action concurrente, surtout sensible pendant les premières  années de la plantation. On doit donc dégager un cercle couvrant la zone exploitée directement par le système racinaire des caféiers, c’est le ring weeding. Le sarclage peut pratiquer en bandes tout le long de la ligne tout le long de la plantation, c’est le strip weeding. La végétation entre les lignes de plantation sera alors simplement rabattue.

Les sarclages doivent être fait avec le souci de ne pas ni le tronc ni les racines des caféiers.  Parfois on établit entre les lignes des caféiers des plantes de couverture dont il faut contrôler la croissance pour éviter la concurrence avec les caféiers. On peut faire appel au pueraria javanica, desmodium sp, mimosa invisa var etc. On fait aussi appel au sarclage intégral ou cleen weeding (http : www.oic.org)

I.4.5. LA TAILLE

La taille du caféier a pour but, non seulement d’assurer une répartition optimum des organes mais surtout de favoriser le développement et le renouvellement du bois fertile. Dans la phase de formation, la taille procurera aux caféiers une charpente solide et bien équilibrée et maintenant les arbres à une hauteur accessible pour la cueillette. Des nombreuses méthodes de taille ont été proposées.

1.4.5.1. Taille en tige unique

Consiste à ne garder qu’une seule tige, par égourmandage régulier et étêtage à environ 1.80m. Le renouvellement des branches dans un plan horizontal assure les supports nécessaires à la production (POCHET et FLEAMA, 2001).

1.4.5.2. Taille en tige multiples

Le port du caféier en tiges multiples s’obtient par arcure ou par étalage suivie du choix de plusieurs gourmands. La production est alors assurée par les branches primaires portées par les tiges et formées au fur et à mesure de la croissance de celles-ci. Régulièrement, les tiges entières avec leurs branches sont renouvelées. Ce renouvellement annuel consiste à couper, chaque année une ou deux vieilles tiges ayant produit pendant trois ou quatre ans et à sélectionner un ou deux gourmands situés le plus bas possible qui porteront les futures récoltes (SYLLA K., N’GUESSAN C.F., 2000).

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