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CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE

1.1       ORIGINE ET SYSTEMATIQUE

Originaire d’Amérique centrale et du sud, le haricot a été domestiqué au Mexique, au Pérou et en Colombie puis introduit en Europe par Christophe Colomb (anonyme, 2014).Le haricot commun (Phaseolus vulgaris) est de la tribu Phaseoleae, sous tribu de Phaseolea, famille de Papilionaseae (Fabaceae), l’ordre de Léguminosale (Fabale); avec un nombre chromosomique de 2n=22 (Allen, D et al. 1996).

1.2       CULTURE ET AIRE ECOLOGIQUE

Comme les autres plantes annuelles, le haricot demande un sol propre. La culture se fait à plat, sur buttes ou sur billons. Pour les variétés naines, la plantation se fait généralement  aux écartements de 20×40cm en raison de deux graines par poquet ou soit aux écartements de 10×20cm en raison d’une graine par poquet (cours phytotechnie UCB Inédit 2011).

Le semis se fait entre2, 5à7, 5 cm de profondeur généralement. Dans les conditions très sèches, il peut aller jusqu’à 10 cm. Le semis se fait au début ou vers la fin de la saison des pluies suivant le climat ; en pur ou en association (cours phytotechnie UCB Inédit 2011)

L’entretien comprend essentiellement les sarclages et un léger buttage des plantes, trois semaines après le semis. Le moment de la récolte varie suivant le produit recherché. Le haricot vert est récolté à la maturité physiologique. On peut déjà récolter deux à quatre semaines après la floraison (Harvest plus ,2014).

Le haricot est cultivé dans les pays tempérés, tropicaux et subtropicaux pour l’alimentation humaine. Les jeunes gousses sont mangées vertes entières (haricots verts), les feuilles sont consommées et les graines séchées constituent un aliment très important (Anonyme, 2003)

Les cultures pures d’haricots nains sont surtout observées dans des régions caractérisées par une pluviométrie modérée, des sols fertiles (Baudoin et al. 2001). Il s’est également bien implanté en Afrique orientale, dans la région des Grands Lacs où il trouve des conditions écologiques proches de celles des montagnes andines (Baudoin, Jet al, 2001)

1.3       DESCRIPTION DE LA PLANTE

Cette culture est consommée sous différents aspects : soit sous forme des fruits (gousses), soit sous forme des graines  riches en protéines, soit encore sous forme des feuilles comme légumes.

 Le système radiculaire est pivotant comme chez toutes les dicotylédones ; le pivot peut atteindre un mètre de profondeur tandis que les nombreuses racines adventives latérales sont localisées dans les 15 premiers cm du sol (Baudoin, J et al. 2001)

Les tiges des haricots nains sont plus ramifiées, angulaires ou cylindriques prenant un port buissonnant ou dressé de 40 à 80cm du sol  vers le haut, selon qu’il s’agit  de telle ou telle autre variété; alors que le haricot volubile peut aller de 2à3 m de hauteur (anonyme, 1993 cité par Malekera Y, 2014)

Le haricot à croissance déterminée possède un axe central de cinq à neuf nœuds et deux à plusieurs branches qui démarrent à partir des nœuds basaux. Le haricot à croissance indéterminée possède un axe centrale avec douze à quinze nœuds même plus dans les types grimpants (anonyme, 2014).

Les feuilles sont trifoliées  et habituellement ovale ; mesurant entre 7.5 à14 cm de long sur 5.5 à 10 cm de large dans des bonnes conditions de culture et sont alternées (Anonyme ; 2014)

Les inflorescences sont des pseudos racèmes : c’est à dire qu’elles ont l’aspect des grappes simples portant sur les rachis plusieurs fleurs géminées  de couleurs blanches ; pourpre ou violette. Les fleurs sont groupées en grappes déterminées (racèmes) de 4 à13 naissant à l’aisselle des feuilles.  En réalité ces fleurs sont insérées sur des axes latéraux très contractés ; qui cessent  de croitre après la formation de 3 ou4 nœuds  et la germination du haricot est épigée (Baudouin et al. 2011)

Le fruit est une gousse déhiscente qui mesure 10 à 20cm de long ; elle est étroite et souvent courbé. Elle est généralement verte lorsqu’elle est immature. Elle devient  ensuite jaune,  rougeâtre ou pourpre et contenant généralement 4 à 6 graines ; les graines varient par leur poids (0.15 à0.60g), leur couleur (dominante noire ;marron ; violette ; rouge ou blanche) et leur forme (réniforme, cylindrique ou ovoïde) (Anonyme, 2014).

1.4       MALADIES ET RAVAGEURS

Du point de vue phytopathologie, quelques types des maladies peuvent être cités : les maladies cryptogamiques, bactériennes, virales racinaires.

1.4.1             Maladies cryptogamiques 

La rouille : la rouille du haricot est un champignon microscopique, l’Uromyces Phaseoli,de la famille des Urédinées, formant sur les feuilles, principalement à la face inférieure, des petites taches d’abord pâles, puis jaunâtres, devenant à la fin brun rougeâtre(Allen et al. 1996).

L’anthracnose : causée par Coletotricum lendomutianum, cette maladie est caractérisée par la présence sur les feuilles de taches rougeâtres; sur les gousses (Allen et al, 1996).

D’autres maladies peuvent être citées comme : latache angulaire,l’ascochytose, …

1.4.2             Maladies bactériennes 

Ces maladies attirent moins l’attention des chercheurs parce qu’elles causent moins des dégâts chez les haricots. Parmi elles : la bactériose  à halo et la bactériose commune.

1.4.3             Maladies racinaires

Ces maladies sont vraiment dangereuses parce qu’elles attaquent la plante au premier stade de développement. La fonte de semis, par exemple, causé par le Rhysoctonia solani,  attaque la plante au premier stade de développement et se remarque par une fanaison des feuilles et une absence des racines (Allen et al. 1996).

1.4.4             Maladies virales

Ces maladies présentent des symptômes visibles sur les organes reproducteurs ou végétatifs ; elles se manifestent par une croissance anormale (le nanisme). Pour le haricot, le principal agent causal est  l’Alphis faba. D’autres symptômes observables peuvent être: le rabougrissement, le rétrécissement des entre-nœuds. (Allen et al. 1996).

Du point de vue entomologie, quelques insectes ravageurs peuvent causer d’importants dégâts : les chenilles, les mouches, les trips, les pucerons, les crickets, les vers gris, les milabres et les Coluche.

1.5       IMPORTANCE DE LA CULTURE

1.5.1   Importance alimentaire

Etant riche en protéines, il joue un grand rôle dans la couverture des besoins alimentaires en protéines (la lutte contre  la malnutrition grâce à leur richesse en fer et en zinc cas de haricot bio fortifiée) pour les populations des pays africain à dominance des terres tropicales d’altitude (Burundi, Cameroun, Ethiopie, Kenya, Rwanda, Tanzanie, l’Ouganda et la R.D.C) (Harvestplus, 2014). Elle peut alors compenser le manque de source des protéines animales pour une grande partie de la population (Zirhahwakuhingwa, 2008 cité par Malekera, Y, 2014).

Au sud Kivu, le haricot est la culture vivrière la plus pratiquée et entre dans le régime alimentaire de toute la population (Baluku S, et al. 2014).  Ces feuilles sont aussi consommées comme légume au stade très tendre (Maroyi, 2007 cité par Bugale C, 2013). C’est aussi le légumineuse la plus cultivée et appréciée par les agriculteurs dans cette même province et à Kabardeen particulier.

Les graines des haricots contiennent de la Phaseolanine, un inhibiteur de l’alpha amylase qui est une enzyme qui permet la transformation  de l’amidon en sucre  dans l’intestin. Cette protéine est efficace en tant que complément alimentaire destiné à lutter contre l’excès du poids (Anonyme, 2007).

 Les haricots verts sont peu caloriques (de 25cal à 30cal pour 100 graines). Ils sont riches en provitamine A, en vitamine B9 (folate), etc. Ils sont riches en fer, en manganèse et en cuivre (cela dépend néanmoins de la variété)  mais aussi en protéine en comparaison  à des nombreuses légumes et ces protéines sont–elles mêmes en lysine, un acide aminé pour lequel les protéines céréalières sont déficitaires. Les haricots sec plus caloriques (320cal/100 g) sont riches en fer, en manganèse et en cuivre (cela dépend toujours de la variété), en phosphore et en potassium. Les haricots de lima contiennent un peu des vitamines  B2, B5 et de sélénium. Les haricots blancs sont une source  de calcium et de zinc (Anonyme. 2014).

1.5.2   Importance agronomique

Outre  l’importance alimentaire du haricot, les légumineuses, en général, présentent des grands intérêts agronomiques grâce à leur capacité à fixer l’azote atmosphérique et à assimiler le phosphore brut. Elles contribuent à l’amélioration de la fertilité du sol. Elles sont donc des plantes très importantes et intéressantes pour deux raisons (Dupriez et al, 1983) : 

  • elles donnent des produits alimentaires très nourrissants.
  • elles sont capables d’enrichir le sol grâce à la fixation biologique de l’azote atmosphérique.

En effet, les bactéries établissent sur la plante, dans les nodosités induites sur les racines de la plante dans le but de fixer l’azote atmosphérique. La plante fournit aux bactéries l’énergie servant à fixer l’azote atmosphérique, et en retour la plante reçoit l’azote des nodosités et produit les protéines. On estime que la quantité fixée par le haricot varie entre 40 et70 kg/ha/an.  Le haricot peut être utilisé aussi comme engrais vert, jachère améliorante, plante de couverture d’interligne dans les plantes du type industriel, (Murata, 2010  cité par Malekera, Y, 2014).

Grâce à leur capacité à fixer l’azote atmosphérique et à assimiler le phosphore brut, les haricots, et les légumineuses en général, contribuent à l’amélioration de la fertilité du sol (Wells, 1998).En 2006, la production  mondiale de haricots, selon les statistiques publiées par la FAO, s’est élevée à 28,6 millions des tonnes, dont 19,6 des haricots secs (68%), 6,4 des haricots frais (22 %) et 2,6 des haricots verts (9 %). Entre 1961 et 2006, la production totale des haricots a doublé passant de 14,4 à 28,6 millions des tonnes, progressant assez régulièrement au taux de 1,5 % par an (Anonyme, 2010).

1.6       BIOFORTIFICATION DU HARICOT

La biofortification, ou l’enrichissement des aliments, est une opération qui consiste à ajouter les micros-nutriments aux aliments. Elle se définit comme l’addition des deux ou plusieurs nutriments à un aliment,  qu’ils y soient naturellement présent ou non. Elle concerne notamment les aliments communément consommés,  le but étant de conjuguer les efforts pour lutter contre la malnutrition en produisant des produits fortifiés (Harvest plus, 2015).

La biofortification est aussi une nouvelle approche consistant à augmenter la teneur en micronutriments, directement par le processus biologique, dans les cultures des subsistances dont se nourrissent les populations pauvres. Cette stratégie s’appuie sur le fait que la consommation quotidienne des populations pauvres est essentiellement constituée d’aliments de première nécessité. Ces aliments de base biofortifié, c’est-à-dire riches en micronutriments, sont à mesure de fournir suffisamment des micronutriments pour pouvoir améliorer sensiblement l’alimentation si ceux-ci sont consommés quotidiennement (Harvest plus, 2014).

1.7       FERTILISATION

1.7.1   Objectif et but

La fertilisation est un ensemble des pratiques culturales coordonnées ayant comme objectif d’assurer aux plantes cultivées une alimentation équilibrée et correcte dans l’ensemble des éléments nutritifs  par l’apport des matières fertilisantes. Elle a pour but de créer, d’améliorer et/ou de maintenir les caractéristiques biologiques et physico-chimiques du sol aptes à optimiser l’absorption par la plante  des éléments nécessaires à sa croissance (Harvest plus, 2014). Les matières fertilisantes sont regroupées en deux catégories : les engrais minéraux et les engrais organiques.

1.7.2      Fertilisation du haricot

Pour arriver à fertiliser d’une façon rationnelle, il est d’abord nécessaire de bien connaître les exigences de la culture pour laquelle fertiliser. En examinant attentivement les besoins du haricot, il se remarque le besoin des Oligo-éléments et éléments majeures ci-dessous de manière décroissant : l’azote, le phosphore, le potassium, le magnésium, le calcium, le souffre, le manganèse, le bore, le cuivre, le fer, le molybdène, le zinc et le chlore (Allen et al. 1996).C’est  ainsi donc que pour que ces plantes puissent donc végéter vigoureusement, il est nécessaire qu’elles trouvent dans le sol à leur disposition ces éléments en quantités suffisantes et d’un autre côté sous forme d’engrais rapidement assimilable à cause de leur très courte période de végétation.

Bien que la plante ait besoin de tous ces éléments, trois seulement d’entre eux sont très importants et ce sont eux dont le sol en est souvent déficient (IFDC catalist, 2010) :

1.7.2.1       Azote (N)

Les haricots, comme les pois, et en général toutes les plantes de la famille des papilionacées, sont aptes à absorber et par suite à se nourrir de l’azote gazeux de l’air par l’intermédiaire des micro-organismes (bactéries) de leurs nodosités. L’azote est l’élément le plus important  pour la vie de la plante. Il est extrait de l’air par quelques plantes, du sol sous formes minérales : de l’humus. Il est le moteur et sert à construire  toutes les parties vertes qui assurent  la croissance  et la vie De la plante  (N2Africa, 2012).

Il joue un rôle primordial dans le métabolisme des plantes. C’est le constituant principal des protéines ; composant essentiel de la matière vivante. Il s’agit donc d’un facteur de croissance mais aussi de qualité (IFDC Catalist, 2010).

1.7.2.2       Phosphore

Le phosphore intervient dans le transport de l’énergie dont la plante a besoin, dans la transmission des caractères héréditaires, dans la photosynthèse et dans la dégradation des glucides. Cet élément est essentiel pour la floraison,  la nouaison, la précocité, le grossissement des fruits  ainsi que dans la maturation des graines (IFDC Catalist, 2010). Il existe sous trois formes : forme accessibles (liée aux complexes argilo humiques), forme combiné et  la forme insoluble.

1.7.2.3       Le potassium

 Le potassium joue un rôle primordial dans l’absorption des cations, dans l’accumulation des hydrates des protéines, dans le maintien de la turgescence de la cellule et dans la régulation de l’économie en eau de la plante. C’est aussi un élément de résistance aux divers problèmes de la nature (IFDC Catalist, 2010).

L’apport de ces éléments correspond au rendement que veut obtenir l’agriculteur. Ainsi, par exemple, pour obtenir 2400kg de haricot il faut au moins 155kg d’azote, 50kg de phosphore et 120kg de potassium (FAO, 2003cité par IFDC Catalist, 2010).


 

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