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0. INTRODUCTION

Problématique et justification du sujet
Le haricot commun est une culture essentielle dans l’alimentation des populations de l’Afrique centrale et orientale. (Baudoin J-P et al, 2001). Il joue un rôle important dans l’alimentation et fournit dans cette région plus de 45% des protéines consommées (Allen et al, 1996). La consommation moyenne de haricot sec par tête est de 31,4 kilogrammes par an dans la région des Grands Lacs (Rwanda, Burundi et Est de la R.D. Congo), des valeurs extrêmes de 50 kilogrammes par an ou 137 grammes par jour sont aussi signalées.
Sa productivité est limitée par la faible disponibilité des éléments nutritifs, des déficits en eau (Wortmann et al., 1998), et la concurrence avec les mauvaises herbes annuelles et vivaces.
Pour palier à la malnutrition liée aux micronutriments et notamment le Fe et le Zn, le Projet Harvest Plus du CIAT diffuse les semences de haricot biofortifié en ces micronutriments dans la Province du Sud-Kivu où la plus grande majorité des personnes n’a pas assez à manger pour pouvoir répondre à leurs besoins énergétiques quotidiens. Cette population n’a pas accès facile aux aliments tels que les légumes et les produits d’origines animales. Les carences nutritionnelles ont comme conséquence : le retard de croissance, la détérioration de la capacité intellectuelle, l’altération complète de la fonction visuelle, le risque accru des maladies et en fin la mort prématurée qui s’en suit. Les femmes et jeunes enfants dans les pays en voie de développement sont les plus touchés par la malnutrition liée aux micronutriments qu’on appelle aussi la malnutrition cachée (Harvest plus, 2009).
En effet, les effets préjudiciables des mauvaises herbes en Afrique excèdent de loin la moyenne mondiale. Il est estimé qu’en Afrique, les pertes en rendements des cultures peuvent varier autour de 40% à cause de plusieurs facteurs parmi lesquelles la compétition due aux mauvaises herbes, les maladies, les insectes ravageurs, la faible fertilité des sols et les perturbations climatiques.
Les mauvaises herbes entrainent la réduction du rendement due à la compétition pour les éléments minéraux, l’eau, la lumière ou à cause de la libération des composés allopathiques (télétoxique) et peuvent également servir d’hôtes secondaires aux différents ravageurs (Akobundu, 1987).
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Le grand problème de gestion des mauvaises par les paysans est souvent lié à l’ignorance de la biologie et les différents mécanismes de suivie (capacité de produire abondamment les graines, leurs dissémination facile, germination progressive liée à leur dormance, existence des organes de multiplication végétatives persistantes des différents types de mauvaises herbes).
Maillet (1992) recommande pour une gestion efficace des adventices, des études sur leur systématique, biologie et écologie. La mise en oeuvre des bonnes stratégies de contrôle et surtout celles accessibles aux petits producteurs demande de caractériser la flore adventice de la culture afin de mieux appréhender le fonctionnement des communautés de mauvaises herbes et de déterminer les facteurs écologiques et agricoles responsables de leur prolifération. (Mangara et al, 2009).
Dans de petits champs des pays en voie de développement plus de 50 % du temps de travail est consacré au désherbage qui est principalement fait par les femmes et les enfants de la famille du paysan (Ellis-Jones et al, 1993; Akobundu, 1996), ce qui pose probablement des problèmes dans des milieux où la main d’oeuvre est rare et un coût additionnel important réduisant parfois la rentabilité de la culture.
Dans le but de palier au problème de l’insuffisance de la main d’oeuvre, de réduire le coût et la durée liée au désherbage manuelle, le désherbage chimique est utilisé et les herbicides réputés à action totale tel que le glyphosate sont souvent employés (Hassani et Personns, 1994). Pour lutter contre les adventices en culture du haricot au Sud-Kivu les paysans ne recourent souvent qu’au sarclage manuel. Un premier travail de lutte chimique à l’aide du glyphosate a été entrepris par Adhama sur le site de la Faculté des sciences agronomiques de l’UEA, à Kashusha, Est de la RDC. Ce travail évoque la présence de plus de 5 espèces adventices en culture du haricot dans ce site. Les résultats obtenus en appliquant le glyphosate montrent que cet herbicide n’a eu d’effet que sur Comelina diffusa et de ce fait l’action du glyphosate sur la culture du haricot était presque inhibée par la présence des autres mauvaises herbes non détruite par l’herbicide et qui n’ont pas été éliminées manuellement par après.
Dans notre étude nous voudrions vérifier si l’action combinée du glyphosate avec une lutte manuelle ne serait pas plus bénéfique. Nous voudrions aussi vérifier si la saison n’aurait pas eu un effet sur l’action de l’herbicide et confirmer ou infirmer les résultats obtenus par Adhama car le glyphosate est réputé à action totale. En outre signalons que dans ce travail nous voulons vérifier si seule l’action chimique pourrait avoir des effets positifs sur les adventices.
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Objectif général
Contribuer à l’amélioration du rendement de haricot au Sud-Kivu par une utilisation de variétés améliorées et une lutte chimique contre les mauvaises herbes.
Objectifs spécifiques
ï‚· Déterminer l’effet du glyphosate sur les mauvaises herbes
ï‚· Déterminer la saison culturale favorisant une bonne efficacité du glyphosate en donnant le meilleur rendement.
ï‚· Déterminer la variété qui répond mieux à l’application du glyphosate en procurant un rendement meilleur
Hypothèses de recherche
Dans le cadre de ce travail les hypothèses sont émises de la manière suivante :
 L ‘utilisation du glyphosate réduirait sensiblement toutes les espèces des mauvaises herbes et contribuerait à la réduction de la main d’oeuvre pour le sarclage.
 La saison aurait un effet sur l’action de l’herbicide et le degré de compétitivité des 4 variétés face aux mauvaises herbes
 Le glyphosate ne détruisant pas toutes les mauvaises, la non utilisation d’un sarclage manuel après application de cet herbicide ne serait pas efficace dans les conditions de Kashusha.
Délimitation du travail
Outre l’introduction, ce travail comprend un chapitre sur les généralités concernant la culture de haricot et le glyphosate, le deuxième est consacré à la méthodologie et le troisième chapitre présente les résultats et la discussion. Enfin une conclusion et des recommandations clôtureront ce travail.

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