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III.2.3. Données d’inventaire

Les données d’inventaire permettent de classifier les arbres en fonction de leur dbh respectif, de trouver la richesse spécifique et la dominance entre parcelles, la similarité de parcelles ainsi que leurs indices de diversité.

  1. Classes de diamètre

La figure 6, illustre la répartition des individus de différentes parcelles en classes de diamètre.

Figure 6 : Classe de diamètre

Il ressort de la figure 6 que, la majorité (62,23%) des individus ont un diamètre compris entre 30 et 40 cm, suivis des individus ayant 20 à 30  cm de diamètre (26,28%), en suite viennent ceux de 40 à 50 cm de diamètre avec 4,96% d’individus, puis ceux de 60 à 70 cm de diamètre avec 2,94% d’individus et en fin la classe la moins représentée est celle comprise entre 70 et 80 cm avec 0,73% d’individus.

Il est à noter de par les enquêtes  que, les exploitants forestiers de Kalonge, considèrent un arbre exploitable lors qu’il atteint un diamètre d’au moins 30 cm et de la figure 6 ont remarqué que beaucoup d’individus ont un diamètre de plus de 30 cm ce qui fait qu’il y ait encore une disponibilité d’arbres exploitables et l’on remarque en outre qu’il y a encore certains pieds qui pourraient atteindre ce diamètre dans les années qui viennent.

Il sied de signaler que cette pratique va à l’encontre de mesures prescrites par le texte congolais qui fixe le diamètre minimum d’exploitabilité des espèces exploitées en R.D.C, dans ce texte aucun arbre ne peut pas être exploité à un diamètre inférieur à 50 cm, on peut citer le cas  de Khaya anthoteca et Entandophragma sp avec comme DME 80cm, Ekebergia sp et Zanthoxyllum sp avec 50 cm (MECNT et DIAF, 2009).

Le tableau 6 ci-dessous classe les individus de différentes espèces inventoriées en leur classe de diamètre respective.

Tableau 6 : classe de diamètre par espèce

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Espèces  

D20-30 

D>30-40 

D>40-50 

D>50-60 

D>60-70 

D>70-80 

Total 

Entandophragma excelsum 

Lebrunia bushaie 

14 

46 

60 

Ekebergia rueppeliana 

12 

Khaya anthoteca 

23 

30 

Strombosia schefflerie 

14 

18 

32 

Chrysophylum gorongosanum 

15 

30 

45 

Symphonia globulifera 

Piptadeniastrum africanum 

24 

12 

56 

Mungomangoma 

Cupressus luzitanica 

11 

29 

40 

Eucalyptus robusta 

40 

72 

18 

141 

Cedrella odorata 

25 

31 

Pynus patula 

19 

24 

Maesopsis elata 

14 

21 

35 

Persea americana 

13 

20 

Total 

143 

344 

27 

10 

16 

544 

Il ressort du tableau 6 que, l’Eucalyptus sp est l’espèce ayant un grand nombre d’individus dans les différentes  parcelles avec 25,9%, suivis de lebrunia bushaie avec 11%, en suite vient le Piptadeniastrum africanum avec 10,2%. Les espèces comme Persea americana, Entandophragma excelsum et Symphonia globulifora sont les moins représentées dans les parcelles avec 3,6%, 1,65%, 0,5% Chacun. La forte dominance de ces espèces dans les parcelles s’expliquerait par le fait que ces essences figurent parmi celles les plus demandées sur les marchés.

  1. Richesse spécifique et dominance entre relevés.

La figure 7 ici-bas présente la richesse spécifique. 

Figure 7 : richesse spécifique

Ainsi, il ressort de la figure 7 que les parcelles 3 et 4 sont spécifiquement riches que d’autres avec 7 espèces chacun, suivi des relevés 1, 2, 6 et 7 avec 5 espèces chacun et le moins représenté est le relevé 5 avec 4 espèces seulement.

La figure 8 ci-contre présente la dominance entre parcelles

Figure 8 : Dominance spécifique

Il ressort de la figure 8 que, la parcelle 7 est la plus dominante retrouvée au sein de parcelles avec 109 arbres, suivi de la parcelle 6 avec 92 arbres, parcelle 5 avec  86 et la moins représenté est la parcelle 2 avec 39 arbres. Ces résultats révèlent que ces relevés sont plus constitués par les espèces introduites où l’homme a planté ces arbres suivant le besoin en bois contrairement aux relevés issus de la forêt naturelle qui ne subissent aucun traitement sylvicole.

  1. Similarité entre les parcelles

La figure 9 ci-dessous, présente la similarité entre les différentes parcelles réalisées au cours de l’inventaire.

Figure 9 : Similarité entre parcelles

De par la figure 9, on observe que les parcelles 6 et 7 ont une similarité de 80%, et sont proches de la parcelle 5 à 68 % et forme le premier groupe. Les parcelles 3 et 4 ont une similarité de 85%, et les parcelles 1 et 2 ont une similarité de 80%. Cependant, les parcelles 3 et 4 sont proches de parcelles 1 et 2 à 59% et forme le second groupe. On remarque de part cette figure, que les deux groupes ne présentent aucune similarité entre eux, cela s’expliquerait par la composition spécifique de chacun de ces groupes, le premier étant composé des essences exotiques et le second des espèces de forêt primaire.

En annexe, le tableau répartissant les espèces dans les différentes parcelles inventoriées sur le terrain. 

  1. Diversité

Le tableau 7 ci-dessous présente la diversité entre les différentes parcelles.

Tableau 7 : Diversité entre les parcelles

            P1        P2        P3        P4        P5        P6        P7 

Taxa_S           5          4          7          7          5          6          5 

Individuals     60        36        60        73        98        94        113

Shannon_H 1,556   1,198   1,799

1,76     1,423

1,51     1,369

Equitability_J 0,9665 0,8641 0,9243 0,9045 0,8841 0,8427 0,8507

Le tableau 7 ci-haut, montre que les 7 parcelles ont presque la même répartition  floristique cela après analyse des données dans le logiciel Past. Leur indice d’équitabilité étant proche de 1. Ce tableau montre en outre que dans toutes les parcelles inventoriées, la diversité n’est pas significative, l’indice de Shannon étant  inférieure à 3,5.

III.2.3.4.Reboisement

Il a été constaté que dans le groupement de Kalonge, l’exploitation du bois n’est pas assortie d’activité de reboisement de la part de tous les exploitants. Ces derniers se contentent seulement de prendre tous les produits ligneux sans penser à l’avenir. Pour eux, la question de reboisement n’est pas considérée comme une priorité.

Il est à noter cependant, que le Secteur de l’Environnement et Développement Durable de Kalonge (SEDD) a commencé à fournir des efforts dans l’application de certaines lois relatives au reboisement, comme  le stipule l’article 52 du Code forestier : « tout déboisement doit être compensé par un reboisement équivalent, en qualité et en superficie, au couvert forestier initial réalisé par l’auteur du déboisement ou à ses frais ».

A Kalonge, le secteur de l’environnement possède 2 concessions, de 20 et 15 ha respectivement, dans lesquelles se trouvent ses pépinières. A l’occasion de la journée internationale de l’arbre célébré le 8 octobre de chaque année, le SEDD distribue des plantules aux exploitants forestiers. Pour l’année 2016 par exemple,  il leur avait été distribué plus de 5000 plantules, parmi lesquelles celles de (Cedrelle odorata, Pinus sp, Eucalyptus sp, grevellea robusta, Cupressus sp). On remarque que, de ces 18 espèces les plus exploitées dans le milieu, seules 5 font partie des espèces intégrées dans le programme de reboisement du SEDD.  

Cela fait à ce qu’on se demande comment est-ce que les arbres coupés seront-ils remplacés, ou comment peut-on  éviter la disparition de chacune des espèces coupées connues (et non connues), et comment doit-on les perpétuer, sil faut compter sur la régénérescence des forêts (celle-ci  ne se faisant pas automatiquement). 

III.2.3.5. Difficultés rencontrées dans l’exploitation forestière artisanale

Les principales difficultés rencontrées par les exploitants artisanaux dans l’exercice de leur activité sont présentées dans la figure 10.

Figure 10 : Difficultés rencontrées dans l’exploitation artisanale

La lecture de cette figure, montre que 50% des exploitants artisanaux estiment que le coût élevé du transport reste leur principale problème, alors que 17% trouvent que c’est le manque de techniques appropriés (d’abattage, de débardage, etc.), ou de compétence (habileté, maitrise, instruction professionnelle), 22% ont parlé de l’insécurité et enfin, 15% d’entre eux désignent les tracasseries administratives de tout genre.

Cette observation dénote que, quel que soit l’état de la route, le coût de transport du bois jusqu’au centre de commercialisation reste une charge préoccupante, même si ce coût dépend aussi de la distance entre le site d’exploitation et le lieu de vente. Les problèmes liés aux techniques artisanales d’exploitation du bois d’œuvre sont également un réel souci pour les exploitants et ces problèmes doivent avoir des conséquences en termes de revenus.

Faire sortir les sciages de forêts ensuite les acheminés aux marchés sont deux préoccupations majeures pour les exploitants artisanaux dans l’Ituri comme dans la région de Kisangani (Bugale, 2009).

III.2.3.6. Période d’exploitation

Il s’est remarqué, dans le groupement de Kalonge, que la période préférée par les exploitants forestiers est celle de la saison sèche, période allant du mois de mai au mois d’août. Bisimwa (2015) a constaté cela dans ces études menées sur des exploitations au tour du parc national de Kundelungu.

La plus part des exploitants (78% de l’effectif total) préfèrent cette période car elle rend leur activité plus facile et plus rapide. Durant la saison sèche, l’état de la route et des pistes d’évacuation est bon (il se remarque un mouvement régulier des camions transportant le bois vers les grands centres de commercialisation). De plus, du fait qu’on observe une forte demande des produits forestiers ligneux dans les centres de commercialisation (c’est au cours de cette période que s’intensifient les activités de construction en ville), cette saison semble être favorable pour l’intensification des activités d’exploitation.

Cependant, un petit  nombre (22% de l’effectif total) d’exploitants artisanaux travaillent indistinctement pendant les 2 saisons pour approvisionner les grands marchés en bois durant toute l’année. Nkoy (2007), indique qu’en territoire de Mambassa, les exploitants forestiers artisanaux travaillent nuit et jour, ce qui ne pas le cas dans notre milieu d’étude où les activités s’arrêtent vers 16h. Suite à l’insécurité grandissante  dans la partie, les exploitants entrent en forêt lorsqu’il y a une accalmie. C’est ainsi que, à part la saisonnalité, le facteur sécuritaire a une influence sur la périodicité dans la production du bois d’œuvre à Kalonge.

Figure 11 : Période d’exploitation de bois d’œuvre.

III.2.3.7. Transport et évacuation des produits

Dans le groupement de Kalonge, le transport et l’évacuation du bois se font en deux étapes, la première consistant à évacuer le bois de la forêt jusqu’à la route et la seconde étant celle de l’évacuation des produits stockés vers les grands centres pour leur commercialisation.

Contrairement à Kisangani (Ngoy, 2012), où l’acheminement des produits forestiers, du lieu d’abattage aux pistes d’évacuation, se fait par des charrettes, on remarque qu’à Kalonge le transport du bois de la forêt jusqu’au lieu d’embarcation et de chargement du bois sur les camions se fait sur la tête par des manutentionnaires, le nombre de ces derniers variant selon le poids de la pièce à transporter. On fait recours à ce type d’évacuation à cause de la topographie de la zone qui est plombée des collines et montagnes et ne permet pas ainsi de faire arriver les routes jusqu’en plein forêt, ce qui fait que le transport par la tête reste l’unique moyen d’évacuation des produits.

Il est à noter cependant que, dans certains villages de Kalonge, la route est devenue impraticable, ce qui fait que la plupart des exploitants préfère exploiter à des endroits où les routes sont en bon état, ce qui favorise une évacuation facile du bois.

Actuellement, on remarque que les travaux de réhabilitation de la route nationale n°2 qui passe par Kalonge sont en cours. La praticabilité de cette dernière favoriserait le développement de l’exploitation. Cette situation s’observe aussi au Cameroun où les principales zones de production de sciage artisanal se trouvent dans les provinces du sud et du centre, à cause de la proximité de la ressource bois des voies d’évacuation, facilitant ainsi le transport des produits vers les pôles urbains de Yaoundé et Douala, principaux centres de consommation de sciages artisanaux (Plouvier et al, 2003). 

Ces résultats vont dans le sens des études de Stone (1998) et de Bamba (2010), qui ont démontré que dans nombreuses forêts tropicales, les routes sont les précurseurs de l’exploitation. 

III.2 .3.8. Conséquences environnementales

L’exploitation artisanale du bois d’œuvre dans le groupement de Kalonge présente plusieurs conséquences sur l’environnement naturel.

A Kalonge, les exploitants forestiers se focalisent sur l’exploitation d’un petit nombre d’espèce, 16 espèces dont 4 d’entre elles présentent la grande quantité de bois produits (Lebrunia bushaie, Khaya anthoteca, Enthandophragma excelsum, Piptadeniastrum africanum, eucalyptus sp), laissant derrière eux une forêt écrémée. Lescuyer et al.(2014)  dans leurs études, ont aussi constaté que les exploitants se focalisaient sur un petit nombre d’espèces dont 15 au Bas-Congo et au Bandundu (3 d’entre elles sont plus exploitées : Terminalia superba, Milicia excelsa et Gaurea cedrata) et 19 en Province orientale et là encore 3 d’entre elles sont surexploitées (Enthandophragma utile, Khaya anthoteca et Pericopsis elata) (Makana, 2006 ; Lescuyer, 2010).

La recherche de ces essences et surtout celles de gros diamètre fait à ce que les exploitants puissent parcourir des distances considérables afin d’accéder à la ressource. La distance moyenne entre les sites d’abattage et le lieu d’évacuation est de 5 Km soit 5 fois plus qu’au Cameroun (Cerruti et Lescuyer, 2011), et des études menées au Congo (Lescuyer et al., 2011b) ont estimé cette distance à 4,2 km, de 1,13 km et 3km respectivement dans la ville province de Kinshasa et en province orientale(Lescuyer et al., 2014). Etant donné que le transport de bois de lieu d’abattage se fait sur la tête d’homme, de telles distances influencent sur le coût total de l’exploitation artisanale à Kalonge et cela inciterais les exploitants à faire les activités sur des espèces de moindre diamètre mais qui sont proches des voies d’évacuation.

Il s’est avéré en outre que la plus part des espèces exploitées sont des espèces de forêts primaires ce qui montre que les forêts de Kalonge sont en train de se dégrader car la reconstitution de ce types de forêt se fait pendant plusieurs années et si l’exploitation continue à se faire sans réglementation, ces forêts pourraient disparaitre.

III.3. Transformation du bois d’œuvre 

Cette section présente les produits issus de la transformation primaire du bois, ainsi que les produits issus de la transformation secondaire.

III.3.1. Transformation primaire du bois

Dans le groupement de Kalonge, le bois, une fois abattu est directement acheminé au chantier de sciage où il va subir différentes transformations.

Le tableau 8 ci-dessous, reprend les différents types de bois d’œuvre produits dans le groupement de Kalonge.

Tableau 8 : Produits issus de la transformation primaire du bois

Types de bois d’œuvre Longueur Largeur Epaisseur  Nombre de pièces /m3 

Planches

450

30

4

19 

Madriers         450      15        7          22

Planchettes   450      30

2          44 

Carrosseries   450      7,5       2           

Chevrons      450

7,5

7,5       44 

Grume            450      22        22        -

Il est à noter que les planches, madriers, planchettes, chevrons peuvent provenir de toutes sortes d’espèces, tandis que, les carrosseries proviennent pour la plus part de  Khaya anthoteca  car cette dernière est réputée comme étant un bois dur et les grumes par Ocothea usambarensis.

Actuellement, les dimensions de ces produits ne sont pas respectées, les scieurs diminuent ces dimensions pour diverses raisons, telles que la facilité de transport des produits du lieu de production au lieu d’embarcation, les dimensions de carrosseries de camions nouveau modèle qui ont diminué ainsi que pour répondre à une forte demande de la population.

Sur le marché de Bukavu, on retrouve plus 4 produits notamment : les planches, les planchettes, les madriers et les chevrons car ces derniers sont plus demandés par les charpentiers, les menuisiers, les constructeurs de maisons et autres.

Ces résultats sont similaires à ceux trouvés à l’issu des études menées par  Lescuyer et al. (2014) qui ont identifié 5 produits de sciage vendus sur les marchés de Kinshasa (plateaux, lattes, madriers, chevrons, planches) et 7 sur les marchés de Kisangani (poutres, plateaux, planches, madriers, lattes, dosses et chevrons) et qu’il s’agisse de Kinshasa ou de Kisangani, les planches, les madriers et les chevrons constituent l’essentiel du volume vendu sur les 2 villes.

Contrairement au territoire de Befale en Equateur où les grumes sont acheminées à Kinshasa sans subir aucune transformation (Lokota, 2012), dans le groupement de Kalonge, on remarque que la plus grande quantité des grumes est transformée sur place avant d’être transportée pour être vendue dans les grands centres comme la ville de Bukavu.

III.3.2. Transformation secondaire du bois

Cette transformation se passe loin des sites de production du bois. Après une première transformation en forêt, le bois passe à une seconde transformation pour obtenir le produit fini. Cette dernière se passe dans les ateliers de menuiseries, d’ébénisterie, de construction et de sculpture. Dans la ville de Bukavu, il se constate une prolifération de ces ateliers qui subviennent quotidiennement aux besoins de la population urbaine.

Le tableau ci-dessous présente les différents produits issus de la transformation secondaire du bois selon les espèces.

Tableau 9 : Les produits issus de la transformation secondaire du bois

Espèces           Produits

Ocotea usambarensis (bois blanc)  

Meuble et sculpture 

Milicia excelsa 

Meuble et sculpture 

Entandophragma excelsum (bois rouge)  

Meuble et construction (maison) 

Ekebergia ruppeliana 

Meuble et sculpture 

Mungomangoma (bois tendre)  

Meuble 

Grevillea (resistante à l’eau)  

Maison, clôture, boat et pirogue 

Lebrunia bushai 

Construction (maison), carcasse de salon 

Chrysophyllum gorongosanum 

Meuble 

Khaya anthoteca (résistante à l’eau)  

Construction (maison), carrosserie et pont 

Cupressus lusitanica 

Charpente, clôture et quelques fois meuble 

Piptadeniastrum africanum 

Meuble 

Eucalyptus robusta 

Charpente 

Maesopsis elata 

Charpente 

Strombosia scheffleri 

Pont 

Persea americana 

Construction (maison) 

Il est à noter que la transformation secondaire du bois varie d’un milieu à un autre, d’un scieur à un autre ou d’un acheteur à un autre et cela varie en fonction des besoins.                        Ce qui fait que de fois telle espèce peut être utilisée pour tel ou tel autre fin en raison de sa disponibilité ou de son appréciation par les acheteurs sur le marché.

v Caractéristiques de bois transformés dans la ville de Bukavu

Partant des caractéristiques du bois, trois catégories de bois sont identifiées par les scieurs de la ville de Bukavu. Sur le marché, le prix attribué au bois est fonction de la catégorie à laquelle il appartient : ceux de la catégorie 1 sont plus chers que ceux de la catégorie 2, même chose pour les catégories 2 et 3. A titre d’exemple, 1m3 de planche de Milicia est vendu à 494$ tandis que, pour le même volume,  Pipdeniastrun africanum  coûte 190$ sur le marché, Lebrunia bushaie est quant à lui vendu à 152$. Les trois espèces ci-haut citées sont des catégories 1, 2 et 3 respectivement.

ï‚· Catégorie 1 :

Cette catégorie regroupe les espèces de grande valeur commerciale, appréciée sur le marché, comme :

  • Milicia excelsa : bois noir, rend bon service, brillant, varie avec la température, pas de déformation et bonne durabilité car elle peut aller jusqu’à plus de 100ans
  • Ekebergia rueppeliana
  • Entandophragma excelsum

ï‚· Catégorie 2 :

Cette catégorie regroupe les espèces de valeur et de qualité intermédiaires comme :

  • Piptadeniastrum africanum ;
  • Chrysophyllum gorongosanum ;
  • Zanthoxyllum gilletii ;
  • Strombosia scheflerie ;
  • Khaya anthoteca ;
  • Ocotea usambarensis

ï‚· Catégorie 3 :

Cette catégorie, regroupe les espèces les moins bonnes, présentant beaucoup de défaut comme :

  • Lebrunia bushai : fibre non uniforme, pas d’esthétique
  • Grevillea robusta : attaquer par les rongeurs, faible durabilité (5ans au maximum)
  • Cupressus luzitanica : elle se salit facilement, les meubles de ce bois se font sur commande, car il présente un caractère esthétique.

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