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CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

Cette partie du travail est consacrée à la présentation et à la discussion des résultats en vue de tirer des conclusions.

3.1. Identification des enquêtés

Le tableau 2 donne l’état civil et le niveau d’études des répondants.

Tableau 2 : Le statut matrimonial ainsi que le niveau d’instruction des enquêtés de

De ce tableau, on remarque que la majorité de nos enquêtés  sont des mariés a plus de 60 et 70%. Cela  s’expliquerait par le fait que les célibataires sont moins impliqués dans les activités champêtres de ce milieu en faveur des activités commerciales et beaucoup plus aux études.                                                                                                                                                       Par rapport au niveau d’études, la majorité de nos enquêtés  a un niveau   primaire dont 35,00% suivi du secondaire avec 30,00%, pour le niveau supérieur 5,00% et le sans instruction 20,00%.                                                                                                                         La majorité des agriculteurs sont des femmes à 68,30% et les hommes à 31,70% cela s’explique par le non scolarisation des filles dans ces milieux paysans.

Tableau 3 présente la couleur, niveau de la situation sécuritaire et l’accès à la terre

Tableau 3 : La couleur du sol, le niveau de la situation sécuritaire ainsi que l’accès général à la terre

Au vue  de ce tableau 3, il ressort que la couleur noire occupe 80% de sol rencontré dans notre milieu d’étude.  Delaunois démontre en 2008  qu’une partie de la couleur du sol peut renseigner sur la productivité potentielle du sol, c’est ainsi que la couleur noire du sol suppose une richesse en matière organique et qui entraine la fertilité du sol (HERI-KAZI et COLINET, 2014).  Il se remarque que sur le plan sécuritaire à kavimvira, la plupart des enquêtés  ont déclaré que la situation est très délicate à cause de la présence des plusieurs tribus dans le milieu a l’occurrence les Burundais, les Rwandais et Bafuliros etc...Par contre à Kawizi on constate que la situation est un peu stable suite aux militaires FARDC disponibles  en grand nombre dans le  milieu et à Kiliba 50%  des  enquêtés  déclarent que la situation sécuritaire est calme car il n’y a pas trop de troubles et 40%   révèlent que la situation est un peu calme et en fin 10%  prouvent une insécurité totale dans le milieu.  

Par rapport aux résultats de ce tableau 3, il ressort que 90% des enquêtés de Kiliba  accèdent facilement aux champs car la plupart eux héritent les champs de la sucrerie, tandis que  50% des enquêtés de Kawizi éprouvent d’énormes difficultés d’attraper un lopin de terre pour leurs cultures, par contre 60% Kavimvira y  accèdent facilement pour leurs agricultures.     

III.2. La perte génétique des variétés locales

Le tableau 4 renseigne sur les variétés perdues par agriculteur basé sur les variétés déclarées et celles retrouvées dans le champ du paysan enquêté.

 Tableau 4 : Sur la déperdition variétale

Il ressort de ce tableau 4, qu’en moyenne 2 variétés sont retrouvées aux champs sur une moyenne de 4 variétés déclarées par les enquêtés dans le milieu de Kavimvira.

 Un constat de 2 variétés  moyennes relevées  par les agriculteurs paysans sur une moyenne de 3  variétés déclarées à Kawizi, tandis que deux variétés moyennes sur  4 variétés déclarées par les agriculteurs de cette contrée de Kiliba.

 La déperdition variétale est plus observée en majorité à Kiliba avec une moyenne de 53,52%, à Kavimvira la moyenne est de 47,06%  et à  Kawizi elle s’élève à 40,00%.

En conclusion, la déperdition s’élève 46,86% pour les trois milieux d’étude. Le mode de propagation clonale, si elle est pratiquée de façon exclusive contribue aussi à la perte qui peut être lente mais inéluctable de la diversité génétique dans ce milieu (Mckey et al en 2010)

Le producteur préfère conserver  les variétés locales vu que la production est destinée à la consommation familiale pour la plupart des ménages. Certaines variétés améliorées disponibles dans le milieu sont supposées non résistantes après une année de culture et ensuite sont  soumise au même problème de pourriture des racines dans le sol. Il en découle que ces variétés résistantes en général ont disparu dans les milieux.

Tableau 5 présente le régime foncier en rapport avec le nombre de champ par paysan

 Tableau 5 : Du régime foncier par rapport au nombre de champs par paysan

Champ par milieu

Régime foncier

Total

Propre

Aide

Communauté

Emprunt

Location

Métayage

Kavimvira

7

12

6

7

10

18

60

Kawizi

5

8

6

12

9

20

60

Kiliba

2

0

0

5

0

1

8

Total

14

20

12

24

19

39

128

Il ressort de ce tableau 5 que le système de métayage de terre occupe la majeure partie de champs des paysans suivi de celui du gouvernement. Cela signifie  que  les systèmes de Metayage est les plus employé par les paysans de ces milieux.

 Le contrat foncier locatif entre deux cultivateurs  donne droit d’usage à un terrain pour une courte période allant d’une à deux saisons. Pour les paysans ayant leurs champs propres, ils viennent à la cinquième  position sur l’ensemble des enquêtés.

 De ce fait les ménages doivent gérer la diversité variétale et la conserver sur les terres qui ne leurs appartiennent pas, ce qui conduit à une récolte prématurée des tubercules et de feuilles réduisant ainsi le rendement par hectare (Anonyme, 1987).                                                          

Tableau 6 présente les variétés connues ainsi que leur année d’apparition 

Tableau 6 : Renseigne sur les variétés connues et leur année d’apparition

Variétés

Année d’apparition des variétés

1960-1990

1990-2000

2000-2015

non connue

Total

Makomamanga

0

8

0

25

33

Kavuye

6

0

0

5

11

Maguluingware

10

10

0

9

29

Doroteya

0

12

0

18

30

Rave

0

0

12

3

15

Nakikwindi

0

1

3

0

4

V7

0

9

0

5

14

Yongwe

0

0

0

15

15

Majaune

6

0

10

17

33

Naunde

0

0

12

6

18

Naubembe

0

0

22

10

32

Muzungu

0

0

18

11

29

Nakarasi

0

0

8

5

13

Sawasawa

0

0

11

3

14

Total

22

40

96

132

290

De ce tableau 6, il ressort que, l’année d’apparition dans le milieu de la plupart des variétés n’est pas connue par les producteurs soit à plus de 45, 51% sur l’ensemble, C’est pour la plupart des variétés ancestrales même avant les années 1960.

Au regard de la liste des variétés trouvées, seulement 2 à 3 variétés  rencontrées dans le champ ; étant donné que  la déperdition est accentuée  à  80%,  c’est pourquoi l’on constate que  la gestion de la diversité  de manioc par le paysan n’est plus du tout efficace au regard de leur disparition très prononcée.

Il se fait remarquer que pour certaines variétés dont l’année d’apparition est connue entre 1990  et 2015 et dont la plupart sont des variétés améliorées nouvellement introduites dans le milieu, ils sont  parfois sensibles aux maladies une fois qu’elles trainent dans le sol à plus des deux ans.              

Le tableau 7 indique l’année de disparition des quelques variétés  

Tableau 7 : Année de disparition des quelques variétés

Variété

Année de disparition

Total

Inconnue

Vers 1990

2005

Naubembe

1

2

1

4

Rave

0

1

1

2

Naunde

0

1

2

3

Doroteya

0

1

0

1

Non connue

49

1

0

50

Total

50

6

4

60

Il ressort de ce tableau que ces variétés qui déclarées disparues autour des années 1990 - 2000, la plupart d’entre  elles présentent diverses maladies qui ont attaquées les clones des maniocs entre autre la mosaïque et la striure brune.

Le tableau 8 présente les qualités des variétés disparues dans le milieu

 Tableau 8 : Les qualités des variétés disparues

Variétés

Qualités des variétés

Total

Autre

Bonne production

Bonne farine

Douce

Naubembe

0

1

2

0

3

Rave

0

2

1

0

3

Naunde

0

3

0

0

3

Doroteya

0

0

2

1

3

Non connue

48

0

0

0

48

Total

48

6

5

1

60

Au vu des résultats de ce tableau 8, il ressort que Naunde avait une productivité élevée  par contre la variété Doroteya était douce et produisait une bonne farine et le Rave et le Naubembe donnaient  une bonne farine avec un bon rendement.

Le tableau 9 renseigne sur les défauts des variétés disparues

Tableau 9 : Les défauts des variétés disparues

Variété

Défauts

Total

Autre

Improductive

Racines  fibreuses

Très amer

Naubembe

0

0

2

1

3

Rave

0

          0

0

1

1

Naunde

0

0

5

0

5

Doroteya

0

2

0

0

2

Non connue

48

1

0

0

49

Total

48

3

7

2

60

A l’issue de ce tableau 9, il se fait remarquer  que ces variétés disparues en dépit des qualités reprises au tableau 8 présentaient divers défauts tels que:

  • Doroteya était improductive,
  • Naunde produisait des racines fibreuses,
  • Naubembe et Rave étaient très amères

La fréquence des maladies a été pour beaucoup dans la disparition des certaines variétés surtout la striure brune et la mosaïque africaine qui a ravage la plupart des variétés dans le milieu.

Le tableau 10 présente les raisons de la culture de manioc

 

Tableau 10 : La raison de la culture de manioc

Milieux

Raison de culture de manioc

Total

Manger

Vente

Vente et Manger

Kavimvira

11

3

6

20

Kawizi

8

2

10

20

Kiliba

10

6

4

20

Total

29

11

20

60

Il  ressort de ce tableau 10 que la plupart des agriculteurs enquêtés pratiquent la culture du manioc avec un objectif principal de manger de 29/60 soit 48,33%.

Ensuite  la vente et le manger  occupent 20/60 soit 33,33%  à cause de la baisse du rendement devenue faible  et le manque des clones de manioc résistants, raison pour laquelle une partie est consommée par le ménage et le reste est destiné à la vente. Ce qui fait que les paysans le cultivent uniquement pour  l’autoconsommation. 

Signalons qu’un petit pourcentage de 11/60 soit 18,33 %  la pratique spécifiquement pour la vente associe a un faible rendement de la culture attribuable a un manque des variétés résistantes, à  la  dégénérescence  du  matériel  végétal  utilisé,  aux  mauvaises  pratiques  culturales (faible écartement),  à  la  récolte  prématurée  ainsi qu’à  l’attaque  par  certaines  maladies  cryptogamiques (Jules et.al, cité par Irenge2016 ).

Le tableau 11 présente les origines des différentes variétés

 

Tableau 11 : les origines  des variétés

Variétés

Origine  des variétés

Total

Sange

Runingu

Inconnue

Haut plateau

ONG

Makomamanga

0

2

1

0

0

3

Kavuye

0

0

1

0

8

9

Maguluingware

1

1

1

0

0

3

Doroteya

0

4

15

37

0

56

Rave

19

0

0

0

0

19

Nakikwindi

1

4

3

0

20

28

V7

11

1

0

0

0

12

Muzungu

0

0

0

0

2

2

Nakarasi

0

0

0

1

35

36

Sawasawa

0

0

7

0

5

12

Total

32

12

28

38

70

180

Il ressort de ce tableau 11 que la majorité des variétés viennent des ONG sur les variétés inventoriées dans cet axe, beaucoup plus les variétés améliorées. Cela est dû surtout au fait que les paysans s’alimentent aux boutures en grande partie par les relations avec des ONG et quelques voisins proches et entre eux-mêmes.

Signalons que depuis l’installation des parcs à bois en RDC, on constate une faible diffusion des variétés en milieu paysan. Le principal frein à la diffusion est que ces multiplicateurs et les ONG cherchent l’argent et les boutures sont proposées à la vente alors que les paysans  n’acceptent pas de les payer vue la pauvreté qui prédomine.  Les enquêtés ont évoqué l’idée d’approvisionnement dans le haut plateau autour de la plaine de la Ruzizi et d’autres part échange entre les paysans et certaines ONG qui passent pour les assistances ;

 D’autres agriculteurs expliquent que certaines de  ces variétés sont d’origine locale et d’autres non connue  dans leur milieu respectif étant donné que la plupart des ONG se limitent à Sange, à Luvungi et à Lubarika. Les  enquêtés  ont également signalé que ces sites peuvent être l’origine de certaines variétés.

Le tableau 12 indique le niveau d’appréciation de la conservation des racines dans le sol 

Tableau 12 : Appréciation de la conservation des racines dans le sol

Variétés

Appréciation de la conservation des racines dans le sol

Total

Bonne

moyennement bonne

très bonne

Makomamanga

1

8

0

9

Kavuye

16

2

4

22

Maguluingware

3

8

0

11

Doroteya

3

2

19

24

Rave

8

0

3

11

Nakikwindi

2

6

18

26

Naubembe

6

1

10

17

Nakarasi

0

1

1

2

Muzungu

1

2

24

27

Sawasawa

5

5

21

31

Total

45

35

100

180

Il ressort de ce tableau 12  que :

  • 100/180 de ces variétés soit 55,5% ont été jugées très bonnes quant à la conservation des racines dans le sol.
  • 45/180 de ces variétés soit 25% sont bonnes.
  • 35/180 de ces variétés soit 19,4% sont jugées assez bonnes.

Parmi ces variétés on cite :

  • Doroteya, V7 et Naubembe qui accusent une bonne conservation des racines dans le sol.
  • Makomamanga, Kavuye, et Nakikundi sont assez bonnes.
  • Sawasawa, Muzungu et Nakarasi ont des racines déclarées très bonnes par les paysans quant à la conservation de leurs racines dans le sol malgré que ce dernier temps toutes les variétés sont sensibles à la pourriture.

Il s’est remarqué dans la plupart de ces variétés disponibles dans le milieu qu’elles accusent un problème de pourriture au-delà d’une année dans le sol. A noter que ces variétés de manioc pourrissent au-delà d’une année d’implantation. A ce stade, la pourriture des tubercules peut être occasionnée par les blessures des rongeurs comme les rats et les aulacodes en quête de nourriture. Du fait que la partie utile de manioc se trouve dans le sol, ces critères primordiaux jugent l’appréciation de la conservation des racines dans le sol.

Le tableau 13 présente degré d’importance du manioc par rapport à l’alimentation humaine

 Tableau 13 : Importance du manioc pour l’alimentation humaine

Note manioc pour alimentation

Milieux

Total

Kavimvira

Kawizi

Kiliba

3

N

6

6

6

18

%

8,30%

10,00%

10,00%

28,30%

4

N

7

6

9

22

%

11,70%

10,00%

15,00%

36,70%

5

N

7

8

5

20

%

11,70%

13,30%

10.00%

35,00%

Total

N

20

20

20

60

%

33,30%

33,30%

33,30%

100,00%

Légende : 1= très mauvaise, 2= moins bonne, 3= bonne, 4=très bonne et 5= assez bonne    

De ce tableau 13, il ressort que le niveau d’appréciation du manioc pour l’alimentation est d’ordre de note 4 à 5 dans ce milieu.

Comme on peut le constater la plus faible note attribuée à l’alimentation est la note 3 soit en moyenne 8,30% trouvée à Kavimvira ce qui explique l’importance accordée à la culture du manioc dans ce milieu.

Le tableau 14 reprend le niveau de la culture du manioc par rapport au revenu

 

Tableau 14 : Importance du manioc pour le revenu

Note manioc pour le revenu

Milieux

Total

Kavimvira

Kawizi

Kiliba

0

N

20

20

14

54

%

15,30%

26,00%

30,00%

75,30%

1

N

0

0

2

2

%

6,00%

8,00%

3,30%

17,30%

2

N

0

0

4

4

%

2,00%

3,00%

6,70%

11,70%

Total

N

20

20

20

60

%

23,30%

38,3%

43,30%

100,00%

Légende : 0= très mauvaise, 1= moins bonne, 2= bonne

Les résultats de ce tableau 14 prouvent que la culture de manioc importe plus sur le revenu  à Kiliba avec 43,30% tandis qu’à Kawizi on note 38,30% et à Kavimvira avec 23,00%.

 Cela s’explique par une faible production, de ce dernier temps dans ce milieu car il s’observe une pourriture de racines tubéreuses dans le sol avant leur maturité.

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