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INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

                       D’après le dictionnaire LAROUSSE 2008, le mot gestion vient du verbe gérer qui signifie administrer en tant que gérant, qui dirige, personne responsable de l’administration.

Le mot durable vient du verbe durer qui signifie continuer d’être, se prolonger, résister au temps, à la destruction.

Selon les planificateurs, la gestion vient du verbe gérer pour signifier savoir combiner d’une manière harmonieuse les inputs (ressources, moyens) pour les transformer en résultats (outputs)

                      Cependant, l’état de gestion des projets de développement constitue aujourd’hui un problème dans les pays du tiers monde en général, et particulièrement en République Démocratique du Congo aussi bien que dans ses différentes provinces (territoires, groupement).

La raison selon laquelle les projets de développement sont conçus c’est d’apporter une réponse à un problème dans un milieu donné, à tel groupe cible et ces projets ne peuvent être pertinents que lorsqu’ils sont bien gérés car « cette gestion constitue une tâche complexe et ardue qui englobe entre autres les éléments suivants : gérer son groupe et son évolution, gérer son fonctionnement, son groupe cible, ses services de liaison extérieur, gérer ses relations et son groupe d’appui, et  enfin gérer son  environnement sociopolitique et ses rapports avec l’administration publique »[1]

                       Le groupement d’Ikoma en territoire de Walungu qui a constitué notre champ d’étude est actuellement bénéficiaire de plusieurs projets d’organisations non gouvernementales nationales et internationales, « Il s’agit entre autres de la FAO(Construction de 3 entrepôts : Kalango, Kasheke et Kabishimbo) ; IRC(Construction de l’école primaire Campuse, Ikala, Ibinza, Birongo et de l’Institut Campuse) ; OXFAM Québec(Adduction d’eau dans le groupement) ; Anti-Bwaki ; DIOBASS ; SARCAF et enfin, l’UNICEF(Construction d’une salle récréative des Jeunes à Ibamba, 4 centres de rattrapage scolaire(CRS) ; CRS Ikala ; CRS Yaga Karhongo, CRS Lushindyé et CRS Cihumba »[2]

                             En effet, il est nécessaire de signaler que notre étude n’a pas touché tous ces organismes mais et principalement nous avons orienté notre étude vers les projets de l’Unicef dans cette contrée (Construction de CRS du CEICA (Centre d’étude et d’information Conviviale pour les Adolescents Jeunes) dont la gestion ne nous semble pas adéquat avec une exploitation durable.

Le grand problème en est qu’aujourd’hui, ces CRS sont devenus un bien de l’Eglise CEPAC au lieu d’être un bien de tout le groupement d’Ikoma comme c’était la philosophie de l’Unicef, nombreux frais scolaires sont exigés alors que ces CRS étaient construits pour aider les enfants orphelins (vulnérables) d’avoir aussi cet accès aux études, pour réduire l’analphabétisme dans ce groupement.

Ces enfants orphelins(vulnérables) dont leurs âges varient entre 8 ans et 15 ans étaient beaucoup marginalisés du fait qu’ils ont un âge avancé de l’école primaire par conséquent, aujourd’hui on constate que même s’il y a eu ces CRS, la gestion ne donne pas libre accès à ces enfants du fait de s’approprier ces CRS, exiger beaucoup de frais,… 

Du fait de cet âge avancé, ces enfants devront faire seulement 3 ans pour l’école primaire dont la première et la deuxième années constituent le premier niveau pour un an, la 3ème et la 4ème années constituent le deuxième niveau pour un an, la 5ème et la 6ème années constituent le troisième niveau pour un an. Ce qui fait, au total 3 ans.

                      Chaque  niveau  est   encadré par un enseignant sous la direction d’un directeur. Ce même problème de la gestion se développe davantage dans la paie des enseignants ;  l’Unicef avait construit ces CRS et n’a pris en charge les frais scolaires de ces enfants que seulement pendant  deux ans. Voilà qu’à cette rupture les enseignants ont signé que chaque élève devrait maintenant payer 1000 Francs Congolais, chose qui paraît difficile pour la majorité de parents et cette difficulté s’observe par la pauvreté qui attaque les ménages, et ceci conduit aujourd’hui à l’abandon de nombreux enfants car croyant que leurs études devront être gratuites.  En plus, le peu d’argent gagné par les CRS est réparti de la manière suivante : « 97% pour les enseignants et 3%  pour les besoins divers du centre »[3].

Cette pauvreté qui frappe les ménages et CRS fait à ce que lorsque ces enfants arrivent au stade de présenter le Test National de Fin d’Etude Primaire(TENAFEP), ils sont orientés dans les autres écoles. Ces enfants, une fois orientés dans d’autres écoles, sont encore exposés à pas mal de problèmes. C’est ainsi que l’équipe des CRS se décide de fonctionner ne fut-ce qu’avec 2 niveaux (1er et 2ème niveaux)[4]. Est –ce qu’on ne risque pas de se retrouver sans élèves au fur et à mesure ?

                   Dans le même cadre d’idée, « après qu’Unicef ait construit ces CRS, il a compris en collaboration avec la population d’Ikoma, qu’il fallait que cette catégorie des enfants qui ont abandonné les études puissent trouver un encadrement en construisant un lieu de rencontre où ils peuvent se distraire au lieu de se livrer au vagabondage dans le quartier ou dans les marchés. L’âge de ces enfants varie entre 14 ans et 24 ans. C’est maintenant qu’il a construit le CEICA qui aujourd’hui connait un problème sérieux de gestion car par manque d’outils qui devraient équiper ce centre, on ne sait pas se prendre aux activités qui y étaient prévues, il s’agit des activités éducatives, sportives, culturelles et récréatives, lecture des livres en rapport avec le VIH et paix, à la citoyenneté, formation. A part ce manque d’outils, ce centre souffre d’un manque de frais de fonctionnement »[5]

Disons tout ceci prouve que la  gestion reste inadéquate dans ces CRS et CEICA or le succès de tout projet quel qu’il soit dépend largement de sa gestion, dit-on. Et « si les pauvres parviennent à s’organiser aucun parti politique ne peut les ignorer »[6].

        0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

              Selon RONGERE, « l’hypothèse est une proposition de réponse aux questions que l’on se pose à propos de l’objet de la recherche formulée en des termes tels que l’observation et l’analyse puissent fournir une réponse »[7].

              En ce qui nous concerne, nos hypothèses sont les suivantes :

  • La présence des CRS, dans ce milieu, contribuerait-elle à la réduction du taux d’analphabétisme ?
  • La prise en charge scolaire des enfants des CRS serait-elle une solution efficace à la bonne gestion de ce projet d’Unicef ?                                                                                         

0.3. INTERET ET CHOIX DU SUJET

       La manière de gestion des projets de développement et de leurs stratégies  a été le mobile principal qui nous a poussé à entreprendre cette étude. Ainsi donc l’intérêt que nous poursuivions dans cette étude peut se résumer à travers les objectifs suivants :

  • Aider la communauté rurale d’Ikoma à assumer sa responsabilité vis-à-vis des projets de leur milieu ;
  • Assurer la durabilité des projets suite à sa bonne gestion car nous remarquons qu’après un temps donné apparaissent les mêmes problèmes ;
  • Aider les différents bénéficiaires à avoir un accès aux projets ;
  • Le choix du sujet se justifie par notre souci d’apporter un éclaircissement aux problèmes de gestion des projets et aux stratégies de leur durabilité.
  • METHODES ET TECHNIQUES

0.4.1 METHODES

                     Une méthode est « un ensemble d’opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie »[8].

                     Au cours de ce travail, les méthodes ci-après ont servi à l’orientation de notre démarche scientifique, il s’agit :

  1. Méthode comparative

                    « C’est celle qui consiste à comparer deux ou plusieurs phénomènes analogues, pour préciser les éléments de comparaison »[9]

Cette méthode nous a permis de comparer la situation scolaire ancienne à celle d’aujourd’hui du groupement d’Ikoma pour en tirer une conclusion.

  1. Méthode descriptive

                     « C’est celle qui permet de décrire un fait, un milieu, une chose dans le but d’en avoir une meilleure connaissance »[10]

                     Cette dernière nous a aidé à faire une description géographique du groupement ; analyser les problèmes sociaux détectés en rapport avec la gestion des projets de développement.

  1. Méthode systématique

                    « C’est une méthode pour analyser les changements, les résolutions, pour découvrir les similitudes, pour relier le futur au présent et au passé »[11]

                     Elle nous a servi à analyser les phénomènes d’encadrement des enfants aux CRS en utilisant une vue globale d’enseignement normal.

  1. Méthode analytique

                    « C’est celle qui aide à examiner les différents problèmes, les différents faits aux différentes situations afin de conclure »[12]

                     Cette méthode nous a permis d’examiner les différents problèmes de la gestion dans le groupement d’Ikoma, elle a permis d’aborder la gestion efficace et celle non efficace.

0.4.2 TECHNIQUES

                      Les techniques sont des « moyens permettant au chercheur d’accéder à la réalité, de traiter les données de cette réalité dont il a besoin pour comprendre et appliquer un phénomène ou un sujet d’étude »[13].

                      Les techniques ci-dessous nous servi dans ce travail :

  1. Questionnaire

                   C’est un outil portant un nombre des questions relatives à un système donné et sur lequel on note des réponses ou réactions du sujet »[14].

Il nous a permis de nous de nous rendre de cas de gestion et de stratégie de durabilité de CRS.

                          Il nous a servis comme outil dans notre recherche en comportant une série des questions adaptées aux différents groupes de personnes interrogées.

  1. Observation directe

                   « C’est celle où la collecte des données est effectuée directement à l’aide des organes de sens du chercheur »[15] 

Cette technique nous a servis de récolter des données lors de notre stage professionnel de la 3ème année de graduat et un séjour de 3 semaines effectué spécialement au début de la présente étude à Ikoma.

  1. Interview libre

                   « C’est celle qui consiste poser des questions à la population(échantillon) et cette dernière est appelée à s’exprimer à s’exprimer librement »[16].

Elle nous a servis d’avoir les opinions, les argumentaires de quelques personnes que nous avons pues rencontrer  sur divers points de notre travail.

  1. Technique documentaire

                   « C’est celle qui consiste à un ensemble de documents rassemblés informant sur un même sujet ou ensemble de documents mis à disposition pour etre consultés ou utilisés »[17]

Elle nous a servis à consulter un certain nombre d’ouvrages, des TFC, des mémoires et autres documents en rapport avec notre sujet.

  1. L’enquête

                         « C’est un recueil d’information portant sur des questions »[18]

                         Elle nous permis à travers notre questionnaire, à poser des questions afin de constituer des données que je soumettrai par la suite à une analyse ou une étude.

  • DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE

                             Ce travail porte sur le groupement d’Ikoma en général et dans la localité de CIHUMBA en particulier.

Les données exposées ici ont été recueillies dans une période de 4 mois allant du 15 Janvier 2013 au 16 Avril 2013.

  • CONTENU DU TRAVAIL

Hormis l’introduction, notre travail englobe quatre chapitres notamment:

Chapitre I : Présentation monographique du groupement d’Ikoma.

Chapitre II : Généralités sur la gestion des projets de développement et stratégies de leur  durabilité.

Chapitre III : Présentation, Analyse des données et interprétation des résultats d’enquêtes.

                Et en dernier lieu vient ; le

                      Chapitre IV : consacré au projet de prise en charge scolaire de 500  enfants vulnérables dans les CRS à IKOMA.

Après ce IVème Chapitre, intervient la conclusion générale.

  • DIFFICULTES RENCONTREES

                             Nous nous sommes heurtés à pas mal des difficultés pour la  confection de ce travail, parmi lesquelles nous citons :

  • L’accès difficile aux documents en rapport avec notre sujet ;
  • Les audiences, souvent tardives accordées par les services administratifs du groupement d’Ikoma  lors de la récolte des données requises ;
  • L’insuffisance des moyens financiers pour assurer le transport.

([1] ) Me AJABU BIHIMANA, Cours de Questions spéciales de planification, ISDR/Bukavu, 2ème Graduat 2011.

([2] ) Entretien avec le Chef de Groupement Martin KAMPARA.

([3] ) Entretien avec Yoweli CIZUNGU Billy, enseignant au CRS Lushindyé

([4] ) Rapport du Directeur du CRS Cihumba, Bafurume MUSHAGALUSA

([5]) Entretien avec Séraphin BWINJABURHAGULWA, Gestionnaire Adjoint du CEICA.

([6] ) Idées et Action, N° 159, Cours de Conception des projets G2 ISDR/Bukavu

([7] ) RONGERE P. cité par OKONDO, Cours des méthodes de recherche G1 ISDR/Bukavu, inédit, 1999

([8] ) David BUGEME MMUGISHO, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G1

([9] ) Idem

([10] ) Idem

([11] ) Cité par NANA NKOY Jean-Pierre, TFC-ISDR/Bukavu, 2010

([12]) Prof. BiFUKO, Cité par KITOKA W. Claudine, TFC « Surcharge de la femme paysanne Lega, cas du territoire de  Mwenga, 1998

([13] ) P.Pinto et M.GRAWITZ, cité par Judith Karubara et allii, mémoire, ISDR-Bukavu 2009

([14] ) NANA NKOY Jean-Pierre, la cuniculture et son impact socio-économique dans les ménages ruraux, cas spécifique du groupement de Miti en territoire de Kabare, TFC ISDR-Bukavu, 2010

([15] ) Idem

([16]) Idem

([17] ) David BUGEME MUGISHO, Cours d’initiation à la recherche scientifique, G1 ISDR-Bukavu, 2010-2011.

([18] ) Idem

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