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INTRODUCTION

L’économie des pays africains reste essentiellement basée sur l’agriculture dont principalement les cultures vivrières. Ces dernières affectent le bien-être des populations au niveau des ménages, de la sécurité alimentaire et en terme des économies globales des pays (Harsch, 2004 ; FAO, 2001). Le manioc (Manihot esculenta Crantz), une culture à racine tropicale d’origine d’Amérique du Sud introduite en Afrique au 16ème siècle, est devenu l’une des denrées alimentaires féculentes la plus dominante des régimes quotidiens en Afrique Sub- Saharienne (Howeler et al., 2000). Il joue un rôle de sécurité alimentaire pour plus de 300 millions de population de l’Afrique sub-saharienne. Il tolère la sécheresse, des sols pauvres et peut même produire un rendement économique sur des sols où d’ autres cultures ne peuvent pas produire (IITA, 1990). L’Etude Collaborative sur le manioc en Afrique (COSCA) a montré que le manioc constitue une source de revenu pour un grand nombre de ménages plus que d’autres cultures (Nweke, 1996). Considéré auparavant comme une culture des pauvres, le manioc est aujourd’hui devenu une source de matière première industrielle et un contributeur essentiel à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et delà à la croissance économique (Anonyme, 2002a). En effet, les effets préjudiciables des mauvaises herbes en Afrique excèdent de loin la moyenne mondiale. Il est estimé qu’en Afrique, les pertes en rendements des cultures peuvent varier autour de 25% des causes de baisse de rendement, dépendant de plusieurs facteurs parmi lesquelles nous pouvons trouver la compétition par les mauvaises herbes, les maladies, les insectes ravageurs, la faible fertilité des sols et les perturbations climatiques. La pression ou la facilité des mauvaises herbes tend à augmenter le coût de contrôle de ces adventices et le niveau de gestion pratiqué par les agriculteurs (Akobundu, 1987).
Depuis une quarantaine d’années la protection des cultures contre les organismes nuisibles accorde sous des formes souvent diverses, une importance croissante au concept de lutte intégrée. Cette évolution est due à la nécessité de renouveler les stratégies de défense contre les mauvaises herbes, les acariens, les insectes, les micro-organismes, les nématodes, les virus… en respectant mieux les ressources de la biosphère tout en répondant aux lois du marché et aux besoins ainsi qu’aux aspirations de la société (Thomas, 2001).
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Les plantes de couverture sont des espèces de plantes qui sont introduites dans les rotations des cultures pour produire un effet bénéfique à l'agro-écosystème. Quelques effets environnementaux produits par les plantes de couverture comprennent : la suppression des mauvaises herbes et des insectes nuisibles, la protection des sols contre l'érosion, la capture et la prévention des pertes d’éléments nutritifs, la fixation de l'azote par les légumineuses, l'augmentation du carbone du sol et les améliorations des caractéristiques physiques et chimiques du sol qui lui sont associées, la diminution de la température du sol, l'augmentation de la diversité biologique y compris les organismes bénéfiques. (Anonyme, 1998). Les mauvaises herbes représentent toujours une contrainte majeure à la production agricole dans le monde. Les pratiques agricoles ont démontré que la même philosophie de gestion intégrée utilisée contre les insectes doit être aussi adoptée pour le contrôle des mauvaises herbes. A cause des nombreux et sérieux problèmes de mauvaises herbes dans toutes les régions du monde en général et dans le marais de Hogola en particulier, on ne peut plus faire confiance en une seule méthode. L'agriculture a promu de nouvelles méthodes, qui aussi, directement ou indirectement affectent le contrôle des mauvaises herbes. Ces méthodes sont originales en soi et demandent une nouvelle approche pour le contrôle des mauvaises herbes (Labrada, 1994). Le contrôle des mauvaises herbes représente l’un des problèmes majeurs par la rude concurrence qu’elles livrent à la plante. Elles ont une action dépressive très marquée sur la croissance, le développement et donc le rendement du manioc. (Mangara, 2010). Au regard des problèmes susmentionnés, Akobundu, (1998) affirme que pour exécuter une stratégie de IWM avec succès, la gestion de mauvaises herbes devrait identifier les problèmes spécifiques dans un champ et pour cela quelques connaissances fondamentales sur l’écologie et la biologie des mauvaises herbes et de la culture sont nécessaires pour prédire correctement l'impact d'une infestation de mauvaises herbes sur le rendement de la culture. Pour une gestion efficace des adventices, Maillet (1992) recommande des études sur leur systématique, biologie et écologie. La mise en oeuvre de stratégies de contrôle efficaces et surtout accessibles aux producteurs demande de caractériser la flore adventice de la culture, afin de mieux appréhender le fonctionnement des communautés de mauvaises herbes et de déterminer les facteurs écologiques et agricoles responsables de leur prolifération. (Mangara et al., 2009).
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Dans ce contexte, les caractéristiques de croissance de mauvaises herbes, de la culture et la dynamique d’émergence des mauvaises herbes sont des aspects importants. En ce sens, beaucoup de paysans dans les pays en développement ignorent plusieurs aspects de l'interférence des mauvaises herbes et le meilleur moment pour éliminer les mauvaises herbes. (Labrada, 1994), bien qu'il y ait des exceptions. La lutte contre les mauvaises herbes, par son caractère permanent, évaluée à un désherbage tous les 30 à 45 jours (Mangara et al., 2009), constituerait une part importante du temps de main d’oeuvre et du coût de production des tubercules. Dans de petits champs des pays en développement plus de 50 % du temps de travail est consacré au désherbage, et est principalement fait par les femmes et les enfants de la famille du paysan (Ellis-Jones et al., 1993; Akobundu, 1996). Dans les systèmes de culture traditionnels, la connaissance de la période dite « période critique » de compétition permettrait aux paysans de faire l'usage le plus judicieux que possible des ressources limitées en main-d’oeuvre. Dans des conditions de pression moyenne des mauvaises herbes, la période critique est approximativement centrée sur le premier tiers du cycle de croissance de la culture du manioc. (Sattin et Berti, 2005). Nous essayerons ainsi, par cette approche, de répondre aux hypothèses selon lesquelles :
 La connaissance des interactions entre différentes méthodes de lutte contre les mauvaises herbes serait un atout pour éradiquer la flore adventice dans les champs des paysans producteurs de manioc;
 L’herbicide substituerait le sarclage manuel sous la culture du manioc et réduirait les coûts ainsi que les fréquences des sarclages ;
 En fin, le recours à l’utilisation d’herbicides et les systèmes culturaux efficaces uniquement au besoin serait la meilleure façon de lutter contre les mauvaises herbes sous la culture du manioc.
Cette prise en compte sera concrétisée par un effet combiné des différentes méthodes de lutte contre les mauvaises herbes sous la culture du manioc.
D’où l’objectif de ce travail était donc d’évaluer le contrôle des mauvaises herbes sous la culture du manioc par interaction des différentes méthode de lutte contre les mauvaises herbes en déterminant l’abondance-dominance et la présence ou l’absence des mauvaises herbes en combinant différentes méthodes de lutte ; notamment le sarclage manuel, la patate douce
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comme plante de couverture et l’herbicide (le glyphosate selon les recommandations d’emploies prescrites sur l’étiquette du produit) et ainsi chercher à réduire le nombre et le coût de sarclage faite traditionnellement par les paysans. Cette étude consistera donc à déterminer :
ï‚· Le niveau de contrôle de chacune des méthodes de lutte sur les mauvaises herbes en comparant différents traitements de notre expérience du point de vue désherbage par l’analyse quantitative de la végétation;
ï‚· La méthode ou le traitement le plus efficace pour contrôler les mauvaises herbes sous la culture du manioc par substitution du glyphosate ;
ï‚· Le nombre et le coût de sarclage sur les traitements en évaluant différents résultats des parcelles élémentaires.
Outre l’introduction, ce travail comprend un chapitre premier sur la revue de la littérature, le deuxième sur l’expérimentation et le troisième sur l’analyse, interprétation et discussions des résultats. Enfin une conclusion et des recommandations clôturent ce travail.

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