III.1. Milieu expérimental
L’essai a été mené du février à juillet 2010 (saison B 2010), dans un champ expérimental des paysans dans le groupement de Mulamba, non loin de l’école primaire E.P. Bulonge, dans la collectivité chefferie de Ngweshe, territoire de Walungu.
Ce site, situé à fait partie des sites d’action du projet N2 Africa. Son choix a été dicté par la facilité d’accès étant donné qu’il appartenait à une association paysanne encadrée par l’ONG Programme d’Appui au Développement Durable (PAD), partenaire au projet N2 Africa et dans lequel nous étions affectés.
Le territoire de Walungu présente une superficie de 1800 km² et est subdivisé en deux collectivités dont la collectivité de Ngweshe qui s’étend sur 1.605 km² et comprend 16 groupements et la collectivité de Kaziba qui n’a que 195 km² pour 15 groupements. Il est limité au Nord par le territoire de Kabaare, au sud par le territoire de Mwanga, celui d’Uvira à l’Est et de Shabunda à l’ouest.
Le territoire de Walungu fait partie intégrante du Bushi, il est situé entre 28°10’ et 28°52’ de longitude Est, et 2°32’ et 2°50’de latitude sud (Ntamwira, cité par Barholere, 2007).
L’altitude la plus basse est 1000 m dans la vallée de Kamanyola, alors qu’elle est de 3600 m sur le mont Tchimbulungu et 3400 m au sommet du mont Nidunga à Lurhala (Anonyme, 2005)
Le territoire de Walungu connaît un climat subtropical humide caractérisé par l’alternance de deux saisons : une saison de pluie allant de septembre à mai et une saison sèche de 3 mois allant de juin au mois d’Août. Selon la classification de Köpper, le climat est du type AW3 (Ntamwira cité par Borholere, 2007).
Les températures mensuelles varient entre 5°c et 20°c avec un minimum en décembre et un maximum en mai tandis que les précipitations annuelles varient entre 900 et 1500 m (anonyme, cité par Ntamwira, 2007)
Les sols rencontrés dans le territoire de Walungu sont du type variable suivant la nature de la roche mère, on y rencontre les sols décapés par l’érosion, avec profil compact, fortement acides et à faible valeur agricole .Ce sont des sols argileux, brun rouge à horizon B humique. Dans les basses pentes, on a des coulées basaltiques à relief vallonné. On rencontre ces sols entre Ngweshe et Kabare, à une altitude comprise entre 1600 et 1800 m, en bordure des marécages.
Leur texture est souvent quelque peu enrichie en sable fin, ce qui laisse supposer un remaniement par colluvionnement. Ce profil possède également un horizon B structural au dessus de l’horizon sombre (Pecrot et Leonard, cités par Barholere, 2007)
La végétation est une savane secondaire à hyparhenia incendiées chaque année ; on note aussi la présence d’une végétation à Grossocena vantillinum et celle à Hibicus noldae (FAO, cité par Kikuni, 2011)
III.2. Matériels
Dans l’expérimentation, cinq variétés de soja fournies par le CIAT-TSBF et multipliées par l’INERA Mulungu ont été utilisées. La souche de Rhizobium biofix fournie par MEA de Nairobi a également été utilisé et a servi d’inoculant.
Signalons que toutes ces variétés ont été sélectionnées par ECABREN selon leur grande aptitude à fixer l’azote atmosphérique et leur résistance aux stresse biotiques et abiotiques.
Tableau 3 : caractéristiques des variétés de soja utilisées
Variété |
PEKA-6 |
449/16/6 |
IMPERIAL |
SB 19 |
SB 24 |
Rendement potentiel (kg/ha) |
Haut : 2000 |
haut |
Haut 2000 |
Haut : 2000 |
Haut : 2500 |
Maturité (jours) |
Précoce 95-105 |
Précoce : 95-105 |
Durée moyenne à longue : 110-130 |
Précoce : 95-105 |
Durée courte à moyenne : 100-110 |
Taille des graines (grammes pour 100 graines) |
Large : 16 |
Large : 17 |
Large : 26 |
Petite : 11 |
Petite : 11 |
Production de biomasse |
Basse |
Moyenne |
Basse |
Moyenne |
Haute |
Croissance sur le sol pauvre |
Modéré |
Bonne |
Bonne |
Bonne |
Modéré |
Résistance aux fortes pluies |
moyenne |
Pauvre |
Moyenne |
Moyenne |
Moyenne |
Résistance à la sécheresse |
Bonne |
Bonne |
Bonne |
Bonne |
Bonne |
Résistances aux maladies |
bonne |
Pauvre |
moyenne |
Moyenne |
Moyenne |
III.3. Méthodes
La méthode de travail utilisée est l’expérimentation en champ.
III.3.1. Dispositif expérimental
Le dispositif utilisé était celui des parcelles divisées ou Split plot comprenant trois répétitions, chaque répétition comprenait 7 parcelles divisée chacune en deux dont une n’était pas inoculée et l’autre était inoculée. La parcelle unitaire mesurait 3 m de longueur et 2,4 m de largeur, soit une superficie de 7,2 m². La distance entre les parcelles était 30 cm. Les répétitions étaient séparées de 1,5 m ainsi que les parcelles divisées afin d’éviter les contaminations entre celles inoculées et celles non inoculées.
L’affectation des traitements dans différentes parcelles a été faite au hasard. Le dispositif entier avait une superficie de 499,32m². La récolte des données s’est effectuée uniquement dans les parcelles utiles qui avaient une dimension de 2,8 m², hormis l’observation phytosanitaire, lesquelles ont concernées toute la parcelle.
V5 |
V3 |
Jachère |
V5 |
V1 |
Sorgho |
Jachère |
V4 |
V1 |
V3 |
V3 |
V1 |
V1 |
V2 |
Maïs |
Sorgho |
V2 |
V4 |
1,50 m
V1 |
V4 |
V2 |
V5 |
Maïs |
V1 |
21,9 m
V5 |
V2 |
V3 |
V2 |
V5 |
V1 |
V3 |
V1 |
V4 |
Sorgho |
Jachère |
V4 |
V1 |
Maïs |
V5 |
V4 |
V3 |
V2 |
Fig. 4 : dispositif expérimental |
22,8 m
Légende : Non inoculé V1= PEKA-6
Inoculé V2= 449/16/6
Témoin V3=IMPERIAL
V4 = SB 19
V5=SB24
III.3.2. Conduite de l’essai
N.B. : les parcelles des céréales essentiellement occupés par le maïs ou le sorgho se retrouvent bien dans les blocs inoculés que dans les blocs non inoculés mais n’ont pas servis pour la récolte, plutôt pour l’évaluation de l’azote initiale du sol. Il en est de même pour les parcelles de jachères.
II.3.3. Paramètres observés
Trois types de paramètres ont été observés :
- La levée : cette opération nous a permis de calculer le taux de lévée. Elle s’est réalisée par simple comptage du nombre des graines levées dix jours après le semis.
-Taux de recouvrement du sol : pour déterminer le recouvrement du sol, il suffisait d’apposer un cadre maillé de mêmes dimensions que la parcelle utile et de compter la proposition entre les vides et les cases occupées. Cette opération nous a permis d’avoir une idée sur la biomasse et le recouvrement du sol par la légumineuse. Le total des vides était enfin multiplié par cent et ensuite divisé par le nombre des cases du cadre maillé.
Compté à 100 % podding
Pour connaître les maladies et les ravageurs, il s’agissait d’observer les symptômes sur les plantes et de les comparer à la littérature.
La détermination de l’incidence des maladies a été rendu possible à l’aide d’une échelle de cotation du CIAT, de 1 à 5. Pour déterminer l’incidence des maladies et des ravages dans le champ, il suffisait de compter le nombre des plantes représentant les symptômes et estimer l’incidence par la formule suivante :
Pourcentage d’infection = nombre des plantes infectés x 100/nombre total des plantes.
II.3.4.Analyse des résultats
L’analyse des résultats a été faite sur base du logiciel R. L’interprétation des résultats a été réalisée par la méthode de l’analyse de la variance à trois critères de classification (Anova 3). Celle-ci a permis de déceler les différences significatives existant entre les variétés ainsi que celles découlant entre les blocs inoculés et non inoculés ou encore celles induites par l’interaction de ces deux facteurs. Le test de Duncan a servi à la comparaison des moyennes ainsi qu’à leur regroupement ou classement selon les égalités statistiques.