Arrow Table de matières
4272195

CHAP I : REVUE DE LA LITTERATURE

I. HISTORIQUE DU LAC KIVU

A.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE, ORIGINE ET GEOLOGIE

 Le lac Kivu est situé en Afrique Centrale au Sud de l’Equateur, entre les latitudes 1°34''30 et 2°30' et 28° 50' et 29° 23' de longitudes Est (CAPART, 1960). Il est l’un de quatre grands lacs de rift Africain. Il est formé sur 102km de long et 50km de larg. (dans  sa plus grande longueur) une partie de la frontière naturelle entre le Congo à l’Ouest et le Rwanda à l’Est. Il est situé à 1463m d’altitude par rapport au niveau de la mer.

La région de l’emplacement actuelle du lac Kivu a été l’objet d’une succession de bouleversement tectonique caractérisées par des épanchements volcaniques qui ont modelé le relief de la région et entraîné une perturbation de réseau hydrographique. Certains auteurs (PETERS, 1958 et 1988) ont soutenu l’hypothèse de l’existence d’une époque où le lac Kivu avait un écoulement hydrographique dirigé vers le Nord. L’orientation Nord des rivières du bassin versant et la pente inversée du fond actuel du lac sont avancées comme argument en faveur de cette hypothèse. Toute fois, on ne dispose d’aucune preuve pour montre que le lac Kivu, était relié au lac Idi amine (Edouard) au Nord (PETERS.1988). Cependant, tous les auteurs (CAPAT,  1960, DOUCLET, 1971 et BEADLE, 1981) s’accordent sur l’origine volcanique du lac Kivu. Il a été formé à la suite des éruptions volcaniques des monts Virunga. La coulée de lave a bloqué la vallée située à une centaine de kilomètre au Sud du lac Idi amine (Edouard) et a permis le remplissage de la dépression par les eaux qui ont emprunté le seuil le plus bas situé au Sud. La rivière Ruzizi, exutoire   actuel du lac Kivu a ainsi été formée. Sur barbe de l’analyse de la vitesse de sédimentation qui est de l’ordre de 30cm par 1000ans et considérant les 500m de sédiments dans le bassin Nord du lac, DEGENS et al.(1973) donne un âge pluocère à la partie profonde de la baie septentrionale du lac. Divers auteurs (HECKY&DEGENS, 1974, Hecky, 1978 et HABERYAM&HECKY, 1987) soutiennent que le niveau des eaux du lac a connu l’importante fluctuation depuis cette époque passant de -88m à plus de 100m par rapport au niveau actuel.

 Le lac Kivu est situé dans une région dominée par les roches appartenant à deux formations géologiques. D’âge différents : les roches du socle précambrien et les roches cénozoïques (VILIMUMBALO, 1993). Les premières sont représentées par les schistes, les granites et les micas. Les roches cénozoïques sont quant à elles, essentiellement, composées de roches volcaniques d’altérités et d’alluvion relativement récentes.

A.2 CARACTERRISTIQUE STRUCTURALES

                 DAMANS (1935, 1937), CAPART (1952-1954), VERBEKE (1957) et KISS (1966) ont étudié les caractéristiques structurales et la morphométrie du lac. Depuis lors, il n’y a pas eu des nouvelles données et tous les travaux postérieurs se rapportent aux résultats de leurs études. Nous reprenons ci-dessous les principaux traits caractéristiques de la structure du lac.

Le lac est d’abord caractérisé par sa position dans une vallée profonde et escarpée, surmontée et logée du sud au nord par deux chaînes de montagnes : les Monts Mitumba à l’Ouest et la dorsale Rwandaise à l’Est. La superficie du lac est estimée à 230km2. Les îles sont au nombre de 150, couvrent une surface totale d’environ 315km. La longueur des côtes est de 1196km. Celles-ci présentent un aspect dendritique caractéristique des lacs récemment formés (MARSHALL, 1990).

 Vu la forte pente des rives, la zone littorale est très réduite en largeur (par fois moins de 10m) au profit de la zone pélagique qui s’étend jusqu’à proximité des rives.

La profondeur moyenne du lac est estimée à 240m et la profondeur maximale est d’environ 500m. (DESCY, 1990), DAMAS (1935, 1937) et CAPART (1960) divisent le lac en 5grands bassins : le bassin Nord, le bassin d’Ishungu, le bassin de Kabuno-Kashanga, le bassin de Kalehe et le bassin de Bukavu.

Le bassin de Bukavu constitue la partie extrême sud du lac Kivu. Il est bordé au Nord-Ouest par l’isthme de Birava et au  Nord-Est  par les îles Gombo et Ibinja. Il couvre une superficie de 96 hectares. La profondeur maximale de ce bassin est de 105m avec une moyenne autour de 75m. Le lac Kivu est relié au lac Tanganyika par la rivière Ruzizi avec un débit estimé de 70 à 100m3/sec (VERBEKE, 1957 et VILIMUMBALO, 1933).

A.3 LA PECHE ET LA PECHERIE DU LAC KIVU

 Le concept « pêcherie » nécessite d’être précisé. Au lac Kivu, le terme « pêcheur » englobe deux catégories d’acteurs de la même activité :

Les patrons pêcheurs ou encore les propriétaires des matériels de pêche et employés pêcheurs. Sur le plan officiel, les pêcheurs repris dans les registres sont généralement les propriétaires de l’équipement de pêche. Ce sont eux également qui siègent aux réunions de défense des intérêts des pêcheurs et qui sont affilés aux associations existantes .Cette situation s’observe dans toutes les catégories des pêcheurs fonctionnelles du lac Kivu c’est-à-dire dans les unités de pêche artisanales (unités trimaran).

Les associations des pêcheurs existantes sont donc des associations des propriétaires- pêcheurs. Les employés pêcheurs sont au service des propriétaires du matériel. Leur situation est instable car le contrat n’est jamais de longue durée. On distingue trois catégories des pêcheurs : les professionnels, les semi-professionnels ou pêcheurs à mi-temps et les occasionnels. Les pêcheurs professionnels sont ceux qui pratiquent la pêche en permanence pendant toute l’année comme activité exclusive, ce qui leur assure leur revenu financier principal. Les semi-professionnels pêchent régulièrement, mais la pêche n’est pas une occupation principale. Ils n’en tirent qu’une partie de leur revenu financier et pratiquent d’autres activités notamment l’agriculture. Les professionnels et les semi-professionnels pêchent pour la vente mais une partie de la production est destinée à la famille et à leur propre consommation.

Les pêcheurs occasionnels, par contre, pêchent irrégulièrement, la pêche est une activité facultative. Ils pêchent presque exclusivement pour la consommation de la famille.

Dans la pratique, la pêche au lac Kivu, les pêcheurs (patrons et employés) se classent en deux catégories, les pêcheurs artisanaux et les pêcheurs individuels. Les premiers travaillent en équipe au sein des unités de pêche trimaran avec filet carrelet. Une équipe de pêche au carrelet utilise 10 à 11 personnes. Les pêcheurs individuels, encore appelées coutumiers, regroupent les pêcheurs senneurs, les pêcheurs à la ligne et aux palangres, les pêcheurs au filet maillant et les pêcheurs utilisant les nasses. Quelle que soit la forme de la pêche, coutumières ou artisanale, beaucoup de pêcheurs sont obligés d’effectuer périodiquement de déplacement à la recherche de zone plus productives ou aussi à proximité de marchés plus rémunérateurs. Les pêcheurs des îles Ibinja et Gombo travaillent dans la baie de Bukavu et se retrouvent le long de la côte de l’île d’Idjwi et même à Kalehe. Les pêcheurs des îles Iko travaillent vers Kalehe. Très récemment, les pêcheurs aux filets maillants de Kalengera ont migré à Goma.

Socialement le statut de pêcheur est très bas, excepté dans certaines îles (Ibinja et Iko) ou 80% des hommes valides pratiquent la pêche.

  A.3.1.       ASSOCIATIONS DES PECHEURS

Les pêcheurs du lac Kivu n’ont pas de tradition d’association. Ils sont restés très individuels jusqu’au moment où les pêcheurs venus du lac Tanganyika vers  1973 se sont implantés à Bukavu, suite au succès de l’introduction de L. miodon au lac Kivu.

La création de mouvement associatif des pêcheurs a été incitée par le pouvoir politique de l’époque. Le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Les membres de chaque corps des métiers étaient obligés de s’organiser politiquement pour se faire représenter au sein de la jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution section brigade, agricole et la pêche (BAAP). Différents comités de représentants des pêcheurs furent crées avec un comité provincial constitué des pêcheurs habitant de Ville de Bukavu.

A.3.2 FEDERATION DES PECHEURS DU LAC KIVU

Crée, en  1984, la fédération des pêcheurs du lac Kivu, en sigle FEPELAKI a son siège à KALENGERA (Bukavu) avec les sous représentations à Birava, Lugendo, Luhihi, Ibinja, Katana, Kalehe, et Minova. Cette fédération poursuit les objectifs suivants : améliorer, les conditions de vie du pêcheurs, promouvoir la connaissance mutuelle entre groupements en stimulation préalablement l’esprit de solidarité et d’entraide, promouvoir les échange d’expériences entre groupements membres, améliore les techniques de pêche en assurant une grande production aux consommateurs, défendre les droits de pêcheurs en les informant les textes légaux en vigueur.

Dans son fonctionnement réel, la fédération des pêcheurs du lac Kivu est une structure de propriétaires des unités de pêche trimaran.

A.3.3 PROBLEME ET ATTENTES DES   PECHES

Le secteur de la pêche dans la province du Sud Kivu connaît des problèmes qui  influent de manière négative sur le développement de la pêche.

L’état de la situation a été fait au cours de la conférence provinciale. Organisée en novembre 1997 par le gouverneur de la province du sud Kivu  en prévision de l’organisation des états généraux de l’agriculture en RDC.

Le constat et les attentes tels qu’apparus à cette conférence se résument en trois points :

Difficultés d’approvisionnement en matériel de pêche (manque de crédit et indisponibilité de matériel de pêche sur la marche locale).

Le besoin d’une bonne administration capable de protéger contre les tracasseries administratives et les valeurs et enfin souhait d’avoir un espace d’échange et le dialogue avec les pêcheurs du Rwanda qui exploitent les même ressources afin d’asseoir une politique de gestion commune.

A.3.4. Introduction de sardine Limnothrissa miodon dans le lac Kivu

En 1953-1954, une mission scientifique belge étudie le potentiel d’exploitation et d’aménagement des pêches au lac Kivu, Edouard et Albert. Cette mission constate pour le lac Kivu, la pauvreté faunistique relative de ce lac Kivu  et  la richesse en plancton, qui est l’absence d’un poisson planctonophage se perdait après la mort au fond des eaux. La mission recommanda l’introduction d’un poisson planctonophage et spécifique des clupéidae « Ndagala » du lac Tanganyika, vu leur appartenance au même bassin hydrographique. L’implantation de ce poisson devait faire du lac Kivu un des lacs les plus productifs de la région.

Sur base de la composition chimique, des eaux du lac et de la quantité de poisson (zooplancton).La même mission avait évalué à 35000tonnes le potentiel de la  production de poissons par ans (147kg/ha/an).

 Face à cet enjeu, il fallait mettre au point le protocole méthodologique pour réussir le transfert de poisson du lac Tanganyika au lac Kivu. En juin juillet 1959, l’ingénieur Belge A. Collart  réussit après des essais de transport adulte en 1958, à déverser en différents points du lac Kivu plusieurs milieux de larves du clupéidae du lac Tanganyika. En juillet 1974 Collart de passage à Bukavu découvre au marché de la ville  quelques  Limno miodon  frais. Le vendeur-détaillant lui apprend que ces poissons sont pêchés au lac Kivu. Le lendemain à l’aube, pour s’en convaincre, il se rend assisté au Service des Eaux et Forêts de Bukavu, aux abords de Katana pour assister au retour des pêcheurs. Parmi les captures se trouvaient quelques kilos de Limno miodon  par contre  aucune présence de Stalothrissa tanganyicae. Les pêcheurs rapportèrent que c’est à partir de 1973 qu’ils commencèrent à capturer occasionnellement les premiers individus de ce poisson jusqu’alors inconnu au lac Kivu. La preuve du succès de l’introduction de limno miodon  était là. La présence de limno  miodon fut communiqué tant à la FAO jusqu’aux milieux belges en les priant de mettre en place un programme d’investigation et d’exploitation de cette ressource. L’assistance technique belge réagit la première (FULREAC, AGCD et Tilapia international Association). Dès 1976, V. Franck est envoyé au Rwanda pour mener les investigations de base souhaités ainsi les premières tentatives de pêche commerciale, en coopération avec le projet FAO pêche su lac Tanganyika, à Bujumbura. En 1978, le PNUD, FAO prit le relais pour mener un programme de développement des pêches à long terme au Rwanda.

1.   LA PECHE DE LIMNOTRISSA MIODON AU LAC KIVU

B.1 Historique de la pêche au lac Kivu

La pêche coutumière était pratiquée par quelques pêcheurs disséminés sur le pourtour du lac. La  pêche se pratiquait en zone littoral, des espèces exploitées appartenant presque exclusivement aux groupes Haplochromis, Tilapias et Clarias. Le matériel de pêche  était rudimentaire et constitué des petites sennes de plage, de nasses et d’épuisettes   pour les Haplochromis, de filet dormant et de ligne pour capture des Tilapias et des Clarias.

En effet, c’est seulement vers les années 1975 qu’on venait d’observer la réussite de l’introduction de Limnothrissa miodon endémique au lac Tanganyika au lac Kivu.

Le rapport annuel du service de l’agriculture publié 1973 signale pour la première fois la capture de Limnothrissa miodon au mois de juillet et d’août dans le bassin dans le bassin de Katana et de Bukavu respectivement aux environs de la cimenterie et de la Brasserie (Kaningini 1995).  En 1978, le gouvernement Rwandais, en collaboration avec le PNUD et FAO, a démarré les activités de pêche artisanale au carrelet dans la partie Rwandaise du lac Kivu (Kaningini et all. 1999)

Dès 1987 à 1982, une étude est menée sur la biologie et l’exploitation de Limnothrissa miodon du côté congolais par Kaningini (Kaningini, 1995) l’étude comparait les deux techniques de pêche, la pêche au carrelet par attraction lumineuse par introduite au lac Kivu par la FAO et la pêche expérimentale au filet maillant introduite par l’unité d’Ecologie des Eaux Douces des Facultés Universitaires Notre Dama de la Paix de Namur (Belgique)(Kaningini et all. 1999). La pêche artisanale est claquée sur le mode de la pêche au Ndagala (Stalothrissa et Limnothrissa) par attraction lumineuse pratiquée dans le lac Tanganyika avec toutefois quelques modifications :

- augmentation du nombre d’embarcation au lac Tanganyika, deux pirogues assemblées forment le catamaran tandis qu’au lac Kivu, trois pirogues associées forment le trimaran auxquels s’ajoute la pirogue de renfort pour la chasse au banc de poison

- renforcement du système d’éclairage, les deux lampes « drums »  habituelles sont renforcées par quatre à six lampes «  colemans » portent à l’avant de pirogue, dite « de renfort ».

- augmentation de dimension de carrelet dont le périmètre d’ouverture (96-110m) est parfois le double de dimension de celui utilisé au lac Tanganyika.

- augmentation de l’effectif des pêcheurs de 6 sur le lac Tanganyika à 11-12 sur le lac Kivu. Il faut signaler que depuis 1988, des  pêches expérimentales de Limnothrissa miodon sont organisées au filet maillant dérivant des différentes mailles, d’abord 8, 9, 10, 11 et 12mm d’entrenœud.

B.2  les pêcheurs

Sous cette appellation, on regroupe au lac Kivu des patrons pêcheurs, des pêcheurs en équipe travaillant au sein des unités de pêche artisanale au carrelet et les pêcheurs individuels ( Kaningini).

 B.2.1 équipe des pêcheurs au carrelet

Ils sont recrutés par les patrons pêcheurs ou généralement par son représentant (le capitaine ou chef d’équipe, parmi les nombreux pêcheurs démunis de villages riverains ou au sein de la population désœuvrée.

  1. A) Avantages de la pêche au carrelet

 Le  principal avantage de la technique de pêche au carrelet est la possibilité lorsque la biomasse de Limnothrissa miodon est abondante de réaliser de bonnes prises pouvant atteindre 200 à 300kg en une nuit de pêche.

Le deuxième, mois important de la pratique de pêche au carrelet est la réduction de la manipulation des poissons capturés (Kaningini et all. 1999).

Il a aussi l’avantage lié à la possibilité de pêcher dans les zones agitées  où les autres techniques ne peuvent pas facilement être utilisées.

  1. b) inconvénients de la pêche au carrelet

Les inconvénients de cette technique de pêche sont nombreuses entre autre il y a le coût élevé de fonctionnement, la fermeture de la pêche pendant la pleine lune, le coût élevé  de la maintenance du matériel de pêche et des pièces de rechange du système d’éclairage. Sur le plan écologique, la pêche au carrelet est généralement en mailles très petites (souvent 4 à 6mm d’entrenœud). De ce fait, le filet utilisé constitué un danger pour les juvéniles de Limnothrissa miodon et d’autres espèces rencontrées dans les aires de pêche, particulièrement lorsque la pêche se déroule en zone côtière (Kaningini, 1995).

B. 2.2. Pêche au filet maillant

  1. a) Technique de capture

Chaque jour vers 16heures, les pêcheurs quittent la pêcherie pour poser leurs filets aux environs de 17heures au lieu choisi.

Chaque unité de pêche comprend deux pêcheurs utilisant généralement une pirogue en planche d’Eucalyptus qui a été construite à la pêcherie.

Quelques pirogues monoxyles sont ainsi employées. Le principal général de fonctionnement du filet maillant est le suivant : le poisson est pris dans   l’eau. On peut utiliser  les engins soit seuls, soit en grand nombre les uns derrières les autres.

Les pêcheurs du lac Kivu distinguent deux  moments de pêche au filet maillant : la soirée et la matinée. Pendant la soirée, les filets sont posés à 17heures et relevés à 19heurs les filets sont démaillés soit à la pêcherie soit chez le patron pêcheur (vers  23heures).

En suite, les filets sont posés en second lieu aux environs de 4heurs, périodes qui donnent le bon fonctionnement

  1. B) rendement en fonction de la maille du filet

D’après Kaningini et al. (1999) le filet maillant de 10mm réalise des meilleurs rendements. La capture du filet de 10mm est 2fois plus importante que celle du filet de 8mm, trois fois supérieur à celle du filet de 11mm, 18 fois de plus que le filet de 9mm.

  1. c) Avantage de la pêche au filet maillant

Le principal avantage de la pêche au filet maillant est sa sélectivité.

En effet, on ne capture que le poisson correspondant au maillage choisi.

Au lac Kivu, avec les filets de 10mm de maillages, on ne capture que les individus adultes

  1. d) inconvénients

Les principaux inconvénients sont : la durée du démaillage de poisson et la manipulation du poisson l’exposant ainsi à une détérioration avec comme conséquence, une perte de qualité et donc de la valeur marchande.

  1. c) Peuplement piscicole (ICHTYOFAUNE)

    La  faune ichtyologique du lac Kivu compte actuellement 27espèces. Les recherches antérieures faisaient état de 26 espèces identifiées reparties en 4famille dont Silures (Clariidae), 5 Cyprinidae introduit par Collart en 1958. Et 18 Cichlidae dont 15 Haplochromis sp endémiques du lac et 3 Tilapias parmi lesquels 2 ont aussi été introduites (Snoeks et al. 1991 in J.J Mtole, 2001). La 27 eme espèce existe au lac Kivu, il s’agit de Lamprichtys tanganyicanus de l’ordre de Cyprinodontiformes, famille de Cyprinodontidae endémiques du lac Tanganyika (NSHOMBO, 2008)

Les études sur son comportement écologique dans le lac Kivu étant en cours, une crainte se fait sentir cependant sur ce que sera son impacte sur la vie biotique et abiotique du lac d’autant plus qu’aucune certitude jusque là n’est confirmée si les paramètres de compatibilité de milieu et de vie et d’équilibre écologique ont été étudiées par l’auteur de son introduction dans le lac Kivu qui reste jusque là inconnue.

Pour les 26 espèces identifiées, à l’exception de Limnothrissa miodon et de 4 espèces d’Haplochromis ssp qui vivent au littoral et en milieu pélagique, la majorité de la faune piscicole du lac Kivu se trouve  dans la zone littorale.

Cette inféodité à la zone littorale est liée soit à la biologie des espèces, soit à la nourriture soit à la reproduction.

La pauvreté de la faune ichtyologique du lac Kivu serait selon Capart, 1960 (1n JJ Ntole, 2001) à l’origine volcanique du lac et à son immaturité écologique.

Résumé  de l’icthyofaune du lac Kivu (SNEKS, 1994).

Famille

   Espèces

longueur

habitat

Clupeidae

Limnothrissa miodon Boulenger, 1990

175(CT)

Litt.+ pel

Cyprinidae

Barbus kerstenii Peters, 1868

Barbus pellegrini Poll, 1939

Barbus apleurogramma Boulenger, 1991

Barbus apleurogramma Boulenger, 1991

Barbus altianalis Boulenger, 1990

270(T)

90(2S)

90(2S)

540(LS)

500(LT)

Litt.+ pel

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.

Clariidae

Clarias liocephalus Boulenger, 1890

Clarias gariepinus Burchell, 1822

350(LT).

1500(LT)

Litt

Litt

Cichlidae

Oreochromis niloticus Linnaeurs, 1758

Oreochromis macrochir Boulenger, 1912(I)

Tilapia rendalli Boulenger, 1835 (intr)

Haplochromis vittatus Boulenger, 1901

Haplochromis adolphifrederici Boulenger, 1914

Haplochromis crebidens Snoeks, 1900

Haplochromis gracilior Boulenger, 1914

Haplochromis graueri Boulenger, 1914

Haplochromis astatodon regan, 1921

Haplochromis paucidens Regan, 1921

Haplochromis pellegrin

Haplochromis Snoeks, Coenen,&

Thys van den Audenaerde, 1987

Haplochromis Scheffersi Snoeks, 1988

Thys van Audenaerde, 1987

Haplochromis occultidens Snoeks, 1988

Haplochromis olivaceus Snoeks, de vos coenen & Thys van Aude,90

Haplochromis microchrysomelas sp.n

Haplochromis insidae sp.n

Haplochromis rubescens sp.n

395(LS)

270(LS)

250(LT)

200(LS)

120(2S)

150(2S)

84x103,5(2S)

120(LS)

76,5x100,5(LS)

77,5x132,5(LS)

10(LS)

95(LS)

100(LS)

125(LS)

1508(LS)

85(LS)

96(LS)

115 (LS)

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.+pel

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.

Litt.+pel

Litt.

Litt.

Litt.+pel

Litt.

Litt.

Litt.

         

D. LES POISSONS  CLUPEIDAE

 D. 1. GENERALITE

Les poissons Clupeidae comprenant les sardines, les harengs, des aloses, forment l’un des groupes de poissons les plus importants du point de vue économique. Ses prises représentent le tiers de toutes les prises mondiales.

A titre d’exemple, au lac Tanganyika 65129 de sardines (Limnothrissa miodon et stalothrissa tanganyicae) ont été péchés en 1986 (LUHITEHEAD, 1985).

Sur le plan écologique, les Clupeidae constituent un maillon important de la chaîne trophique dans le milieu aquatique. Ils consomment le plancton et servent de nourriture à des nombreux poissons, à des oiseaux de mer, à des cétacés et à d’autres voraces.

          A l’exception des eaux polaires, les Clupeidae sont présents dans toutes les eaux du monde comprises entre 70°N et 60°S. On les rencontre du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, dans le Pacifique Ouest, dans le Pacifique Est, dans l’Atlantique Ouest, dans l’Atlantique Est et la Méditerranée.

Originairement marins, ils ont réussi à coloniser les eaux continentales, les lacs, les fleuves. Ils sont représentés en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud.

En Asie, en Europe et en Australie (GOURENE, 1988).

Les représentants de cette famille se reconnaissent par la présence d’un ou de plusieurs écussons ventraux ou pelviens (GOURENE&TEUGENS, 1990) forment la carence spécifique du groupe. Leur corps plus ou moins comprimé et couvert d’écailles minces cycloïdes et peu adhérentes. La nageoire (paires) dorsale est unique et court. Les nageoires paires pectorales et pelviennes sont écartées. En dehors de quelques rares exceptions, la nageoire caudale est fourchue.

          Enfin, les mâchoires bordées par les prémaxillaires, les maxillaires et les dentaires sont dentés. Certaines espèces ont les dents palatines.

Il n’existe pas de dents pharyngiennes.

La vessie natatoire en connexion avec l’œsophage se prolonge dans la cavité abdominale par une paire d’organe tubule.

D.1.1   Circuit de Commercialisation de poisson Clupeidae du lac Kivu

          Au lac Kivu, le Circuit de commercialisation du poisson Clupeidae est un réseau à double filière avant d’arriver au consommateur définitif ;

  1. il y a la filière de vente de poissons frais qui part de pêcheur au mareyeur, puis du mareyeur du premier ordre ou au consommateur riverain.
  2. La seconde filière part du marché central au vendeur du second ordre qui procède à la conservation du produit.

Après le procédé de conservation, le vendeur de second ordre livre son produit soit directement au consommateur définitif, soit à un vendeur de 3e ordre et/ ou au consommateur définitif.

L’organisation de ce circuit est très dynamique et très variable selon les pays.

Le respect de circuit dépend  directement de la quantité de produit  obtenu.

Cette quantité de production a été toujours inférieure à la demande dans les zones de pêche de Bukavu, la région doit faite recours à l’importation sur tout du poisson sec (Ndagala) en provenance du Burundi, de la Tanzanie, Kenya, Ouganda pour combler ce déficit en protéines alimentaires et équilibré le prix de ce poisson sur le marché.


Circuit de commercialisation de poisson limnothrissa miodon (sambaza) du lac kivu à bukavu

Ce schéma montre les voies de commercialisation intérieure et extérieure de sambaza.

               Bukavu dispose deux grandes associations des pêcheurs de sambaza au lac Kivu.

               Il s’agit de la coopérative aux files maillants (COOPEFIMA) qui a son siège administratif à Kalengera et la fédération des pêcheurs au lac Kivu (FEPELAKI).

               Dès la sortie de l’eau, la production de poissons frais est prise par les mareyeurs qui sont généralement les épouses des pêcheurs. Les mareyeurs  acheminent leur marchandise au marché de la place de MITIBILI pour la FEPELAKI. Les vendeurs achètent là-bas la production au prix de gros qu’elles vont commercialiser dans les différents marchés de la ville de Bukavu notamment Kadutu, Feu-rouge, Nyawera, Essence, Bagira et Nguba.

 Cependant le marché de Kadutu se réserve à lui seul environ ¾ de la production nette.

Une partie de la production matinale est envoyé directement aux consommateurs de Kamitunga.

D.2.  VENTE ET CONSERVATION DE POISSSON CLUOEIDAE DE BUKAVU

               La production du poisson Clupeidae est en grande partie vendue à frais. la consommation de ce poisson frais est préférée car elle est la moins exigeante en ce qui concerne sa préparation à la cuisson et sa conservation. En plus, pour la consommation, le prix du poisson frais est moins élevé que celui du poisson déjà soumis à quelque technique de conservation.

               Il prend un temps court pour la cuisson, ce qui implique moins de consommation d’énergie de chauffage. Pour le commerçant, la vente du poisson frais a l’avantage de limiter au maximum les conséquences de manipulations d’énergie de répétées, des infestations des insectes en occurrence des mouches et de la détérioration rapide du poisson entraînant une perte de la valeur marchande initiale jusqu’à la destruction totale du produit. Le séchage est le mode simple et facile de conservation de poisson Clupeidae non vendu à frais

Le poisson sec se conserve longtemps quand le procédé de conservation a été fait dans les bonnes conditions d’hygiène et de traitement. Le séchage au soleil a l’avantage de profiter de l’énergie gratuite et de contrôler le temps d’exposition car, le poisson peu séché est par fois préféré à la consommation au grâce à sa teneur un peu élevée en eau qui lui permet de réaliser un début de fermentation au profit de consommateur (Nshombo, 2004) et un bénéfice élevé sur la vente au Kilo au profit du vendeur.

Le prix du poisson séché est généralement plus que le double de celui du poisson frais.

               Le fumage est moins pratiqué par rapport au séchage au soleil. Le  lac Kivu, particulièrement à Bukavu, le fumage est surtout fait pour les gros Limnothrissa moidon, « sambaza »qui n’ont pas été écoulés rapidement sur le marché et qui commencent à se détériorer.

               La congélation est une technique moderne de conservation des poissons frais. Ce procédé est exigeant et rend cher la valeur du prix de poisson congelé.

Elle est rarement pratiquée dans les zones de pêche du lac Kivu.

Ainsi pour les poissons Clupeidae pêchés au lac Kivu, le produit non consommé à frais peu être soumis au séchage au soleil.

Cependant l’installation de  séchoir moderne est impérieuse pour éviter aux consommateurs de ce poisson le goût désagréable du au sable fin qui a collé sur sa peau.

Partager ce travail sur :