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Chapitre I. GENERALITES SUR LE SOJA (Glycine max)

  I.1. Origine            

              La Chine a été citée en premier lieu comme le centre d’origine de l’espèce où il faisait partie des cinq graines sacrées, les autres étant l’orge, le blé, le millet et le riz (De Staercke, 1990). Le soja est comme, cultivé et consommé en Asie depuis à peu prés 10.000 ans .Il était comme des européens à partir du 18em siècle, et c’est à partir du 19em siècle que chinois ont commencé à l’exploiter commercialement (De staercke, 1990)

           Dans les pays développés, (Europe, Japon, USA) l’élevage est très vite devenu complètement dépendant du Soja et ce dernier fait l’objet d’une guerre économique parfois acharnée.

          Aux Etats-Unis, la production de Soja a comme une progression sensible durant la seconde guerre mondiale afin de répondre à une demande accrue la huile végétales .Depuis les années 1970, la production s’est étendue dans les régions tropicales, y compris en Afrique tropicale (Javaheri et Baudouin, 2001)

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          I.2. Description du Soja

         Le Soja, Glycina max ou Glycina Soja appartient à la famille des Fabaceae appelée communément légumineuses. C’est une plante herbée annuelle dont l’aspect rappelle celui des haricots .La plante porte des ramifications plus ou moins nombreuses selon qu’il s’agit  d’une variété de type indéterminé ou déterminé. Sa taille varie entre 0.2 et 1m selon la variété (précoce ou tardive). Les feuilles alternes sont trifoliolées et plus ou moins pubescentes (couvertes des poils).

Les fleurs sont disposées en grappes à l’aisselle des feuilles ; elles sont très petites, violettes ou blanches.

            Comme pour toutes les légumineuses, le fruit du soja est une gousse verte avant maturité, devenant grise ou brune avec une pilosité généralement noire.

Les gousses déhiscentes (elles s’ouvrent à maturité), longues de 3 à 11 cm contiennent le plus fréquemment 2 à 3 graines de forme et de couleur fort variable.

I.3. Variétés

             Il existe de nombreuses variétés de soja (300 environ). La forme et le couleur de la graine ainsi que sa teneur en protéine et en huile varient considérablement selon la variété.

        Il existe aussi une grande variation dans la duré de croissance et autres caractéristiques de culture (Gerard  et al., 1990)

 I.4. Ecologie du soja       

         La période de croissance peut s’étaler sur une période de 75 jours suivant la variété (De Staercke, 1990)

  1. Le climat

      Le soja est généralement qualifié de la plante de jour court, bien que des cultivars insensibles à la longueur du jour aient été développés récemment au Brésil. Aux Etats-Unis, les cultivars sont classés en 12 groupes de maturité d’après leur réaction à la longueur du jour.

  1. Le sol

 

        Le soja pousse sur une grande variété de sols, allant de sable limoneux aux limons argileux, à condition qu’ils soient profonds et bien drainés (Javaheri et Baudoin, 2001)

         Les sols argileux et les sols qui ont tendance à se compacter peuvent poser des problèmes lors de la germination.

Le pH du sol doit être maintenu environ à 5.0 à 5.2 (…) pour une utilisation optimale des engrais et l’amélioration des sols.

         Par rapport aux autres légumineuses, le soja tolère relativement bien une saturation temporaire en eau. Les sols acides doivent être chaulés pour produire des rendements élevés.

       Bien que les cultivars de soja réagissent de manière déficiente  du point de vue de la tolérance à l’acidité et à la toxicité d’aluminium, ils ns donneront jamais autant sur un sol acide que sur un sol sans contraintes d’acidité (Javaheri et Baudoin, 2001)

L’approvisionnement en azote exige des soins particuliers.

        En tant que plante légumineuse, le soja a la capacité de vivre en symbiose avec les bactéries qui fixent l’azote atmosphérique et le transforme en azote assimilable par la plante (Gerard et al., 1990)

I.5. Culture

  1. Préparation du terrain

Plusieurs cas peuvent se présenter :

  • Plantation intercalée avec une autre culture (mais, riz pluvial, sorgo,…) : dans ce cas le labour ne sera pas nécessaire et on serrera directement en poquet entre les lignes.
  • Culture à l’échelle du jardin potager : dans ce cas on préparera des planches de terre travaillées en profondeur dans lesquelles on aura préférablement incorporé du compost végétal ou du fumier.
  • Culture en champ : pour ce faire on labourera profondément (15 à 20cm

             Si l’on dispose de traction animale, après le labour on brisera les mottes à la houe afin d’avoir un sol à peu prés uniforme (De Staercke, 1990)

         Signalons que les céréales en cultivés en rotation avec le soja bénéficient de l’azote fixé par le légumineuse. Ces rotations réduisent également l’incidence des ravageurs et des maladies, et améliorent l’état physique et chimique du sol (Javaheri et Baudion, 2001)

  1. Semis

         En générale, le soja a les mêmes exigences climatique que le mais et l’arachide ; on le plantera aux mêmes périodes. On évitera les excès d’humidité et on veillera à un bon drainage du terrain.

          Il faut autant que possible, faire coïncider le moment de la récolte avec une période de temps sec. Plus un semis est dense (plante rapprochées), plus le rendement sera élevé mais si le sol est pauvre, il ne pourra supporter beaucoup des plantes.

    De même si la saison est très humide, une plantation trop dense (d’autant plus s’il s’agit d’un soja buissonnant) risque de subir l’attaque de différentes maladies par manque de ventilation. Les distances entre les plantes varient de 5 à 20 cm sur la ligne et 25 à 90 cm entre les lignes. Sur des sols pauvres, on recommande de semer le soja en rangée distantes de 40 cm en laissant 20 cm entre les plants sur la ligne (De Staercke, 1990). 

  1. Fertilisation

          Le soja étant une légumineuse, ne réclame pas de fumure azoté. Par contre, des apports d’acide phosphorique sont toujours nécessaires, complètes éventuellement par de la potasse lorsqu’il y a carence en cet élément.

P2O5 : 60 Kg / ha

K2O   : 50 à 100 Kg / ha

(Anonyme, 1993)

 

  1. Récolte

       Ne pas arracher les plantes pour conserver les racines dans le sol. Les rendements en graines varient de 500 à 1000 Kg et peuvent atteindre 3 tonnes avec des techniques parfaites (Anonyme, 1993)

I.6. Maladies et ravageurs

           Les principales maladies et viroses du soja sont :

  • Anthracnose du système aérien : il faut utiliser des variétés résistantes.
  • Fusariose des racines et pythium (fonte de semi) : il faut un traitement des semences
  • Bactérioses (mosaïque) : il faut utiliser les variétés résistantes
  • Parasite des grains sur pieds(Bruches) : pulvérisation DDT à la formation des gousses
  • Les ravageurs (Insectes, chenilles,…) (Anonyme, 1993)

I.7.  Les voies d’utilisation du soja

                  Figure 1 : Schéma des voies d’utilisation du soja

AUTRES GRAINS

Céréales ou légumineuses

SOYA -GRAINS

 

 

                       

GERMES

« Légumes »

BOUILLIS ou FRITS

« Amuse-gueule et  légumes

FARINE

Purée ou mélangée

                                                                                         

LAIT  de SOJA

OKARA-pulpe

CONSOMMATION

Direction ou stérilisation

YOGHOURT

TOFOU-ROMAGE

ALIMENTS

Croquettes, gâteaux,…

WHEY

Savons

 

 

 

Source: Th. LECOUTURIER (SOYAPRO) – Ph. DE STAERCKE (COTA)

  1. La production des germes

       Les germes du soja contiennent de la vitamine C qui n’est pas présente dans les grains non-germés ; de plus le contenu en vitamine B2 augmente avec la germination.

      Faire germer les grains de soja permet de consommer les légumes frais au moment ou  les potagers n’en produisent pas.

       Avant de le consommer, les germes de soja seront jetés dans l’eau bouillante pendant 5 minutes et pourront être ensuite mélangés aux salades ou autres  légumes et sauces accompagnant les plats traditionnels (De Staercke, 1990).

  1. La production du lait

        Le lait de soja a une grande valeur nutritive et constitue un substitut intéressant au lait de vache qui fait défaut de nombreux pays.

Lait maternel

Lait de vache entier

Lait de soja pour nourrissons

Autres laits de soja liquides

Protéines (gr)

Matières grasses (gr)

Hydrates de carbones (gr)

1.2

4.5

6.8

3.4

3.5

4.6

1.9 à 2.2

2.9 à 3.6

6.6 à 8.0

3.6

2.3

3.3 à3.6

Tableau 1 : Composition du lait maternel, du lait de vache et divers laits de soja(en grammes pour 100 ml)    

             Source : De Staercke, 1990

  • Utilisation du lait de soja

  Le lait de soja peut être utilisé dans la fabrication des produits tels que :

  • Lait aromatisé
  • Lait fermenté – yoghourt
  • Fromage de soja « tofou» : le fromage de soja appelé  « toufu » ou «  tofou »  est une spécialité chinoise et japonaise connue depuis des milliers d’années.

Le tofou a un gout neutre et consistance molle qui lui permet d’être incorporé dans diverses préparations culinaires. De plus, ses qualités nutritives sont telles qu’il peut remplacer complètement la viande ou le poisson

  1. Production de la farine de soja

         La farine de soja peut facilement s’incorporer dans beaucoup des préparations traditionnelles qui font appel aux farines et fécules de céréales (mÑ—s, sorgho, mil) ou des tubercules (manioc, patata douce,…). Cette incorporation donne une plus grande valeur nutritive aux aliments ainsi préparés notamment en leur apportant plus de protéines et un meilleur équilibre en acides aminés

  1. La production d’huile de soja : Le soja intervient aussi dans la fabrication d’huile végétale.

Note : Au Sud-Kivu, le Soja est actuellement utilisé pour la fabrication des biscuits, du masoso, du lait et du « tofou ». En poudre il peut être ajouté à la sauce ou au thé. Sous forme des graines, il peut être grillé et consommé  comme amuse gueule. Il est afin recommandé par les nutritionnistes aux nourrissons pour lutter contre la kwashiorkor (Sika, 2011)

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