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CHAP II REVUE DE LA LITTERATURE

 

II.1 GENERALITE SUR LA MEDECINE TRADITIONNELLE

            La médecine traditionnelle couvre les soins de santé d’environs 80% de la population africaine, il est étonnant de constater que ses médicaments sont de plus en plus utilisé à une échelle plus grande dans le monde .Elle est une médecine riche au point de vue de connaissance médico-pharmaceutiques et présente un certains nombres de problèmes liés à l’utilisation de ses médicaments, ses pratiques psycho-parapsychologiques, à son étude scientifique,… (KAMBU KAMBANGU, 1988).

            Compte tenu du fait que les médicaments traditionnels sont généralement des compositions très complexes, de conservation fort délicate, préparés extemporanément (au moment de l’emploi), il se pose de sérieux problèmes pour leur utilisation à une échelle plus grande, notamment les problèmes liés :

  • Au formes galéniques de commercialisation (forme traditionnelle ?forme amélioré ?forme nouvelle ?) ;
  • A leur standardisation ainsi qu’à celle des matières première d’où ils dérivent (récolte, séchage, mode de préparation,…) ;
  • A leur conservation et à leur expérimentation clinique, pharmacologique et clinique….

            Notre pays le Congo, est potentiellement riche mais aucun développement ne peut aboutir dans un milieu dont le seuil de morbidité est très critique. Apres un constat d’échec ou une carence de la médecine curative hospitalière, couteuse, calqué sur celle des pays nantis, l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS) et le Fonds des Nations-Unis pour l’Enfance(UNICEF) ont décidé d’inciter les pays de tiers monde à bouleverser leurs politiques sanitaires par la réhabilitation de notre médecine traditionnelle (ADJANOHOUN 2000).

            Nous pensons que la médecine traditionnelle et la médecine moderne ne sont deux systèmes de soins de santé qui ne doivent pas présenter des relations de rivalité mais plutôt des relations de complémentarité pour  le bien être des populations du monde (KAMBU KABANGU, 1988).

Tableau n°1 ; Avantages et inconvénients de la médecine traditionnelle

Avantages

Inconvénients

-          Médecine douce car elle est naturelle

-          Permet une intégration facile du malade

-          Le malade n’est pas isolé : bonne communication entre le malade et le guérisseur (tradipraticien)

-          Médecine locale

-          Pour le malade, elle est un moyen de guérison immédiate (MICS, 2001)

-Posologie imprécise d’où le risque d’empoisonnement

-Connaissances difficile des effets secondaires

-Manque des textes légaux pour la compréhension du fonctionnement de l’exercice de cette médecine

-En Afrique, elle est un secret réservé aux initiés

II.2 GENERALITE SUR LES TRADIPRATICIENS

            Les tradipraticiens peuvent constituer une aide utile aux soins de santé, leur intégration et leur recrudescence offrent les avantages suivants selon ADEMWAGUM(1990) :

  • Ils ont développés les compétences traditionnelles dans la distribution des soins curatifs et réhabilitationnels ;
  • Ils emploient dans leurs techniques de traitement une approche astucieuse de l’écologie de la santé ;
  • Ils appartiennent à la même culture que leurs patients et partagent des croyances, des valeurs et des symboles de communications communes ;
  • Ils sont habiles dans les relations humaines y compris les conseils donnés avec sympathie et dans un esprit de solidarité ;
  • Ils ne sont pas affectés par les moyens de transport inadéquat des zones rurales.

II.2.1 CATEGORIES DES TRADIPRATICIENS

            Les tradipraticiens sont catégorisés en neuf différents groupes :

  • Les herboristes ;
  • Les ritualistes ;
  • Les spiritualistes ;
  • Les rebouteux ;
  • Les exorcistes ;
  • Les circoncisseurs traditionnels ;
  • Les phytothérapeutes ;
  • Les naturalistes ;
  • Les accoucheuses traditionnelles.

II.2.2 ASSSOCIATIONS DES TRADIPRATICIENS

            Selon NDOMIKOLAYE(1984), l’institution par l’OMS de la journée africaine de la médecine traditionnelle le 31 aout de chaque année, prouve le sérieux avec lequel la médecine traditionnelle est exercée par les praticiens, il estime que pour être reconnu à, celui qui exerce le médecine traditionnelle doit appartenir à une association des tradipraticiens.

            A en croire le phytothérapeute ,deux associations de ce genre existe en RDC, il s’agit notamment de l’Union Nationales des Guérisseurs du Congo(UNAGECO) ) dont la création date du 16 juin 1985 et l’association des phytothérapeute du Congo(APC).Ces phytothérapeutes ont donnés l’information suivante : «le programme national de la promotion de la médecine traditionnelle et des plantes médicinales œuvrant sur la supervision du ministère de la santé a pour mission de développer et de promouvoir la santé.

            Cette structure est également chargée d’organiser et de coordonner la promotion et le recherche sur les plantes médicinales ».ON compte 200 medecins,soit un médecin pour  13250 habitants et 648 tradipraticiens travail dans une association«UNAGECO)».(BALAGIZI,2001).

II .2.3 METIER EXCERCE

  • Le guérisseur : spécialiste qui se sert des médicaments s à base des plantes, animales ou minérales pour guérir ;
  • Le devin : est un spécialiste qui donne à la divination et a un rôle médical lorsqu’il établit les causes de la maladie pour laquelle il est sollicité et donne l’orientation thérapeutique à adopter suivant l’inspiration spirituelle qui l’aide ;
  • Le guérisseur-divin : ces spécialistes recourent aux procédés spiritualistes. Il s’agit des spiritualistes, d’exorcistes et des ritualistes.

II.2.4 MOYEN THERAPEUTIQUE

            Dans ce critère il ya trois catégories des spécialistes : herboristes, spiritualistes et naturalistes.

            Les herboristes sont ceux qui oriente leurs thérapies sur les plantes, ils peuvent être des guérisseurs .Les spiritualistes utilisent principalement les moyens spirituels et secondairement les médicaments d’origine diverses suivant leur tradition. Ils peuvent être des simples guérisseurs.

            Notons que cette distinction est seulement relative et donne une réflexion classificatoire.

II.2.5 MODE D’ACQUISITION DU POUVOIR

            LAPIKA(2003) distingue 3 grandes voies qui conduisent un individu à devenir un tradipraticien.

1.      Par voie d’expérimentation

  • Par essai et par erreurs : l’intuition de l’homme peut découvrir différents moyens et techniques pour la sauvegarde de santé aux risques et au péril de perdre sa vie. Par exemple certaines plantes médicinales très toxiques étaient essayées par l’homme sans que celui-ci n’en connaissent les vertus .Par contre des nombreux essaies à une thérapie valable.
  • Par observation des pratiques médicales : certains tradipraticiens ont maitrisés certains remèdes par l’acquisition des connaissances médicales auprès de certains animaux .Par exemple le singe blessé par une flèche empoisonné n’était pas mort après avoir mangé immédiatement les fruits d’un certain arbre.
  • Par signature : le semblable soigne le semblable. Certains plantes ou objets on été créés de pat leur nature pour attiré notre attention et nous aider à découvrir les médicaments selon la ressemblance de forme, d’aspect et de couleur

2.      Par voie d’initiation

  • Par succession ou héritage : l’une des formes les plus courantes de transmission de pouvoir. Le père ou la mère ou un autre parent transmet progressivement à l’enfant la totalité ou une partie de ses connaissances médicales. Ce dernier ne l’exerce de plein droit qu’à la mort ou à la conduite de son parent ou à la retraite définitive de celui-ci. Ajoutons que ce procédé semble être celui qui concerne les herboristes pris au sens strict, c’est-à-dire ceux qui ne courent pas à quelques autres puissances surnaturelle pour guérir ;
  • Par simple apprentissage ou échange : intervient en générale entre le tradipraticien et celui qui est à sa quête, généralement cette acquisition prend des formes différentes selon la nature et l’objet recherché. Dans tout le cas la personne enquêté des connaissances médicales parfois un tradipraticien qui veut élargir son pouvoir, parfois un profane quelconque notamment un malade après avoir subit avec succès un traitement chez un tradipraticien, demande à celui-ci de lui transmettre le pouvoir de soigner. Si l’enquêteur et le tradipraticien tombent d’accord, la transmission aurait lieu moyennant une offrande.

3.      Par voie ésotérique

  • Par rêve ordinaire : certains tradipraticiens disent apprendre par les rêves d’utilisation de telle ou telle plante pour le traitement d’une telle ou telle maladie.
  • Par les ancêtre ou parents défunts : certains tradipraticiens déclarent avoir acquis leurs connaissances médico pharmaceutiques grâce aux contacts qu’ils ont avec leurs ancêtres ou parents défunts d’une manière invisible
  • Par les esprits : révélation, inspiration.
  • La révélation médiumnique : consiste à ce que le concerné devienne le médecin ou l’intermédiaire entre les forces surnaturelles et l’infortuné malade. Elle se présente comme une élection par les ancetres.C’est une vocation personnelle dont les origines peuvent se situer dans la tendre enfance. Cependant, l’élection définitive n’intervient qu’à l’âge adulte. L’élection débute le plus souvent par une courte maladie, généralement par un malaise psychique suivi d’un changement complet d’orientation de la vie ;
  • La révélation psychédélique : l’accès à la profession des tradipraticiens se réalise par l’emploi de certaines plantes qui ont pour effet d’éveiller certaines personnes de don de voyance jusque là à l’état latent. Au contact avec ses plantes, l’élu se sont alors transporté dans un monde nouveau, voit pour la première fois des sorciers dans leurs opérations invisibles et revient pour ainsi dire, conscient d’être détenteur.

            L’accès à l’art de guérir relève des champs d’accomplissement dans lequel il se sent vulnérable au moyen d’une initiation et de son entrée dans un nouveau groupe d’appartenance. C’est le tradipraticien qui découvre chez certains patients le don de voyance secrètement caché. L’élu est alors choisit pour subir une réclusion initiatique ; d’après Lapita D(2003) et Kabangu (1986).

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