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Chapitre II. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre, nous développons deux éléments. Le premier élément concerne la présentation du centre psychiatrique SOSAME. Le deuxième élément s’occupe de la  méthodologie suivie tout au long de ce travail.

II.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU MILIEU D’ETUDE

L’institution dont cette recherche a été menée est le centre psychiatrique des soins de santé mentale de Bukavu (C.P SOSAME).

Le centre SOSAME  est situé dans la ville Bukavu, au quartier  Nkafu, commune de Kadutu, en province du Sud-Kivu, en RD Congo. Il se trouve en face de l’ISTM/  Bukavu au Sud-ouest de l’ISDR sur  la grand-route, la nationale n°2 qui  mène  vers le village d’enfants SOS.

          Etant donné la fréquence des maladies mentales dans la province du Sud-Kivu, un besoin de créer un centre psychiatrique s’est énoncé. C’est  ainsi que l’archidiocèse de Bukavu a exprimé  le  besoin de créer un centre psychiatrique. Ceci est l’investissement de la congrégation des frères de la charité qui date de 1994.

Les soins  commencèrent terre à  terre avec un petit poste de consultation, par le frère Johan Bultinck. Le traitement était purement médical. Comme  ce dernier  ne suffisait pas, il a fallu démarrer avec un service psychosocial constitué du  service social et de psychologie clinique mis sur pied en 2010.

Le centre est intégré dans les structures sanitaires du ministère de la santé publique, en particulier à l’inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu. De ce fait, il  est reconnu comme une institution publique, mais sous la gestion de congrégation des frères de la Charité.

L’organisation administrative du centre est hiérarchisée comme suit :

- Le comité de gestion : il est composé par l’IPS du Sud-Kivu, le BCZ de Kadutu, le BDOM, la commune et les membres du comité de direction de SOSAME ;

- Le comité de direction : il est constitué du directeur du centre, du responsable de la logistique et celui du département  psychosocial ;

- Les départements : ils sont au nombre de quatre :

  • Le département psychosocial, qui est constitué de trois services dont l e service social, le service de psychologie clinique ainsi que le service d’ergothérapie ;
  • Le département de nursing, constitué des infirmiers qui s’occupent de l’hôpital et administrant le médicament ;
  • Le département de logistique, comporte le service technique, celui de transport, la cuisine et un petit restaurant où les agents du  centre prennent le diner. La cuisine centrale prépare la  nourriture pour les patients hospitalisés ;
  • Le département médical constitué des médecins, de la  pharmacie, du  laboratoire et  de  l’EEG.

En ce qui concerne l’organisation  matérielle, le centre dispose des infrastructures importantes, des bâtiments abritant les différents bureaux et des immeubles pour les salles d’hospitalisation. Il assure  le transport du personnel au moyen de ses véhicules.

Chaque bureau est convenablement équipé et chaque fonctionnaire possède un téléphone pour le contact avec les partenaires et le monde extérieur. Ainsi, ces services sont organisés comme suit :

  • La consultation et les soins des malades mentaux, des épileptique avec trouble de comportement se font en ambulatoire ;
  • L’hospitalisation des nouveaux patients et anciens cas avec rechute ;
  • L’examen de laboratoire avec l’examen l’E.E.G ;
  • La pastorale et la liturgie ;
  • La consultation à Shabunda où se trouve une succursale de Sosame ;
  • Le service social ;
  • Les activités d’ergothérapie ;
  • Les soins psychologiques ;
  • Les soins neuropsychiatriques.

Nous décrivons ici le milieu où cette étude a été faite et la méthodologie

II.2.METHODOLOGIE SUIVIE

La méthodologie de ce travail comporte les points suivants : le mode d’approche, la population et l’échantillon d’étude, les techniques de collecte et de dépouillement des données et leur traitement.

II.2. METHODOLOGIE SUIVIE

En fonction du thème de recherche et des objectifs fixés, le chercheur définit préalablement la voie à suivre pour bien appréhender la réalité étudiée afin de bien aboutir aux résultats concluants.

Ainsi, la méthodologie suivie tout au long de cette étude s’est focalisée sur la population d’étude, l’échantillon d’étude, la méthode et la technique de récolte des données, le dépouillement et le traitement des données.

II.2.1. Population d’étude

Roger cité par Timothée (2008, p.15) définit la population d’enquête comme l’ensemble des groupes humains concernés par les objectifs de l’enquête.

La population est donc un ensemble d’individus sur lesquels peut s’effectuer une investigation afin d’obtenir les données dont le chercheur a besoin pour l’enquête. Cette population est constituée des toxicomanes du centre psychiatrique SOSAME internés pendant la période de cette enquête.

II.2.2.Echantillon d’étude

Comme l’explique Mugenda (2003, p.10) il est difficile ou impossible de faire une recherche sur toute une population concernée. Cet auteur exige  de sélectionner l’échantillon. Selon lui, l’échantillon désigne un petit groupe de personnes représentatif d’un groupe beaucoup plus vaste, c’est – à – dire d’éléments pouvant représenter l’ensemble.

Pour Lauraire  et Terrons (1998, p. 232), le terme échantillon désigne les objets ou les individus ou encore d’éléments qu’on extrait d’un ensemble plus grand qu’on appelle population.

Autrement dit, l’échantillon est un petit nombre de personnes représentatives qui fournissent au chercheur des données sur lesquelles il va travailler.

Ainsi, nous avons utilisé l’échantillon occasionnel des 50 sujets toxicomanes dans ce centre pendant la période de cette enquête, car nous avons tenu compte de la disponibilité de sujets.

La répartition de ces sujets s’est faite suivant les caractéristiques : âge, sexe,  niveau d’études, état civil, profession, religion. Les tableaux ci-dessous représentent ces caractéristiques.

Tableau n°1 : Répartition des sujets par âge et sexe

    sexe       

Age

Féminin

F

Masculin

f

Total

%

15 à 18 ans

0

11

11

22

19 à 29 ans

5

13

18

36

30 à 40 ans

7

14

21

42

Total

12

38

50

100

Ce tableau montre que 11 sujets, soit 22% sont du sexe masculin  ont un âge qui varie entre 15 et 18 ans ; 18 sujets soit 36%  ont un âge qui varie entre 19 et 29 ans dont 5 sont du sexe féminin et 13 du sexe masculin, 21 sujets, soit 42% ont un âge  qui varie entre 30 à 40 ans parmi lesquels il y a 7 sujets du sexe féminin et 14 sujets du sexe masculin.

Tableau n°2 : Répartition des sujets par niveau d’études et  profession

Niveau d’études

Profession

Primaire

F

Secondaire

F

Universitaire

f

Total

%

Sans emploi

12

17

10

39

78

       

Avec emploi 

6

5

0

11

22

Total

18

22

10

50

100

Ce tableau atteste que  39 sujets, soit 78% qui n’ont pas d’emploi ont respectivement un niveau d’études primaire (12 sujets), secondaire (17 sujets) et universitaire (10 sujets), contre 11 sujets, soit 22% qui ont un emploi parmi lesquels il y a 6 avec un niveau d’études primaire, et 5 avec un niveau d’études secondaire.

Tableau n°3 : Répartition des sujets selon l’état civil et la religion

    Etat civil

Religion

Célibataire

F

Marié

f

Total

%

Protestante

8

0

8

16

Musulmane

2

0

2

4

Catholique

20

7

27

54

Sans religion

5

8

13

26

Total

35

15

50

100

Il ressort de ce tableau que 8 sujet, soit 16% sont célibataires et prient dans l’église protestante, 2 sujets, soit 4% sont célibataires et sont musulmans, 27 sujets, soit 54% sont catholique dont 20 célibataires et 7 mariés, et 13 sujets, soit 26% ne prient dans n’aucune église dont 5 célibataires et 8 mariés.

II.2.3.Méthode et technique de récolte des donnes

Partant des objectifs que nous nous sommes assigné, de la nature de notre investigation et du contenu variable des instruments de recueil des données, il est important de souligner que pour réaliser cette recherche, nous nous sommes servis de la méthode descriptive et de la technique d’entretien.

N’da (2002, p.19) indique que la méthode descriptive consiste à décrire, à nommer ou à caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte qu’il apparaisse familier.

Cette méthode nous a aidé dans la description du champ de travail et d’unité d’enquête pour mieux appréhender les différentes réalités qui s’y trouvent.

A propos de l’entretien, Il existe trois types d’interview : interview structurée, interview semi-structurée et interview non structurée.

- L’interview structurée ou dirigée ou encore standardisée, est celle qui sert à recueillir les données ou les informations à partir d’une liste de questions établies à l’avance dont l’ordre et la formulation doivent être respectés ;

- L’entretien semi-directif ou guidé ; celui-ci exige la présence de l’enquêteur qui se sert d’un canevas dont les thèmes clés auxquels le sujet répond librement a été préalablement établis.

- L’entretien non directif ou non structuré, c’est une approche indirecte du problème qui vise à obtenir une information profonde et personnelle de l’enquêté, l’aider à clarifier sa problématique et à surmonter ses blocages par la manifestation de soutien empathique. Cet entretien fut inventé par Rogers et est centré  sur le client et est caractérisée par l’acceptation inconditionnelle de l’expression affective de l’autre.

Dans la présente recherche, nous avons fait recours à l’entretien semi-directif pour récolter les données.

L’entretien semi-directif est une technique qui n’est pas entièrement ouverte, ni canalisée par un grand nombre de questions précises. Généralement, le chercheur dispose des questions guidées, relativement ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu’il reçoive une information, laissera venir l’interviewé  afin celui-ci puisse parler ouvertement. Le chercheur s’efforcera simplement de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois qu’il s’en écarte de poser les questions auxquelles l’interviewé ne vient pas par lui-même, au moment le plus approprié et de manière aussi naturelle que possible.

L’entretien semi-directif permet un contact direct de l’enquêteur avec l’enquêté et une organisation thématique des pensées d’un sujet  sur un thème précis. C’est un outil permettant de révéler les valeurs des perceptions et représentations (pensées construites) et, les pratiques sociales et individuelles (faits expérimentés)

Pour Rolland (2003, p.44), cet entretien a pour but de recueillir les données des individus selon une procédure directe, dans leurs propres termes, leurs propres opinions à propos d’une situation, d’un problème, d’un comportement ou d’un objet.

A propos des conditions de passation d’interview, les entretiens avec les sujets concernés par la recherche se sont déroulés en mars 2017. Notre souci majeur était de sauvegarder le principe de confidentialité indispensable dans un domaine qui relève de la vie  des individus.

 Grosso modo, notre guide ou canevas d’entretien comprenait  6 questions, éclatées en 11 sous questions dont 4 questions fermées et 7 questions ouvertes. Ces questions sont réparties au tableau n°4 par thèmes retenus dans cette étude.

Tableau n°4 : Spécification des questions par thème

Thèmes

N° questions

Total

Consommation des drogues

1a, 1b, 3a, 3b, 4a, 4b, 4c

7

Gestion de stress

5a, 5b

2

Motifs de dépendance

2, 6

2

Total

11

Ce tableau atteste que les événements stressants sont représentés par 7 questions, la gestion de stress les motifs de dépendance aux drogues sont représentés respectivement par 2 questions chacun.

A cet effet, il existe trois sortes de questions : fermées, ouvertes et en éventail.                                                                                                                 

- Les questions fermées sont utiles pour obtenir les caractéristiques objectives, obtenir des comportements ou des opinions. Leur type de réponses est fixé à l’avance. L’avantage de ces questions est d’être simple pour l’administration, le codage et le traitement. Cependant, certains sujets éprouvent des difficultés à faire un choix si tranché.

- Les questions ouvertes laissent l’interviewé libre de répondre comme il l’entend. Les avantages de ces questions résident dans le fait que l’enquêté n’est pas influencé  en ce sens qu’aucune réponse ne lui est suggérée. En revanche, elles provoquent des réponses diverses parfois sans lien avec l’objet d’enquête. Ce que rend leur dépouillement difficile.

- Les questions en éventail ou d’échelle, désignent celles auxquelles se trouvent associer la liste ou l’éventail des réponses possibles rédigées sous forme de proposition.

Ainsi, il existe deux modalités pour l’administration d’un instrument de collecte des données  à savoir l’administration directe et l’administration indirecte. Dans l’administration directe,  l’instrument peut être remis soit directement aux sujets, soit par un tiers, soit envoyé  par  la  poste. Dans  l’administration indirecte, on recourt à un enquêteur : l’enquêteur procède par un entretien de face à face ou par téléphone.

La modalité choisie pour obtenir les réactions des sujets à notre instrument de recherche a été l’administration directe, c’est-à-dire que nous lisions les questions aux sujets et nous nous notions leur réponse. 

II.2.4.Dépouillement et Traitement des données

Le dépouillement consiste à classer, à ordonner, à quantifier les réponses verbales et autres manifestations symboliques des enquêtés.

C’est donc l’opération qui permet au chercheur de résumer et de synthétiser les données récoltées à l’issue d’une enquête en tenant compte de diverses facettes du problème, notamment de la description, de l’origine, des causes, etc.

Le dépouillement et le traitement des données permettent de structurer le portrait des résultats de la recherche afin de comprendre quantitativement et qualitativement le comportement du sujet.

Les données que nous avons récoltées à l’aide d’entretien ont été dépouillées de deux manières : Pour les questions fermées, nous avons procédé par le décompte des fréquences. Pour les questions ouvertes, nous avons recouru à l’analyse de contenu.

L’analyse de contenu doit remplir trois qualités suivantes :

  • Objectivité, c’est – à – dire que l’analyse doit procéder selon des règles, obéir à des consignes suffisamment claires et précises pour que des analystes différents, travaillant sur le même contenu, obtiennent les mêmes résultats ;
  • Systématique, tout le contenu doit être ordonné et intégré dans les catégories choisies en fonction du but poursuivi ;
  • Quantitative, il s’agit de dénombrer les éléments significatifs, de calculer leur fréquence, etc.

A propos des types d’analyses de contenu, il en existe plusieurs parmi lesquels il y a l’analyse d’exploration  et de vérification (analyse dirigée et non dirigée), l’analyse quantitative et qualitative, l’analyse directive et indirecte, la communication représentative et instrumental ainsi que l’analyse structurale.

Dans cette recherche, nous avons eu à faire à l’analyse qualitative qui a débouché par la suite sur l’analyse quantitative. Ces analyses sont fonctions des objectifs de l’étude.

Dans l’application de l’analyse de contenu, on préconise le choix d’unités avec deux étapes et trois sortes d’unités dans l’analyse de contenu :

- Première étape : choix des catégories : cette première étape a consisté à déterminer les catégories des réponses avancées par les sujets. Elle se réalise à travers deux niveaux :

  • Formulation des    catégories : dans   cette    recherche, nous  avons formé nous-mêmes les catégories à partir du dénombrement des avis des enquêtés qui ont une idée  commune sur une question pour faire partie d’une même catégorie ;
  • Caractéristiques des    catégories : nous   présentons   ci-dessous  les qualités techniques des catégories des réponses formées et retenues dans cette étude :
  • Elles sont exhaustives, c'est-à-dire que   l’ensemble    du  contenu   que l’on a décidé de classer doit l’être en entier ;
  • Elles sont  exclusives,  les   mêmes    éléments    ne  doivent     pas      pouvoir appartenir à plusieurs catégories ;
  • Elles     sont  objectives,    celles-ci   signifient   que   les caractéristiques de la catégorie     doivent      être    suffisamment claires  pour    que  différents  codeurs classent les divers éléments du contenu dans les mêmes catégories ;
  • Elles sont   pertinentes, en    rapport  à    la  fois avec l’objectif poursuivi et le contenu que l’on traite.

- Deuxième étape : quantification du contenu : Il était question, dans cette étape, de déterminer la quantification du contenu. Il y a trois sortes d’unités de quantification dans l’analyse d’un contenu :

  • Unité d’enregistrement : c’est  le   segment  qui détermine le contenu que l’on caractérise, en le plaçant dans une catégorie donnée.

Dans cette étude, les sens des réponses avancées par les répondants ont permis de déterminer les unités d’enregistrement ;

  • Unité de contexte : c’est le  plus  large  des segments de contenu auquel on se réfère pour comprendre l’unité d’enregistrement. Il s’agit ici du thème ;
  • Unité de numérisation : l’unité de  numérisation concerne la façon de mesurer les divers morceaux obtenus par l’unité d’enregistrement. Il est question, dans cette phase, de déterminer le nombre de fois que chaque unité d’enregistrement a été observée.

Globalement, dans ces étapes de l’analyse de contenu, nous avons dégagé premièrement les déférentes catégories des réponses en fonction des idées commune données par le sujet sur une question et de déterminer secondairement, les unités d’enregistrements pour chaque catégories. Ces unités ont débouché sur les unités de numérisation par la détermination des effectifs.

Apres le dépouillement des réponses données par les sujets au questionnaire, nous avons  procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues ont été converties en pourcentage pour les données dont le total était supérieur ou égal à 30, et en proportion pour les données avec des totaux inférieurs à 30.

Ces modes de dépouillement et de traitement des données ont permis de ressortir les pourcentages de chaque élément étudié ; en utilisant la formule suivant :

%=

%=  pourcentage

f= fréquence

N= nombre.


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