Dans ce chapitre, nous développons deux éléments. Le premier élément concerne la présentation du centre psychiatrique SOSAME. Le deuxième élément s’occupe de la méthodologie suivie tout au long de ce travail.
L’institution dont cette recherche a été menée est le centre psychiatrique des soins de santé mentale de Bukavu (C.P SOSAME).
Le centre SOSAME est situé dans la ville Bukavu, au quartier Nkafu, commune de Kadutu, en province du Sud-Kivu, en RD Congo. Il se trouve en face de l’ISTM/ Bukavu au Sud-ouest de l’ISDR sur la grand-route, la nationale n°2 qui mène vers le village d’enfants SOS.
Etant donné la fréquence des maladies mentales dans la province du Sud-Kivu, un besoin de créer un centre psychiatrique s’est énoncé. C’est ainsi que l’archidiocèse de Bukavu a exprimé le besoin de créer un centre psychiatrique. Ceci est l’investissement de la congrégation des frères de la charité qui date de 1994.
Les soins commencèrent terre à terre avec un petit poste de consultation, par le frère Johan Bultinck. Le traitement était purement médical. Comme ce dernier ne suffisait pas, il a fallu démarrer avec un service psychosocial constitué du service social et de psychologie clinique mis sur pied en 2010.
Le centre est intégré dans les structures sanitaires du ministère de la santé publique, en particulier à l’inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu. De ce fait, il est reconnu comme une institution publique, mais sous la gestion de congrégation des frères de la Charité.
L’organisation administrative du centre est hiérarchisée comme suit :
- Le comité de gestion : il est composé par l’IPS du Sud-Kivu, le BCZ de Kadutu, le BDOM, la commune et les membres du comité de direction de SOSAME ;
- Le comité de direction : il est constitué du directeur du centre, du responsable de la logistique et celui du département psychosocial ;
- Les départements : ils sont au nombre de quatre :
En ce qui concerne l’organisation matérielle, le centre dispose des infrastructures importantes, des bâtiments abritant les différents bureaux et des immeubles pour les salles d’hospitalisation. Il assure le transport du personnel au moyen de ses véhicules.
Chaque bureau est convenablement équipé et chaque fonctionnaire possède un téléphone pour le contact avec les partenaires et le monde extérieur. Ainsi, ces services sont organisés comme suit :
Nous décrivons ici le milieu où cette étude a été faite et la méthodologie
II.2.METHODOLOGIE SUIVIE
La méthodologie de ce travail comporte les points suivants : le mode d’approche, la population et l’échantillon d’étude, les techniques de collecte et de dépouillement des données et leur traitement.
En fonction du thème de recherche et des objectifs fixés, le chercheur définit préalablement la voie à suivre pour bien appréhender la réalité étudiée afin de bien aboutir aux résultats concluants.
Ainsi, la méthodologie suivie tout au long de cette étude s’est focalisée sur la population d’étude, l’échantillon d’étude, la méthode et la technique de récolte des données, le dépouillement et le traitement des données.
II.2.1. Population d’étude
Roger cité par Timothée (2008, p.15) définit la population d’enquête comme l’ensemble des groupes humains concernés par les objectifs de l’enquête.
La population est donc un ensemble d’individus sur lesquels peut s’effectuer une investigation afin d’obtenir les données dont le chercheur a besoin pour l’enquête. Cette population est constituée des toxicomanes du centre psychiatrique SOSAME internés pendant la période de cette enquête.
II.2.2.Echantillon d’étude
Comme l’explique Mugenda (2003, p.10) il est difficile ou impossible de faire une recherche sur toute une population concernée. Cet auteur exige de sélectionner l’échantillon. Selon lui, l’échantillon désigne un petit groupe de personnes représentatif d’un groupe beaucoup plus vaste, c’est – à – dire d’éléments pouvant représenter l’ensemble.
Pour Lauraire et Terrons (1998, p. 232), le terme échantillon désigne les objets ou les individus ou encore d’éléments qu’on extrait d’un ensemble plus grand qu’on appelle population.
Autrement dit, l’échantillon est un petit nombre de personnes représentatives qui fournissent au chercheur des données sur lesquelles il va travailler.
Ainsi, nous avons utilisé l’échantillon occasionnel des 50 sujets toxicomanes dans ce centre pendant la période de cette enquête, car nous avons tenu compte de la disponibilité de sujets.
La répartition de ces sujets s’est faite suivant les caractéristiques : âge, sexe, niveau d’études, état civil, profession, religion. Les tableaux ci-dessous représentent ces caractéristiques.
Tableau n°1 : Répartition des sujets par âge et sexe
sexe Age |
Féminin F |
Masculin f |
Total |
% |
15 à 18 ans |
0 |
11 |
11 |
22 |
19 à 29 ans |
5 |
13 |
18 |
36 |
30 à 40 ans |
7 |
14 |
21 |
42 |
Total |
12 |
38 |
50 |
100 |
Ce tableau montre que 11 sujets, soit 22% sont du sexe masculin ont un âge qui varie entre 15 et 18 ans ; 18 sujets soit 36% ont un âge qui varie entre 19 et 29 ans dont 5 sont du sexe féminin et 13 du sexe masculin, 21 sujets, soit 42% ont un âge qui varie entre 30 à 40 ans parmi lesquels il y a 7 sujets du sexe féminin et 14 sujets du sexe masculin.
Tableau n°2 : Répartition des sujets par niveau d’études et profession
Niveau d’études Profession |
Primaire F |
Secondaire F |
Universitaire f |
Total |
% |
Sans emploi |
12 |
17 |
10 |
39 |
78 |
Avec emploi |
6 |
5 |
0 |
11 |
22 |
Total |
18 |
22 |
10 |
50 |
100 |
Ce tableau atteste que 39 sujets, soit 78% qui n’ont pas d’emploi ont respectivement un niveau d’études primaire (12 sujets), secondaire (17 sujets) et universitaire (10 sujets), contre 11 sujets, soit 22% qui ont un emploi parmi lesquels il y a 6 avec un niveau d’études primaire, et 5 avec un niveau d’études secondaire.
Tableau n°3 : Répartition des sujets selon l’état civil et la religion
Etat civil Religion |
Célibataire F |
Marié f |
Total |
% |
Protestante |
8 |
0 |
8 |
16 |
Musulmane |
2 |
0 |
2 |
4 |
Catholique |
20 |
7 |
27 |
54 |
Sans religion |
5 |
8 |
13 |
26 |
Total |
35 |
15 |
50 |
100 |
Il ressort de ce tableau que 8 sujet, soit 16% sont célibataires et prient dans l’église protestante, 2 sujets, soit 4% sont célibataires et sont musulmans, 27 sujets, soit 54% sont catholique dont 20 célibataires et 7 mariés, et 13 sujets, soit 26% ne prient dans n’aucune église dont 5 célibataires et 8 mariés.
II.2.3.Méthode et technique de récolte des donnes
Partant des objectifs que nous nous sommes assigné, de la nature de notre investigation et du contenu variable des instruments de recueil des données, il est important de souligner que pour réaliser cette recherche, nous nous sommes servis de la méthode descriptive et de la technique d’entretien.
N’da (2002, p.19) indique que la méthode descriptive consiste à décrire, à nommer ou à caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte qu’il apparaisse familier.
Cette méthode nous a aidé dans la description du champ de travail et d’unité d’enquête pour mieux appréhender les différentes réalités qui s’y trouvent.
A propos de l’entretien, Il existe trois types d’interview : interview structurée, interview semi-structurée et interview non structurée.
- L’interview structurée ou dirigée ou encore standardisée, est celle qui sert à recueillir les données ou les informations à partir d’une liste de questions établies à l’avance dont l’ordre et la formulation doivent être respectés ;
- L’entretien semi-directif ou guidé ; celui-ci exige la présence de l’enquêteur qui se sert d’un canevas dont les thèmes clés auxquels le sujet répond librement a été préalablement établis.
- L’entretien non directif ou non structuré, c’est une approche indirecte du problème qui vise à obtenir une information profonde et personnelle de l’enquêté, l’aider à clarifier sa problématique et à surmonter ses blocages par la manifestation de soutien empathique. Cet entretien fut inventé par Rogers et est centré sur le client et est caractérisée par l’acceptation inconditionnelle de l’expression affective de l’autre.
Dans la présente recherche, nous avons fait recours à l’entretien semi-directif pour récolter les données.
L’entretien semi-directif est une technique qui n’est pas entièrement ouverte, ni canalisée par un grand nombre de questions précises. Généralement, le chercheur dispose des questions guidées, relativement ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu’il reçoive une information, laissera venir l’interviewé afin celui-ci puisse parler ouvertement. Le chercheur s’efforcera simplement de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois qu’il s’en écarte de poser les questions auxquelles l’interviewé ne vient pas par lui-même, au moment le plus approprié et de manière aussi naturelle que possible.
L’entretien semi-directif permet un contact direct de l’enquêteur avec l’enquêté et une organisation thématique des pensées d’un sujet sur un thème précis. C’est un outil permettant de révéler les valeurs des perceptions et représentations (pensées construites) et, les pratiques sociales et individuelles (faits expérimentés)
Pour Rolland (2003, p.44), cet entretien a pour but de recueillir les données des individus selon une procédure directe, dans leurs propres termes, leurs propres opinions à propos d’une situation, d’un problème, d’un comportement ou d’un objet.
A propos des conditions de passation d’interview, les entretiens avec les sujets concernés par la recherche se sont déroulés en mars 2017. Notre souci majeur était de sauvegarder le principe de confidentialité indispensable dans un domaine qui relève de la vie des individus.
Grosso modo, notre guide ou canevas d’entretien comprenait 6 questions, éclatées en 11 sous questions dont 4 questions fermées et 7 questions ouvertes. Ces questions sont réparties au tableau n°4 par thèmes retenus dans cette étude.
Tableau n°4 : Spécification des questions par thème
Thèmes |
N° questions |
Total |
Consommation des drogues |
1a, 1b, 3a, 3b, 4a, 4b, 4c |
7 |
Gestion de stress |
5a, 5b |
2 |
Motifs de dépendance |
2, 6 |
2 |
Total |
11 |
Ce tableau atteste que les événements stressants sont représentés par 7 questions, la gestion de stress les motifs de dépendance aux drogues sont représentés respectivement par 2 questions chacun.
A cet effet, il existe trois sortes de questions : fermées, ouvertes et en éventail.
- Les questions fermées sont utiles pour obtenir les caractéristiques objectives, obtenir des comportements ou des opinions. Leur type de réponses est fixé à l’avance. L’avantage de ces questions est d’être simple pour l’administration, le codage et le traitement. Cependant, certains sujets éprouvent des difficultés à faire un choix si tranché.
- Les questions ouvertes laissent l’interviewé libre de répondre comme il l’entend. Les avantages de ces questions résident dans le fait que l’enquêté n’est pas influencé en ce sens qu’aucune réponse ne lui est suggérée. En revanche, elles provoquent des réponses diverses parfois sans lien avec l’objet d’enquête. Ce que rend leur dépouillement difficile.
- Les questions en éventail ou d’échelle, désignent celles auxquelles se trouvent associer la liste ou l’éventail des réponses possibles rédigées sous forme de proposition.
Ainsi, il existe deux modalités pour l’administration d’un instrument de collecte des données à savoir l’administration directe et l’administration indirecte. Dans l’administration directe, l’instrument peut être remis soit directement aux sujets, soit par un tiers, soit envoyé par la poste. Dans l’administration indirecte, on recourt à un enquêteur : l’enquêteur procède par un entretien de face à face ou par téléphone.
La modalité choisie pour obtenir les réactions des sujets à notre instrument de recherche a été l’administration directe, c’est-à-dire que nous lisions les questions aux sujets et nous nous notions leur réponse.
II.2.4.Dépouillement et Traitement des données
Le dépouillement consiste à classer, à ordonner, à quantifier les réponses verbales et autres manifestations symboliques des enquêtés.
C’est donc l’opération qui permet au chercheur de résumer et de synthétiser les données récoltées à l’issue d’une enquête en tenant compte de diverses facettes du problème, notamment de la description, de l’origine, des causes, etc.
Le dépouillement et le traitement des données permettent de structurer le portrait des résultats de la recherche afin de comprendre quantitativement et qualitativement le comportement du sujet.
Les données que nous avons récoltées à l’aide d’entretien ont été dépouillées de deux manières : Pour les questions fermées, nous avons procédé par le décompte des fréquences. Pour les questions ouvertes, nous avons recouru à l’analyse de contenu.
L’analyse de contenu doit remplir trois qualités suivantes :
A propos des types d’analyses de contenu, il en existe plusieurs parmi lesquels il y a l’analyse d’exploration et de vérification (analyse dirigée et non dirigée), l’analyse quantitative et qualitative, l’analyse directive et indirecte, la communication représentative et instrumental ainsi que l’analyse structurale.
Dans cette recherche, nous avons eu à faire à l’analyse qualitative qui a débouché par la suite sur l’analyse quantitative. Ces analyses sont fonctions des objectifs de l’étude.
Dans l’application de l’analyse de contenu, on préconise le choix d’unités avec deux étapes et trois sortes d’unités dans l’analyse de contenu :
- Première étape : choix des catégories : cette première étape a consisté à déterminer les catégories des réponses avancées par les sujets. Elle se réalise à travers deux niveaux :
- Deuxième étape : quantification du contenu : Il était question, dans cette étape, de déterminer la quantification du contenu. Il y a trois sortes d’unités de quantification dans l’analyse d’un contenu :
Dans cette étude, les sens des réponses avancées par les répondants ont permis de déterminer les unités d’enregistrement ;
Globalement, dans ces étapes de l’analyse de contenu, nous avons dégagé premièrement les déférentes catégories des réponses en fonction des idées commune données par le sujet sur une question et de déterminer secondairement, les unités d’enregistrements pour chaque catégories. Ces unités ont débouché sur les unités de numérisation par la détermination des effectifs.
Apres le dépouillement des réponses données par les sujets au questionnaire, nous avons procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues ont été converties en pourcentage pour les données dont le total était supérieur ou égal à 30, et en proportion pour les données avec des totaux inférieurs à 30.
Ces modes de dépouillement et de traitement des données ont permis de ressortir les pourcentages de chaque élément étudié ; en utilisant la formule suivant :
%=
%= pourcentage
f= fréquence
N= nombre.